Introduction

Si cette histoire vous dit quelque chose, c'est normal! Je l'avais déjà commencée à mes début sur Wattpad et ce n'était pas une fanfiction. J'aimais le concept, donc la voilà en histoire Ereri et cette fois je la terminerai!

AVERTISSEMENT, ce chapitre est déconseillé aux âmes sensibles!

Assis dans ce petit restaurant du centre-ville à manger du poulet avec la folle qui me sert de meilleure amie, Hansi, je l'ai tout de suite trouvé étrange. Cet homme, assis seul dans un coin avec son café, n'arrêtent pas de nous reluquer avec ses yeux sombres et son chapeau de cow-boy ridicule. Dans la quarantaine avancée, il y a quelque chose de louche avec sa petite barbe ou encore ses cheveux longs. Tout chez lui ne m'inspire pas confiance. Peut-être est-ce à cause de ce sourire qu'il m'a lancé quand mon regard a croisé le sien.

-Tu ne m'écoutes pas, se plaint Hansi en faisant la moue, un mur est plus réceptif que toi! Tu penses encore à ton bel Erwin?

Je lance un regard sombre à ma meilleure amie, n'aimant pas le ton remplis de sous-entendue qu'elle utilise pour dire le nom de mon nouveau petit ami, un beau blond que je fréquente depuis désormais un mois.

-Non, je réfléchissais à autre chose... tu disais?

-Je te parlais de Moblit. Je pense l'inviter à sortir bientôt. Tu crois qu'il va accepter si je le fais?

Je hausse les épaules, me moquant un peu de ses histoires de cœur. Être ce pauvre garçon, je ne ferais pas la gaffe de sortir avec une fille comme elle. Je risquerais de devenir fou.

Il commence à se faire tard et le restaurant se vide peu à peu. Quand Hansi voit que la serveuse commence à compter sa caisse, elle sort son cellulaire de sa poche et grimace en voyant l'heure.

-Ma mère va me tuer si je ne rentre pas tout de suite! Tu es certain que tu ne veux pas que je te ramène chez toi, Livai?

-J'ai encore des jambes, donc je sais marcher.

-C'est toi qui vois, mais tu devrais penser à t'acheter une voiture.

Je lève les yeux au ciel. Comme si j'avais besoin d'une voiture. Avec ma mère, j'habite dans un petit appartement juste à côté du centre-ville. Je n'ai que le pont à traverser, puis dix minutes à faire si je passe par le parc. Marcher me tient en forme, ça me plait, tout comme la tranquillité du soir.

Après avoir payé, Hansi me salue pour se diriger à sa voiture. Les mains dans mes poches je sors à mon tour du restaurant, non sans jeter un dernier regard vers l'homme qui est toujours là.

Le vent extérieur est assez froid pour un soir de juillet. La lune est à son apogée, éclairant mon chemin de sa lumière rassurante. À cette heure, il n'y a presque plus de voitures dans les rues et les piétons se font plutôt rares. Pour une rare fois cependant, j'ai une drôle de sensation, comme si j'étais suivi. J'ai beau regarder aux alentours, mais il n'y a rien du tout. Peut-être n'est-ce que mon imagination qui me joue des tours? Je n'ai pas beaucoup dormi ces derniers jours avec mon nouveau boulot de caissier dans une épicerie. Je veux économiser pour un jour voyager, donc j'accumule sans réfléchir les heures supplémentaires. Ça doit être ça le problème...

Je suis mes raccourcis habituels pour me rendre chez moi, passant entre les immeubles dans des ruelles peu fréquentées. La sensation d'être suivie ne cessant pas, j'accélère le pas. Pourtant je ne suis pas un froussard en temps normal... je devrais essayer de me détendre. Quand un gros « CRAC » résonne à un mètre devant moi, je sursaute, apportant ma main sur mon cœur qui se débat.

Ce n'est qu'un gros chat noir, sortie d'une benne à ordure. Depuis quand j'ai peur d'un simple félin? Il faut vraiment être parano.

- Dégage de là sac à puces, crachai-je à l'animal.

Je me retourne pour le voir partir en courant, mais mon regard s'arrête sur une ombre qui semble avancer vers moi. Je fronce les sourcils par curiosité quand la pleine lui vient éclairer son visage. Mon sang se fige dans mes veines lorsque je le reconnais, l'homme du ressautant.

Essayant de ne pas penser à cet inconnu qui semble me suivre, je recommence à marcher vite. J'ai beau être un garçon, mais du haut de mon 1m60, je ne suis pas très fort et risquerais d'éprouver de la difficulté à me défendre en cas de besoin. Quand j'arrive dans le parc, je me décide à regarder une nouvelle fois derrière moi. Peut-être n'est-ce qu'une coïncidence? Pourtant il est toujours là, avançant à pas réguliers, les mains dans les poches de son long manteau.

Il a accéléré pour pouvoir me talonner.

Je ne sais pas quoi faire... le parc est vide et je n'y vois personne, pas même un couple où un sans-abri. Mon cœur bat de plus en plus... je le sens se rapprocher... si seulement j'avais accepté qu'Hansi me ramène chez moi! L'homme est maintenant tout près... pris de panique, je commence à courir.

Mes idées sont embrouillées, je ne sais plus ce que je fais. Pendant que je franchis le parc à grandes enjambées, mon instinct de survie a pris le dessus. J'aimerais me cacher, mais je sais qu'il court lui aussi. Je le sens se rapprocher, entend ses pas, même sa respiration râle. Une vive douleur se repend dans mon cou alors qu'une main me tire par ma capuche, me faisant valser sur le sol froid et humide.

J'essaie de me relever, mais l'homme est déjà assis à califourchon sur moi, me tenant fermement, une main plaquée sur ma bouche, m'empêchant de crier.

- Tu vas fermer ta grande gueule le nain, crache-t-il.

Cette voix sera à jamais gravée dans ma mémoire. Tellement froide. Tellement méprisante, remplis de haine...

J'essaie de me débattre, mais en vain. Il est trop fort et me tient trop bien.

-Calme-toi petit papillon, chuchote-t-il en ce penchant de sorte que son visage soit collé contre le mien.

Il a une haleine d'alcool qui me donne un puissant haut-le-cœur. Un immonde sourire se crée sur ses lèvres juste avant qu'il ne passe ton horrible langue sur ma joue. Je frémis de dégout, fermant les yeux, comme si ce geste pouvait le faire disparaitre. Mon corps tremble alors que je sens son érection à travers son pantalon. Je vais me faire violer... probablement aussi tuer. Cette pensée me terrifie.

-Tu vas voir, ça ne te fera pas mal, susurre-t-il, tu es délicieux petit papillon.

Des larmes commencent à couler sur mes joues de porcelaine, le faisant sourire. Si seulement quelqu'un passait, nous voyait. Je l'entends très bien baisser la braguette de son pantalon.

J'ouvre à nouveau les yeux, puis mon regard se dirige vers un bout de bois juste à côté de nous. Si seulement je pouvais l'atteindre! Le geste qu'il fait pour tenter de déboutonner mon jeans est ce qui me permet de dégager mon bras. Avant qu'il ne se rendre compte de quoi que ce soit, j'arrive à attraper le bâton et avec toute la force que je possède, je lui enfonce dans l'œil.

Avec un cri d'animal enragé, l'homme tombe sur le côté, tenant la blessure que je viens de lui infliger, laissant ruisseler un long filet de sang entre ses doigts squelettique.

-Sale pédé! Hurle-t-il, je jure que je vais découper ton sale petit corps de fils de pute!

Je profite de cette diversion pour fuir de son emprise et me relever en chancelant. Je ne perds pas de temps pour recommencer à courir vers ma maison, sans jeter un autre regard à mon agresseur.

Entre moi et ma maison, il ne reste plus que le pont. Un pont assez long qui traverse le fleuve, sans trop, facile à traverser aux pas de course. À force de courir, mes jambes sont ramollies et j'ai le souffle court. Seul mon instinct de survie m'empêche d'arrêter.

Je suis presque rendu au milieu du pont quand je sens une vive piqure sur mon épaule droite. C'est une sensation très désagréable et douloureuse qui me fait ralentir ma course. Pourquoi aucune voiture ne passe à ce moment, s'arrête et m'amène loin? Quelque chose coule là où j'ai reçu le choc...

Non sans crainte, j'apporte une main tremblante à l'emplacement où elle rentre en contact avec une substance visqueuse, rouge. Je saigne. La douleur se répand dans mon dos alors que les larmes coulent sans que je ne puisse les retenir. On m'a tiré dessus, je vais mourir ici.

D'un geste faible, je me risque à jeter un regard derrière moi. Mon agresseur est là, un pistolet à la main qu'il pointe vers moi, l'autre main sur son œil abimé.

-Tu n'iras nulle part petit papillon, me crie-t-il en souriant.

Je n'ai plus aucune chance de la semer... je suis à court de souffle, je saigne, j'ai mal... si je continue de courir, il va encore me tirer dessus. Pourtant, je refuse de mourir ainsi, tué par un inconnu, sur un pont. Cet homme risque de violer ma dépouille et la cacher je ne sais où, dans un endroit où elle ne sera jamais retrouvée. Est-ce que je ne mérite pas mieux comme fin? Je songe à ma mère qui doit m'attendre patiemment sur le divan comme elle le fait toujours, mon petit ami qui doit attendre que je l'appelle pour notre conversation du soir. Je ne peux pas les abandonner. Ma mère n'a personne d'autre que moi, je suis tout pour elle.

- Tu ne m'auras pas, chuchotai-je

Il parait surpris.

- Quoi?

- Tu ne m'auras pas, répétai-je plus fort.

Je ne sais pas si c'est le courage ou l'adrénaline, mais sans réfléchir je passe par-dessus le garde-fou avant de m'élancer dans le vide. J'entends une balle voler à quelques mètres de moi, sans m'atteindre. Je suis enfin libre de ce malade, il ne peut plus rien me faire.

Maman, je suis désolé de t'abandonner ainsi... je me suis battu, mais au moins j'ai choisi ma fin. Pendant ma descente vers le sommeil éternel, de vieux souvenirs ressurgissent dans ma tête :

***

J'ai à peine six ans, c'est mon anniversaire. Je souffle les bougies multicolores de mon magnifique gâteau représentant Mickey Mouse. Trois de mes bons amis, dont Hansi et un jeune garçon nommé Farlan. Avec ma mère, ils me chantent joyeux anniversaire.

***

J'ai maintenant sept ans et je suis assis sur mon premier vélo à deux roues, un casque sur la tête. Je sens la peur de tomber en moi, mais ce n'est pas désagréable. Ma mère m'aide à décoller et ça y est! Je parviens à rouler tout seule, comme un grand!

***

Deux années plus tard, je me retrouve à courir sur une belle plage au sable presque blanc. Ma mère a réussi à prendre congé pour m'amener en vacances. C'est la première fois que je vois la mer et l'odeur salée est très agréable.

***

Voilà que j'ai 14 ans, je suis assis dans la grande roue avec Farlan qui parait plus timide que d'habitude. Quand je me retourne vers lui, il s'approche de moi, puis dépose ses lèvres sur les miennes. C'est mon premier baiser...

C'est alors que tout devient noir, c'est le néant total.

J'espère que ce début vous plais? Je trouvais agréable de faire une histoire Ereri différente de celle dont on a l'habitude et qui ne se passe pas au lycée. C'est ma première vrai Ereri, donc tout vos commentaires seront appréciés!

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