Tant bien que mal, les deux hommes avaient réussi à rejoindre une chambre vide – denrée rare à cette période de la nuit – et à la fermer à clé. Ils ne prirent même pas le temps d'allumer la lumière, la clarté de la pleine lune à travers l'immense baie vitrée suffisant amplement et sans plus attendre, son amant du soir se jeta de nouveau sur ses lèvres et le plaqua contre la porte. Noa sentit deux mains puissantes saisir son cul, le collant au bassin de l'homme en face de lui. Luttant contre son envie de lui arracher ses vêtements sur le champ, le jeune homme arriva – non sans avoir utilisé un peu de sa force bestiale – à les conduire jusqu'au lit. Il avait beau être un peu plus fin que son partenaire, il restait un loup-garou, et était donc plus fort que le commun des mortels.

Contemplant les expressions du bouclé sous lui, Noa passa ses mains sous son haut et caressa habilement son torse, découvrant une musculature aussi parfaite que ce qu'il avait imaginé. Leurs baisers étaient toujours aussi enflammés, et c'est presque à regret que Noa abandonna ses lèvres pour descendre dans son cou, puis sur sa clavicule qu'il lécha et suçota. Ce traitement sembla beaucoup plaire à son amant qui laissa échapper un soupir d'aise. Son entre-jambe aussi n'était pas en reste, gonflant un peu plus sous les attentions que lui prodiguait le loup-garou.

Se décidant enfin à débarrasser le bouclé de son T-shirt, Noa eut la surprise de trouver un tatouage qui recouvrait toute son aine. Des symboles qu'il ne connaissait pas s'y entrelaçaient, rendant le corps en face de lui encore plus sexy. Ce petit moment d'inattention lui coûta sa place de dominant, l'homme le faisant basculer avant de s'asseoir sur ses cuisses. Il lui prodigua les mêmes soins que le brun plus tôt, caressa furtivement son torse tout en lui léchant le lobe de l'oreille. C'était qu'il était doué en plus de ça. Son t-shirt rejoignit rapidement celui de son partenaire qui ne rata pas une seule miette du spectacle que lui offrait le loup-garou. Ce faible instant de relâchement permit à Noa de reprendre le dessus, usant de sa force surnaturelle pour être sûr d'y restait un moment.

Glissant sur les abdos parfaits qui s'offraient à lui, le brun descendit jusqu'à l'entre-jambe du bouclé qui ne put s'empêcher de lâcher un nouveau grognement de plaisir suite au contact. Noa sourit de satisfaction devant l'effet qu'un simple baiser à travers ses vêtements provoquait chez l'homme. Il se débarrassa du pantalon et remonta embrasser son amant tout en lui caressant ses bijoux de famille. Le son de ses gémissements se perdit dans les baisers endiablés qu'ils s'échangèrent.

Décidant qu'il avait assez joué avec lui, le brun prit le caleçon qui le séparait de la virilité de son amant entre les dents. Tout en le regardant d'un regard empli de luxure, Noa enleva le dernier tissu que portait l'homme. Du bout du doigt, il frôla l'extrémité déjà humide de ce sexe qui s'offrait à lui. Il le caressa, tantôt avec ses mains, tantôt avec sa langue, sur toute la longueur. Il sentait les veines pulsées sous ses gestes, signe que le bouclé appréciait grandement ce qui lui était fait.

— Arrête de jouer, putin, grogna l'homme entre deux gémissements.

Le jeune homme ne put s'empêcher de sourire devant tant d'impatience. Dire qu'au début, cet homme ne voulait pas qu'il l'approche. Il donna encore quelques coups de langue avant de passer à la prochaine étape, voulant faire durer le plaisir.

— Noa, si jamais il te prenait l'envie de crier mon nom, fit le loup-garou avant de le prendre en bouche.

Le brun enroula soigneusement sa langue autour de la virilité du bouclé, avant d'y poser ses lèvres. Lentement, il avala chaque centimètre de ce sexe qui ne demandait qu'à être soulagé. Toujours à la même vitesse, il entama de langoureux va-et-vient, rendant fou son partenaire qui tentait de bouger les hanches pour accélérer le mouvement. Ses mains se joignirent à sa bouche, augmentant les gémissements et les grognements de son amant.

— Putin, c'est trop bon, gémit le bouclé en raffermissant sa prise sur les cheveux de Noa.

Le loup-garou le savait proche de la libération et accéléra ses va-et-vient. Rapidement, l'homme se déversa dans sa bouche, lui tenant fermement la tête pour l'obliger à tout avaler.

Même s'il venait de jouir, le bouclé ne semblait pas encore satisfait, pour la plus grande satisfaction de Noa qui salivait déjà à l'idée de prendre son pied avec ce magnifique spécimen de l'espèce humaine.

Le jeune homme remonta pour embrasser fougueusement son amant, caressant lentement ses cuisses avant de descendre ses mains vers son magnifique cul ferme. Il devait le préparer un minimum s'il ne voulait pas lui faire trop mal.

— Qui t'as dit que c'est moi qui allais me la prendre, le coupa le bouclé alors qu'il s'apprêtait à le pénétrer d'un doigt.

— Il est hors de question que ce soit l'inverse. J'ai toujours été le dominant, ça ne risque pas de changer aujourd'hui, répliqua le loup-garou.

— Alors on va avoir un problème, parce qu'il est hors de question que tu me défonces le cul.

Frustré de voir ses plans chamboulés, Noa réfléchit à une solution. Il ne voulait pas s'arrêter là, mais en même temps, son égo en prendrait un coup s'il se laissait dominer.

— Le premier qui fait perdre le contrôle à l'autre avec seulement ses doigts peut le prendre.

— Monsieur a confiance en ses capacités, à ce que je vois, rigola son amant. Très bien, j'accepte, mais prépare-toi à perdre et à hurler en en redemandant. Au fait, moi, c'est Elio, si jamais tu voulais gémir en m'appelant.

Le bouclé ne perdit pas de temps et finit de déshabiller le loup-garou. Il lécha ses doigts sensuellement, excitant davantage Noa qui l'imitait. Une fois certain qu'ils seraient assez humides pour ne pas trop lui faire mal, le jeune homme retrouva le chemin du fessier qu'il avait quitté plus tôt. Sans prévenir, il le pénétra d'un doigt, provoquant un grognement étouffé de son partenaire. Il bougea doucement, détendant progressivement les chairs du bouclé avant d'ajouter un second doit lorsqu'il jugea qu'il était assez détendu. Tout en prodiguant ces caresses, il embrassait ce corps qui s'offrait à lui, partant de sa clavicule pour ensuite descendre jusqu'à atteindre son entre-jambe tendu.

Pendant qu'il s'affairait à tenter de faire perdre le contrôle à Elio, celui-ci avait inséré un doigt dans le cul du jeune homme. Même si les premières minutes, il ne ressentit qu'un faible inconfort, le plaisir le remplaça sans mal.  Il n'avait jamais laissé personne le déflorer, mais cette nouvelle sensation n'était pas pour lui déplaire.  Son amant savait y faire avec ses doigts, et sa langue dans son cou n'était pas en reste. Mais ce qui le fit basculer, ce fut lorsqu'il lui mordilla le lobe de l'oreille. De nature sensible, il l'était encore plus avec celles de loup. Il sentit quelque chose monter en lui, partant de son bas-ventre, pour remonter jusque dans sa gorge.

Tellement absorbé dans les limbes du plaisir, Noa avait complètement oublié les effets de la pleine lune sur son corps, et donc le fait qu'il avait encore ses oreilles de loup, sans oublier les yeux jaunes. Il fallait dire que la seule lumière dans la chambre provenait de l'astre lunaire, alors il se disait qu'Elio n'y ferait pas attention et penserait que c'était son costume qu'il n'avait pas totalement enlevé.

— Hann ! gémit si fortement le loup-garou qu'il se surprit lui-même.

— Il semblerait que j'aie gagné, chuchota Elio à l'oreille du jeune homme.

Il frissonna d'anticipation. Il aimait cette nouvelle sensation que le bouclé lui faisait découvrir. Alors il laissa libre cours à son plaisir et à cet homme qui avait réussi à le dominer.

Elio finit de le préparer, le détendant suffisamment pour qu'il puisse l'accueillir sans trop de douleur. Se tournant vers son pantalon, il attrapa un préservatif, l'ouvrit et l'enfila. Il pressa ensuite le bout de son sexe sur l'entrée du brun, se guidant de ses mains, et entra d'un seul mouvement sec. Noa, sous la surprise et la douleur, serra les dents sur l'épaule de son partenaire.

— Tu vas avoir encore plus mal si tu ne te détends pas.

— Enfoiré, tu ne pouvais pas y aller plus doucement ?

Pour détourner son attention de sa souffrance et l'aider à se détendre, le bouclé lui caressa délicatement son membre. Le loup-garou se focalisa sur le plaisir que cela lui procurait, tentant d'oublier le tiraillement de son fessier. Peu à peu, il ne ressentit plus qu'une légère gêne due à cette intrusion. Il donna un coup de bassin, indiquant ainsi à son partenaire qu'il pouvait bouger. Elio commença par quelques va-et-vient assez lents, le temps d'habituer le brun au mouvement. La gêne laissa place au plaisir, provoquant une vague de gémissement chez le loup-garou. Voyant l'état de son amant, le bouclé accéléra, transformant ce moment doux en une danse bestiale.

Soudain, Noa poussa un cri beaucoup plus puissant que les autres. Son partenaire venait de toucher cette boule de nerfs qui vous faisait monter directement aux portes du septième ciel. Ses ongles s'enfoncèrent dans le dos du bouclé dans une tentative de se coller un peu plus à ce corps qui lui faisait découvrir toutes ces nouvelles sensations. Leur mouvement devenait de plus en plus frénétique, signe que la délivrance n'était plus très loin. Noa vint le premier, se contractant autour du membre d'Elio, ce qui l'entraîna avec lui.

— Je n'avais jamais ressenti un plaisir aussi intense, souffla le jeune homme une fois que le bouclé se fut retiré. Mais ne crois pas en avoir fini avec moi.

Usant de sa force, il bloqua Elio sous lui et frôla de sa main le cul qui s'offrait désormais à lui.

— Je compte bien te faire découvrir cette incroyable sensation.

— On avait un accord ! grogna son partenaire en tentant de se libérer.

— J'ai changé d'avis. Après tout, pourquoi il n'y aurait que toi qui aurais le droit de t'amuser avec mon cul. Le tien me fait de l'œil depuis que je t'ai vu dans le jardin, alors il est hors de question que je n'y goûte pas.

Sans lui laisser le temps de répliquer, il scella leurs lèvres tout en le pénétrant d'un doigt. Il n'attendit pas longtemps avant d'en mettre un deuxième, ses précédentes caresses l'ayant déjà partiellement détendu.

Attrapant sa veste, il en sortit un nouveau préservatif et l'enfila avant de pénétrer d'un coup sec Elio. Il lui laissa le temps de s'habituer, restant immobile. S'en suivit une danse tout aussi endiablé et bestial que la précédente. Elio n'arrivait pas à taire ses gémissements, emporté par le plaisir. Une nouvelle délivrance les surprit, une sensation de bien-être absolu gagnant à nouveau le loup-garou.

Ils continuèrent de s'envoyer en l'air toute la nuit, aucun des deux ne voulant rester le dominé.