9.Le jour où j'ai dansé
- Alors Madame Malefoy, bientôt le grand départ ?
Toujours très peu habituée à être appelée ainsi, Hermione se contenta de hocher placidement la tête sans détourner son regard des contrats de publicité éparpillés sur son bureau. Elle ne partageait pas la bonne humeur de son collègue Alfred, surtout concernant la date de son départ pour Poudlard qui était encore bien trop éloignée à son goût. Hermione en avait plus qu'assez de son travail fastidieux, de ses horaires épuisants et surtout de sa cohabitation avec son époux. Depuis le mauvais coup qu'il lui avait fait il y a de ça quelques semaines, elle l'ignorait superbement et bien entendu le grand garçon ne se donnait absolument pas la peine de venir vers elle. Ca la décevait mais ne la surprenait guère, la fierté de cet homme dépassait l'entendement. Dans ses moments de faiblesse, elle se disait qu'elle ne pouvait pas lui en vouloir, qu'il ne s'était pas douté qu'un tel comportement la blesserait à ce point, d'autant plus qu'elle n'avait jamais véritablement parlé du traumatisme qu'elle avait vécu dans cette bâtisse. Mais à chaque fois qu'une pensée de ce type effleurait son esprit, la réalité la rattrapait. Il l'avait pris pour une idiote en jouant la carte du mari charmant et attentionné, juste pour mieux la duper. Il devait être conscient de son charme et en avait joué allégrement, et elle, idiotement, s'était laissée bernée. Alors non, plus question de se faire avoir une nouvelle fois.
Les heures qui passent, la journée qui se termine, le soleil qui se couche et encore cette même boule au ventre en tranplanant à l'appartement.
Toujours cette pénombre, à croire qu'il savait parfaitement à quelle heure elle rentrait pour déserter la cuisine ou le salon. Quelque part ça la soulageait de ne pas le croiser, néanmoins son cœur se serrait chaque jour un peu plus, à son grand désarroi. Ayant grignotée un petit morceau avant de quitter le boulot, Hermione se contenta de balancer ses chaussures au loin et de défaire son chignon avant de pénétrer dans sa chambre, quand elle se stoppa net.
Son mari était là, juste devant elle, assit sur son lit, les coudes sur les genoux, le buste légèrement penché en avant, la mine fermée. Il portait encore son costume noir, peut-être venait-il tout juste de rentrer lui aussi. Mon Dieu, depuis combien de temps ne l'avait-elle pas vu ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas contemplé ce visage d'une blancheur magique, ses traits parfaits et son regard d'acier ? Cela semblait être une éternité et à cette simple vision, elle sentit son estomac se contracter. Elle le détestait mais Merlin qu'il était beau ce salopard. Beau et envoutant.
- Qu'est-ce que tu fiches dans ma chambre ? demanda-t-elle sèchement en jetant son sac au sol.
- Tu rentres de plus en plus tard...
- Et en quoi ça te concerne ? Sors d'ici tout de suite !
Pourquoi autant de hargne dans sa voix ? Pourquoi autant de colère dans son cœur ? Pourquoi est-ce qu'elle ressentait autant de choses étranges et contradictoires pour cet homme ? Pourquoi se sentait-elle aussi faible en sa présence ? Toutes ces questions la torturaient et la tourmentaient à la fois. D'autant plus que l'homme qui lui faisait face était la tranquillité même, bien loin de ce genre de questionnements absurdes.
- Ca va durer encore combien de temps ? susurra-t-il en la fixant le regard noir.
- Tu n'as pas entendu ? Fous le camp de ma chambre !
- Hermione !
Le grondement de sa voix la déstabilisa, il était tellement rare qu'il élève le ton. Elle le vit se relever lentement en soupirant, sans la lâcher des yeux, les muscles tendus. Il avait l'air en colère et étrangement, elle se sentit toute petite devant cet homme immense qui la dominait de toute sa hauteur. Minuscule mais pas apeurée, elle était Hermione Granger, jamais elle ne tremblerait devant Drago Malefoy, même si ce dernier semblait au comble de l'énervement.
- Arrête de faire l'enfant Hermione, continua-t-il plus doucement sans se départir de son air furieux. Cela fait des jours que tu ne m'adresses plus la parole, effrayée à l'idée même de me parler au point de te réfugier jour et nuit dans ton travail...
- Je ne suis en aucun cas effrayée par toi ! coupa-t-elle d'un ton trop aigüe à son goût. Je ne veux plus faire d'efforts, voilà tout.
Il fit un pas dans sa direction, elle recula aussitôt. Un autre pas vers elle, un nouveau pas en arrière. Ce petit jeu dura jusqu'à ce qu'elle sente son dos buter contre la porte. Il était près, très près et bordel, bien trop près d'elle.
- Cette conversation ne mène à rien Hermione.
- Pour une fois je suis du même avis que toi, alors s'il te plait, va-t'en, murmura-t-elle sans oser croiser son regard, le souffle court.
- Je croyais que tu étais plus intelligente que ça, tu me déçois, siffla le grand blond en se penchant vers elle pour ouvrir doucement la porte.
Mais elle ne s'écarta pas, son corps refusait de bouger, de se mouvoir, de se déplacer. Non, son foutu corps tremblait de confusion et de rage. Confuse parce qu'elle avait pu sentir son haleine caresser son visage, enragée parce que cet enfoiré se permettait de la juger.
- Je suis intelligente, je suis brillante, je suis la meilleure, chuchota la jeune femme en le regardant droit dans les yeux cette fois-ci. C'est pourquoi je m'en veux à ce point.
- De quoi au juste ? D'avoir accepté de rencontrer ma mère ?
- D'avoir été contente que tu m'invites à sortir en ta compagnie ! avoua-t-elle en criant, presque contre sa volonté.
L'humiliation était à présent totale, mais pourquoi diable devait-elle être à ce point transparente ? Harry et Ron s'étaient toujours moqués de son honnêteté à toute épreuve, alors même que ça la mettait très souvent dans de sales draps. Ca et sa proportion à se faire d'une montagne quelque chose de risible au départ.
- Hermione...
- Ne crois pas que ça te concerne, l'interrompit-elle en retenant ses larmes traitresses. Mais depuis la fin de la guerre, depuis ma rupture avec Ron, depuis ce maudit mariage... Merde ! A moi aussi il m'arrive de me sentir seule et paumée, tu n'es pas le seul à avoir des crises d'angoisse ! Tu n'es pas le seul à être à fleur de peau ou à réagir excessivement à tout et n'importe quoi ! Putain Drago, tu n'es pas le seul être humain ici, je ne suis pas un robot !
C'en était trop, elle ne pouvait pas continuer à s'exposer davantage, elle devait s'éloigner, se cacher et pleurer. La jeune femme brune le repoussa violemment et bondit dans la salle de bain avant de s'enfermer à double tour. Un torrent de larmes ruisselait sur ses joues rouges, de violents sanglots la firent hoqueter de longues minutes sans qu'elle ne parvienne à se calmer. C'était ridicule, cette situation toute entière était grotesque. C'est alors qu'elle entendit la voix grave du Serpentard résonner à travers la cloison.
- Pourquoi est-ce que tu pleures ?
- Je... Je ne sais pas... Ça... Ça coule tout seul..., hoqueta difficilement la Gryffondor.
Un soupire exaspéré résonna dans l'autre pièce. De toute évidence elle avait réussi l'exploit de déconcerter son époux.
- C'est encore à cause de cette histoire avec ma mère ?
- Pl... Plus vraiment..., bredouilla-t-elle en se mouchant bruyamment dans du papier toilette.
Ou peut-être que si. En fait elle n'en savait foutrement rien. Qu'est-ce qui la mettait dans un tel état ? Elle qui n'avait même pas pleuré après sa rupture avec Ron ne cessait de larmoyer depuis qu'elle vivait avec l'homme blond. Qu'est-ce qu'il lui avait fait au juste ?
- Je ne comprends plus rien là, grogna le Serpentard. Qu'est-ce que je suis censé faire ?
- Te taire !
Sa maudite voix rauque l'empêchait de réfléchir convenablement. Elle était à cran, à son travail on lui donnait de plus en plus de boulot, comme si son entreprise cherchait à l'épuiser avant de la laisser partir pour Poudlard. Elle n'avait pas vu Harry, qui était en mission depuis plusieurs jours, et n'était pas encore prête à affronter Ron sans son aide. Ses parents étaient en voyage en France et les parents Weasley en Roumanie. Elle se sentait seule, déboussolée, fatiguée et elle n'avait plus adressé la parole à ce foutu géant blond depuis des semaines !
- Ca suffit les conneries, je rentre ! Alohamora !
Ses yeux gonflés se levèrent et affrontèrent le regard du jeune homme, qui paraissait davantage mal à l'aise que réellement agacé. Et c'est alors qu'elle réalisa.
- Tu es vraiment une femme bizarre, bougonna-t-il en s'accroupissant devant elle.
- Je sais, admit-elle en reniflant péniblement, la vague de larmes s'était à présent tarie.
- A quoi rimait ta tirade de toute à l'heure ?
- Je ne sais pas, chuchota-t-elle en baissant les yeux.
Oh que si elle le savait mais cette fois-ci elle fermerait sa grande bouche. Assise au sol et incapable de se relever, elle jeta distraitement le papier dans les toilettes et tira difficilement la chasse la d'eau. Le bruit de la chasse d'eau la fit sursauter quand elle réalisa qu'elle était affalée contre des toilettes, le nez humide et les yeux embués de larmes. Tiens, ça lui rappelait le premier évènement traumatisant qu'elle avait vécu dans les toilettes de Poudlard en première année. Cela devait être comique à voir, en fait, elle en aurait ri. A vrai dire, elle commençait déjà à rire aux éclats.
- Bordel, mais tu es complètement folle ma parole !
- Oui... Complètement timbrée, ria-t-elle en se tenant les côtes tant le fou rire était intense.
Cet imbécile lui avait manqué, c'était juste ça, tout simplement. Ne pas lui parler, ne pas l'embêter, ne pas le regarder, ça lui avait tellement manqué qu'elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle s'était sentie seule et abandonnée. La fatigue du travail, l'absence de ses amis, l'angoisse de son futur nouvel emploi, le manque de son mari... Le tout mélangé ensemble et la voilà en train de passer des larmes aux rires en quelques minutes. Relâcher la pression pouvait faire du bien de temps en temps, et passer outre les évènements passés, tel que le comportement du Serpentard le jour de la rencontre avec Narcissa Malefoy ou encore sa propre naïveté, était à présent vital. Elle avait envie de lui parler, de partager des moments avec lui et c'était bien trop stupide de se rendre malade à cause d'une fierté mal placée.
- Peux-tu me rendre un service Drago ? demanda-t-elle une fois sa nouvelle crise passée.
- Je n'en ai pas vraiment envie là...
Le pauvre bougre était consterné, il la toisait comme s'il était en présence d'un élément étrange et non identifié.
- N'oublies pas que tu devais me rendre la pareille pour la dernière fois !
- D'accord, soupira le jeune homme. Que veux-tu que je fasse au juste ?
- Oublie tout !
Le grand homme arqua un sourcil mais ne pipa mot.
- Les dernières semaines et surtout ce qui vient de se passer, expliqua la jeune femme. J'étais sous pression avec le travail et tout le reste... Bref ! Je veux que tu oublies cet épisode un peu étrange et que tu n'en fasses jamais référence, même dans les moments où tu chercherais à me clouer le bec !
- Je ne sais pas trop, ce serait trop tentant de te renvoyer ça dans la tronche, dit-il le sourire en coin.
- Dois-je comprendre qu'un Serpentard ne tient pas ses promesses ?
Le grand homme blond se releva avec grâce en levant les yeux au ciel. Il était vraiment très beau. Qu'est-ce qu'elle le détestait pour ça.
- Très bien, je tairai cette mésaventure et ne l'évoquerai jamais à l'avenir, souffla-t-il en haussant les épaules. Contente ?
- Très contente ! Maintenant, si tu le permets, je souhaiterais me rafraichir et aller me coucher. Étrangement, je me sens un peu lasse ce soir, sourit-elle en se redressant à son tour.
Avec beaucoup moins de souplesse que son mari, ses jambes étant ankylosées à force d'être restées trop longtemps dans la même position.
- As-tu déjà pensé à consulter un psychomage par hasard ? ricana-t-il en sortant de la pièce.
- Je n'en connais hélas aucun, peut-être accepterais-tu de me donner les coordonnées du tien ! Quoique je ne sais pas si ça vaut vraiment le coup vu le résultat, se moqua la brune à son tour.
- Bien envoyé petite lionne.
Il ne s'était pas retourné, si elle avait refermé la porte elle ne l'aurait certainement pas entendu mais elle l'avait bel et bien entendu. « Bien envoyé petite lionne », ce n'était rien et pourtant ces simples mots la plongeaient dans un état d'allégresse. A vrai dire, le simple fait qu'il ait fait l'effort de venir vers elle ce soir l'emplissait de joie. Vivre avec cet homme n'était définitivement pas de tout repos, surtout pour son pauvre cœur peu habitué à de telles montagnes russes. Et même si cohabiter avec son époux était épuisant tant moralement que physiquement, c'était aussi grisant et troublant. Et par Merlin, qu'est-ce que ça lui faisait du bien !
Assis sur son lit, le reflet dans le miroir lui renvoyait son stupide sourire goguenard qu'il affichait depuis qu'il avait quitté la Gryffondor. Des jours et des jours qu'il prenait sur lui, qu'il se retenait de ne pas tout casser dans l'appartement afin d'attirer enfin l'attention de sa femme. Il avait longuement pesé le pour et le contre, se demandant comment réagir, que faire pour que cette foutue femme têtue se décide à lui reparler, à se souvenir tout simplement de sa présence. Etre ignoré de la sorte avait été insoutenable, et même si ça lui faisait horriblement mal de devoir le reconnaitre, à présent, il ne voulait plus retourner dans une pseudo guerre froide avec elle, non, il voulait de sa bienveillance et de son amabilité. Alors il avait pris sur lui pour lui parler, lui faire entendre raison même si ce n'était pas son fort et là miracle. Elle avait craqué.
Bordel, elle s'en voulait d'avoir été contente qu'il l'invite à sortir ! Putain de merde, elle regrettait d'avoir été touchée par son invitation. Elle, Hermione Granger, la bêcheuse de Gryffondor avait été heureuse que lui, Drago Malefoy, fils de Serpentard, lui propose une promenade. Et surtout elle s'était sentie trahie par son mensonge. Cette révélation ne devait pas le rendre si ravi mais par Merlin, ça l'enchantait. Ca le réjouissait parce que pour une fois, il avait eu l'ascendant, son attitude avait influencé celle de sa femme. Merde, elle avait même pleuré, en grande partie par sa faute. La simple idée qu'il puisse faire pleurer son épouse lui réchauffait le corps. Oui c'était abject et égoïste, mais la faire pleurer pouvait signifier qu'il possédait un petit pouvoir sur elle, qu'il n'était pas le seul à subir la présence de l'autre. Alors certes ce n'était pas du désir comme c'était son cas à lui, il n'empêche qu'il avait eu un impact sur cette femme pourtant si inflexible et intouchable. Elle avait pleuré pour lui, rien que pour lui seul. Il l'avait rendu folle au point qu'elle craque de la sorte et devant lui, il avait été le seul spectateur privilégié de sa crise de nerfs, personne d'autre n'y avait assisté, ça avait été son moment à lui, leur moment à tous les deux.
- Je suis un bel enfoiré..., ricana-t-il pour lui-même en s'observant dans le miroir.
Hermione Granger était intelligente, elle était certainement la femme la plus cultivée qu'il eut rencontré dans toute sa vie mais hélas, elle faisait bien trop souvent preuve d'empathie, surtout avec lui. Et c'était une erreur car il le reconnaissait lui-même, il n'était qu'un immonde salopard bien décidé à profiter de la gentillesse de la lionne, à absorber tout le bon qu'elle voudrait bien lui offrir afin de se sentir enfin un peu mieux. Oui, il voulait absolument tout prendre d'elle et s'en abreuver jusqu'à plus soif.
- Harry m'a envoyé un hibou, il te passe le bonjour !
- Mouais...
Tous deux affalés sur le canapé, lui plongé dans son roman et elle à la lecture de sa lettre, le temps semblait défiler paisiblement, où seul le martèlement de la pluie se cognant contre la vitre venait interrompre ce moment de tranquillité.
- Je ne comprends pas pourquoi vous continuez à vous vouer une telle haine, surtout après tant d'années, soupira la lionne en déposant la missive sur la table et en se tournant vers lui.
- Dois-je te rappeler que j'ai les marques de son sort gravé à vie dans ma chair ?
Un petit toussotement preuve de sa gêne se fit entendre. Qu'est-ce qu'il aimait la mettre mal à l'aise ou la pousser dans ses derniers retranchements. Son petit plaisir au quotidien.
- Certes..., commença-t-elle doucement. Je ne cherche aucunement à amoindrir son acte mais il ne faut pas oublier que tu as tout fait pour le pousser à bout et qu'en plus tu prévoyais de...
- De quoi ? l'interrompit-il sèchement. De faire entrer des Mangemorts dans l'école et de tuer Dumbledore ?
A nouveau ce regard plein de douceur et de tendresse, comme si évoquer ces souvenirs la faisait davantage souffrir que lui. Il puisait en elle comme le ferait un assoiffé dans un oasis en plein désert. Et le pire c'est qu'elle ne s'en rendait même pas compte, trop généreuse qu'elle était.
- Drago, tout le monde fait des erreurs, surtout quand on est un gamin influencé, paumé et mal entouré. Je trouve que tu t'en aies admirablement bien sorti après la guerre, tu as fait tant d'efforts pour t'intégrer dans la société et ce malgré ton sale caractère. Ne pense plus au passé.
- Bref...
Le jeune homme ne voulait rien laisser transparaitre mais au fond il rayonnait, il l'emmenait là où il le souhaitait pour chercher en elle, en ses mots, l'expiation tant désirée. Ses paroles étaient celles qu'il avait toujours voulu entendre et chaque jour il parvenait à la faire prononcer ces quelques mots réconfortants, égoïstement, juste pour se sentir mieux un court instant.
- Tu sais qu'il se fout de moi en écrivant ça, c'est juste pour me narguer, grogna le Serpentard en fermant son livre.
- Tu es d'un scepticisme décourageant Drago ! souffla la femme brune en se relevant et s'étirant lentement.
Lentement ou bien langoureusement, faisait-elle ça pour attirer son regard ? Certainement pas, elle était bien loin de se douter de l'attraction qu'il ressentait pour elle. Néanmoins, encore une fois, il ne put ni décrocher son regard de sa descente de rein que son débardeur relevé ne cachait plus, ni lâcher des yeux les formes tentantes du galbe de son fessier. Plus le temps passait et plus il apprenait à apprécier les tee-shirts trop grands, les shorts trop larges et les chignons mal peignés. En fait, la nuit dans son lit ou au petit matin dans la douche, elle était toujours vêtue ainsi dans ses fantasmes, cela renforçait la réalité de ses rêves. Et ce matin n'avait pas fait exception à la règle. Il se l'était promit, il prendrait tout d'elle, y compris le désir qu'elle faisait naitre en lui.
- Il est quand même incompréhensible que tu puisses vivre et discuter avec moi alors que pendant sept longues années, tu m'as autant détesté que Harry, voire plus !
Il ne l'écoutait qu'à moitié, trop concentré à suivre chaque de ses pas alors qu'elle se dirigeait vers la cuisine. Récemment il avait relevé le basculement incroyablement suggestif que faisaient ses hanches dès qu'elle se mouvait, et ce peu importe l'accoutrement qu'elle portait. Est-ce qu'elle provoquait autant d'émotion chez ses collègues masculins quand elle se dandinait ainsi devant eux ? Cette simple possibilité l'irrita. Et pendant ce temps-là, la jeune femme continuait à blablater sur cet abruti d'élu.
- Non mais franchement, quelle est aujourd'hui la différence entre Harry et moi ?
Ses mèches rebelles, ses yeux rieurs, son sourire enfantin, ses lèvres appétissantes, ses petits seins, fermes, ses fesses rebondies, sa voix sensuelle, ses gestes et manières naturellement attirants... Sans oublier son indécrottable besoin de prouver que le monde était bon et qu'il était quelqu'un de bien.
- Tu es plus intéressante dans tes propos et moins égocentrique et nombriliste que ce petit m'as-tu vu, répliqua-t-il en se levant à son tour afin de ne pas la perdre de vue.
- Hum... J'imagine que je dois te remercier pour les compliments déguisés...
Ce petit grain de voix hésitant qui dévoilait sa gêne mais aussi autre chose... En la regardant de plus près, Drago crû même apercevoir une légère rougeur peindre ses joues, comme si ce qu'il venait de dire lui avait fait plaisir. Que ce soit le cas ou non, il se plaisait à le croire, car que ce soit dans les pleurs, les rires ou la gêne, il aimait provoquer une émotion chez elle, peu importe laquelle tant qu'il exerçait un peu de son influence sur elle.
- Hors de question !
- Je ne peux pas y aller seule voyons, rouspéta la femme brune en déposant le repas encore fumant à table.
Repas cuisiné en grande partie par lui-même, cette satanée bonne femme étant incapable de faire mijoter un bon plat sans magie.
- Mon père devait déjà me trainer de force à toute ces foutues réceptions quand j'étais gamin tant je détestais ça, pas moyen de replonger dans cet enfer ! répliqua le jeune homme en prenant place face à elle.
C'était maintenant une habitude de manger ensemble quand leurs horaires respectifs le leur permettaient. Il ne l'avouerait jamais à voix haute mais manger en compagnie de quelqu'un et même si elle n'était pas une véritable amie, le faisait le sentir un peu mieux. Avec cette Gryffondor qui ne cessait de bavasser, c'était autre chose que les diners en tête en tête et dans le silence le plus total qu'il avait avec sa mère.
- Mais là c'est différent, c'est mon département qui organise ce gala, j'ai participé à sa préparation, je me dois d'y aller.
- Et quel est le rapport avec moi au juste ? grogna-t-il en engouffrant une cuillère remplie de purée dans la bouche.
- Tu fais partie du Ministère et surtout tu es mon mari !
Oh ça il ne risquait pas de l'oublier tant ce petit détail avait considérablement bouleversé sa vie en peu de temps.
- Ca me gonfle Hermione...
- Je sais, moi aussi ! Mais les gens ne comprendront pas que mon tout jeune époux ne souhaite pas m'accompagner à ce genre d'évènement. Allez Drago, fais un petit effort...
Qu'est-ce qu'il la détestait quand elle se mettait à minauder et à le regarder de cette façon... si espiègle et tellement mais tellement Gryffondor.
- En plus je vais bientôt occuper mon poste à Poudlard, tu n'auras même plus à me supporter, chantonna-t-elle en se servant distraitement un verre d'eau.
- Mouais enfin, ce n'est pas pour tout de suite non plus...
C'était vrai, son déménagement ne se ferait pas avant de longues semaines mais cette idée commençait à dangereusement l'angoisser. Au tout début il n'avait consenti à l'épouser uniquement parce qu'il savait qu'elle allait enseigner et habiter à Poudlard quelques mois plus tard, mais à présent imaginer vivre seul dans cet appartement ne le réjouissait plus autant, bien au contraire. Hermione Granger n'était définitivement pas son amie, mais elle symbolisait le fruit de son désir et surtout elle maintenait un certain équilibre en lui. Une fois partie, tout s'écroulerait et sa solitude le submergerait une fois encore. Mais elle allait partir, c'était inévitable, inéluctable, elle s'en irait et ils ne se verraient que pendant les vacances, et encore si elle en ressentirait l'envie. Il allait de nouveau être seul, à en crever.
- Tu auras l'extrême plaisir de me voir bien apprêtée, sourit-elle en jouant avec une mèche de ses cheveux.
Une de ses fameuses mèches rebelles qui brillait encore d'humidité. Qu'est-ce qu'il aimait son allure quand elle sortait de la douche, la peau légèrement brillante et les cheveux encore plus bouclés. Combien de fois, alors qu'il se trouvait sous le jet d'eau, il s'était imaginé l'embrasser à pleine bouche, la plaquant contre la paroi translucide, tous deux trempés et dégoulinant de...
- Est-ce une discussion ou bien un monologue ?
- Merde Hermione..., grommela-t-il dans sa barbe inexistante. Tu comptes me harceler jusqu'à ce que je cède ?
- C'est un peu l'objectif, en effet.
Maudit sourire taquin et d'une effroyable sensualité. Vraiment, par moment, il la détestait de toutes ses forces. Elle semblait si mignonne, adorable, pure... tout son contraire en somme et pour ça, il la méprisait, autant qu'il la désirait.
- Tu m'offres quoi en échange ?
- Est-ce qu'un jour je pourrai te demander un service sans avoir besoin de marchander quoique ce soit ? soupira la petite femme en se penchant en avant, le menton dans ses mains.
- Jamais !
Il n'était pas comme elle, pas assez stupide ni assez généreux pour donner sans rien prendre en échange. Surtout qu'il voulait tout prendre d'elle, tout ce qu'elle voudrait ou pourrait lui offrir, il s'en gaverait avec joie. Rasséréné de savoir qu'avec un nouveau marché, il détenait un nouveau moyen de pression sur elle, le Serpentard se détendit et se resservit directement dans le plat encore chaud. Elle lui souriait, cette idiote aurait pu être agacée par son comportement égoïste mais non, elle l'observait en se contentant d'afficher un doux sourire, si parfait qu'il semblait presque irréel. Personne ne lui sourirait de cette façon, jamais, les gens le toisaient ou l'évitaient, c'était tout. Il aurait dû être gêné d'être scruté de la sorte, d'ailleurs au début il n'appréciait pas qu'elle le regarde ou qu'elle lui sourit, mais plus maintenant. Ce le faisait vibrer dans le sens le plus littéral, il pouvait sentir les battements de son cœur se percuter dans tout son corps, c'était étourdissant et fabuleux.
- Ma petite épouse a intérêt à se faire belle car un Malefoy se doit d'avoir la plus belle femme de la soirée à son bras, ricana-t-il en levant son verre vers elle.
- La plus belle ? Oh Voyons mon cher mari, je serai la plus époustouflante, ria Hermione de plus belle en imitant son geste, scellant ainsi leur nouveau pacte.
C'était un jeu dangereux, il en avait parfaitement conscience. Tous ces marchés qu'ils passaient, ces services qu'ils devaient se rendre à tour de rôle, cette relation de plus en plus étrange et intime qui se créait entre eux. A force de trop jouer avec la flamme, l'un d'eux allait se brûler et connaissant son caractère destructeur, Drago se doutait qu'il allait être le premier à tout briser juste par envie ou par plaisir. Le même qu'il ressentait à voir sa femme furieuse ou en pleurs. La noirceur était encrée en lui, l'obscurité était sa véritable compagne mais il ne voulait plus de sa foutue solitude. Se nourrir de son épouse et l'entrainer avec lui dans ses ténèbres étaient si tentant... Ce serait tellement facile de la perdre avec lui. Ils étaient seuls dans cet appartement, dans cet immeuble, dans cette ville. Une fois rentrés du boulot, cet endroit était leur monde, à eux seuls. Personne pour les déranger, les épier, les juger, il était le seul à pouvoir profiter de sa présence, de son sourire, de son parfum. Pas de Weasley ou de connard de Saint Potter, pas de magie noire ou de famille envahissante, pas de dépression ou de violente crise d'angoisse. Elle était son remède, il était son poison, l'équilibre parfait.
- Bon ! Comme je suis gentille et comme tu as cuisiné ce soir...
- Je cuisine tous les soirs..., la coupa l'homme blond en essayant péniblement de s'extraire de ses pensées.
- Presque tous les soirs mais là n'est pas la question ! Je vais faire la vaisselle et...
- Tu vas surtout utiliser ta baguette.
- Enfin bref ! Une fois que j'aurai terminé, tu veux faire quoi ? Soirée film ou lecture ?
A présent même lire ils le faisaient ensemble, sur le canapé, dans un silence reposant et agréable. Mais de temps en temps il acceptait de regarder un film en sa compagnie même si elle ne se doutait pas de sa véritable motivation. Deux fois sur trois elle s'endormait comme une petite vieille devant l'écran, lui permettant ainsi de l'observer de tout son soul, parfois même de frôler doucement sa peau du bout des doigts. Encore une fois, ces moment-là lui donnait l'impression d'avoir l'ascendant sur elle, car il pouvait la contempler sans vergogne alors qu'elle se trouvait en position de faiblesse, sans défense et profondément endormie. C'était si bon et ce soir il en ressentait l'envie, non, en réalité, il en avait carrément besoin.
- Un film ! Mais c'est à mon tour de choisir, affirma le serpent en s'accroupissant devant la pile de VHS qui jonchait le sol près de la télévision.
- Oh non, ça va encore m'endormir, bailla la lionne en rangeant assiettes et couverts dans les tiroirs d'un discret coup de baguette magique.
Le grand homme blond lui tournant le dos, elle ne put distinguer sur son visage un léger sourire étirer ses lèvres.
Debout face au miroir, les yeux rivés sur ses boutons de manchette qu'il s'évertuait à essayer de fermer depuis cinq bonnes minutes, Drago ignora les coups timides frappés à la porte.
- Tu es prêt ? l'entendit-il demander.
- Je commence à perdre patience..., ragea Drago silencieusement entre ses dents. Entre et viens m'aider !
La porte s'ouvra lentement et il eut le souffle coupé, net. Elle était sublime, son épouse resplendissait littéralement et à son plus grand dam. Du vert, elle portait une magnifique robe vaporeuse couleur émeraude, la même couleur que l'alliance qu'elle portait. Ses cheveux d'ordinaire indisciplinés avaient cette fois ci fait l'effort de paraitre coiffés, de belles ondulations tombaient gracieusement sur ses épaules menues. Lui qui avait pensé qu'elle les relèverait en un chignon rigide, il s'était lourdement trompé. Rien ne maintenait ses cheveux et seule une petite barrette ornée d'une fleur en or était visible, discrète et distinguée, tout comme elle.
- Quoi ? Tu ne dis rien, ça ne me va pas ?
L'inquiétude dans sa voix, le doute dans son regard, plus il la côtoyait et mieux il comprenait son attitude. Hermione Granger aimait paraitre sûre d'elle et de sa supériorité mais en réalité elle n'était qu'une enfant angoissée à l'idée d'être jugée par qui que ce soit, d'où cette carapace de confiance et d'autosuffisance qu'elle se forçait à porter. Enfin, c'était ainsi qu'il la voyait à présent et savoir qu'elle craignait son jugement, elle qui par le passé n'en avait que faire de lui, l'emplissait d'un sentiment de pouvoir. Conscient qu'il la fixait sans même cligner des yeux depuis trop longtemps, il toussota nerveusement et braqua à nouveau son regard sur les boutons.
- Ça te va mieux que l'horreur blanche que tu portais à notre mariage, maronna-t-il les yeux rivés sur son poignet.
- Je vais prendre ça comme un compliment alors, sourit-elle en s'approchant de lui et en attrapant sa main. Tu me fais de la peine à batailler comme ça, je m'en occupe, ajouta la jeune femme en s'occupant de ces fameux boutons de manchette.
Penchée sur son bras, il ne parvenait pas à voir son visage mais un agréable parfum vint titiller ses narines et accélérer son pouls. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix, il pouvait observer le dos nu que dévoilait sa robe. Sa peau légèrement halée semblait être une invitation à la caresse, aux baisers, aux étreintes. Oh bordel il s'égarait dangereusement. Mais elle était tellement petite et ce malgré les talons qu'elle portait, toute minuscule et c'était tellement tentant de la porter, de la prendre dans ses bras et d'en faire tout ce qu'il souhaitait. Ah, elle passait à son poignet gauche, celui tant redouté, celui où son traumatisme était ancré dans sa peau. C'était assez amusant de la voir hésiter, se dandiner d'un pied à l'autre avant de le frôler lentement de peur qu'il se jette sur elle. Bien sûr qu'il avait envie de se jeter sur elle, mais pas pour la raison qu'elle croyait. A vrai dire, et même si ce tatouage représentait encore toute la souffrance accumulée en lui, sentir les doigts de sa femme le toucher à cet endroit précis sans afficher une grimace de dégoût lui donnait l'impression d'être vivant.
- Voilà c'est parfait, déclara-t-elle fièrement en le jaugeant de haut en bas. Tu n'es pas trop mal non plus, fit-elle dans un clin d'œil.
- Assez pour que tu succombes au charme de ton mari ?
- Idiot !
Et elle partit dans un grand éclat de rire. La voir rire était presque aussi bon que de la voir pleurer, il aurait aimé s'esclaffer avec elle mais il ne s'en sentait pas encore capable. Rire sincèrement et spontanément n'était pas envisageable pour le moment.
- Allez Drago, on y va, dit-elle en lui tendant la main.
Il lança un dernier coup d'œil vers le miroir et hocha la tête, satisfait. Il n'était pas d'une beauté parfaite mais restait élégant et c'était le plus important, il aurait plu à sa mère. Peut-être plaisait-il à la petite femme brune qui lui souriait, la main tendue vers lui. Peut-être qu'en fait, il n'était définitivement pas si repoussant que ce qu'il croyait.
Sa main qui entre en contact avec celle de son épouse, leur regard qui se croise, son cœur qui tambourine fort.
La première chose qu'il vit en arrivant fût le monde. Tout ce qu'il honnissait par-dessus tout était réuni dans cette grande salle : les orgueilleux aurors, les hypocrites politiciens, les vaniteux bourgeois... Tout ce petit monde agglutiné autour de lui en train de braire comme de pauvres chèvres écervelées. Son enquiquineuse de femme venait de le plonger dans son enfer personnel et il allait devoir tenter de survivre dans ce foutu merdier.
- Essaies de sourire un peu cette fois-ci, lui glissa-t-elle subrepticement à l'oreille en retirant sa main de la sienne.
- Nous faisons acte de présence une heure et nous nous en allons fissa, chuchota-t-il en affichant un sourire crispé de circonstance.
En vérité, il aurait voulu la prendre à nouveau par la main et l'entrainer loin de cet endroit, qu'ils repartent chez eux, dans leur bulle.
- Très bien, concéda la lionne. Bon, le ballet des convenances ennuyeuses à mourir va commencer, bon courage !
Et c'était partit. Des ministres au sourire factice par ci, des patrons véreux par là, tout le spectre social était présent ici et défilait sous ses yeux. Des félicitations pour leur mariage, des poignées de mains humides de transpiration, des chuchotements à leur passage, rien ne leur était épargné mais malgré ça Hermione réussissait à se montrer enjouée, aimable, lumineuse. Lui à côté faisait pâle figure mais essayait tout de même de se montrer le plus courtois possible, malgré le profond mépris qu'il ressentait pour toute cette foule. Cette course à la courtoisie feinte et aux faux-semblants sembla durer une éternité quand enfin sa femme s'arrêta net.
- Oh ! Je viens d'apercevoir Harry ! s'exclama la jeune femme en se mettant sur la pointe des pieds pour mieux le voir. Lui qui déteste ces réceptions presque autant que toi doit avoir besoin de soutien.
- Sur ce coup ce sera sans moi, j'ai fait assez d'efforts comme ça, hors de question de copiner avec ce petit binoclard vantard, marmonna le grand blond en se servant un verre de champagne.
La jeune sorcière lui assena un léger coup de poing à l'épaule mais n'insista pas et préféra s'éloigner de sa démarche souple et gracieuse. Les boucles de ses cheveux rebondissaient sur ses épaules à chacun de ses pas et cette chute de rein totalement visible était comme une flèche balisée qui pointerait vers ses fesses en clignotant. Il lui était parfaitement impossible de décrocher son regard d'elle, au point qu'il longea discrètement le mur dans le but de ne pas perdre le contact visuel. Il pouvait distinguer quelques hommes se retourner sur son passage, la scruter de la tête aux pieds, sourire narquoisement et hocher la tête l'air satisfait. Bordel, Pansy avait raison, les hommes n'étaient bons qu'à saliver devant une jolie femme en remuant la queue comme un chien, ils n'étaient rien de plus. En temps normal il s'en contrefichait pas mal mais pas quand il s'agissait de son épouse, pas quand ces salopards lorgnaient sur sa femme, à lui et à lui seul.
Le premier verre de champagne fut avalé en quelques secondes. Un second verre bien rempli était déjà dans sa main.
Son regard bifurqua à nouveau sur la Gryffondor, elle avait enfin déniché son petit caniche frisé à la cicatrice, rien à faire, même avec sept ans de plus, il ressemblait toujours autant à un ado attardé. Dieu qu'il le détestait et qu'est-ce que ça l'énervait de la voir rire et sourire à ses côtés. Le Serpentard continua de marcher en silence, dans l'ombre, tel un chasseur guettant sa proie et ignorant le vacarme avoisinant. Il ne voyait qu'elle, de ses yeux rieurs à ses petites mains vierges de tout vernis, même pour cette occasion. Il étudiait tout, chacun de ses gestes, chacune de ses postures. Sa main qui caressait sa nuque et son cou, preuve qu'elle avait trop chaud et qu'une fine couche de sueur perlait sur sa peau délicate. Elle se balançait d'un pied à l'autre, à force d'être restée debout trop longtemps sans bouger et sans compter les talons qu'elle portait, souffrant certainement le martyre. Sa main qui se pose tendrement sur le bras de son ami, sans la moindre équivoque car il était sa famille. Après des mois de colocation, il pouvait deviner bien des choses la concernant mais cela ne diminua pas son agacement pour autant. Elle ne devait pas le toucher, peu importe que ce soit son meilleur ami, qu'elle le considère comme son frère, que lui-même soit marié à la petite peste rousse. Il restait un homme et elle était une femme, attirante qui plus est, le seul homme qu'elle pouvait et devait la toucher, c'était lui, uniquement lui.
Le deuxième verre était descendu aussi rapidement que le premier. Et le troisième n'allait pas tarder à le suivre.
Cette robe mettait sa poitrine en valeur, sa toute petite poitrine en forme de pomme, elle paraissait plus grosse ce soir. Tous les hommes devaient être en train de fantasmer sur cette paire de seins mais il était le seul à savoir qu'en réalité ils étaient minuscules. Enfin non, pas minuscules, petits c'était certain, mais tellement adorables, fermes, hauts et alléchants. Ils n'étaient peut-être pas si petits que ça mais il en était certain, ils pouvaient tenir dans sa main. S'il les effleurait du bout des doigts, il sentirait ses petits tétons se durcir à son contact et se dresser fièrement vers lui, tel un appel à davantage de caresses. Les caresser avec sa main, avec sa langue...
- Bonsoir Monsieur, souhaitez-vous un verre de ce délicieux champagne ?
Comment refuser face à une telle demande ? Et si le quatrième verre venait rejoindre ses trois petits potes ?
Elle se trémoussait, est-ce qu'elle le considérait vraiment comme son frère où est ce qu'elle se foutait de la gueule de tout le monde depuis des années ? Peut-être qu'elle était sorti avec le rouquin pour se rapprocher du chevelu ? Puis franchement, entre le second débile et l'élu, le choix était vite fait. Putain, peut-être même que cette garce le trompait depuis le début, peut-être même qu'ils devaient être en train de se marrer, là, à le narguer juste sous ses yeux. Elle était sa femme et même si ce mariage était bidon, elle avait juré fidélité. Et contrairement à lui qui était en couple avec Astoria, elle était célibataire quand elle avait accepté cette union, comment osait-elle se jouer de lui ? Dire qu'il avait imaginé qu'elle avait choisi la couleur de cette robe pour lui, quelle ineptie. C'était pour mieux coller aux yeux verts de ce sale petit prétentieux de Gryffondor, elle n'avait d'yeux que pour lui, c'était évident. Elle était trop vive, trop scintillante, trop épanouie pour un mec dépressif dans son genre, à aucun moment elle ne l'avait regardé avec tendresse, il s'était leurré encore une fois. Il n'était qu'une merde et elle resplendissait autant que la barrette en or qu'elle avait dans les cheveux.
Le cinquième verre fut le bienvenu.
Il fallait qu'il détourne son regard d'elle, il ne pouvait pas être pathétique au point de l'épier de la sorte sans relâche, il valait mieux que ça, c'était un Malefoy bordel ! Décidé à s'en aller, même sans elle, le grand garçon se dirigea distraitement vers la porte, non sans avoir oublié de vider son cinquième verre, quand une petite main lui attrapa le bras.
- Où comptes-tu filer comme ça ?
Elle était là, juste devant lui, si belle, tellement inaccessible, définitivement détestable.
- J'ai erré assez longtemps en évitant tout le gratin condescendant alors je me tire, grogna-t-il en évitant de la regarder.
- Une danse et je te promets qu'on s'en va.
- Une danse ?
- Je me dois de danser au moins une fois à la soirée que j'organise Drago, soupira la lionne en se passant la main dans les cheveux.
Il détestait ce tic qu'elle avait autant qu'il l'adorait.
- Je n'ai plus dansé depuis le bal de quatrième année à Poudlard. Je n'ai même pas dansé à notre mariage Hermione.
Prononcer son prénom lui paraissait étrange ce soir, peut-être parce qu'il aurait préféré le lui susurrer à l'oreille pendant qu'il lécherait avidement sa nuque légèrement brillante.
- Une seule toute petite danse Drago..., murmura-t-elle en prenant ses mains dans les siennes.
Est-ce qu'elle le faisait exprès ? Est-ce qu'elle se doutait de la réaction de son corps quand elle prononçait son prénom d'une voix si rauque et onctueuse ?
- Une seule danse et on rentre...
- Promis ! dit-elle l'air triomphant.
Cette femme était douée pour le rendre fou, de toutes les façons possibles. Un sixième verre en passant n'allait pas lui faire de mal. Et en effet, il fut aussi délicieux que les précédents.
Sa main était à nouveau dans la sienne, cette petite lionne revêche était en train de l'entrainer au milieu de la piste de danse où d'autres couples, tous raides et à l'expression sérieuse, faisaient mine de danser. Mais en réalité c'était à peine s'ils osaient se toucher, quelle foutue bienséance vieillotte. Son regard revint vers la jeune femme qui marchait devant en lui tenant la main... Et ce dos putain, ce dos... Qu'est-ce qu'il ressentirait à plaquer fermement ses mains sur ce dos nu et à la mettre à califourchon sur lui, la laissant le dompter, le dominer... Hermione s'arrêta brusquement et lui fit face, tout sourire mais stoïque.
- Qu'est-ce que tu attends ? lui demanda-t-il, oscillant entre malaise et impatience.
- Que tu me prennes par la taille, expliqua la jeune femme en riant. Tu es bien trop grand pour que j'atteigne ta nuque avec mes bras.
Oui, certes, il n'y avait pas pensé. C'est alors que maladroitement, il posa ses grandes mains calleuses sur les hanches de sa femme, incapable de la regarder dans les yeux tant il était gêné. Combien de fois, dans ses sombres fantasmes, s'était-il imaginé en train de la prendre ainsi par la taille ? Dans chacune de ses rêveries, il avait su comment s'y prendre, tel un bourreau des cœurs qui aurait connu maintes conquêtes. Décidemment, la réalité était toujours bien éloignée des songes car il ressemblait davantage à un adolescent timide qu'à un homme sûr de lui. Sa tension augmenta encore plus quand il senti les douces mains de la femme brune se poser délicatement sur son torse. Une chaleur presque douloureuse se répandit dans tout son buste, le contact était si intime qu'il avait l'impression qu'aucun tissu n'entravait ce touché, comme si ces minuscules mains caressaient sa peau nue. C'était incroyable.
- Je crois qu'il faut remuer un minimum des pieds pour pouvoir dire qu'on est en train de danser, se moqua malicieusement la Gryffondor.
Oui, il fallait qu'il se bouge un peu et surtout qu'il reprenne contenance. Ce n'était qu'une danse, rien de plus, rien de moins. Décidé à ne rien divulguer de sa gêne, il prit son courage à deux mains et plaqua doucement sa compagne contre lui, resserrant ainsi son étreinte. Elle sentait diablement bon, c'était une véritable torture de la tenir ainsi dans ses bras sans pouvoir humer son parfum, laisser courir ses lèvres sur sa nuque gracile, la coller contre son érection qui prenait dangereusement forme. Il aurait dû parler, alléger l'atmosphère en pavoisant comme à son habitude mais en cet instant précis, il n'en avait pas le courage. L'unique chose qu'il souhaitait, c'était sentir la peau nue et douce de son épouse sous ses mains, et c'est ce qu'il fit. Impossible de se retenir davantage, il glissa lentement ses doigts sur le dos de la lionne, frôlant le petit morceau de chair dénudé qu'il avait tant contemplé durant toute la soirée. C'était ce moment, cet instant, celui qu'il recherchait depuis des semaines. Ils étaient enfin proches l'un de l'autre.
Il la sentit vaguement se contracter contre lui, ses mains se serrer contre ses pectoraux mais aucun mouvement de répulsion ou de rejet, non, elle s'était contentée de presser un peu plus son visage contre lui, à son plus grand bonheur. De plus en plus hardi, il laissa danser ses doigts avec plus de conviction et enfonça son nez dans sa chevelure aux senteurs fruitées. Dieu que c'était bon, de la caresser, de sentir ce corps désirable collé à lui, de respirer ce parfum envoutant. C'était bon, tellement bon, c'était comme s'il se fondait en elle, comme si leur essence se mélangeait, c'était magique. Un rapide coup d'œil dans la salle lui fit comprendre à quel point ils devaient tous deux jurer dans ce décor. Ils étaient les seuls lovés l'un contre l'autre, les seuls à danser si lentement qu'une personne extérieure aurait pu penser qu'ils ne bougeaient même pas. Ils étaient à nouveau seuls au monde, dans leur petite bulle qu'il avait créé autour d'eux. Est-ce que l'alcool obscurcissait ses pensées ? Très certainement. Est-ce que ça l'avait rendu à fleur de peau ? C'était quasi certain. Est-ce qu'il savourait pleinement le faire d'avoir cette petite femme brune contre lui ? Il n'y avait aucun doute. Désireux de profiter de chaque seconde que lui offrait ce moment de paix limité, il ferma à nouveau les yeux et se laissa entrainer dans ce rêve d'un réalisme saisissant.
C'était intimidant, incontestablement et indubitablement intimidant. Depuis combien de temps n'avait-elle pas dansé avec quelqu'un ? Depuis, depuis...
- Depuis Victor Krum...
- De quoi ? l'interrogea laconiquement son cavalier, comme si elle venait de le sortir de sa transe.
- Je viens de réaliser que moi non plus je n'ai plus dansé avec qui que ce soit depuis le bal de quatrième année, avoua-t-elle, déstabilisée.
- Et c'était avec ce grand dadais de Krum ?
- Tu ne t'en souviens pas ?
- A l'époque je ne passais pas encore tout mon temps à te reluquer..., dit-il nonchalamment sans cesser de caresser délicatement son dos.
« Je ne passais pas encore... », qu'est-ce que ça pouvait bien signifier ? Décidemment, l'homme avec qui elle était en train de danser était bien déconcertant ce soir, de par ses mots mais aussi ses gestes. Pourquoi se montrait-il aussi tendre ? Elle pouvait sentir ses grandes mains brûler sa peau, anesthésier tout son corps et la laisser comme inerte, tel un pantin dont il tirerait les ficelles avec soin. Bien sûr, c'était agréable, mais effrayant. Ce n'était pas du tout bénéfique pour elle d'aimer ce contact, de se sentir si bien dès qu'il posait les mains sur elle, c'était dangereux, pour son cœur et pour son corps de femme en manque d'attention. Néanmoins, et ce malgré le plaisir qu'elle prenait à se sentir à nouveau femme dans les bras d'un homme à ce point... charismatique, elle était obligée de reconnaitre que ce genre d'action ne correspondait pas au jeune homme, d'ordinaire si froid et distant.
- Et toi je parie que tu t'y étais rendu avec Pansy, n'est-ce pas ? le taquina-t-elle afin de faire disparaitre cette tension étrange qui planait dans l'air.
- Bien entendu, même gamin je cherchais toujours la voie de la facilité.
- Elle ne te plaisait pas en réalité ?
- Je ne me suis jamais posé la question Hermione... Tout ce que je désirais, c'était plaire à autrui, voilà tout..., admit-il la voix grave.
Le ton qu'il employait n'était pas non plus habituel, il semblait tellement chargé de mélancolie et de regrets, sentiments qu'il passait son temps à essayer de dissimuler depuis qu'elle le connaissait. Qu'est-ce qui ne tournait pas rond ?
- Un désir qui n'a toujours pas disparu..., murmura-t-il dans ses cheveux.
Convaincue qu'il n'allait pas bien, la Gryffondor s'écarta légèrement de lui et planta son regard dans le sien, bien décidée à découvrir pourquoi il était dans un tel état second. Et la première chose qu'elle remarqua, c'était sa foutue belle gueule. Quelques mèches blondes étaient tombées devant ses yeux, lui donnant une allure plus sauvage. Ses joues étaient légèrement rosées, fait incroyable quand on connaissait l'homme et son extrême pâleur qui le caractérisait tant. Mais le pire était bien son regard, ses yeux semblaient luire, il la fixait sans ciller et sans avoir retiré les mains de son corps. Il était magnifique, réellement captivant et sans conteste, complètement soul.
- Combien de verres ?
- Je ne comprends pas...
- Combien de verres Drago ? répéta-t-elle en fronçant les sourcils.
- Moins de dix, je peux te l'assurer, affirma-t-il en souriant de toutes ses dents.
Même son sourire était différent, il paraissait plus naturel, à croire que la boisson pouvait avoir du bon de temps en temps.
- J'ai l'air si bourré que ça ? demanda le grand homme.
- Pour quelqu'un qui ne te connaitrait pas comme moi je te connais, je pense que non. Mais à mes yeux, je peux t'assurer que ce soir, tu n'es pas du tout dans ton état normal.
- Et sur quels faits tu te reposes ?
- Tu ne m'as toujours pas lâché alors que nous ne dansons plus depuis plus d'une minute, répondit rapidement la Gryffondor en baissant les yeux.
- Ah...
Et voilà, il retirait ses mains, laissant un vide d'une froideur intolérable sur sa peau et dans son cœur. Par moment, elle s'agaçait elle-même, à vouloir chercher une réponse à tout, même quand elle en subissait les conséquences. Des fois, elle ferait mieux de fermer sa grande bouche et de profiter du moment présent, sans réfléchir au pourquoi du comment.
- Je pense que nous devrions rentrer, proposa-t-elle en plissant sa robe nerveusement, gênée de se retrouver dans une telle situation. Je salue rapidement mes supérieurs et nous partons, ça te va ?
- Je suis ravi de quitter enfin cette petite fête insipide, grogna le Serpentard en s'en allant vers la porte.
Incapable de résister, elle l'observa s'éloigner, de sa démarche ferme, peut-être hautaine comme à son habitude et ce malgré son état d'ébriété avancé. Sa haute stature vraiment très masculine dénotait dans cette foule remplie de petits bonshommes bon chic bon genre tous plus fades les uns que les autres. Drago Malefoy était différent, tout aussi élégant mais plus animal, une impression de bestialité et de détresse transparaissaient à chaque fois qu'elle levait les yeux vers lui, et ce sentiment était d'autant plus puissant quand ils n'étaient plus tous seuls et qu'elle pouvait le comparer à d'autres individus de sexe masculin. Finalement, son époux était vraiment l'homme le plus compliqué mais aussi le plus attrayant qu'elle ait rencontré de toute sa vie. Et dire qu'elle le connaissait depuis ses onze ans.
- Bon, il est temps de se montrer poli avec tous ces petits prétentieux avant de déguerpir rapidement..., chuchota-t-elle pour elle-même en se dirigeant vers son employeur.
Assis à une table, un verre de soda à la main, ayant promis à Ginny de ne pas boire d'alcool car elle l'odeur la rendait nauséeuse, une grossesse pouvait être difficile à gérer autant pour l'homme que pour la femme par moment. Peu enclin à participer à cette cérémonie pompeuse au possible, Harry avait préféré s'éloigner du monde et observer les gens. Et ce qu'il était en train de contempler le déroutait grandement. Son amie, non en fait sa meilleure amie, Hermione, dans les bras de Drago Malefoy. Certes il était son époux, bien entendu ce n'était qu'une danse, cependant, les voir enlacer de la sorte le mettait mal à l'aise. Ils n'étaient pas en train de danser poliment, préservant une distance de sécurité appropriée, loin de là. Il pouvait voir le grand Serpentard serrer de toutes ses forces la petite silhouette de la femme brune, elle était littéralement collée à lui. C'était sidérant, toute cette scène était stupéfiante mais aussi réellement troublante. Comment se déroulait leur cohabitation au juste ? Hermione en parlait de temps en temps et ne semblait pas tellement en souffrir, lui expliquant que le garçon blond était bien moins infect qu'à l'époque de Poudlard. Mais à aucun moment il n'avait pensé les voir si... intimes.
Tiens... Ils ne dansaient plus à présent, ils parlaient, mais de quoi ? Par Merlin, qu'est-ce qu'il aurait aimé pouvoir entendre des bribes de leur conversation. Puis c'était tout, ils s'éloignaient déjà l'un de l'autre, naturellement, comme si ce à quoi il venait d'assister était tout à fait normal. Incroyable. Le garçon à la cicatrice suivit du regard son amie se diriger vers ses collègues, souriante, quand finalement il décida de concentrer toute son attention sur son ancien rival. Et ce qu'il aperçut renforça un peu plus son malaise. Le grand homme s'était dirigé vers la sortie et s'était adossé au mur près de la porte, pas très loin de lui, mais étant assis dans l'obscurité, Harry était quasi certain de ne pas être vu. De toute façon, rien au monde n'aurait pu attirer l'attention du Serpentard sur lui, tant ses yeux n'étaient rivés que sur une seule et unique personne, Hermione.
Il pouvait le percevoir de là où il se trouvait, comme si une ligne invisible reliait le regard du blond à celui de son épouse, rien ne le dérangeait, rien ne le faisait la quitter des yeux. En fait, il était comme absent, malgré le bruit alentour, malgré les personnes qui se pressaient autour d'Hermione, à aucun moment il ne détournait son regard.
Et c'est justement ce regard qui dérangeait fortement Harry. Qu'il la fixe d'un air narquois, mesquin ou colérique, ça, il aurait pu le comprendre mais ce n'était pas le cas. Son regard était certes sombre, presque torturé mais il y avait autre chose, un autre sentiment. Une sorte d'impatience mélangée à quelque chose de brutal, quelque chose qui gênait le garçon brun alors que ce n'était même pas lui qui était fixé de la sorte. Est-ce qu'Hermione était au courant d'être le centre d'attention exclusif de son époux ? Est-ce qu'elle l'acceptait ? Il n'en savait foutrement rien mais se promit d'en toucher deux mots à son amie, afin de se tranquilliser. Il se faisait très certainement des films, il était tout de même préférable que le « couple » ait trouvé un terrain d'entente plutôt que de vivre dans une guerre permanente. Oui, c'était ça. Il aperçut la Gryffondor lui adresser un rapide salut de loin accompagné de son sourire le plus resplendissant avant de prendre Malefoy par le bras et de l'entrainer en-dehors de la salle. Et à aucun moment le grand blond ne décrocha son regard d'elle.
Arrivé chez lui et épuisé par cette soirée interminable, Harry retira ses vêtements et se glissa rapidement sous la couette, se collant au dos de sa femme, la main sur son ventre très légèrement arrondi. Il la sentit remuer contre lui et l'entendit balbutier quelques mots, à moitié endormie.
- Tu t'es bien amusé ?
- Je ne suis pas très friand de ce genre de réception mais ça a été, tu m'as manqué tu sais, lui chuchota-t-il à l'oreille.
- Je sais mais je ne me sentais vraiment pas au top de ma forme..., murmura-t-elle à son tour. Hermione était là ? Elle allait bien ?
- Très bien, elle te passe le bonjour. Tu as eu raison de te reposer ma chérie, dit-il tendrement en l'embrassant dans les cheveux.
- Et il était avec elle ?
- Il était là, mais on ne s'est pas parlé, le temps ne guéri pas tout et surtout pas les vieilles rivalités, ricana le lion.
- Pas de dispute conjugale ? sourit la petite rouquine.
- Non... Bien au contraire... En fait, j'ai assisté à un truc super bizarre et je ne...
- Tu m'en parleras demain, je tombe de fatigue, le coupa-t-elle en baillant bruyamment.
- Dors bien ma puce.
Lové ainsi contre sa femme, Harry se dit qu'en parler avec elle était finalement inutile, il s'était certainement monté la tête tout seul sans aucune raison. Le mieux serait d'en parler directement avec la personne concernée, surtout que connaissant Hermione, elle en pleurerait surement de rire de savoir qu'il ait imaginé un seul instant qu'il puisse se passer quoique ce soit entre eux deux.
Après tout, Malefoy détestait autant Hermione que lui-même, et tout le monde savait que les Malefoy étaient bien trop fiers pour changer d'avis sur les gens.
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