Chapitre 14- Baby you can't break a broken heart

Moi: EYELESS, LAUGHING JACK, DANIELA ET BEN!

Les quatre petites têtes se retournèrent vers moi. D'un geste habile, j'empoignai quatre couteaux de cuisine au hasard sur le comptoir avec mes tentacules et leur lançaient. Ils les attrapèrent en vitesse, par réflexe.

Eyeless Jack: C'est quoi la mission?

Daniela: Ouais, vaut mieux que ce soit important parce que moi je mangeais, hein...

Je fixai intensément Daniela, cette petite arrogante mais qui était à la fois si attachante avec ses manies. Je savais bien qu'elle et Hacka étaient proches l'une de l'autre et je comptais bien m'en servir pour la faire obéir.

Moi: C'est HackerKiller. Comme vous savez tous, il y a un tueur à ses trousses depuis quelques temps déjà. Comme si personne ne s'y attendait, Jeffrey est, évidemment, encore en amour avec elle donc il vient de s'évanouir pour aucune raison pendant que nous étions en grande conversation. À moins qu'un de vous présent à cet étage ait mît un somnifère dans son verre d'eau, j'en déduis sagement qu'HackerKiller est en grave danger... Mais bien entendu, Daniela, je ne voudrais pas te déranger avec ta meilleure amie qui est peut-être déjà vidée de son sang ou en pleine torture.

Daniela me regarda, horrifiée. Elle prit son couteau agilement dans ses doigts et partit dehors sans un regard en arrière. Le groupe la suivit, espérant qu'elle savait où elle allait. Entre les buissons et les feuillages opaques, on se fraya un chemin jusqu'à une étrange cabine en bois à un quart d'heure de marche. En courant, on réussi à parcourir le tout en quelques minutes seulement. Le temps pressait, et Daniela courait en avant.

Eyeless Jack, le plus compétitif de nous cinq essaya en vain de rattraper Daniela qui sprintait plus vite que notre groupe:

Eyeless Jack: Elle s'inquiète vraiment, merde!

Moi: Oui. Par ailleurs, je crois que, ce n'est qu'une théorie, mais que les meilleures amies qui sont aussi proches l'une de l'autre comme Daniela et HackerKiller pourraient, avec le temps, développer un lien elles aussi...

Quand nos vîmes la cabine de bois de plus près, tout le monde remarqua à quel point elle était délabrée. Les tuiles noires du plafond ne pouvaient plus être qualifiées de tuiles, tout simplement.

Daniela: Je... Je la sens. Elle est à l'intérieur.

Nous courûmes à l'intérieur et dans les labyrinthes de débris d'un ancien incendie, on aurait dit, Daniela se fraya un chemin dans les corridors sans fins. Entre les portes et les cadres mal en points, elle nous mena jusqu'à un escalier abrupt et sombre.

Eyeless Jack: C'est sûrement la cave, non?

Daniela: Ouais, qui mène à une salle de torture je crois bien... Écoutez.

Nous fîmes le silence et effectivement, quelques secondes après un cri strident et aiguë déchira l'atmosphère déjà flippante à souhait. Je jetta furtivement un regard à Daniela qui avait les paupières closes, une larme roulant sur sa joue. Ses pommettes rougeoyaient, indiquant son désir de vengeance pour son amie.

Daniela: Suivez moi.

Sans un regard et sans aucune hésitation elle s'introduit dans le dédale de marches croches et pas sécuritaires. Les pieds glissaient sur les pierres en équilibres. Les murs étaient aussi en pierre et de la moisissure s'infiltraient en dessous de nos ongles pendant que nous tentions de nous agripper aux parois mouillées.

À la fin de l'escalier étourdissant et dangereux, nous vîmes une salle vide. Rectification, une salle avec trois portes. La première, en bois. La deuxième, en acier. La troisième s'inspirant d'un principe d'aquarium; un bloc de verre remplie d'un liquide rouge opaque.

Ben: On dirait du sang, putain.

Eyeless Jack: C'est pas un problème, un apéritif au beau milieu d'une mission ne fait aucun mal...

Daniela: Soit sérieux Jack. Il faut apparemment trouver la bonne porte à ouvrir sinon, HackerKiller est morte. Je doute que tu veuilles échanger ta meilleure amie pour un petit «apéritif».

Il regarda piteusement le sol terreux. Comment allions-nous décider la bonne porte à ouvrir? Quel mécanisme épouvantable le tueur avait-il imaginé pour détruire la petite dernière du manoir? Soudain, un coup de vitre cassé vient briser le silence, vers notre droite. Hacka.

Point de vue d'HackerKiller (Lou)

Ticci Toby: Non mais, c'est quand même amusant, tu ne trouves pas?

J'hochai de la tête. Non, ce n'était pas drôle. Ma tête serrée étroitement dans un étau au milieu de cette salle ne m'amusait point. Mes mains attachées sur le banc «à la dentiste», face à mon tueur, je m'imaginais déjà les pires scénarios, finissants tous par une mort atroce et douloureuse. Je soutins le regard de mon ennemi, les yeux rivés dans le blanc de son regard.

Je sentais à des milles à l'heure que je n'étais pas la seule à avoir peur. Il n'avait jamais torturé quelqu'un et ça se voyait même sans mon pouvoir psychique.

Moi: 1, mon adorable petit tueur débutant: 0.

Ticci Toby: Ah, pendant qu'on y est, de toute façon tu vas mourir n'est-ce pas? Eheh.

Moi: Si t'as le courage, morveux.

Il cessa de ricaner et racla sa gorge. Il n'avait plus d'ordres précises à suivre le pauvre.

Ticci Toby: Appelle moi plutôt Hank, morveuse. Hank dans le corps du pauvre petit Toby, inoffensif. Hahaha! Bon je l'avoue, quand je l'ai possédé, il s'est débattu un peu mais, rien de grave. De toute manière, je gagne d'une façon ou d'une autre maintenant. Tu es à ma merci, -inexistante, petite malchanceuse- et si tu tentes quoi que ce soit sur moi, tu tues ton gentil petit ami Toby. Quand je repense à la manière dont nous sommes devenus si proches, aaaaah. Qu'est-ce que tu es naïve.

Il se rapprocha de moi et imita une petite voix agressante pour tenter de m'imiter:

Hank: Ah, Jeffrey! Mon amour! Que vais-je devenir sans lui?! Pauvre de moi! Je m'ennuie de mon Jeff! Ouiiiiiiin!

Après sa magnifique prestation (notez le sarcasme), l'esprit dans le corps de mon ami Toby se pencha au dessus de ma chaise.

Il resserra d'un tour de 360° l'étau qui serait mes tempes à m'en donner une migraine.

Hank: Oups, je l'ai... Accroché.

Son petit sourire suffisant me faisait rager de l'intérieur mais malgré ses efforts soutenus pour me lancer des petites pointes, je restai de marbre avec une poker face travaillée depuis longtemps. Mes chevilles n'étant pas attachées, je lui plaçai soudainement un bon coup de pied où ça fait mal.

Ticci sera peut être stérile après cet affrontement mais au moins je ne serai pas morte la tête explosée avec un étau. Il se plia en deux en se tenant à deux mains où je l'avais si bien frappé et il me traita de tout les noms avec une petite voix aiguë. Alors, tout simplement je repris les mêmes mots que lui:

Moi: Non mais, c'est quand même amusant, tu ne trouves pas?

Il grogna silencieusement toujours en jurant après moi et en me maudissant. Je pris alors avec mes dents mon couteau -le couteau de Jeff-. Je coupai mes longs cheveux en me contorsionnant du mieux que je le pouvais pour me libérer de l'étau plus facilement et dans un effort ultime, je lançai mon petit poignard sur un miroir allongé sur le mur près de «Hank». Comme prévu, le miroir éclata violemment et les morceaux de verres lui percèrent la peau, créant instantanément plusieurs hémorragies externes sur son épiderme ensanglantée. Sans effort, je me libérai de l'étau, mes longs cheveux mauves en moins. Avec ma tête de libre et plus de mouvements disponibles, j'empoignai un outil qui aurait dû servir à me torturer, j'imagine, et je défis habilement les liens qui me tenaient les poignets. Une fois libérée de cette horrible chaise, j'allai reprendre possession de mon couteau en regardant Hank agoniser sur le sol. Je retirai un morceau du verre de sa peau et le retournai sur le dos, ignorant ses cris de pitié. Tranquillement, je l'amenai à la chaise et l'attachai, plus solidement qu'il m'avait attachée, bien entendu. Une fois sûre que les liens étaient impossibles à briser; je lui retirai doucement les bouts de miroir coincés dans sa peau. Une fois fini, je me retournai pour chercher de quoi nettoyer ses plaies en sang. Loin de là était mon but de blesser le corps de Toby! Malheureusement, mes membres tremblants d'adrénaline m'avaient trahis tantôt: la main du corps de mon ami m'empoigna fermement le poignet. Le lien droit n'avait pas été bien mît.

Point de vue Slenderman

Eyeless Jack: Super! Je croyais vraiment que j'allais manquer ça!

Il nous regarda, souriant de ses dents pointues. Je pris une de mes tentacules et l'enfonçant dans la porte de verre remplie de sang.

La seconde d'après, Eyeless buvait rapidement son breuvage, constatant effectivement que c'était du liquide poisseux et métallique comme du sang. En quelques secondes, je fis un deuxième trou avec ma tentacule de l'autre côté de «l'aquarium» et nous pûmes entrés. En formant une file, nous entrâmes dans un petit couloir étroit. Les murs semblaient se rapetisser mais je savais que ce n'était qu'une impression morbide. Nous commencions à entendre des cris de douleur se rapprocher. Bizarrement, ses cris étaient très aiguës et ils pourraient très bien être ceux d'Hacka. Nous poursuivîmes notre route jusqu'à ce qu'on voit une deuxième porte, en bois cette fois. J'entendis un petit cri de surprise de l'autre côté. Sans prendre une seconde, je défonça la porte moisie et vit Hacka, le poignet sous l'emprise de... Ticci Toby?
Le tueur avait mal choisi son corps à posséder en dépit de la grandeur de mon Proxy. Eyeless fonça sur le corps de Toby et le ressaya instantanément dans la chaise où ses autres membres étaient attachés solidement. Avec l'aide de Ben, son poignet droit fût rattaché en deux temps trois mouvements et l'esprit malfaisant du tueur dans le corps de Toby était rassis.

Je constatai plusieurs plaies sanglantes sur le corps du pauvre Toby. HackerKiller avait su se défendre mais quelques blessures au corps de Ticci avait été le prix de sa liberté.

HackerKiller: On fait quoi, maintenant? Quelqu'un sait comment l'exorciser?

Moi: Tu parles à un professionnel.

En quelques secondes, je réussis à libérer Toby de cet esprit. S'ensuit des cris de douleurs de la part du nouvel arrivant dans son tout nouveau corps couvert de plaies.

Ticci Toby: MERDE, C'EST QUOI TOUT ÇA? ARGH!

Moi: Euh, tu ne te souviens de rien?

Il répondit par le négatif. Bon...

Moi: Ben va tout te raconter, promis.

Je vis Ben rouler ses yeux et bougonner en grognant. Trop tard, j'avais promis à mon fidèle Proxy des explications. Je m'approchai d'Hacka.

Moi: Dis donc, je ne veux pas te vexée mais ta coupe de cheveux laisse à désirer.

Sans hésiter, je reçu un coup directement sur le nerf de mon épaule. Ok, je l'avais peut-être bien mérité.

HackerKiller: Tu crois que j'avais le choix entre longs-moyens avec un dégradé ou une teinture pendant qu'on y est, ou tu préférais que je finisse la figure explosée en mille morceaux dans un étau?

Je me tournai dos à elle. C'est vrai que son petit périple, enlevée par un tueur, n'avait pas dû être agréable et j'avais fait l'erreur de lui mettre sous le nez son état capillaire. Je m'excusai avec empressement et l'aida à avancer. Ben et Eyeless aidèrent Toby à progresser dans le dédale de couloirs pour remonter à la surface. Après avoir remonter l'escalier de la cave, nous aperçûmes la lumière du jour par la porte qu'on avait laissé entrouverte.

C'était fini. Plus de Creepyhunter, plus de Proxy possédé; fini.

ÉPILOGUE
trois semaines plus tard

POINT DE VUE D'HACKERKILLER (LOU)

Laughing Jack me regardait écrire de nouveau, attentif à chaque mot que l'encre imprégnait sur les petites notes. Les phrases se créaient seules dans ma tête, je me laissais aller sur le petit bout de papier sans répit.

«Préambule:
Slenderman m'a demandé d'écrire ce dont je me souviens de la possession de Toby, de la torture qu'il a employé contre moi et des mes émotions. Il est assoiffé de vengeance et tient à comprendre leurs raisons d'agir. Par ils, je parle des Creepyhunters. Après trois semaines de recherches, l'hiver approche à une vitesse alarmante et il ne nous reste pas beaucoup de temps pour agir contre eux. L'emplacement de leur centre d'expérimentation, à 7 kilomètres après la sortie de la ville, constitue notre cible principale. Les attaques de Creepyhunters deviennent régulières et malgré tout, les habitants du manoir persévèrent à garder la bonne humeur...

Excepté Jeffrey.

Cet imbécile. Depuis qu'il m'a quitté, je tues de plus en plus, je deviens de plus en plus impitoyable et sans cœur. Les meurtres signés HackerKiller deviennent redoutés dans la région. Je tues pour passer le temps, ça ne m'amuse même pas. Juste... Voir la souffrance dans le regard des autres, les faire regretter leurs sourires alors que je souffre. Ce stupide Jeffrey m'a rappeler que nous avions un lien, timidement, il y a deux semaines quand il s'est brûler la langue sur son morceau de steak brûlant. Alors j'ai quitté la salle à manger, dos à lui... Depuis, je ne l'ai pas revu. Disparu. Parti dans la forêt.»

Jack se rapprocha de moi, m'embrassant dans le cou.

Laughing Jack: Tu n'as plus besoin de t'inquiéter pour lui. C'est un imbécile.

Je posai ma tête sur son épaule et il me prit dans ses bras d'une manière rassurante. Jack avait été mon point d'appui, mon équilibre. Depuis la disparition de Jeff, plus rien ne va. Entre Jack et moi, c'était... Standard. Pas d'aventures, pas de mauvais coups entre nous malgré son tempérament joueur. Je m'ennuie de Jeff mais je ne l'avouerais pour rien au monde, et surtout pas devant Jack. Même si nous nous investissions pas énormément dans notre relation, on s'appuyait, l'un sur l'autre. Je crois que si nous devions nous séparés demain, nous nous séparerions. Sans cérémonie. Un petit pincement au cœur tout au plus. Je doute même que nous aillons un véritable lien. Malgré tout, Jack restait un amoureux exemplaire sur qui je pouvais toujours compter et il restait que Jack avait été mon meilleur ami depuis un an avant qu'on se plonge dans une vraie relation amoureuse.

Au rez-de-chaussée, un cognement sourd retentit.

Moi: J'y vais.

Je me débarrassai gentiment du bras de Jack qui était appuyé sur mon épaule. Il me retint pour m'embrasser doucement sur le nez avant de me laisser aller ouvrir. Je descendis les marches sans grande conviction. Probablement un humain perdu que je retournerai chez lui sans aucune conviction -encore-. Plus la peine de tuer, perte de temps. Je me sens lasse, inutile et impatiente.
Arrivée en bas, je vis l'averse dehors, typique d'une température d'automne. Nous sommes à peine en novembre et c'est le déluge accompagné de vent froids. J'empoignai la poignée de la porte, toujours aussi imposante, en chêne noir. Aussitôt que j'entrouvris la porte, le fil de la dernière année repassa dans ma tête. Chaque moment passé avec...

Jeffrey: Pardonne-moi.

Fin

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