1.Le jour où j'ai dit oui
NOTE : Cette fanfiction a été écrite et publiée sur deux autres sites entre le 31/07/2016 et le 16/05/2017. Si j'ai décidé de la publier ici c'est parce qu'on m'a signalé à de nombreuses reprises qu'on reprenait mes histoires sans me prévenir et qu'on les publiait sur Wattpad. C'est donc afin d'arrêter ça que j'ai décidé de les partager sur cette plateforme aussi. J'avoue que ces écrits remontent à plusieurs années, ma façon d'écrire et ma perception des choses ont évolué avec mon âge, néanmoins je n'ai pas honte de mes histoires et les partage avec joie et nostalgie.
Je précise néanmoins que je les publie telles quelles, sans relectures au préalable, toutes mes excuses. Cette histoire est abandonnée et compte 10 chapitres.
Voilà voilà
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- Je vous déclare à présent, mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée.
Qu'est-ce qu'il foutait là ? Mais bordel de merde, qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Avalant péniblement sa salive, l'estomac noué et le cœur battant à tout rompre, Drago darda un regard angoissé sur celle qui allait bientôt devenir son épouse, Hermione Granger. Il allait mettre la bague au doigt – bague qui appartenait à sa famille depuis des générations soit dit en passant – à Hermione Granger ! Leur regard se croisa et il put lire dans les prunelles anxieuses de la femme qui lui faisait face, qu'elle était dans le même état que lui. Ils étaient tous les deux en train de commettre la plus grosse erreur de leur courte vie. Bon, certes, il en avait commis des sacrées par le passé. Celle d'être enrôlé par les Mangemorts arrivait certainement en tête. D'accord, être couard au point de supplier l'aide de Potter alors qu'il avait été à deux doigts de mourir carbonisé n'avait pas non plus été l'idée du siècle. Oui, entretenir une relation avec Astoria Greengrass, lui promettre qu'il allait l'épouser pour finalement se retrouver ici en costume de pingouin au bras de Granger, n'avait pas été très futé non plus. Mais merde, là c'était du sérieux. Là, tout de suite, maintenant, un putain de mec en toge lui demandait d'embrasser Granger quand même ! Il ne pouvait pas faire ça, non vraiment, c'était impossible. Il pouvait obéir à tout mais pas à ça. D'ailleurs, pourquoi devait-il épouser cette mégère déjà ?
Les mains tremblantes et les jambes flageolantes, il glissa un coup d'œil angoissé sur l'assemblée agglutinée sur les bancs, essayant d'ignorer tous ces visages aux expressions toutes différentes. La première chose qu'il vit fut la rangée de têtes rousses, bruyante et tellement agaçante. Certains avaient l'air mortifiés, comme cet abruti de Weasley, d'autres plus émus, comme son idiote de mère poule pondeuse. Risible. Son regard s'arrêta sur une tignasse sombre et rebelle, saleté de Saint Potter. Ce dernier le toisait avec froideur, les lèvres pincées et la tête haute. Quel insupportable poseur. Puis des rangées de photographes, de journalistes, de membres du Ministère et même de quelques professeurs de Poudlard. Tout le gratin avait été convié à cette infamie. Et finalement son regard tomba sur sa mère, qui contrastait tellement dans cette foule insipide et grossière. Droite, stoïque, fière, classe. Sa mère respirait la noblesse et l'éducation. Elle avait tout affronté, tout subit, elle était sa vie.
Oui, voilà, c'était ça, c'était pour elle qu'il se tenait sur cet estrade, raide comme la justice et à deux doigts de vomir. Ou plutôt à cause de son père, enfin, il ne savait plus trop. Lucius Malefoy croupissait à Azkaban depuis maintenant huit ans et cela détruisait sa mère chaque jour un peu plus. Lui aussi ça l'avait meurtrit, au début du moins. Il ne détestait pas son père, mais il ne pouvait pas dire qu'il ne l'aimait non plus, pas comme il aimait sa mère en tout cas. Enfant il avait été choyé par ses deux parents, en fait il avait même été pourri gâté mais tout s'était corsé avec le retour de l'autre taré de Mage Noir. Il en avait voulu à Lucius, de l'avoir embarqué dans cette merde au lieu de préserver l'innocence de son fils unique. Au fond de lui il lui en voulait toujours d'avoir été si lâche, mais voir sa mère dépérir de jour en jour l'avait poussé à passer à l'acte. Celui d'épouser Hermione Granger.
Un léger toussotement agacé le ramena à la dure réalité, à son foutu mariage. Drago leva les yeux vers l'ancienne Gryffondor qui le toisait, l'œil circonspect, certaine qu'il allait prendre ses jambes à son cou et fuir loin de cet enfer. Ce qu'il aurait fait si seul son choix entrait dans la balance, ce qui n'était pas le cas. Sa mère lui avait sauvé la vie, il se devait de rendre la sienne meilleure. La jeune femme brune s'approcha lentement de lui et murmura doucement :
- Trois ans...
Oui, tout à fait, il ne devait pas s'inquiéter, cette ridicule pantalonnade ne durerait que trois ans, et encore, ils ne vivraient même pas ensemble une bonne partie de l'année. Il était jeune, il n'avait que vingt-quatre ans merde, ce n'était qu'une désagréable parenthèse dans sa vie, rien de bien sorcier. Comprenant que les invités commençaient à s'agiter nerveusement sur leur chaise, il prit son courage à deux mains et s'avança vers elle, des crampes lui vrillant l'estomac. Il n'allait pas l'embrasser, non, il ne pouvait pas embrasser cette fille quand même ! Il aperçut la mariée déglutir avec peine, ce qui le consola un peu. Elle aussi devait être à l'agonie, après tout il n'allait quand même pas être le seul à souffrir de cette maudite situation. Et c'est alors qu'il la vit tendre une petite main tremblante vers lui ce qui lui rappela instantanément la conversation qu'ils avaient eu tous les deux juste avant la réception.
« - Pas de baiser Malefoy, ni même une bise sur la joue, menaça-t-elle le regard noir.
- Je préférais m'arracher la langue plutôt que de la coller dans ta bouche, rumina-t-il en grimaçant légèrement.
- On s'en tient à ce qu'on avait dit ?
- On s'y tient, avait-il répondu fermement ».
D'un geste qu'il souhaitait le plus naturel au monde, il approcha la main de son épouse à ses lèvres et en effleura délicatement le dos dans un baisemain tout ce qu'il y avait de plus honorable. Si tôt fait, des applaudissements assourdissant explosèrent dans la salle, détournant assez l'attention de tous pour qu'il dégage la main de la jeune femme d'un mouvement sec. Il évita de croiser son regard, qui devait certainement crépiter de fureur, et l'empoigna par le bras pour l'entrainer en-dehors de cette satanée salle étouffante. Ca y est, il l'avait fait. Il avait épousé Hermione Granger. Que Dieu ait pitié de son âme !
Ca y est, c'était fait, elle venait d'épouser Drago Malefoy, que Merlin lui vienne en aide ! Toute cette journée, non, tous ces derniers mois semblaient découler d'un rêve, ou plutôt d'un cauchemar, de son cauchemar ! Les convocations au Ministère, les pourparlers, les suppliques, les menaces, tout y était passé. Et finalement ce qui l'avait fait flancher avait été la cooptation. Elle, Hermione Granger, brillante élève de Poudlard, héroïne de guerre, véritable légende vivante, s'était laissé biaiser par la solution de facilité. Non, elle ne voulait pas devenir Auror comme Harry, non elle ne voulait pas d'une grande famille et d'une maison paumée dans la campagne comme Ron, non son objectif n'était pas de travailler au Ministère. Ce qu'elle souhaitait plus que tout, c'était de devenir professeur de Métamorphose dans son ancienne école. Elle avait poursuivi ses études et arpenté la terre entière dans cet unique but, retourner à Poudlard en tant que professeur et devenir le meilleur pédagogue que cette école n'ait jamais connu ! Et pourquoi pas, en devenir la directrice un jour !
- Hermione, tu ne veux pas venir danser ?
S'extirpant de ses pensées, Hermione affronta le regard attentif et généreux de son vieil ami, Neville. Il semblait se douter de la détresse dans laquelle la lionne était plongée et souhaitait certainement lui remonter le moral. C'était adorable, vraiment, mais pas très utile. Malgré son stupide sourire figé qu'elle se forçait à maintenir pour les photographes, elle était au fond du trou. Et aucune danse ne l'aiderait à se sentir mieux.
- C'est très gentil mais je préfère m'abstenir pour le moment, répondit-elle en souriant de toutes ses dents, les mains crispées jointes l'une à l'autre.
- D'accord, mais plus tard alors..., soupira Neville en s'éloignant de quelques pas, cherchant sa compagne du regard.
Ni maintenant ni jamais. Certes elle avait consenti à participer à ce fiasco, mais elle n'allait tout de même pas feindre l'allégresse en dansant au milieu de la piste. Elle avait ses limites !
- Est-ce que tu pourrais arrêter de sourire bêtement comme tu le fais ? On dirait que tu es défoncé à je ne sais quelle substance illicite, grogna son voisin de table qui se trouvait être malheureusement son époux.
- Il faut bien un léger contraste avec toi qui tire la tronche depuis huit heures ce matin, répondit la lionne sur le même ton, sans toutefois se départir de son éternel sourire.
Elle vit du coin de l'œil le grand homme blond croiser les jambes, les mains fermement agrippées à l'accoudoir. Ces simples gestes étaient les seuls indices de son agacement et de sa nervosité. Depuis qu'ils avaient repris contact il y a de ça quelques mois, pour les besoins du mariage, elle avait pu constater que le Serpentard ne laissait jamais une quelconque émotion naitre sur son visage. Cet homme était anormalement stoïque, silencieux et austère. Certes, même à Poudlard, il n'avait jamais brillé par sa sympathie naturelle mais au moins il savait se montrer sociable, lorsqu'il considérait ses fréquentations comme digne d'intérêt. Néanmoins ce n'était plus le cas à présent. La plupart du temps il semblait se murer dans un silence pesant, lançant quelques œillades assassines de ci de là, la mâchoire serrée et le regard voilé. Durant leurs quelques rares entrevues, il n'avait presque jamais parlé, se contentant d'hocher la tête de temps en temps, laissant sa mère gérer l'organisation.
Comment pouvait-il faire preuve d'autant de distance devant une telle situation alors qu'elle se retenait pour ne pas se ronger les ongles. C'était définitif, elle n'avait vraiment rien en commun avec lui. Et par Merlin, de tous les foutus Serpentard, pourquoi Drago Malefoy ? Pourquoi celui qui avait tout tenté pour leur rendre la vie impossible, à Ron, à Harry et à elle-même ? Pourquoi est-ce que c'était sa famille qui avait été choisie ? Il y en avait pleins des familles ayant eu un membre appartenant aux Mangemorts, pourquoi est-ce que c'était toujours le nom des Malefoy que les gens retenaient ? Allez, trois ans, ce n'était pas la mort. D'autant plus que dans quelques petits mois, elle allait quitter son horrible poste fastidieux en sein de son entreprise pour enfin embrasser la carrière dont elle rêvait depuis tant d'années. Au revoir la paperasse administrative et les discours assommants, bonjour les classes remplies de jeunes sorciers en soif d'apprentissage !
- Aurais-je une quelconque raison de sourire ? rétorqua le Serpentard, l'interrompant dans ses pensées plutôt optimistes pour une fois.
- Et moi donc alors ? Je croyais que tu étais un talentueux acteur Malefoy, susurra la lionne, ses mains s'accrochant à son extravagante robe de mariée.
- J'ai épuisé tout ce qu'il y avait en moi de comédien quand j'ai dû te faire un baisemain, ricana-t-il le regard mauvais.
Oh qu'il était caustique le petit serpent ! Déjà qu'il n'ouvrait que très rarement la bouche, il fallait en plus qu'elle subisse ses railleries le peu de fois où il consentait à prononcer quelques mots. Elle sentit alors une main se poser doucement sur son bras et c'est avec soulagement qu'elle rencontra les yeux magnifiquement verts de son meilleur ami, Harry. Le garçon avait pris place à ses côtés et l'observait d'un œil inquiet, protecteur, affectueux.
- Tu vas bien ? lui chuchota-t-il à l'oreille.
- Aussi bien que possible, lui glissa-t-elle lui faisant un clin d'œil. Oh pitié Harry, ne tire pas cette tête, je ne monte pas à l'échafaud, j'épouse seulement un connard prétentieux et hautain.
Elle put entendre son époux grogner de mécontentement mais elle préféra l'ignorer. Après tout cela faisait des mois qu'il faisait comme si elle n'existait pas.
- Le Ministère n'aurait pas dû te forcer la main pour que tu l'épouses, il y avait d'autres moyens de rallier la population à sa cause et...
- Le Ministère ne m'a pas mis le couteau sous la gorge, le coupa-t-elle doucement. Ils ont raison de vouloir réprimer cette vague de haine envers les familles nobles. L'erreur d'un seul membre d'une famille ne doit pas exposer tout cette même famille à la violence et à la douleur. Le Ministère craint une guerre civile entre les Sang-pur et les Sang-mêlé, et quel est le meilleur moyen de l'éviter que de marier un Malefoy à une née moldue, et surtout à celle qui est connue dans le monde entier comme ayant été l'acolyte d'Harry Potter, continua-t-elle en posant délicatement sa main sur celle de son ami.
Les yeux alertes de son meilleur ami se posèrent alors sur le grand homme blond qui semblait perdu dans ses pensées, le visage toujours aussi fermé, ce qui le fit soupirer de lassitude.
- Tu n'aurais pas dû accepter, c'était trop te demander, persista-t-il en continuant de lorgner sur Malefoy.
- Le Ministère m'offre le poste que j'ai toujours convoité en échange de ce petit « service » alors je peux prendre sur moi.
- Tu es Hermione Granger, il n'aurait pas eu d'autre choix que de te le donner ! insista Harry.
- Et combien de temps aurais-je dû attendre ? N'oublies pas qu'il faut des années d'expérience pour travailler à Poudlard, la directrice McGonagall est intransigeante, bien plus que ne l'était le professeur Dumbledore, et elle refuse tout favoritisme, même me concernant. Vu mon jeune âge, c'était une offre que je ne pouvais pas laisser passer Harry. Crois-moi, tout ira bien pour moi, chuchota-t-elle en souriant dans le but de le rassurer.
La désagréable impression d'avoir quelqu'un qui la fixe la poussa à relever la tête et à croiser le regard incendiaire de son autre comparse de toujours : Ron. Son estomac se noua à cette vue, tant le garçon semblait en colère et désabusé.
- Il ne s'en remet toujours pas..., expliqua Harry qui avait perçu leur échange de regard.
- Je sais, souffla la lionne en baissant les yeux. Il faut le comprendre, il me parlait déjà de mariage alors que nous venions tout juste de quitter Poudlard. Je ne cessais de lui répéter que je ne voulais pas me marier, que ma carrière passait avant tout. Et voilà que maintenant je me retrouve à épouser Mister Iceberg !
Nouveau grognement. Vraiment, ce qu'il pouvait être agaçant !
- Au moins lui connait les véritables raisons de ce mariage, poursuivit-elle en triturant sa robe d'un blanc immaculé. Pas comme tout le reste de sa famille et de la mienne d'ailleurs, qui m'ont pris pour une folle de vouloir me marier si rapidement, en plus avec un Malefoy.
- Il valait mieux qu'un minimum de personnes soit au courant de cette mascarade, imagine le scandale si quelqu'un le découvrait ! s'exclama le Gryffondor en glissant un regard méprisant sur la horde de journalistes en soif de potins.
De toute évidence, l'animosité que ressentait Harry à l'égard des journalistes n'avait pas disparu. Sept ans maintenant que la guerre avait pris fin, sept ans que chacun tentait de reprendre une vie simple et décente. Mais certaines blessures ne se refermeraient jamais, et elle savait que jamais Harry n'oublierait la façon dont les journaux l'avaient discrédité avant et pendant la guerre, le traitant de menteur, de fou allié voire même d'assassin. Quant à Ron... Bah, il finirait bien par se faire à cette idée. Il était son ami, il avait été son amour, il serait à jamais sa moitié. Harry, Ron et elle-même étaient une famille, c'était ainsi, c'était immuable. Peu importait le temps qui passait, peu importait la distance, les contraintes familiales ou professionnelles, elle savait qu'ils seraient toujours là les uns pour les autres. Alors oui, malgré le fait que leur rupture s'était faite sans heurts, comprenant tous deux que leurs envies étaient trop divergentes pour avancer ensemble, il ne pouvait pas supporter qu'elle en épouse un autre, même si c'était une supercherie, d'autant plus quand le mari s'appelait Drago Malefoy.
- J'ai confiance en Ron, dit-elle fermement. Il va bouder un moment, peut-être tentera-t-il à nouveau de me convaincre de faire marche arrière mais il finira par me comprendre et par revenir vers moi. Je ne m'inquiète pas, après tout il est venu aujourd'hui. J'ai confiance en lui, répéta la jeune femme en le regardant sortir de la salle, la démarche raide et les poings serrés.
- Je n'en doute pas non plus Hermione, assura Harry en déposant un chaste baiser fraternel sur sa joue avant de se relever pour rejoindre sa propre épouse.
Heureusement qu'il était là, pour la soutenir, la réconforter, la rassurer. Un rapide coup d'œil attendri en direction de ses parents, qui discutaient tout sourire avec les Weasley, la conforta une fois de plus dans son choix d'avoir gardé le secret les concernant. Ses parents, malgré leur ouverture d'esprit, n'étaient pas encore totalement à l'aise dans ce monde, dans son monde à elle. Bien qu'ils aient été surpris lorsqu'elle leur avait annoncé qu'elle allait se marier, ils avaient été heureux et s'étaient montrés enthousiastes à cette idée. Bien sûr ils avaient jugé étrange de ne pas rencontrer correctement leur futur gendre avant le mariage, mais ils avaient cru Hermione quand elle leur a affirmé que c'était là des coutumes ancestrales que les sorciers devaient suivre avant le mariage. Et bien qu'elle abhorrait toute forme de mensonge, c'était mieux ainsi. Leur expliquer que tout ceci était en réalité une mascarade les aurait déboussolés. Non, vraiment, elle avait eu raison de se taire à ce sujet.
- Il est temps d'y aller.
La voix trainante de son époux la rappela encore une fois à la dure réalité. La lune était à présent haut dans le ciel, la soirée battait son plein. Il avait raison. Comme le voulait la tradition, il était temps pour eux de filer vers... leur nuit de noce.
- Comment devons-nous procéder ? demanda la lionne, peu habituée aux réelles coutumes des sorciers en matière de mariage.
- Tu vas embrasser tes parents, je fais pareil avec ma mère et on transplane... chez nous, conclut-il d'un ton morne.
Et le sketch commença. Les embrassades, les au revoir larmoyants, les accolades amicales, les blagues crapuleuses. Ils eurent droit à tous les clichés possibles, quand enfin, Drago lui prit la main et transplana avec elle, chez eux. Oui, chez eux, car c'était bien dans leur appartement qu'ils se trouvaient à présent. Cela avait été décidé d'un commun accord, Drago refusant qu'elle vive dans son Manoir, ce qui avait arrangé la Gryffondor, peu désireuse de devoir habiter dans cet endroit glauque en compagnie de sa sordide de mère. Ça allait être assez difficile de vivre avec le fils, point trop n'en faut !
L'appartement était entièrement blanc, couleur neutre pour éviter les prises de bec à ce sujet. Le salon donnait sur une cuisine ouverte. La chambre à coucher était collée à la salle de bain qui donnait aussi sur le salon tandis que près de l'entrée se trouvait la chambre d'amis. La décoration était minimaliste, à vrai dire seuls des centaines de livres trônaient sur les étagères, que ce soient les siens ou ceux de la Gryffondor, leur seul point commun peut-être. L'appartement n'était pas bien grand, mais ça aussi c'était voulu. Il était important de prouver à la populace ignare et envieuse qu'Hermione ne bénéficiait d'aucun traitement de faveur d'ordre pécuniaire et que Drago ne touchait plus aucun héritage, étant fils de Mangemort. Bon, ça c'était presque vrai. Après tout personne n'avait besoin de savoir que son ingénieuse de mère avait mis de l'argent de côté depuis bien longtemps afin d'assurer l'avenir de son fils. Drago observa alors la jeune femme s'affaler sur le canapé en soufflant, les mains dans les cheveux se débattant avec son chignon et les pinces qui le maintenaient. Et c'est avec un soupire d'aise qu'elle libéra ses boucles brunes qui tombèrent en cascade sur ses épaules. Il s'était rendu compte durant toute cette longue journée que la jeune femme n'était absolument pas à l'aise en robe de mariée, voire en robe tout court. A vrai dire, elle semblait souffrir dès qu'elle portait quelque chose de féminin, à croire qu'elle se complaisait dans son apparence négligée et banale.
- Est-ce qu'on peut régler le problème des chambres ? demanda-t-il à brûle pourpoint, pressé d'aller se coucher pour que cette horrible journée soit derrière lui.
- Le problème des chambres ? répéta Hermione, visiblement étonnée de cette question.
- Oui les chambres ! Qui prend la chambre à coucher et qui se retrouve dans la chambre d'amis ?
- Ah...
Il avait envie de lever les yeux au ciel, de l'envoyer au diable et de choisir la chambre qu'il voulait. Mais il se retint, il devait prendre sur lui, encore une fois. Drago Malefoy était froid, impavide, hautain et méprisant. Rien ne lui tenait à cœur, rien ne comptait à ses yeux. La petite dinde avait raison, c'était un bon acteur. A vrai dire, il l'avait toujours été.
- On le fait à pierre-feuille-ciseaux ? risqua-t-elle en souriant, d'un sourire qu'il jugea sournois.
- Qu'est-ce que c'est que ça ?
- Je vais t'expliquer !
Et revoilà la Miss-je-sais-tout dans toute sa splendeur. Pourquoi prendre autant de temps pour décrire un jeu pourtant enfantin ! Vraiment, il ne comprendrait jamais son besoin de toujours mettre en valeur sa pseudo-intelligence.
- C'est bon Granger, soupira-t-il en prenant place à ses côtés, dénouant sa cravate afin de mieux respirer. Je crois que j'ai compris, on joue, une seule et unique fois, et celui qui gagne remporte la plus grande chambre.
Et il perdit. Dieu qu'il la détestait ! Encore plus maintenant qu'il voyait son stupide sourire victorieux sur son visage alors qu'elle se dirigeait vers la chambre convoitée. Déjà las de cette cohabitation forcée, il s'allongea sur le canapé, les bras croisés derrière la nuque, les yeux rivés au plafond. C'était la première fois qu'il quittait sa mère depuis Poudlard. Comment se sentait-elle, toute seule dans ce Manoir ? Peut-être aurait-il dû consentir à laisser la Gryffondor s'y installer au lieu de refuser cette idée en bloc. Mais l'imaginer arpenter sa maison, son foyer, ça avait été au-dessus de ses forces. Il entendit d'une oreille distraite qu'on actionnait le pommeau de douche dans la salle de bain. Ce simple son le dérangea, c'était trop intime. Il ne réalisait toujours pas qu'il allait devoir vivre avec elle, avec cette pimbèche à l'ego surdimensionné. En quelques mois, ils ne s'étaient échangés que quelques mots, avaient signé divers papiers ensemble et c'était tout. Mais il avait pu sentir ce silence pesant, froid, chargé en électricité dès qu'ils se retrouvaient seuls tous les deux.
Ils se détestaient, se méprisaient, bref, ne pouvaient pas se voir en peinture. Malgré les années passées, malgré la guerre, malgré les voies qu'ils avaient pris chacun de leur côté. Un seul regard échangé et cette haine refaisait surface. Cette rancœur était si tenace, si imprégnée en eux qu'ils s'en accoutumaient parfaitement. En tout cas lui pouvait vivre avec. Après tout, il détestait presque tout le monde. Depuis Poudlard, c'est comme s'il vivait chaque jour de sa vive avec une sourde colère qui sommeillait en lui et qui ne demandait qu'à exploser. Alors oui il haïssait Hermione Granger, mais autant qu'il honnissait ses collègues de bureau ou encore son cercle familial. Il n'y avait que sa mère qui comptait, c'était la seule, et ça lui convenait parfaitement.
L'eau qui s'arrête de couleur, une porte qui claque, des draps qui se froissent.
Ca y est, la place était enfin libre. Il s'extirpa du canapé d'un bond et gagna la douche, laissant ses vêtements jonchés sur le sol sans s'en préoccuper plus que ça. L'eau brûlante qui se déversa sur son corps aux muscles noueux et tendus le soulagea instantanément. Merde, il allait vivre avec Hermione Granger. Il avait beau se le répéter, il ne parvenait toujours pas à se faire à cette idée. Comment pouvait-il habiter avec elle alors qu'il n'avait jamais vécu avec une femme ? Il avait bien promis à Astoria qu'un jour ils emménageraient ensemble mais ça avait été uniquement pour la faire taire. Déjà la simple idée qu'il puisse quitter sa mère lui nouait l'estomac, elle avait trop besoin de lui, ils avaient besoin l'un de l'autre. Après la guerre, après les procès, après les accusations, après les insultes, ils avaient été là l'un pour l'autre, seuls contre le reste du monde. Elle était sa mère, elle était son tout, hors de question de la laisser croupir toute seule loin de lui.
« Sauf si ce mariage fonctionne... Si je parviens à donner le change pendant trois ans, elle le retrouvera... », songea-t-il en fermant les yeux, le bout des doigts fripé et ridé à force d'être resté trop longtemps sous l'eau.
Drago adorait ça, rester de longs instants sous l'eau chaude, le corps engourdi et l'esprit ailleurs. Un véritable moment de paix. Il se décida néanmoins à sortir de la douche et jeta un regard noir sur la porte qui donnait directement sur la chambre à coucher, là où se prélassait cette satanée Gryffondor.
Le jeune homme traversa le salon, se dirigea vers sa chambre, s'y enferma et se glissa dans son lit, l'avant-bras cachant ses yeux. Qu'allait-il bien pouvoir faire demain ? Le Ministère l'avait contraint à prendre une semaine de congés étant donné qu'il se mariait, mais qu'allait-il bien pouvoir foutre pendant sept longs jours bloqué ici ? Depuis qu'il travaillait, pas une seule fois il n'avait pris de vacances, le plus important étant de toujours avoir l'esprit occupé. Parce que dès qu'il commençait à songer à sa vie, à son avenir, à son bonheur, son cœur se contractait comme si un étau le comprimait avec force.
« Je vais bien... J'ai une mère aimante, un peu d'argent de côté, un travail respectable et maintenant une nouvelle réputation toute lisse et parfaite... Je vais bien... », se sermonna-t-il en continu quand le sommeil l'emporta doucement.
Le bruit de verres qui s'entrechoquent, le son de petits pas saccadés, le timbre de plusieurs voix qui parlent.
Elle n'a quand même pas invité Potter et Weasley de si bon matin et juste le lendemain de leur mariage quand même ? Elle ne pouvait pas se passer d'eux pendant au moins vingt-quatre petites heures ! Et c'est en grognant que le Serpentard attrapa le premier pantalon qu'il trouva, enfila un pull et se dirigea vers la source du bruit.
Mais il n'y avait personne, enfin personne hormis cette petite enquiquineuse occupée à se servir un bol de café brulant. La jeune femme lui tournant le dos, il en profita pour l'observer. Sans ses talons elle semblait encore plus petite que la veille, ses cheveux formaient une masse hirsute sur sa tête et elle portait un pantalon de pyjama et un sweat gris trop large pour ses petites épaules. Rien de bien glamour, bon en même temps c'était Hermione Granger qui se trouvait devant lui, rien d'étonnant à ce qu'elle soit habillée comme un gars qui reviendrait de son entrainement de Quidditch.
- Ah ! C'est toi ! s'exclama-t-elle en se retournant et en tombant nez à nez avec lui. Je ne m'attendais pas à te voir levé avant midi ! J'ai préparé du café mais j'imagine que Monsieur...
Quand il arrêta de l'écouter. Elle n'avait pas changé, elle parlait toujours autant. Sans lui prêter attention, Drago s'installa à table, sa tasse de café à la main, sirotant sa boisson le regard perdu dans le vague avec en fond sonore la voix enquiquinante de son... épouse. C'est alors que son regard tomba sur une petite boite qui diffusait des images animées. Il pouvait y voir un homme assis sur un banc en train de proposer des chocolats à une autre personne. C'était donc de ça que provenaient les voix qu'il avait entendu plus tôt.
- ... mais ça ne viendrait pas à l'esprit de dire merci bien sûr ! conclut la lionne en soupirant de manière exagérément théâtrale. Ah tiens, tu aimes la télévision ? J'aime beaucoup ce film, Tom Hanks est un fabuleux acteur et...
- Film ? la coupa-t-il sans détacher ses yeux de cette télévision.
- Oui, un f-i-l-m, articula-t-elle lentement comme si elle parlait à débile mental. Forrest Gump, c'est vraiment chouette bien que je ne sois pas une grande fan de télé en général !
Qu'est-ce qu'une télévision foutait chez lui ? Pourquoi est-ce qu'un objet moldu se trouvait dans son salon ? Il aurait aimé le lui demander mais cela aurait déclenché un début de conversation et il n'y tenait franchement pas. Soit, vu qu'il n'avait rien à faire de la journée, il allait perdre son temps devant ce... ce film. Assis sur le canapé, les pieds sur la table basse, Drago se laissa porter par l'histoire totalement grotesque de cet homme à qui la vie souriait alors qu'il était le plus grand imbécile qu'il ait pu voir, à l'exception près de Weasley bien sûr.
Hermione réprima un énième soupire tandis qu'elle observait son putain d'époux se murer dans son putain de silence. La Gryffondor n'aimait pas être vulgaire, ça ne correspondait pas à son tempérament. Mais merde, elle avait beau lui parler et se montrer presque gentille à son égard, il restait planté là, sans rien dire et surtout sans même la regarder. Et voilà que maintenant toute sa foutue attention était rivée sur la télévision que ses parents lui avaient offert. Pourtant il fallait qu'elle lui parle, qu'ils décident tous les deux de certaines règles de cohabitation, au moins le temps qu'elle s'en aille à Poudlard et qu'ils soient chacun libéré de la présence étouffante de l'autre. Sans le lâcher des yeux, elle trempa son croissant dans son bol de café, la mine basse. Il fallait avouer qu'elle avait été surprise de découvrir sa dégaine au réveil, bien loin de l'aspect soigné qu'il s'évertuait à montrer dès qu'il foutait un pied dehors. Pour commencer ses cheveux étaient complètement en bataille, plusieurs épis récalcitrants se dressaient sur le sommet de son crâne. Le léger pull gris qu'il portait n'allait pas du tout avec son pantalon en toile bleu marine, d'ailleurs elle l'avait toujours vu ne porter que des costumes noirs. C'était assez étrange de le voir arborer d'autres « couleurs ». Et il était pieds nus. Bon, elle aussi mais sur Drago Malefoy, voir tant de... de naturel était déroutant et peut-être même légèrement flippant.
Une fois le générique de fin terminé, elle prit son courage à deux mains et s'installa à côté du Serpentard, bien décidée à avoir cette fichue conversation. Bien entendu, comme d'habitude, le grand homme blond l'ignora avec grâce, trop occupé à chercher le moyen de changer de chaine.
- Il faut qu'on parle, assena-t-elle brutalement.
- Hum...
- Malefoy ! Nous devons parler de... de ça ! tempêta la lionne en embrassant du regard l'appartement dans lequel ils se trouvaient.
Pas de réponse. Pas même un petit oui ou un quelconque grognement. Rien de rien. Lui qui avait eu la langue si pendue à Poudlard semblait être devenu muet à présent.
- Si tu me regardes, ne serait-ce que quelques secondes, je te montre comment utiliser la télécommande.
Une paire d'yeux gris, froids comme le plus rude des hivers, qui se lèvent vers elle et qui rencontrent ses prunelles marron.
Les Serpentards ne fonctionnaient vraiment qu'à coup de marchandage et de profit.
- Bien, souffla-t-elle en lui prenant la télécommande des mains. Nous pouvons parler maintenant.
- Tu m'as dit de te regarder, pas de parler, rétorqua le jeune homme placidement.
- J'en ai rien à faire de tes beaux yeux Malefoy, ce que je veux c'est avoir une conversation d'adulte avec toi, répliqua la lionne plus vivement. Est-ce que c'est possible ou est-ce que je dois encore utiliser le chantage ?
La toute jeune épouse tressaillît face au regard dur et voilé que son interlocuteur darda sur elle. C'était étrange, il semblait énervé mais aussi ailleurs, être là sans réellement être présent. Elle pensait que la cohabitation allait être compliquée car elle connaissait le tempérament insultant et exubérant de son ancien camarade de classe. Mais finalement elle s'était trompée. Ça n'allait pas être facile, c'était certain, mais pour d'autres raisons.
- Si tu veux parler, et bien parle, répondit-il d'un ton détaché. Mais je ne te garantis pas de t'écouter.
- C'est toujours ça de pris, grommela la jeune femme en roulant des yeux. Je pense qu'il est important de mettre au clair certaines... certaines règles de vie ! affirma-t-elle après quelques secondes de réflexion.
L'homme blond arqua un sourcil, preuve qu'il l'écoutait, c'était déjà ça.
- Pour commencer, ce serait fort appréciable que tu ranges tes vêtements au lieu de les laisser trainer au sol, commença-t-elle, les mains plongées dans les poches de son sweat. Je sais que tu es habitué à vivre entouré d'elfes de maison mais ce ne sera pas le cas ici et je ne compte pas en devenir un. En plus ce n'est pas bien compliqué de donner un petit coup de baguette pour tout ranger.
Le Serpentard ne prit même pas la peine de hausser les épaules. Il continuait de la fixer de son regard glacial, la mine impassible.
- Je pense aussi qu'il est important de préserver l'intimité de l'autre. J'insiste sur ce point, surtout concernant la salle de bain que nous devons partager. Je te saurais gré aussi de ne pas te balader dévêtu, j'ai vu assez d'horreurs pendant la guerre !
Ah tiens, un léger frémissement du côté droit de sa bouche.
- Bien entendu, je ne connais pas ta vie personnelle ou... sentimentale, hésita la lionne, ses pieds s'enroulant autour du tapis, les yeux rivés au sol. Mais j'apprécierais que tu n'invites aucune gueuse dans cet appartement. Tes amis, je veux bien, mais c'est tout. Si tu souhaites t'envoyer en l'air, fais-le ailleurs s'il te plait, termina-t-elle le rouge aux joues, gênée de devoir aborder un tel sujet en présence de cet homme stoïque.
Quelques secondes de silence.
- Alors ? finit-il par demander.
- Alors quoi ? répéta-t-elle interloquée.
Hermione vit avec stupeur son jeune époux s'approcher et pencher sa tête vers elle, la poussant à s'éloigner à l'autre bout du canapé.
- Mais qu'est-ce que tu fous ? s'enquit-elle d'une voix tremblante, de plus en plus mal à l'aise.
- Alors comment on fait pour faire fonctionner cette télécommande ? grogna-t-il en levant les yeux au ciel, comme s'il parlait à la demeurée de service.
Non mais il se foutait d'elle ? N'avait-il donc rien écouté ? Est-ce qu'il s'était endormit les yeux ouverts ?
- Tu n'as absolument rien à répondre à tout ce que je viens de dire ? s'écria Hermione, agacée par l'attitude nonchalante du jeune homme.
- Qu'est-ce que tu veux que je réponde au juste ?
- Mais je ne sais pas, quelque chose qui prouverait que je ne viens pas de perdre cinq minutes de mon temps à parler dans le vent ! persifla-t-elle, de plus en plus excédée.
Drago se cala dans le canapé, les yeux fermés et les bras le long du corps, attitude qui énerva plus que tout la Gryffondor.
- Très bien Granger, tu veux une réponse, je vais te la donner. Pour commencer, je mets de l'ordre dans mes fringues quand je veux, si elles te dérangent, tu n'as qu'à les ignorer. Ensuite, j'invite qui je veux chez moi mais sois rassuré, je ne suis pas assez fou pour amener une belle donzelle ici, je n'ai pas envie qu'elle prenne peur en te voyant. Et pour finir, tu vas me montrer comment utiliser cet objet de malheur sinon cette télévision passe par la fenêtre dans la minute. Ça te va ? murmura-t-il en rouvrant les yeux et en la fixant de son regard désabusé.
Un ange passa. C'était certainement la phrase la plus longue qu'il avait prononcé depuis qu'ils avaient repris contact par la force des choses.
- Je crois que finalement, je préfère quand tu ne dis rien..., susurra Hermione d'une voix acerbe, les lèvres pincées.
Mais comme elle se devait de tenir ses promesses en bonne Gryffondor qu'elle était, elle prit le temps de lui expliquer comment marchait une télécommande, évitant soigneusement de trop s'approcher de lui ou de croiser son regard. Ce Malefoy adulte était plus déstabilisant que sa version enfant, bien qu'elle le trouvait toujours aussi insupportable. Ce qui était désarçonnant était son incapacité à pouvoir deviner ses pensées ou ne serait-ce que ses émotions. Rien ou plutôt presque rien ne transparaissait de ce masque placide. Elle qui avait besoin de parler, de s'exprimer, d'exploser de temps en temps ne parvenait pas à concevoir qu'on puisse ne rien divulguer à ce point sur sa personne. Mais soit, elle finirait pas s'en accommoder. Après tout mieux valait ça à un Serpentard vaniteux, bavard et tête à claques.
Elle allait lui montrer comment augmenter ou baisser le son quand on frappa à la porte. Étonnée de recevoir de la visite aussi rapidement alors qu'elle s'était... mariée la veille, elle se releva vivement, jeta un rapide regard au grand homme qui ne semblait pas motivé à se lever, et se dirigea vers la porte d'entrée. Elle l'avait à peine ouvert qu'une main, parfaitement manucurée, surgit de nulle part et la gifla de toutes ses forces.
- Comment as-tu osé épouser mon Drago ! Espèce de garce moldue !
Premier matin de sa nouvelle vie conjugale. Première gifle. Pourquoi l'avait-elle épousé déjà ?
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