I.
Ici commence cette histoire. Dans un village perdu quelque part en France, où se trouvait dans une salle à manger, plongée dans la pénombre et le crépitement de la pluie, un jeune garçon, Alex Clain-Marcelin. D'une mine déprimée, il fixait son bol de chocolat chaud dans lequel il faisait lentement tourner sa cuillère. Ses cheveux bruns à peine coiffés, la peau pale et sèche, et simplement vêtu d'un sweat bleu marine et d'un jean, Alex s'apprêtait de nouveau à devoir faire face a un journaliste.
Sa mère, Catherine, était debout, les bras croisés, face à lui, et le regardait. Elle regardait son fils, avec peine et d'inquiétude, pour tout ce qu'il avait du endurer, et ce qu'il s'apprêtait encore à endurer. Depuis quelques temps, la vie ne les épargnait pas. C'était dur, mais elle devait le faire. Il était de son devoir de mère d'accepter ces interviews, aussi pénibles soient-ils, afin de pouvoir faire avancer les choses. Rapidement, elle essuya ses yeux humides puis s'avança vers Alex, abandonnant ses pensées. Elle s'agenouilla auprès de lui et posa sa main sur sa joue sèche. Elle déglutit.
-Sois courageux mon chéri, sois courageux. C'est compliqué pour toi, je le sais, ça l'est aussi pour moi tu sais chéri ?..murmura t-elle, en lui souriant gaiement. Mais, Alex, les yeux toujours rivés sur son chocolat chaud, ne répondit rien. Impassible, il lâcha sa cuillère et commençait à se lever de sa chaise quand sa mère l'arrêta en tenant son bras. Elle fixa son fils de ses yeux luisants et se rapprocha de lui.
-Alex, mon fils, écoute moi ! Je t'aime. Et je fais ce qu'il y a de mieux pour toi, pour nous. On est maintenant plus que deux dans cette maison, il faut qu'on s'en sorte et on s'en sortira. Ce journaliste nous aidera à la retrouver et à faire rentrer les choses dans l'ordre.
Elle parlait d'une voix tremblotante. Elle se retenait de fondre en larmes. Alex soupira. Il était lassé, déprimé par ce quotidien dont les couleurs s'envolèrent ce fameux matin de Noël, où il réalisa que celle qui illuminait sa vie avait disparue. Son cœur ne s'ouvrait plus, pas même à sa mère. Alex s'était assombri.
-Tu crois vraiment que des journalistes vont nous aider ? Tu crois vraiment ça ? Dit-il, brutalement et froidement, en serrant sa cuillère.
Catherine, prise de court par la vive réponse d'Alex, inspira profondément avant de répondre, toujours en tenant son bras. Elle ne s'imaginait pas voir son fils lui réponde de cette manière un jour, bien qu'il fallait qu'elle s'y attende.
-Il faut essayer, on ne sait pas ! Arrête d'être toujours pessimiste à la fin !Je le fais pour toi tout ça merde ! Cria-t'elle, avant de laisser quelques larmes couler le long de son visage, totalement dépassée. Alex fut surpris, effrayé, mais ne le montra pas. Son visage restait le même. Froid. Sa mère lâcha son bras et fit quelques pas en arrière, en reprenant sa respiration.
-Vas dans la voiture. On part tout de suite. Tout de suite tu m'entends ? Dit-elle en essuyant son visage, rouge et ruisselant de larmes. D'un coup, pris d'un coup de rage remonté du plus profond de ses entrailles, Alex pris son bol de lait qu'il fracassa violemment contre un mur devant sa mère pétrifiée avant de sortir rejoindre la voiture en claquant la porte.
Catherine, seule, face au lait et aux morceaux du bol éparpillés sur toute la pièce, tremblait et devint pâle. Elle n'en revenait pas. Ne le croyait pas. Sous ses agissements, ce comportement, elle ne reconnaissait plus son fils. Plus du tout.
Alex avait véritablement changé.
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