12. À chacun sa parole
L.A,
Chez l'ennemi.
Après ma mésaventure et à peine arrivée, j'ai déjà pu faire l'expérience du bureau de Monsieur Anderson et de la colère de son second : Oliver. Un homme petit, chauve et qui rougit très fort une fois énervé.
Pour quelqu'un qui fait peur à Keils, je peux vous jurer qu'il ressemble plus à un nounours qu'à un baron de la drogue le monsieur Anderson.
Très simplement, le petit homme m'a demandé de le suivre, il m'a donc fait faire le tour de la propriété, merci pour le repérage ! Sauf qu'aussitôt la visite guidée terminée, au lieu d'avoir eu un petit chocolat, j'ai été salement jetée dans ce bureau.
Bien qu'il soit très beau et majestueux, cela fait bien deux heures que j'y suis, ça commence à faire long, je pensais avoir ma journée. Et l'autre pourquoi il est pas là? Bon vous me direz, tant mieux!
Que disait Dave quand le temps semblait interminable déjà ? Ah oui, le temps c'est de l'argent, l'argent demande du travail, et le travail demande de la patience, en soit sans patience, tu n'as pas d'argent.
Moralité, je croupis ici depuis l'éternité, mais si je me laisse dévoiler le premier jour, je peux dire adieu à absolument tout.
Soudain, la porte s'ouvre à la volée sur le chef, il s'arrête, me regarde, puis regarde son bureau vide, enfin l'homme ferme sa porte et s'assoit sur le siège de l'autre côté du bureau.
Je le regarde faire, il prend son temps...
La patience est la clé, je me répéterai ça en boucle. Bon sang Dave, tu me manques honnêtement.
-Il va sans dire, débute Anderson, que je suis très surpris de l'impression que tu donnes dès le premier jour.
Je m'apprêtais à me défendre, mais il m'arrête aussitôt :
-Allons, allons, ne commence pas, dit t'il, c'est plus ou moins ce que je voulais voir.
D'un coup, je me sens perdue. Ils ne veulent pas de preuves de violence au sein de leur propre gang, mais ils les gratifient lorsque cela arrive ? Je veux rentrer, ils sont trop compliqués !
-Je vois ton air surpris, affirme t il, je vais m'expliquer.
J'opine et me redresse sur mon siège, quand il reprend plus doucement encore :
-Et bien, tu as montré que même en ayant seulement quatorze ans.
-seize ans, le coupais-je brusquement, un peu offusquée, je n'ai pas quatorze ans.
-Soit, qu'en ayant seize, tu ais été capable de savoir te défendre, sans même avoir vu ton adversaire! S'exclame t'il, tu viens de t'accorder une réputation de dure à cuire en très peu de temps. C'est un effet à ne pas laisser passer.
Je hausse les épaules. Il semble vouloir ajouter quelque chose...mais il finit par me congédier et je m'enfuis jusque dans la cour.
Encore ici, certains regards sont tournés vers moi. En passant la porte, je me bouscule à quelqu'un, je marmonne de faire attention. L'espace d'un instant nos regards se sont croisés, il m'avait l'air vraiment familier celui là.
Cet enfoiré ne s'est même pas excusé, décidément c'est une manie ici d'être désagréable !
Je soupire et continue mon chemin jusqu'à ma caravane, les chuchotements s'élèvent sur mon passage. J'aime bien les caméras, mais ici, ils abusent.
Je rentre en trombe dans mes quartiers et tombe sur le basané insane de tout à l'heure.
-C'est pas vrai ! m'écris je, tu fais quoi ici, toi ?
Le mec se tourne vers moi, et roule des yeux.
-Oh c'est pas vrai, ils m'ont fourrés avec toi, marmonne t'il.
-Oh mais ne t'en fais pas, rie je faussement, tu dégages.
Cette fois ci, son regard devient encore plus glaçant et il me plaque contre le mur sans que j'ai eu le temps de dire braquage.
-Alors là, gamine ! Lâche t'il, c'est bien toi qui va aller te faire mettre !
Il appuie bien sur le mot "gamine". Je vais me le faire une deuxième fois, je le jure devant dieu.
-Je crois pas, non, répondis je en plongeant mon regard noir dans le sien, les yeux plissés.
Sa colère gronde, il me lâche et je remets en place ma veste. Quel malade celui-là ! Il se rassoit sur son lit et fait comme si je n'étais pas là en marmonnant comme un gosse. Alors là.
Je m'empresse d'ouvrir la porte, la laissant ouverte, je récupère chacun de ses vêtements qui traîne autre part que dans une armoire ou sur un lit. Puis, je sors avant qu'il ne me rattrape.
Les autres me regardent alors envoyer son tas de vêtements dans la terre, alors que le basané hurle de terreur.
Alors je me marre et me tourne vers lui, sourcil arqué :
- Et beh, t'as pas peur des méchants avec un flingue, mais une meuf qui balance tes fringues dehors ça te fout la chair de poule !
Son regard jette des éclairs, il est à deux doigts de me buter je pense, la prochaine fois t'apprendras à être propre.
-Pathétique, lançais-je en le regardant de haut en bas avec un regard dédaigneux.
Puis j'ajoute sans pression :
-Tu dors dehors, j'm'en fous.
L'abruti s'élance à ma suite, mais trop tard, je parviens à retourner dans le mobile-home et lui fermer la porte à clé. Il se retrouve dehors, en caleçon et tee shirt.
Bien fait, tu m'emmerdes dès le matin, tu ramasses !
Plus tard dans la soirée, je l'entends essayer d'ouvrir la porte, il n'en fait pas plus car quelqu'un l'invite à abandonner et à se calmer.
Je reconnais la voix du petit homme, puis ensuite plus rien. Je parviens à dormir quelques heures, non sans me demander comment va mon équipe dans l'autre camp.
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