Chapitre 1
Elsa avait marché aux alentours du chalet toute la soirée pour faire passer le temps, tout en évitant la foule de la fête. La plupart des magasins étaient fermés et les parcs commençaient à être occupés par les sans-abris et Elsa ne voulait pas se risquer à s'asseoir sur un banc là-bas, aussi sympathique que pouvait être ces personnes. La blonde était fatiguée, mais ne pouvait rentrer ; sa sœur était encore à sa fête et ça ne l'étonnerai pas qu'elle l'ait complètement oubliée. Après un soupir qui se matérialisa sous forme de buée, Elsa prit le chemin du chalet. Vigilante à cause du manque de lumière, elle arriva rapidement à destination et entra en jouant des coudes pour se frayer un passage. On l'obligea à laisser son manteau et son sac à l'entrée et Elsa n'eut pas le choix que d'obéir.
N'apercevant pas la rouquine, la grande sœur dut entrer plus profondément dans la maison. Elle passa à côté d'un escalier sur sa droite et tourna dans cette même direction espérant retrouver une tête rousse parmi la foule sans réussir. Soudain la musique et les cris augmentèrent sans qu'elle n'en comprenne l'origine et l'excitation générale conduit la masse humaine à bouger à un même rythme, auquel Elsa ne faisait pas parti.
La jeune fille n'avait pas remarqué la porte ouverte sous l'escalier.
La jeune fille n'avait pas imaginé recevoir un coup de coude.
La jeune fille ne s'était pas attendue à tomber.
Trop vite pour le réaliser, Elsa tomba en arrière et tenta de se rattraper au bord de la porte, sans succès. Elle se voyait chuter au ralentit, tout ce qu'elle pouvait préparer était un choc violent qui l'attendait. Priorisant la sécurité de sa nuque, elle tenta de s'enrouler sur elle-même pour ne pas mourir.
Elle passa les premières marches, mais trop sonnée, elle ne put s'empêcher d'aller plus bas encore ni de s'enfoncer dans la cave comme dans les méandres des enfers. Tout devenait plus sombre à mesure qu'elle chutait.
Elsa ne réalisait pas tout ce que cela impliquait.
Devant la porte de la cave, l'un des fêtards trouva dangereux cette porte ouverte pour des gens souls et la ferma en tournant la clef. Ce fêtard s'appelait Kristoff. Encore sobre, il voulait prendre la responsabilité de reconduire Anna chez elle en toute sécurité ; mais pour cela, elle ne devait pas aller aux urgences à cause d'une malheureuse chute dans des escaliers ;
Plus grand que les autres, il n'eut aucun mal à la retrouver une fois sa bonne action accomplie, sur la piste de danse improvisée. Elle était tellement mignonne... et pourtant si forte et presque dangereuse. Il voulait tout faire pour elle. Il se rapprocha et lui tapota l'épaule pour attirer son attention. Ses deux tresses volèrent lorsqu'elle se retourna, ses deux yeux bleus légèrement vitreux par l'alcool se mirent immédiatement à le dévorer et Kristoff dû se reprendre.
- Anna, je pense qu'il vaudrait mieux que je te ramène chez toi.
La rousse regarda autour d'elle avant de se pincer le menton entre le pouce et l'index. Elle réfléchissait, comme si elle avait oublié quelque chose avant de secouer la tête avec un grand sourire.
- Ça marche ! On peut y aller Kris. Au fait, merci encore de me ramener, je sais pas comment j'aurais fait sinon !
Anna était sûre d'avoir oublié quelque chose, sans savoir quoi... enfin, sans Kristoff elle serait rentrée en bus, il valait mieux pour elle rentrer avec le beau blond qui ne la laissait pas indifférente plutôt qu'assise avec un vieux qui lui aurait refouler le virus.
Ils montèrent dans la voiture et Kristoff monta le chauffage pour que la rousse n'attrape pas froid. Le temps se rafraîchissait rapidement en montagne.
- Tu veux une musique en particulier ? L'interrogea-t-il.
- T'as les champs des montagnes ?
- Bien sûr, c'est un classique.
Avant de démarrer, il incéra le disque dans le lecteur CD et Anna se chargea d'augmenter le son. Leurs doigts se frôlèrent ; leur regard se croisèrent. Ils se sourirent et Kris démarra enfin. Anna lui donna son adresse et ils se mirent en route.
- J'ai l'impression d'avoir oublié un truc... réfléchissait Anna.
- J'espère que non ou tu ne pourras le récupérer que dans quelques temps, précisa le blond.
- Ça ne devait pas être important.
Dans le chalet, Elsa n'avait pas encore bougé. Sa chute l'avait vraiment engourdie, mais en se relevant petit à petit, elle se rendait compte que rien n'était cassé. Ses chevilles et ses poignets allaient bien, elle pouvait bouger ses membres, sa vue n'était pas trop trouble et elle saignait seulement du nez. Assis contre le mur, il faisait entièrement noir et la musique perçait faiblement jusqu'à son étage. Elle décida d'attendre que sa tête arrête de tourner pour tenter quoi que ce soit et surtout, remonter à l'étage.
Au rez-de-chaussée, Jack commençait à diriger les invités vers la sortie. Minuit approchait et le confinement allait bientôt commencer ; pour que tout le monde ou presque puisse rentrer chez eux à temps, il fallait commencer les départs.
Le jeune homme s'approcha de Nino, son ami fan de musique et celui-ci baissa le son avant de lui tendre un micro, une tape amicale dans le dos avant de commencer à ranger ses CD et les quelques câbles qui traînaient.
- Bonsoir tout le monde ! J'espère que votre soirée s'est bien passée. Comme vous le savez, ce soir était notre dernier moment tous ensemble avant de ne pas pouvoir sortir pendant quelques temps. Je vais donc vous demander de commencer à ranger vos affaires pour pouvoir rentrer chez vous. Il reste encore quelques bus alors faites en sorte de ne pas les rater mes amis. Rentrez bien et faites attention à vous.
Jack salua tout le monde et malgré quelques rumeurs de protestation, tout le monde se mit à remballer leurs affaires. Ses amis les plus proches l'aidèrent à ranger, sauf Flynn qui manquait à l'appel. Jack se passa une main sur le visage avant de se pincer le nez et de serrer les paupières. Faites qu'il n'ait pas à l'arrêter en plein milieu de quelque chose... pria-t-il avant de visiter les étages sans trouver personne. Il fut rassuré et se dit que même lui pouvait être raisonnable. La lumière forte des néons éclairait une maison redevenue calme et à peu près rangée à part quelques objets de fête qui traînaient encore, qu'il décida de nettoyer le lendemain. Il aurait le temps de toute façon seul ici, à attendre de pouvoir légalement ressortir.
La maison devenue silencieuse, il n'avait pourtant pas la tête à aller dormir immédiatement et se posa devant la télé, son trop élevé pour qu'il puisse entendre le tambourinement contre la porte en bois de la cave.
Elsa s'était affolée lorsque tout s'était éteint, la musique comme les voix. Toujours assise, elle avait dû déployer des efforts colossaux pour arriver contre le battant en haut des marches. Tapant de toutes ses forces, elle s'était mise à hurler à pleins poumons, appeler à l'aide, insulter le bois qui l'empêchait de sortir, mais la porte ne s'ouvrait pas. Tout le monde était parti... et cette constatation lui fit monter les larmes aux yeux. Anna l'avait-elle vraiment oubliée ? Des souvenirs de leur conversations plutôt, lors de l'organisation de la soirée, ressurgirent. Si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, ce chalet était une maison secondaire peu utilisée, donc peut de personne y venait. Si les propriétaires n'étaient pas là demain, elle risquait de passer un confinement entier coincée dans une cave. La peur au ventre, elle se remit à hurler et taper de toutes ses forces contre la porte.
Jack augmenta le son de la télévision. Un vieux film qu'il connaissait par cœur passait et sa séquence préférée arrivait dans quelques secondes : après s'être levé et imaginé un chapeau invisible, il prit la même pose que le protagoniste et au même moment, prononça les mêmes mots avant de se rallonger et de regarder son portable pour tchèquer les story des gens encore réveillés à cette heure. Demain, les choses seraient différentes, mais lui serait au calme et pour les cours, il lancerait surement les Visios avant de faire autre chose ; de toute façon, les profs leur passeraient les diapos à la fin, il n'avait donc pas à s'inquiéter.
Elsa se mit à pleurer. Pourquoi n'y avait-il plus personne ? Pourquoi personne n'avait des trucs à ranger dans la cave ? Il y avait toujours des choses à prendre dans la cave non ? Le désespoir et la colère s'exprimaient à travers ses larmes, elle voulait sortir de là... la fatigue se mêla aux pleures et peu enclin à rechuter, Elsa se posa en bas des marches pour se caler. Elle s'endormit la peur au ventre contre le mur gelé et sur le sol froid.
A son réveil, Elsa ne savait pas qu'elle heure il était et elle réalisa que dans sa panique, elle n'avait même cherché de réseau pour appeler à l'aide. Remontant tout en haut, elle réalisa que son espoir venait de s'émietter, elle ne captait aucun réseau et elle se mit à réfléchir. Il était hors de question qu'elle reste confinée ici, dans ce lieu sombre et clos... ou peut-être pas tant que ça ! réfléchit-elle. Elle n'avait pas pensée à regarder ce qu'il y avait dans la cave ! Un vague espoir lui caressa l'esprit : et si une sortie existait dans la cave ? La jeune fille descendit prudemment l'escalier, cherchant à tâtons un interrupteur. Elle abandonna vite et sortie son téléphone pour utiliser la lampe, espérant vaguement trouver une sortie ou un objet pour enfoncer la porte ou la détruire. Payer les propriétaires pour les dégradations valait mieux que mourir ici.
La cave était plutôt bien rangée : du matériel de ski, une table de ping-pong, un billard, mais ni nourriture, ni porte de sortie. La panique était proche, mais elle se força à rester rationnelle. Il y avait forcément quelque chose qu'elle pouvait utiliser pour sortir. Soudain, elle repéra du bois entassé pour l'hiver ; s'il y avait bois, peut-être qu'il y aurait une hache !
Jack venait de se réveiller. Que c'était relaxant d'être seul, à la campagne, sans problème de population ou d'histoire de maladie. Portant seulement un pantalon large de pyjama, le jeune homme descendit, cheveux en bataille, visage encore endormi, pied nue, pour aller prendre son déjeuner dans la cuisine. Qu'allait-t-il pouvoir faire aujourd'hui ? Il savait qu'il devait ranger, mais il s'en occuperait plus tard, il voulait profiter d'être au calme pour le moment. Peut-être se poserait-il un peu dans le jacuzzi après avoir préparé à manger... ou alors il irait nager un peu dans la piscine, si le soleil l'avait assez chauffée. Il avait tellement de choses à faire ! Et les profs, doués comme ils étaient, mettraient plusieurs cours avant de comprendre le logiciel et de réussir à l'utiliser correctement. D'ici là, deux mois de vacances se seraient écoulés.
Arrivé au rez-de-chaussée, son programme agréable et détente décidé, il ne lui manquait plus qu'à se servir dans la cuisine. Il bailla avant de s'étirer et de gratter ses abdos, son estomac criait famine et Jack comptait bien se verser un énorme bol de céréales. Il entendit quelques chants d'oiseaux au dehors et alluma la télé. Une télé-réalité stupide semblait passer et même s'il ne connaissait pas le sujet, il était prêt à s'abrutir le cerveau devant avec son petit déjeuner.
Jack s'installa dans le canapé, une table basse devant lui, le bol de céréales installé, il allait pour récupérer sa cuillère lorsqu'il se rendit compte qu'il l'avait oubliée. Après un juron, il se releva et retourna dans la cuisine. C'est alors qu'il l'entendit. Un son étouffé de souffle essoufflé. Perplexe, mais prudent, Jack attrapa un couteau de cuisine et chercha la provenance de ce bruit. Il ne venait pas de l'extérieur, ni dans les pièces ouvertes. L'étage était trop loin pour qu'il entende ce son.
Il ne restait que la cave...
Jack faillit s'étouffer avec sa propre salive ; si le soleil ne venait pas de se lever, il aurait parié sur un film d'horreur. Il observa son couteau avant de le poser sur le comptoir proche de la porte et de s'emparer d'une poêle à frire pour assamer plutôt que tuer la personne qui se trouvait là-dedans. L'intrus avait dû se faufiler pendant la fête dans la maison et se retrouver piéger dans l'escalier.
Le jeune homme tendit la main vers la clef, l'autre tenant fermement son arme de fortune, lorsqu'une inspiration forte se fit entendre accompagné d'un premier coup contre la porte. Jack s'écarta et se plaça de l'autre côté du comptoir, sans quitter la porte des yeux, lorsqu'il se rendit compte que le couteau était la première chose que l'intrus pourrait attraper en sortant. Plutôt que faire le tour, jugé trop dangereux, Jack s'étendit sur le plateau, mais à cause du manque de longueur, il dut monter dessus. À genoux sur le comptoir, il attrapa enfin le couteau, fier de lui, lorsqu'un nouveau coup contre la porte retentie ; cette fois, le bois de la porte commença à se fissurer.
- Il n'a quand même pas...
Un nouveau coup et un éclat de métal apparu aux yeux de Jack. Il serra plus fort ses armes, prêt à presque toutes les probabilités, sauf celle qui se présenta à lui : la porte céda, un troue assez large pour faire passer un enfant se dessinait devant lui.
C'est ainsi que tôt le matin, Elsa se retrouva avec une hache dans les mains, en train de passer la porte à travers le troue qu'elle venait de créer.
Fière d'elle et certaine que personne ne se trouvait dans le chalet, elle réussit à passer à travers le battant, ferma les yeux et s'essuya le front d'une main, l'autre tenant le manche de la hache dont la tête traînait sur le carrelage. Elle la releva et embrassa le côté de la lame, reconnaissante qu'elle se soit trouvée dans les affaires de cet endroit sans lumière. Un rire lui échappa. Elle était libre ! Elle avait réussi à sortir !
Elsa finit par placer la hache contre le mur et sortie son téléphone à la recherche de réseau. Lorsqu'elle se retourna dans sa quête, elle aperçue une silhouette et sursauta, visage à nouveau face au mur. Elle cligne plusieurs fois des yeux avant de vérifier une nouvelle fois sur le comptoir. Oui il y avait quelqu'un dans cette foutue maison, elle était presque certaine que c'était le propriétaire...
Paniquée, Elsa reprit la hache entre ses mains, la tint fermement et regarda toute la pièce à la recherche de l'intrus.
Jack avait paniqué et s'était caché derrière le comptoir, à croupi. Une fille sortait de sa cave avec un hache et le visage en sang ! Elle voulait le tuer ! Une admiratrice folle peut être... il espérait sincèrement que non. Il ne voulait pas mourir si jeune ! Peut-être que s'il ne disait rien et appelait la police, il pourrait sortir vivant de cette situation. Tentant d'attraper son téléphone dans sa poche, il se rendit compte que l'appareil ne s'y trouvait pas. Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Que quelqu'un lui vienne en aide !
- Qui... qui est là ?
La voix qui venait de briser le silence avait tremblé et ne ressemblait pas à un timbre de dangereux meurtrier. La tentative d'autorité qu'avait pris la fin de la phrase termina de le convaincre de l'innocence présumée de la personne inconnue chez lui.
Jack prit donc une inspiration et se redressa, main ouvertes et visibles après avoir posé ses armes sur le comptoir.
Ainsi, avant 9 heures du matin, Elsa et Jack se faisaient face. La première tenant fermement une hache, le second lui faisant comprendre qu'il n'était pas armé, son couteau posé sur le comptoir qui les séparait, devant lui.
***
Coucou tout le monde ! et oui, deux chapitres le même jour, histoire que vous soyez bien dans l'histoire.
Comment avez-vous trouvé ce chapitre ?
Moi je me suis amusée mais... comme une folle. vraiment trop drôle à écrire tout ça et j'espère que la suite sera tout pareil et quelle vous plaira surtout.
Vous n'êtes pas prêts !
Je voulais juste vous expliquer deux trois trucs avant de vraiment commencer.
- Cette histoire n'est pas une histoire prise de tête, il y aura certainement quelques incohérence, parce que je veux qu'elle soit bien, mais je ne veux pas me casser la tête dessus sachant que j'ai énormément de travail avec mes cours.
- Je publierai (ou j'essayerai vraiment fort) tous les samedis autour de 16 heures, pour me laisser le temps au cas où je n'ai pas pu avancer de la semaine.
- les chapitres ne seront pas très long, 3 000 mots max pour rester dans les temps.
- le discord est vraiment cool, rejoignez le pour vous amusez avec nous !
Sur ce, à la semaine prochaine !
Prenez soin de vous et n'allez pas défoncer des portes avec une hache svp.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top