Chapitre 9 - ...et constater pleinement notre échec...


Les mois passent si vite lorsque l'on est occupé. Je fus si surpris en jetant un regard au calendrier sur le bureau de mon ordinateur.

Une année complète s'était écoulé.

Dire que je ne pensais que ça faisait à peine plus d'un mois qu'Alice s'était installée chez moi. Elle avait quitté sa demeure à l'autre bout de la rue et avait récupéré un des appartements libres de mon immeuble. De toute manière, elle passait le plus gros de son temps avec moi dans mon bureau, occupé à avancer toute la journée, sans aucun répit. Il n'y avait que ça à faire d'intéressant. Nous avions quasiment récupérés toutes les technologies que nous avions développées au cours de notre vie et dans quelques semaines, ne serons revenu au même stade qu'à notre arrestation.

Notre travail sur le hack du CERN avait été grandement facilité par la découverte de nos anciennes sondes sur leurs serveurs. En un an, ils n'avaient même pas été foutu de les trouver et de les supprimer. Cela avait permis de gagner quelques jours. C'était peu en regardant tout le travail que nous avions fournis cette année mais tout de même.

Je jetais un regard à travers la fenêtre en cette fin d'après-midi du mois de février. Il faisait terne. Il y avait peu de lumière. Même si je n'étais pas vraiment affecté par le changement des saisons en ne sortant jamais de chez moi, je pouvais sentir que la dépression hivernale était à son pic. Si j'étais d'habitude d'une humeur morose, elle était amplifiée en hiver.

Ma relation avec Alice s'était rétablie mais il y avait toujours une certaine distance que je mettais inconsciemment. J'étais devenu extrêmement méfiant envers tout. J'avais cette certitude que le monde était là pour m'effacer. Je n'étais qu'une anomalie dans le jeu de donnée. J'étais si différent, à la fois si méprisant envers l'humanité et si effrayé. Je pouvais compter mes sorties à l'extérieur sur les doigts d'une main. Je comprenais que ce n'était pas normal. Je n'étais pas à ma place ici, ni nulle part. J'étais bien décidé à partir d'une manière ou d'une autre de ce monde. C'était à cette raison que je consacrais ma vie à ce but fantaisiste de m'élever de mon statut de créé à créateur.

Elle par contre avait gardé sa bonne humeur. Elle était toujours la même qu'avant. Je ne comprenais pas vraiment comment on ne pouvait pas changer à ce point malgré les évènements ni pourquoi elle voulait autant détruire sa propre vie en me côtoyant. Soit il y avait une raison derrière, soit c'était son destin. Je l'avais suffisamment prévenue, c'était son seul et unique choix. Sa seule responsabilité. Elle aurait pu avoir une famille, un mari aimant et des enfants à aimer. Elle a choisi de passer ses journées à regarder un écran bouger et entendre le ronronnement des ventilateurs. Elle était bientôt dans sa trentaine. Ce n'était pas l'âge de la raison ? Surtout que c'était la voie la plus simple et apportant probablement le plus de bonheur dans ce monde.

Personnellement, je ne cherchais pas le bonheur. Je ne savais pas tellement ce que je voulais. Je continuais tout droit, c'était tout ce qu'il y avait à savoir. Peut-être faisait-elle comme moi. Ne voyant plus qu'une seule possibilité après s'être aveuglé de toutes les autres, elle ne distinguait plus la différence entre la lumière brisant l'obscurité au bout d'un tunnel et les flammes brulante d'une cheminée. Avait-elle perdu l'espoir en ce monde ?

Ce fameux monde virtuel.

Il n'y avait décidément aucune différence entre savoir que notre monde est une simulation et ne pas le savoir. Ou plutôt, ça n'avait aucune importance. Vraiment aucune. Ayant uniquement vécu dans ce monde-là, pour moi nous étions dans la réalité. La réalité étant elle-même subjective, cette histoire n'était qu'une preuve supplémentaire de cette affirmation. Cela voulait aussi dire que la réalité n'était pas absolue. Ni le début ni la fin. Simplement un état.

Les scientifiques sont pour l'instant arrivé au consensus que notre mondé était une réalité simulé. Cependant, à l'intérieur de la simulation, les lois mathématiques et physiques découvert au cours de l'humanité reste cohérente globalement. L'origine de ces bugs était probablement une intervention direct du créateur et non un conflit des lois de la physique. Car les mesures étaient claires, il n'y avait eu aucune différence gravitationnelle pendant ou après les bugs. Par exemple, pour le modèle de la lune remplacé par un message d'erreur, cela devait simplement être que les fichiers contenant les modèles de la lune furent déplacés et introuvable par le software nous simulant. La lune en soit n'est jamais partie, même si l'objet devenait invisible, il garderait ses propriétés. Simplement la matière concrète avait disparu. Au moment du bug, tout ce qui se trouvait sur la lune serait resté sur la lune à la position qu'auparavant. Ce n'était qu'une hypothèse mais elle était la plus probable et lorsque les scientifiques ne savent pas trancher entre plusieurs théories, ils acceptent celle qui est la plus probable et elle l'était.

Des théories alternatives existaient mais la plupart d'entre eux n'était que des nids à des théories du complot et autres stupidités qui n'avaient pas lieu d'exister. J'ai pu trouver sur divers forums et sites des personnes partageant leurs recherches sur l'origine de notre simulation et ce que nous nous apprêtions de faire avec l'aide indirect du CERN dans quelques semaines avaient également été proposées comme piste de recherche. Ils avaient également compris qu'il n'était pas vraiment possible d'aller plus loin car si la technologie utilisé pour nous simulé était différente de la nôtre, alors découvrir cette technologie était comme découvrir un grain de sable dans un océan.

Mais j'avais un plan alternatif si nous échouions notre test mais je ne voulais pas vraiment compter dessus. Il prendrait beaucoup de temps, inclut énormément de risques et nous empêcherait définitivement de tester d'autres expérimentations si on échouait. Mais si c'était la seule solution, alors je m'y emploierais de toutes mes forces.

** _ ~ _ **

Une fois encore, j'étais assis sur le toit de l'immeuble, les pieds dans le vide, mon regard fixé sur l'horizon urbain illuminé par les rayons orangés du soleil couchant.

Je venais de me lever quelques instants auparavant. J'avais vérifié les installations et les dates. Tout était prêt. C'était le jour parfait.

La fraiche brise me caressa doucement le visage.

Je n'avais pas le même pressentiment que la dernière fois. Non. Cette fois, j'étais plus calme. Mais je savais au fond de moi que ce n'était pas le jour. Nous allions échouer. J'en étais persuadé. Mais ce n'était pas un souci. Ca ne l'avait jamais été. Si ça s'avère être un échec, alors parfait, on le notera comme tel et on le saura dorénavant.

Je regardais l'heure sur ma montre. Encore une trentaine de minutes. Alice était partie chercher à manger. Je ne m'inquiétais pas pour elle, ni pour moi. Si une autre escouade devait débarquer chez moi, je connaitrais la raison. Mais ce sera pénible de perdre à nouveau tout le travail effectué. Du moins, tout son travail. Le mien avait été précieusement et secrètement sauvegardé très loin, dans un endroit isolé de tout. Un simple voyage me suffira pour tout récupérer.

Non, je ne craignais plus grand-chose. Dans trente minutes, une nouvelle page s'ajoutera à l'histoire de l'humanité.

« Chapitre final : Le début de la fin. »

Un titre sympathique. Je crois.

Je reçus un coup de fil de la part d'Alice. Il était temps de redescendre.

En arrivant dans le bureau, je vis Alice debout me lançant un sourire. Aucun CRS. Superbe, je suppose qu'on va pouvoir lancer l'opération.

Après quelques échanges, je m'avançais vers l'écran principal et ouvrit la console.

./startup.sh

Start of startup.sh
Fetching all data and configuration.
...
...

...

Fetching over.

Execution of startup.sh...

startup.sh executed.

WARNING

This program may cause the destruction of the universe.

Enter the password to maybe destroy the world.

> |

- Prêt ?

- Évidemment.

Je rentrai le mot de passe et j'appuyai sur entrée. Il apparut sur tous les écrans des graphiques en temps réels détaillant tous ce que captaient les senseurs du grand collisionneur à particules. Nous savions ce que nous devons trouver, il n'y avait plus qu'à attendre.

Sur place, nous savions que tout était prêt. Avec l'aide de quelques hommes à tout faire et d'une illusion informatique, nous avions trompé le CERN. Ils devaient être totalement confus à présent de voir leur grande machine se lancer toute seule sans avertissement.

Nous avions simplement pris un peu d'avance sur leur calendrier et légèrement changés quelques paramètres pour l'adapter à notre besoin.

Les graphiques commencèrent à s'affoler. Heureusement, tout était enregistré, nous n'avions qu'à revoir les données une fois l'opération terminée. Pour l'instant, nous devions uniquement faire attention à pas nous faire repérer. Pour ça, il fallait surveiller les flux sortant et entrant et les couper à la moindre suspicion.

- Là ! s'exclama Alice.

- Quoi ?

- Je crois l'avoir vu, c'est passé tellement vite.

- Ça dure une fraction de seconde, tu sais.

- Pourtant...

- On verra après, t'inquiète. Concentre-toi sur les flux.

Après quelques heures, l'opération était finie. Des news partout étaient déjà publiés relatant l'incroyable nouvelle de la mise en action accidentelle du LHC.

Nous nous assurions qu'aucune trace de notre passage ne restait. Il semblait que notre opération fut une discrète réussite. Nous pouvions passer à l'analyse des données émises. Nous pouvions attendre que les scientifiques le fassent eux même mais on voulait gagner du temps. Ils ne devaient pas vraiment la tête à analyser les résultats.

Après quasiment une semaine de recherches, nous avions trouvés ce que nous cherchions. Il y avait eu un trou quantique. Malgré les vérifications et marges d'erreurs, on avait bel et bien devant nous la preuve de l'existence d'un trou noir.

Et rien ne s'était passé.

Rien.

L'univers continuait de fonctionner comme il l'avait toujours fait. Peut-être avions-nous tous disparu et l'univers s'était relancé juste après le crash et nous avions tous oubliés notre propre disparition. Quand la matière elle-même pouvait changer de nature, comment était-il possible d'affirmer quoi que ce soit ? Non, on ne pouvait rien affirmer. Tout était illusion. On ne pouvait ni avancer, ni reculer. Il n'y avait plus de repère, plus de point de comparaison. Aucune règle, aucun maitre du jeu. Aucun sens.

Juste un tas d'absurdité.

Alors pourquoi continuer ? Quelle était la raison de mon entêtement pour aller de l'avant ?

Je n'en avais aucune. Je savais simplement que je ne voulais pas m'arrêter maintenant. Parce que rien que la pensée de renoncer était désagréable. Il fallait continuer pour rester dans mon confort. Continuer jusqu'à la fin. Peut-être même qu'un jour, je serais le seigneur de l'absurde. Je deviendrais celui qui dicte les règles de l'univers. Celui qui donnera un sens aux choses qui ne peuvent pas en avoir. Le maitre des illusions.

Ce résultat... Je m'y attendais. Ce n'était pas une surprise.

Pourtant...

J'étais quand même bien déçu.

J'avais cette petite pensée qui trainait dans ma tête.

Ça n'aurait pas été plus mal que cet univers crashe.

Malgré nos vérifications, nous décidions d'attendre le consensus scientifique sur le sujet. Quelques semaines plus tard, ils avaient rendu publique les découvertes faites dans cette expérience accidentelles. Eux aussi avaient trouvé les preuves de la micro-apparition d'un trou noir quantique et avaient validés les théories.

Nous avions donc notre résultat définitif. Et il n'y avait eu aucune présence de police nulle part autour de nous, virtuelle ou réelle.

Avec Alice, on s'était officiellement réuni en cette douce soirée de fin du mois de Mars pour discuter de la suite des évènements après que qu'on ait eut le consensus scientifique sur le sujet du trou noir.

- Bon. Il est temps d'accepter le résultat, commençai-je. On ne peut pas faire crasher cette simulation avec un trou noir.

- Ce n'est pas vraiment surprenant.

- Non. Pas vraiment. Mais ça signifie que nous sommes dans une impasse à présent. As-tu réfléchis à d'autres hypothèses ?

- Ah ça, je te l'avais déjà dit et je n'ai rien de nouveau. Je suis toujours à cette même conclusion, répondit-elle avec un soupir.

- Il faut découvrir nous même les technologies qui permettent cette simulation.

- Et pour ça, il faut suivre le cours naturel de la science. Et il n'y a pas moyen d'accélérer le processus. Ce qu'il faut, c'est des ressources pour tester rapidement et efficacement toutes les théories et ce, dans toutes les branches, allant des mathématiques à la biologie en passant par la psychologie et la sociologie. Et à nous deux seuls, on ne peut rien faire. C'est une masse d'information qu'il faut traiter avec les méthodes les plus rigoureuses.

- Le process' de la science est tellement lent. C'est affligeant.

- C'est le souci. On sera mort avant d'avoir vu le moindre bout de cette nouvelle technologie. De plus, si même on parvient à avoir une technologie qui simule des mondes. C'est possible que ce ne soit pas la bonne.

- C'est impensable d'espérer trouver cette technologie de notre vivant du coup.

- Impensable, effectivement.

Il eut un silence. Un autre consensus était établi, il fallait une autre piste.

- Du coup, aucune idée, tu dis ?

- Non aucune.

- Moi, j'en ai une alors mais elle risque de ne pas te plaire. Alors, je vais te prévenir directement. S'il n'y a vraiment aucun autre moyen, je le ferais. J'irais jusqu'au bout et si tu ne veux pas te mêler à ça, je t'en empêcherais pas et je peux te promettre de ne pas t'en mêler.

- C'est quoi déjà ton idée ? Ca ne peut pas être pire que de crasher notre univers.

- On a admis qu'on est dans une simulation et s'il y a simulation, alors il y a des personnes qui l'ont créé. Nous ne sommes pas apparus de nulle part. Peut être que si, en fait, j'en sais rien, mais je n'ai pas envie d'y croire et de toute manière, c'est beaucoup plus probable d'avoir une origine intelligente à notre univers buggé. Du coup, je vais changer de tactique et au lieu de casser le code, je vais essayer de passer au travers en essayant de contacter directement les créateurs.

- Rencontrer dieu ? C'est une idée intéressante.

- N'est-ce pas ? Mais comment faire ? A ma connaissance, il n'y a aucun moyen fiable de les contacter. Il y a tous ces récits de voix dans la tête des gens mais ils n'expliquent jamais comment ils en ont fait pour en avoir.

- Pourquoi les créateurs voudraient parler à des IA ?

- Il peut y avoir beaucoup de raison mais la plupart sont absurdes. En tout cas, ils ne m'ont jamais parlé à moi.

- Du coup, tu penses faire comment pour le rencontrer ? Tu as déjà dû y penser, vu ta face suffisante.

- Si on suppose que l'on est le sujet de la simulation car on est des IA très complexe et qu'il serait absurde au niveau énergétique de simuler une galaxie entière juste pour nous étudier alors on est probablement observé. C'est normal de surveiller le cours de sa simulation non ? Si jamais ça bug, comme l'année dernière, il faut pouvoir réparer rapidement.

- Ça parait normal oui.

- Alors tout simplement, il faut qu'on bouleverse cette simulation. Il faut causer un grand changement et qu'on soit très clairement à l'origine.

- Tu penses à quoi par bouleversement ?

- Que se passerait-il s'il n'y avait plus d'humain à étudier ?

- Comment ça ?

- Imaginons, il y a une catastrophe naturel, un météorite détruit la terre. Il n'y a plus aucun sens de continuer la simulation vu qu'il n'y a plus rien à étudier. Le problème avec lma météorite, c'est qu'ici la cause est naturelle. On ne peut pas vraiment contrôler ça. Alors imaginons qu'on extermine l'humanité, ce serait un gros bouleversement non ?

- Quoi ?!

- Je te l'avais que ça ne te plairait pas. Je dois avouer que c'est un peu violent comme solution mais je ne vois que ça.

- Mais on n'est pas obligé de tuer tout le monde pour bouleverser le monde non ?

- J'y ai pensé et je ne vois rien de faisable en notre vivant d'aussi impactant. Si tu as des solutions aussi efficaces que la mienne je prends. Mais, en effaçant entièrement leur jeu de données, c'est sûr qu'ils viendront nous demander ce qu'il s'est passé. On deviendrait des données très intéressantes.

- Et comment tu comptes t'y prendre ? Exterminer l'humanité, ça me parait aussi dur que de développer la technologie de simulation.

- Ah bon ? Ça va être long, mais je suis certain que c'est faisable durant notre temps de vie et à nous deux. Tu sais, un mélange d'IA intelligente, de virus informatique et biologique et de guerres nucléaire, ça va créer rapidement beaucoup de chaos. Avec beaucoup de préparations, on pourra gagner cette troisième guerre mondiale.

- C'est de la folie.

- Si tu ne veux pas, je pourrais le faire seul et j'essayerais de mon possible d'éviter de te tuer. Mais je ne peux rien te garantir.

Elle resta interdite quelque instant me fixant avec stupeur.

- Explique-moi. Pourquoi l'humanité a si peu d'importance à tes yeux ? Nous ne sommes pas des meurtriers ! Tu te rappelles des règles qu'on avait sur le forum ? Règle numéro une : aucun projet n'a le droit de mettre en danger physique une vie humaine.

- Alice... Nous sommes dans une simulation. Nous ne sommes que des données. Nous n'avons pas d'importance individuelle. Au moindre problème, ils peuvent surement relancer la simulation à un point de sauvegarde et c'est comme si rien ne s'était passé. Et je n'ai jamais vraiment aimé interagir avec d'autres personnes hormis les Membres. Je n'en ai rien à faire de l'humanité.

- C'est parce que tu ne fais aucun effort !

- Possible. Mais c'est trop tard maintenant. Tu le sais bien. Je ne sors plus. Je ne veux plus aucun contact. Les regarder de ma fenêtre ou du toit me suffit amplement.

- On ne peut pas faire ça...

- Il y a un an. Quand je t'avais qu'en devenant dieu, j'effacerais l'humanité. Tu avais l'air d'accepter ce fait plus facilement.

- Faire disparaitre quelque chose de l'existence, c'est une chose. Causer une guerre mondiale avec son lot d'horreur est une autre.

- Le résultat est le même pourtant.

- Mais ce n'est pas le résultat qui compte.

- Quand même.

- Je veux dire, il y a des méthodes plus douces non ? Faire la guerre à l'humanité toute entière, ça semble si fou.

- Je le répète encore, si tu as envie de partir, tu peux le faire. Je ne te retiens pas. Je ne l'ai jamais fait.

- Le souci, c'est que je veux rester avec toi.

- Pourquoi ?

- C'est la même chose que toi qui ne veut plus voir personne. Il n'y a pas de raison. C'est juste comme ça.

- Il y a toujours une raison.

- Peut-être. Mais je ne l'a connait pas moi-même. Une chose est sure, je resterais avec toi jusqu'à la fin.

- C'est stupide.

- Mais vrai.

- Je suis désolé mais si tu veux rester avec moi, tu seras complice dans cette guerre.

- C'est pour ça qu'il faudrait l'éviter.

- Si tu as une solution pacifiste, je la prends volontiers. Mais elle doit répondre à tous les critères.

- C'est compliqué de trouver maintenant...

- On n'est pas pressé. Aussi, je pense que tu accordes trop d'importance à ce monde. Notre but reste tout de même de casser le code de l'univers et devenir l'égal des créateurs. Même si toute l'humanité disparait dans le processus, on pourra simplement relancer la simulation et le problème sera régler. C'est un sacrifice nécessaire à mon sens.

- Mais ce ne seront pas les mêmes personnes.

- Pourquoi ? On devrait pouvoir les créer à l'identique non ?

- Mais on n'est même pas sûr de pouvoir de le faire.

- Si on ne peut pas le faire, c'est que nous avons échoué.

- Tu sacrifierais plus de sept milliards d'humains dans le cas d'un échec ?

- Je n'y vois pas de problème.

- C'est de la folie.

- Écoute, tu as trois options. La plus simple, c'est d'accepter. La seconde, encore plus simple, c'est de partir. Sinon, trouve un autre plan qui amène au même résultat qui est faisable en moins de quarante-ans et nous permettrait de parler directement les créateurs de ce monde. Moi, je pense qu'en trente-ans, je peux le faire avec ma solution mais je suis prêt à attendre dix ans de plus si ça permet de ne pas t'attrister.

- Je trouverais une autre solution.

- Je te laisse un mois. Si tu n'en as pas trouvé que me convienne, alors j'exécuterais mon plan.

- Très bien.

Je fis comprendre que la discussion était terminée et Alice se leva. Elle partit en direction de son appartement mais avant qu'elle sorte de chez moi, une pensée me traversa l'esprit et je l'interrompis.

- Il faut vraiment que tu m'expliques un jour ton obsession avec moi.

- Et toi, ce que tu as contre les humains.

Je ne répondis pas. Je n'avais jamais rien à répondre de toute façon.

Jamais.

...

Ha.

Elle aura toujours le dernier mot.

Toujours.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top