Chapitre 1: Rencontre.
J'ai décidé de faire un spécial et publier au moins le premier chapitre😊 j'espère qu'il vous plairas!
J'ouvre doucement les yeux...
Mon épaule me fait atrocement mal. Chaque inspiration crée sur mon visage une grimace de douleur. Elle a grossièrement été recouverte par un morceau de tissu afin que le sang cesse de couler. Pourtant, il le traverse déjà, me dégoutant.
Ma tête tourne et mes idées sont embrouillées. Où suis-je? Qu'est-ce que je fais là? Je sais que je ne suis pas mort, car la douleur que je ressens est insupportable. Je suis trempé et malgré la minuscule couverture qu'on a placée sur moi, je grelotte. Les souvenirs de mon agression me reviennent peu à peu. Je sais que j'ai sauté du pont, donc comment est-ce possible que j'ai survécu?
Maintenant curieux, je regarde autour de moi afin de comprendre. J'imagine que je suis dans une cabine de bateau, car j'aperçois plusieurs filets et autres objets servants à la pêche. De plus, j'ai la sensation d'être bercé, probablement au rythme de l'eau. Je suis couché dans un lit simple, peu confortable.
Pendant mon exploration visuelle, mon regard s'arrête sur un détail auquel je n'avais pas fait attention jusqu'à maintenant. Pas très loin de moi, adossé au mur se trouve un garçon qui m'observe avec curiosité. D'environs 19 ans avec de longs cheveux bruns attachés sur sa nuque, sa peau est si pâle qu'elle ne semble jamais avoir vu le soleil. Quand il remarque mon regard est posé sur lui, il semble surpris. Croyait-il vraiment passer inaperçu?
-Où suis-je, m'enquis-je.
Ma voix est plus faible que ce que j'espérais, mais il doit m'avoir entendu. L'inconnu penche la tête sur son épaule, regarde autour de lui, puis s'avance vers moi pour s'assoir sur une chaise de bois.
-Tu as fait une sacrée chute, déclare-t-il lentement, heureusement que notre bateau était là pour te repêcher, sinon tu te serais noyé. Tu te trouves actuellement dans un bateau de pêche, on t'amène à l'hôpital.
Le garçon me dévisage, attendant une réaction quelconque de ma part. Je suis sur un bateau de pêche? Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi à survivre à cette chute. Quand j'ai sauté, je m'étais résigné à mourir. Pourtant me voilà là. Est-ce un miracle?
Voyant que je ne réponds rien, l'inconnu semble déçu, mais ajoute tout de même :
-Tu sais, si tu voulais te suicider il y a des moyens moins douloureux.
-Je ne veux pas me suicider, répliquai-je insulté.
Ces paroles semblent créer chez lui un plaisir fou. Pourquoi est-il si heureux de constater que la mort n'était pas mon but? Le brun se replace plus confortablement sur sa chaise, prêt à écouter mon récit, un grand sourire sur les lèvres.
-Tu veux bien me raconter ce qui s'est passé dans ce cas?
Je me sens trop faible pour lui refuser ce privilège, même si dans mon état normal j'avais surement refusé. S'il m'a réellement sauvé la vie, je lui dois tout de même un minimum d'information? J'ai toujours cru que ce genre d'agression arrivait seulement aux autres, pas aux personnes que moi. Les hommes sont censés être assez fort pour se défendre, donc pourquoi n'y suis-je pas arrivé? J'ai l'impression que je vais me réveiller dans un instant, que tout cela n'est qu'un affreux cauchemar. Je me sens sale d'avoir été touché par cet individu... et si Erwin ne voulait plus de moi maintenant? Heureusement que j'ai réussi à me défaire de son emprise avant que cet homme ait le temps de faire davantage. Je me demande comment j'aurais pu survivre avec ça sur la conscience.
Je raconte brièvement au garçon ce qui m'est arrivé, omettant volontairement le passage où il voulait me violer. Ce n'est pas quelque chose dont je souhaite me vanter, c'est honteux. J'ai encore l'impression de sentir sa langue parcourir ma joue comme si je n'étais qu'une friandise...
Le brun écoute avec attention, sans dire un mot.
-Tu as été courageux, largue-t-il à la fin, la police va retrouver ce fou et le mettre en prison.
Je n'avais pas encore pensé à la police... tout le monde va savoir ce qui m'est arrivé? Je n'ai jamais beaucoup aimé les flics pour une raison qui m'échappe, donc devoir tout leur raconter ne me dit rien. Pourtant je le dois si je veux que mon agresseur soit mis en prison.
Le garçon se lève de sa chaise en souriant.
-On va surement arriver bientôt au port. Au fait, j'appelle Eren Jaeger.
- Moi, c'est Livai.
Le bruit d'une porte s'ouvrant me fait sursauter. Instinctivement, je tourne mon regard vers le son pour y découvrir dans l'embrasure un homme blond de grande taille. Barbu dans la trentaine et vêtu en matin typique, de chaque côté de lui se tiennent d'autres hommes. Ils se figent en me voyant.
-Tiens, tu es réveillée, remarque-t-il.
Je hoche la tête d'un geste affirmatif, même si cela est stupide puisque c'est évident.
Le barbu s'approche de moi, puis s'assoit sur la chaise où Eren s'est assis plus tôt. Ce dernier est retourné s'adosser au fond de la pièce sans que personne ne lui porte attention.
-Comment ça va gamin? Demande l'homme que je juge comme étant le capitaine.
-Assez bien, je crois.
Il fronce les sourcils.
-Nous arrivons au port dans maximum cinq minutes. Je vais te conduire à l'hôpital. En attendant, si tu le veux, tu peux me raconter ce qui s'est passé?
Je n'ai pas très envie de raconter de nouveau mon histoire à cet homme qui ne m'inspire pas grande confiance. Une fois, ce n'est pas suffisant?
-J'ai déjà tout raconté à Eren, répliquai-je.
Il me regarde bizarrement avant de jeter un regard aux deux autres membres de l'équipage qui semblent aussi surpris.
-Il n'y a pas de Eren ici, déclare le capitaine avec sérieux.
Je tourne ma tête vers le brun qui m'a accueilli. M'aurait-il menti sur son prénom pour se moquer de moi?
-Bien sûr qu'il y a un Eren, me défendis-je en le pointant, c'est lui qui était à mon chevet quand je me suis réveillé. Il m'a peut-être donné un faux nom...
Le barbu regarde à l'endroit où je pointe, puis se retourne vers moi comme si j'étais un fou. Avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, le plus jeune des marins, un blond à la coupe champignon s'approche à son tour.
- À quoi ressemble le garçon que tu vois?
Pourquoi me demander cela alors qu'il a des yeux et peut le voir par lui-même ?! Je ne peux quand même pas l'imaginer puisque je le vois très bien. Probablement uniquement pour convaincre les autres que je suis normal, j'entreprends de le décrire :
-Il a de longs cheveux foncés, de grands yeux turquoise, assez grand et svelte, il porte des vêtements à l'apparence assez vieux et il doit avoir 19 ans.
Le regard du capitaine semble s'être assombri durant ma description.
-Demande à Armin comment va Annie et les enfants, ajoute Eren en souriant.
Où est le rapport avec la situation? Je ne comprends absolument rien... personne n'a tourné la tête vers lui quand il a parlé, comme si personne ne l'a entendu.
-Eren fait demander à Armin comment vas Annie et les enfants.
J'ai l'air ridicule de répéter les paroles d'Eren. Pourtant, le visage du plus jeune semble s'illuminer alors que les deux l'autre semble sous le choc.
-Comment connais-tu ma femme? S'étonne le plus jeune qui doit être Armin, qui es-tu?
Voilà une drôle de question. Tout ce que je souhaite, c'est des explications! La douleur dans mon épaule me fait grimacer. Ce n'est pas le moment de bavasser, mais bien de me soigner.
-Je veux savoir ce qui se passe, grognai-je, pourquoi vous semblez tous surpris que je parle d'Eren?
Les hommes paraissent mal à l'aise, mais Armin se décide à répondre avec sérieux:
-Car le Eren que tu décris est mort depuis 14 ans.
Mon cœur se crispe. Je ne peux m'empêcher de tourner la tête vers le soi-disant garçon mort. Ce dernier parait désormais timide, grattant sa tête avec nervosité. C'est quoi ce bordel? Il ne peut pas être mort alors qu'il est juste là, devant moi. Il m'a parlé et bouge, donc ces gens doivent me faire marcher. J'attends avec impatience le moment où ces inconnus vont commencer à rire avant de me crier que tout ça, c'est une blague. Cependant ils sont sérieux, sans l'ombre d'un sourire... ce n'est pas le moment de me faire marcher alors que je souffre!
-Nous arrivons au port, s'écrit une voix du pont.
Les trois hommes n'ajoutent pas un mot, puis partent, me laissant seul avec Eren. Ce dernier se rapproche de moi. J'ai l'impression d'être fou.
-Ils l'ont plutôt bien pris, rigole-t-il, je m'attendais à une réaction bien pire.
- Je veux des explications, demandai-je sèchement, c'est quoi toute cette plaisanterie? Pourquoi ils disent ça?
Eren souffle bruyamment, comme s'il hésitait à m'en donner. Je viens de frôler la mort et pense maintenant perdre la tête. Je le mérite bien!
-Je ne comprends pas plus que toi, répond-il, tu es la première personne qui me voit en 14 ans. Pourtant, je suis même allé voir des soi-disant voyantes, mais elles sont toute aussi fausses l'une que l'autre. Aucune ne m'a même entendu.
J'ai beau l'écouter parler, mais il ne répond pas à mes questions. Ma tête tourne et ce n'est plus seulement à cause de la douleur. Eren doit s'en apercevoir, car il se laisse tomber sur la chaise.
-Tu m'as raconté ton histoire, je vais te raconter la mienne... C'était il y a 14 ans. Mon frère, Sieg, venait de commencer à être pêcheur et bien sûr il n'était pas encore capitaine. J'avais à peine 19 ans, je venais de terminer le lycée et je voulais prendre une année sabbatique. Mon frère voulait que je vienne travailler avec lui, il voulait absolument que son petit frère chéri apprenne les rudiments de sa grande passion. J'ai donc accepté, même si je me doutais que ce n'était pas mon style. J'étais plus du genre artistique, tu vois? J'aimais peindre, un peu n'importe quoi, en partie des paysages. Je croyais qu'être sur un bateau ça m'inspirerait, mais j'avais tort. C'était horrible. J'étais un mauvais pêcheur et en plus, j'avais le mal de mer. Le huitième jour, il y a eu une immense tempête. Je me rappelle l'eau qui rentrait sur le navire, la pluie abondante, les éclaires... Tout le monde tentait du mieux qu'ils pouvaient d'empêcher le bateau de sombrer. J'étais moi aussi sur le pont, sans savoir quoi faire. Soudain, avant que je ne fasse quoi que ce soit, une gigantesque vague a fait valser le bateau sur le côté. J'ai glissé, je me suis frappé la tête, puis je suis tombé dans l'eau. La seule chose dont je me souviens par la suite est que je me trouve debout sur le pont, les idées embrouillées. Je vois les membres de l'équipage se tenant autour de mon corps qu'ils ont repêché. Mon frère qui le tient en pleurant, en me suppliant de revenir... Tu devrais savoir comme ça fait un choc.
Eren a un petit sourire triste, le regard perdu dans le vide. J'ignore comment réagir où même penser. Un garçon vient de me raconter sa mort avec la plus grande des normalités!
-Je crois que je suis un fantôme, ajoute-t-il, c'est bizarre à dire, mais c'est ça.
-Si tu es un fantôme, pourquoi je te vois? Je n'en ai jamais vu avant et je n'y crois pas.
Eren commence à rire, ce qui m'insulte grandement. Il se moque de moi, j'en suis certain!
-Je trouve stupides les gens qui ne croient en rien. Tu as la preuve sous tes yeux Livai et tu ne crois même pas à mon existence? Pourtant, tu crois en la gravité, mais tu ne la voies pas.
-C'est différent, les fantômes ne sont que des histoires à faire peur aux enfants.
Le brun lève les yeux au ciel, exaspéré. Pourtant, même si je n'y crois pas, les fantômes sont dans ma tête des créatures qui font peur, translucide. Eren semble un humain tout à fait normal... j'ai l'impression que si je lève la main j'arriverais à le toucher.
-Alors, imaginons que je ne sois pas un fantôme, commence-t-il, comment expliques-tu ma présence ici? Le fait que je corresponds parfaitement à la description de Eren Jaeger, un garçon décédé en 2005 que tu n'as jamais rencontré, mais que tu es parvenu à décrire parfaitement. Je ne peux pas être ton ami imaginaire, car d'où tiendrais-tu les informations que je t'ai données? Parles-en à Sieg ou à Armin. Ils te diront que tout est vrai.
Je ne sais pas quoi dire. Il marque de gros points...
-Je ne peux pas expliquer le fait que je sois toujours là, continue-t-il, mais c'est le cas. Je sais cependant que les gens ne me voient pas. Je ne suis donc certainement pas un organisme matériel. Ma théorie est que je suis l'empreinte de l'être que j'ai été autre fois. Si dans chaque humain se trouve vraiment une âme, je dois l'être sans mon enveloppe charnelle. L'enveloppe charnelle peut mourir, pas l'âme. Je crois que les théories religieuses sont en partie fondées. Il y a un peu de vrai dans chacune d'elle. Quand je suis mort, j'ai effectivement vu une lumière que je n'ai pas suivie. J'avais peur, tu vois? J'ignore ce qui se trouve de l'autre côté, car je suis ici. Il existe peut-être le Paradis, l'enfer? Je sais cependant que ce n'est pas tout le monde qui a le sixième sens, qui peut me voir. Toi tu l'as.
-Pourtant, je n'ai jamais rien vu d'étrange aux pare-avant, me défendis-je.
-Avant ton accident, peut-être. Je crois que frôler la mort t'a donné ce don fabuleux. C'est très rare, tu sais?
Je n'arrive pas à me mettre à l'idée que le charmant jeune homme avec lequel je converse est mort. Eren parle de fantôme comme on parle du repas qu'on veut manger le soir. Je ne comprends pas comment tout peut sembler normal à ses yeux.
Notre court échange est cependant interrompu quand la porte d'entrée s'ouvre à nouveau, laissant place au blond nommé Armin. Il me regarde bizarrement, ce qui est tout à fait justifié s'il m'a vue parler dans le vide.
- Eren est là, demande-t-il en pointant la chaise.
Dans une grimace, je hoche la tête d'un signe affirmatif, ce qui fait rire le blond comme si la folie venait de le gagner. Au moins, je ne suis plus le seul fou de la pièce... Quand il se calme enfin, il se laisse tomber au bout du lit dans lequel je me trouve.
-C'est tellement étrange, souffle-t-il, j'ai fait le deuil de mon meilleur ami il y a 14 ans et toi tu apparais et commences à parler de lui comme s'il était là. Je n'ai pas tendance à croire ce genre de chose, mais tu ne sembles pas en état d'être un charlatan... wow... c'est fou.
-Imagine comment ça a surpris Livai! Réplique Eren en souriant.
Bien sûr, le jeune matelot ne l'entend pas et n'en fait même aucun cas.
-On a finalement appelé l'ambulance, reprend le vivant, elle ne devrait pas tarder... Est-ce que tu me permets de parler avec mon vieil ami? Je veux savoir si c'est bien lui, si c'est vrai.
Je grimace. Je ne suis pas un médium! Je viens tout juste d'apprendre qu'un mort peut s'adresser à moi, donc ne me sens pas prêt à faire la conversation entre eux deux! Voyant la lumière briller dans les yeux d'Armin et ayant une sorte de dette envers lui, je me décide à accepter.
L'ambulance arrive peu de temps après. Sieg conduit deux ambulanciers à moi et ils m'embarquent sur une civière, même si j'insiste sur le fait que je peux marcher. Je ne suis pas infirme. Après m'avoir bien attaché sur la petite plateforme blanche, ils me sortent du véhicule et m'apportent dans le véhicule. La douleur dans mon épaule est atroce quand ils changent le bandage de fortune, si horrible que je commence à voir floue.
Jamais je n'ai eu si mal...
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