13. Sacrifice

L.A
Quelques temps plus tard...

Mon arrivée ne fût pas si calme que prévue,  je suis même obligée de cohabiter avec Jayce Sanchez, le basané. On n'a pas les mêmes points de vue? Le malaise.

Disons qu'il ne me porte pas dans son cœur pour autant, même si après déjà deux semaines et bien cinq entraînements à ses côtés, la situation s'apaise. Aujourd'hui, c'est repos, aucune obligation, aucune restriction, une journée de bonheur.
Du moins si l'autre n'était pas là.

-Scott? Appelle t'il sans pour autant lever les yeux de son livre.

Je marmonne un "ta gueule", ce qui ne l'empêche pourtant pas de recommencer.

-Quoi? Lâchais je, épuisée de sa personne.

Sanchez lève enfin les yeux de son bouquin et me regarde avec ses prunelles bleus toutes pétillantes.
Bon sang, va falloir que j'arrête de me focaliser sur ses yeux...

-T'es grave recherchée par les flics, nan ? Questionne t il.

-Comme tout le monde, dude, affirmais je.
-Nan, mais toi t'es la perle rare, il paraît que tu traînais avec le gang adverse avant ?

Je lève les yeux au ciel, bon sang il ne va donc jamais se taire celui-là.
-Possible, répondis je sans ciller.

-Allez, balance moi tes chefs d'accusations ! Supplie t'il, j'te dirais les miens si tu veux.
Je soupire, mais quel con.

-t'es con, marmonnai je, c'est pas un concours.
-De toute façon, tout le monde parle du gamin que t'as laissé crever, marmonne t'il, je suis sûr que tu l'as fais exprès.

Pardon? De une, comment il est au courant, de deux, pour qui il se prend? Dans un élan de rage je me lève et jette mon livre à deux centimètres de son visage.

-Parle encore une fois de cette histoire, encore une fois, menaçais-je, et je te jure que je te tue devant dieu Sanchez!

Je ramasse mon livre en lui jetant un regard noir et je décampe. Il tente de me rappeler :
- Scuse' moi Scott ! Lance t il, allez je te jure que je déconnais !

-Va te faire foutre, marmonnais je en me dirigeant vers la grande maison.

Je m'en vais donc vers la grande cuisine, il y a toujours quelque chose à y manger, personne ne me retient en général et seulement la salle de réunion se profile à ma droite. Jusqu'à ce que j'entende mon prénom en passant devant.

Je recule de quelques pas et jette un œil à l'intérieur. Je reconnais Anderson, Oliver, la femme qui m'a présenté mes quartiers, Jane et la femme qui m'a faite penser à Lady T. Il y a quelques autres hommes, mais surtout ce garçon, il a sûrement mon âge,  et ces yeux gris. Bon sang ! Mais attendez, c'est le mec qui m'a bousculée il y a quelques mois et qui m'a mis un flingue sur la tempe !

Raison de plus pour faire ma curieuse.


-Allons Jason, comment cette petite pourrait savoir ? (Voix féminine 1)
-Je ne l'ai pas recrutée par hasard, qui sait ce qu'elle a vécu dehors ! (Jason)
-Allons Père, elle ne semble pas indispensable. ( voix garçon)
- Indispensable ?! S'écrie quelqu'un d'autre, elle connaissait Marcus.
-Je ne pense pas qu'elle sache qu'il a été torturé et qu'il a survécu quelques années. (voix femme 2)
-Bien, calmons nous, soupire Anderson, elle ne doit pas connaître son décès et ses dernières années, autrement on pourrait la perdre.

Marcus...oh mon dieu, Keils avait raison!

14 Mars, 6 semaines après.

-Jessie, implore Jayce, allez réveille toi, le chef te veut pour une mission importante !

Je me réveille en sursaut, les cheveux en pagaille et le regard noir.

-Je t'en prie, ne me tue pas, j'suis trop beau pour ça ! C'est le chef, ils ont trouvé le passe partout de l'ennemi.

Je soupire et me lève tranquillement, quand je percute. Attend, quoi ??

Je fais volte face, et m'exclame :
-Qui ??
-Qu'est ce que j'en sais ! Soupire Jayce, allez habille toi !

Disons que notre relation s'est améliorée depuis, je n'ai plus envie de le tuer, c'est une bonne nouvelle non ? Je le regarde avec insistance, mes vêtements dans les mains.
Il finit par comprendre et se retourne instantanément.

J'enfile un jean et un tee shirt et je ramènerai mes cheveux en une queue de cheval très approximative.
Je me lave les dents vite fait et je mets mes chaussures en un éclair.

En cinq minutes, je suis dans la cour, trottinant jusqu'à la grande maison. Je passe à peine le seuil de la porte que des hurlements raisonnent dans le sous-sol jusqu'à mes oreilles.

Bon sang ! Qu'est-ce qui se passe ??
Oliver, le petit homme revient tout blanc du sous sol, il me voit et me fait signe d'y aller. Au passage, je demande à quelqu'un de l'aider à se rafraîchir dehors, pauvre homme.

Je dévale les escaliers et atterrit dans un grand couloir, je le traverse et passe devant plusieurs salles, l'une d'entre elles est ouverte et j'y trouve Jason, accompagné de yeux gris, Kaï et d'une femme plutôt bien baraquée, style japonais, katana dans le dos, de quoi flipper quoi.

-Cesse de crier, sinon je te jure que tu ne tiendras pas plus ! Crache Anderson en envoyant un nouveau coup de poing.

J'entre dans la pièce et mon regard se pose sur le prisonnier. Oh non, pas ça.

Celui qui se prend les coups, c'est un ami de longue date, de la mafia qui m'aidait pendant les missions de repérage. Gale semble m'avoir reconnue, mon ami n'en mène pas large et fait comme si je n'étais pas Jessie, mais une étrangère. Je remercie dieu qu'il ait gardé sa surprise de me voir vivante pour lui.

-Oh, Jessie, sourit Jason en essuyant ses mains, je te présente notre invité, il fait partit de la mafia.

Je hoche la tête et demande :

- Qu'attendez vous de moi ?

-Pour le moment, observe, est-ce que tu le connaissais ? Questionne t il.

Oh mon dieu.
-Non, Chef, je ne le connaissais pas, mentis je en le regardant dans les yeux.

Il sourit grandement puis commente :
-Tant mieux, ça te sera plus simple.

Jason lance un regard à yeux gris, quelle relation ils ont ces deux là ? J'ai jamais parlé à ce gars, et même pas il ne pose les yeux sur moi.

Le jeune balance son bras et semble armer son poing. Ce dernier s'abat contre le visage de mon ancien collègue, et je me fais violence pour me pas vomir.

Keils avait raison, ils sont barbares, injustes et tellement désorientés. Il faut à tout prix les démanteler. Comment ils peuvent torturer Gale alors qu'il...je ne sais pas ce qu'il a fait mais mon coeur est saigné.

Yeux gris malmène moralement encore ce pauvre gars, qui finit par lui livrer ce qu'il veut. Un code.
-Je suis fier de toi, tu peux disposer, Minnie, toi aussi, sourit Jason.

Mon ami est épuisé, il doit se sentir impuissant et dégoûté par lui-même...

-Jessy, c'est ton tour, affirme Anderson.

Je fais volte-face, abasourdie.

-Comment ça ? Questionnais je, vous avez eu ce que vous vouliez non ?

Avec tout ce remue-ménage, j'en avais oublié qu'on m'avait appelé à venir ici, pour une raison inconnue.

Il sourit, puis me tend son revolver qu'il finit par poser dans ma main puisque je ne le saisis pas.
-Tu as su me prouver ton talent et ta maîtrise des sentiments, cette nuit il s'agira de ta fidélité et de ma confiance, en appuyant sur la gâchette, déclare t'il.

Je commence à paniquer, non, tout mais pas ça ! Je le redoutais.
-Allons, vous pouvez le garder, il me semble assez meurtrit comme ça, assurais je.
-Jessie, lâche fermement Keils, si tu ne le fais pas, tu perds aussitôt ta place.

Merde.

Je me tourne vers mon ami, il a les yeux larmoyants, son regard est brisé, mais il semble savoir au fond de lui, que je ne suis pas véritablement passé de l'autre côté.

-Très bien, affirmais je, je vais le faire.

D'une allure peu assurée,  je saisis l'arme et la pointe sur mon ex collègue, je déploie tout le sang froid possible que j'ai, et mime avec mes lèvres un "désolé ". Je détourne le regard, et prends une profonde inspiration, puis j'appuie sur la gâchette.

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