Chapitre 6 - ...qui me blesse constamment...
Quelle étrange situation.
Encore une rencontre imprévu à mon programme. Il était impossible de rester tranquille décidément.
Je regardai d'un air étrange la personne qui faisait face à moi. Je la fixai dans les yeux mais son regard s'échappait depuis que j'étais rentré dans la salle. Non. Par erreur, on avait déjà croisé le regard lorsque la porte s'était ouverte. Elle avait l'air de vraiment culpabiliser. Elle n'avait pas vraiment de raison pourtant. Et même si ce que m'avait dit le blond était vrai, qu'il y avait donc une raison. Je pouvais comprendre.
Car je comprenais tout.
Et cette fois-ci, je pouvais pardonner.
Car contrairement aux autres, je ne la détestais pas.
Nous avions été laissés seuls tous les deux menottés dans la même salle où a eu lieu la discussion avec mes parents, quelques heures auparavant. Il y avait toujours cette même caméra suspendu dans le coin de la salle. Évidemment qu'il y avait une caméra. Comme si c'était pensable de laisser les deux principaux suspects se parler librement.
Ils n'avaient donnés aucune indication. Aucun mot. J'avais été accueilli dans un silence glacial. On m'a fait asseoir en face d'elle puis sur un hochement de tête, ils étaient tous partis. Je ne savais pas combien de temps allait-on passer ici, ni le but de cette rencontre. Mais je pouvais l'imaginer.
Elle ne semblait pas vouloir entamer la discussion. Malgré mon peu de connaissance sur le langage corporel, je pouvais au moins comprendre un refus de communication. Elle m'évitait du regard, préférant fixer le bout de table devant elle, ses mains enfouies dans ses manches visiblement trop longues. Je n'avais jamais vu ce comportement de sa part ou très rarement. Ce qui était sûr, était que Je ne m'en rappelais pas. A moins de se sentir responsable, elle n'avait pas de raison d'agir comme ça. Je devais comprendre ses intentions.
- Hum... Alice ? C'est vrai que tu as tout avoué à mon propos ?
A mes mots, elle releva le regard, étonné.
- Hein ?
- Le blond m'a dit que tu as tout avoué.
Une visible confusion se lisait à présent sur son visage.
- Avouer quoi ? Je n'ai rien avoué moi !
- Donc, tu insinue qu'il a volontairement menti pour essayer de me faire avouer ?
- J'en sais rien mais je n'ai rien avoué !
- Vraiment ?
- Vraiment, me répondit-elle assurée.
- Alors je te crois. Nous avons donc rien fait. Nous sommes innocents.
Elle approuva de la tête.
- Alors pourquoi tu semblais si gêné de me voir ?
- Je...
Alice rougit embarrassé.
- Je ne pensai pas te voir et... la situation est un peu bizarre. Je ne savais pas trop quoi faire ni comment réagir...
- Tu évitais mon regard quand même. C'est chaud quand même.
- J'avais peur de voir ce que tu pensais de moi...
- C'est un peu stupide comme raison non ?
Elle ria quelques instants puis me regarda, le sourire aux lèvres. Elle avait raison, c'était probablement le mauvais moment pour lui demander.
- C'est vrai.
- Mais du coup, je ne comprends pas vraiment ce qu'ils attendent de nous, me questionnai-je en pointant la caméra du doigt. On est tous les deux innocents, on n'a rien à se reprocher et on nous fait perdre notre temps. C'est plutôt inacceptable. J'avais des choses à faire.
- On a qu'à raconter nos petites aventures !
- Comment ça ?
- Comment on s'est fait interpeller et ce qu'il s'est passé jusqu'à se retrouver ici.
L'impression qu'elle dégageait avait subitement changé. Elle arborait à présent un grand sourire, il était contagieux. J'avais du mal à ne pas sourire à mon tour.
Car je ne voulais pas sourire.
Car je n'aimais pas sourire.
Et je ne le ferais jamais devant le blond.
- Je vais te laisser raconter en premier, vu que c'est toi qui propose.
- D'accord ! Alors... Oui, j'ai été vraiment surprise en sortant de voir les deux camions de polices.
- C'est vrai que tu étais partie sortir les poubelles. Ça a dû être un choc.
- Oh oui ! Mais je ne pensais pas qu'ils étaient venus pour moi. Alors j'ai continué mon chemin l'air de rien. J'aurais quand même dû me dire que c'était bizarre qu'ils me fixaient tous du regard. J'ai eu le dos tourné pendant quelques instants pour ouvrir la benne et en me retournant, ils étaient déjà sur moi. Je n'ai pas cherché à résister haha.
- Je m'en doute. En essayant de te dégager, tu te serais fracturés la moitié de tes os.
- Exact !
Sa réponse donnait l'impression que c'était réellement le cas. Avait-elle une constitution aussi fragile ? Je ne l'avais jamais vu tomber, peut être que le choc pouvait la démembrer. Je n'y avais pas réfléchi.
- Et après ?
- Ils m'ont amenés en garde à vue puis j'ai eu droit à un interrogatoire.
- Il y avait le blond ?
- Hum... Je ne me rappelle d'aucun blond.
- Tu vois à qui je fais référence au moins ?
- Aucune idée. Hum... Ah ! Tu veux dire la personne qui était là à côté de moi puis qui est parti ?
- Ouais, c'est lui. Un peu jeune, tirant sur la trentaine mais encore dans la vingtaine. Dans ce style-là.
- Oui, je vois tout à fait. Mais dis-moi, c'est rare que tu te rappelles aussi précisément d'une personne. Tu as déjà eu du mal à te rappeler de mon pseudo dans les premières conv' alors que c'était écrit.
- Un pseudo et un visage, ça n'a pas vraiment de rapport.
- Quand même !
- Il s'est passé comment ton interrogatoire ?
- Plutôt mal. Je n'ai pas pu donner de réponse satisfaisante. J'ai juste dit que ça n'était pas moi mais ils insistaient vraiment.
- Tiens, ça me rappelle le mien.
- Ce n'était pas un bon moment, ça c'est sûr.
- C'était quoi les preuves qu'ils te donnés pour t'identifier en tant que coupable ?
- Soi-disant, ils auraient récupérés mon adresse IP mais je ne sais pas si je peux les croire. Je n'ai jamais vu la preuve et mon profil correspond parfaitement aux critères demandés. J'ai juste l'impression d'avoir été accusé parce que j'étais la personnalité la plus connu.
- Comment ça ?
- Je ne te l'ai pas dit ?
- De quoi ?
- J'étais connu avant que l'on se rencontre. Enfin... Je n'étais pas vraiment connu. Comment dire... J'opérais sous mon vrai prénom et nom avant. Du coup, j'étais une personnalité assez connu. Je suis rapidement passé sous un pseudo car ce n'était pas très pratique IRL.
- Il faut être fou pour utiliser son vrai nom en ligne. Content de voir que tu es raisonné. Mais je n'en avais aucune idée que tu étais connu.
- J'aime bien ça chez toi.
- Hein ?
- Tu ne cherches jamais à connaitre les gens. Tu les côtois simplement. Ce n'est pas une partie de mon passé dont je suis fière. C'est pour ça que je ne l'aborde jamais. Et je suis bien contente que tu ne m'ais jamais forcé à le faire.
- Heureux de te plaire. Et la suite ?
- On m'a renvoyé dans ma cellule jusqu'à maintenant. Pas grand-chose à dire. C'était vraiment ennuyant. J'espérais au moins avoir des passe-temps. Je n'ai même pas moyen d'avoir l'heure, j'avais oublié de la mettre en sortant.
- Ta montre ?
- Oui, ma montre.
- Ça, je l'ai remarqué. En tout cas, je suis d'accord. On devrait pouvoir s'occuper un minimum.
- C'est sûr ! Et toi ? Ça s'est passé comment ?
- Eh bien... après que tu sois partie, je n'ai pas eu à attendre longtemps pour qu'ils viennent tout défoncer, moi compris. On m'a fait suffoquer quelques instants au sol puis on m'a embarqué dans une voiture miteuse.
- Tu sais pour les machines ?
- Aucune idée, ils ne m'ont rien dit. J'espère juste qu'ils n'ont rien forcé ou cassé. J'ai peu d'espoir cependant vu la violence de mon arrestation.
- C'était si violent ?
- Disons que je n'ai plus de porte d'entrée.
- Ah oui... D'accord...
- Après ça, comme toi on m'a interrogé. Je n'avais rien à dire vu que toutes leurs questions n'avaient aucun sens. Hum... Non, c'est faux. Elles avaient un sens si j'étais coupable mais ce n'est pas le cas. D'un coup, le blond est sorti puis il est revenu en me disant que tu avais tout avoué. Ça m'étonnait beaucoup mais même si c'était vrai, je me suis dit que ça n'avait pas trop d'importance vis-à-vis de moi.
Alice commençait à me regarder bizarrement.
- Je veux dire, si tu as avoué être coupable, ça te regarde. Tu es assez grande pour faire tes propres décisions.
- Heureusement quand même, c'est moi la plus vieille.
- Ça se voit.
- C'est pas très gentil, murmura-t-elle dans son coin.
- En tout cas, peut-être que tu l'as vraiment fait. Je n'en sais rien. Tu vis ta vie et je vis la mienne. Moi je suis innocent comme je le répète depuis des heures. Ils peuvent chercher autant qu'ils veulent, ils ne peuvent pas avoir de preuves. Sauf s'ils les fabriquent eux même.
- Et la suite ?
- J'ai bien dormi puis ils m'ont fait rencontrés mes parents.
- Ah...
- Comme tu peux le deviner, ça s'est mal passé.
- Comment tu as fait pour être en si mauvais terme avec eux ?
- Oh c'est simple. Suffit de ne pas communiquer et être en colère envers eux parce qu'il n'y a pas de communications et lorsqu'ils essayent de le faire, s'énerver.
- Alors que tu ne cherches pas à entrer en contact avec eux ?
- Moi je n'ai plus besoin d'eux. Je vis ma vie à présent. Ils font la leur, comme ils l'ont toujours fait même quand j'avais besoin d'eux.
- Ils t'ont quand même nourris et loger. Ils n'étaient même pas méchants envers toi.
- Ils ne m'aimaient pas. J'avais ce que je voulais tant que ce n'était pas leur attention. J'étais ignoré.
- Pourquoi ils ne t'ont pas mis dans une famille d'accueil s'ils ne voulaient pas de toi ? Il y a toujours des moyens de ne pas avoir à s'occuper de son enfant non ? Je pense qu'il t'aimait quand même, ils ne savaient pas comment l'exprimer.
- Je pense qu'ils pensaient simplement à leur réputation. Tout le monde savait qu'ils avaient un enfant. Quelle serait leur réaction s'ils avaient annoncés qu'il m'avait abandonné ? Surtout qu'ils avaient largement les moyens de s'occuper de moi, que ce soit au niveau du temps ou au niveau financier. Ils ont simplement choisis de m'ignorer et me donner ce qu'il me fallait pour que je les ignore aussi.
- Je pense que tu es trop dur envers tes parents.
- Peut-être, mais c'est de leur faute. Après, je ne me plains pas de ce que je suis devenu. Je me plains parce qu'ils sont revenus me voir pour simplement savoir si j'étais un criminel ou pas.
- Tu veux dire qu'ils viennent de faire huit heures de routes pour venir te voir aujourd'hui ?
- Oui.
- Et tu continu de dire qu'ils ne t'aiment pas ?
- C'est le cas. Ils peuvent faire huit heures de routes pour s'assurer de garder leur réputation. Mais pour voir comment je m'en sors dans ma vie seule à Lyon, personne.
- Je pense que tu trompes, Fynn. Qu'est-ce qu'ils en retirent de venir te voir là ?
- Entendre de ma bouche que je suis innocent. C'était la seule raison de leur venu.
- Qu'est-ce que ça leur apporte ?
- Je l'ai déjà dit. Maintenant ils pourront dire à tout le monde que ce n'était qu'une fausse accusation et que je suis innocent. Bref, dire qu'ils croient en leur fils. Comme s'ils avaient besoin d'une autorisation haha.
- Oui mais c'est le tribunal qui décide ce genre de chose non ? Rien que le fait d'y aller toi ou un membre de ta famille, ça tache la réputation non ?
- Il n'y aura pas de tribunal.
- Hein ?
- Il n'y a pas assez d'éléments pour nous faire passer un jugement. Notre interpellation est juste un coup de bluff.
- Comment tu le sais ?
- Ils t'ont donné une seule preuve ?
- Euh... pas concrète non.
- Voilà. On a plus qu'à attendre la fin de notre garde-à-vue puis on pourra rentrer réparer les dégâts.
- Je ne suis pas convaincue...
- Tu verras.
- Bon d'accord. Mais alors, ça s'est fini comment avec tes parents ?
- En pleurs. J'ai dit ce que je pensais d'eux et que je n'étais pas coupable, puis ils sont repartie.
- Fynn !
- Ils ont eu ce qu'ils méritaient.
- Tu es stupide.
- Ça t'étonne ?
Ma réponse resta en suspens. Alice me jugeait sévèrement à ce que je vois.
- Bref, après ça, on m'a fait venir ici du coup. Pas grand-chose de plus à dire.
Il eut un léger silence.
- Elle est quand même bizarre cette situation.
- Oui, c'est assez surréel. Je ne pensais pas te revoir ici.
- Pareil. Je...
Alice fut coupée lorsque la porte s'ouvrit brusquement laissant apparaitre le blond ainsi que deux autres personnes derrière lui que je n'avais jamais vu avant. Contrairement aux vêtements plus décontractés portés par les policiers, ils étaient tous les deux en costard cravates serrés. Ils étaient tous les deux grands cependant, l'un était si fin qu'il pourrait se briser au moindre choc et le second était presque un carré vu de loin. On dirait qu'un marathonien et un nageur utilisant exclusivement le papillon avait fait équipe ensemble. Ils avaient tous les deux des cheveux bruns tirant sur le noir ainsi que des lunettes de soleils rectangulaires d'un style tout à fait classique. Cela me faisait pensait à un film, j'avais du mal à me rappeler le nom. Girls out white, quelque chose comme ça.
Le blond semblait résigné. Il semblait avoir abandonné quelque chose qui lui tenait à cœur pour être aussi morose. Il leva son regard vers nous et sourit tristement.
- Désolé les enfants, c'est la fin de la récréation.
Je lui lançai un regard aussi terne et froid que je le pouvais.
- Ces messieurs vont s'occuper de vous à présent. Vous allez passer sous la juridiction américaine car c'est eux que le crime visait. Je vais laisser ces deux gentlemans vous expliquer ce qui va se passer. Vous parlez anglais couramment hein ?
Aucun de nous deux ne répondit.
- Bonjour, entama le maigre avec un fort accent californien. Nous faisons partie de l'équipe originale travaillant sur l'enquête Kermit the Prog. Vous étiez ici avec la délégation française. Avec les preuves que nous avons récupérés jusqu'à maintenant, il a été décidé de vous emmener sur le territoire américain pour que vous subissiez un jugement conforme à nos loi.
- Quelles preuves ? rétorquai-je dans mon anglais parfait.
- Vous les aurez en bon et due forme.
- Pourquoi pas maintenant ?
- Peu importe.
Les deux américains s'avancèrent et nous fîmes lever.
- De quels droits pouvez-vous nous emmener aux Etats-Unis !? Protestai-je avec véhémence.
- Vous êtes les suspects principaux dans une des plus grandes affaires des États-Unis. C'est suffisant.
- Montrez-moi la preuve !
- Taisez-vous. La preuve est notre présence.
- Ça ne veut rien dire.
- ...
- Laissez-moi contacter un avocat avant de nous emmener !
- Fermez-la. Vous en aurez un chez nous.
J'en aurais peut-être un mais rien ne me disait qu'il ferait son travail de manière juste. Je n'allais quand même pas croire un avocat.
Je tentais de trouver des arguments mais il semblait qu'il n'y avait aucun moyen de les faire plier. Ils n'avaient pas à se plier à la légalité. Il n'y avait aucun moyen de résister en étant menotté et de toute manière, ça n'aurait mené nulle part. On nous emmena dans deux voitures pour nous séparer. Une autre personne, probablement un policier français, s'installa à l'avant et ce fut le large qui prit le volant.
- On va où ? demandai-je aigris.
- A l'endroit où l'avion nous attends, répondit la personne installé dans le siège conducteur.
L'avion ? Alors on partait immédiatement ? Ce... ce n'était pas prévu. Pas prévu du tout. Tant que je restais sur le sol, je n'avais pas grand-chose à craindre. Mais changer d'endroit si brusquement, je n'avais pas prévu ça. Vraiment pas. Comment j'aurais pu le prévoir ? Je savais que l'enquête est d'origine américaine. Je le savais. Évidemment que je le savais, c'était eux la cible de l'attaque. C'était logique qu'ils viennent me chercher. Ce n'est pas comme s'ils devaient respecter leurs propres lois. Ces stupides lois qui auraient pu me protéger pour une fois. Qu'est-ce que je pouvais faire ? Comment je pouvais rester encore un jour en France ? Il fallait que je passe une nuit de plus. Ou alors je devais les avertir du nouveau plan mais tant que je resterais menotté, ce sera impossible et une fois sur le continent américain, il sera trop tard. Si j'avais les mains libres avant le départ de l'avion, il me restait une chance de m'en sortir. Mais il était impossible que j'y aille. Impossible.
Merde. Réfléchis. Réfléchis. Qu'est-ce qu'il pouvait me sortir de là ? Je jetais un regard dehors et je me voyais me rapprocher de l'aéroport. D'ici, il ne devait rester qu'une vingtaine de minutes. Qu'est-ce que je pouvais faire ? Je n'étais pas libre de mes mouvements, ni de mes mots. Il n'y avait rien à faire. Devais-je accepter mon sort ? Non. Je devais trouver un moyen d'avoir les mains libres. Au moins une dizaine de seconde. Je... Je pouvais toujours tenter.
- J'ai envie d'aller aux toilettes.
- Vous attendrez d'être dans l'avion. Une fois dans votre cabine, vous vous changerez et pourrez aller aux toilettes, répondit-il d'une manière tout à fait formelle.
Me changer huh ? Je n'avais pas tellement envie. Je me demandais si c'était forcé ou non. En tout cas, j'avais compris qu'on ne me laissera pas les mains libres avant d'être dans l'avion. Il fallait que je réfléchisse plus. Je devais trouver une solution.
Je voyais les passants dans la rue et les maisons défilés devant mes yeux. Je me rapprochais toujours plus. Je retournai le problème dans tous les sens sans trouver le bon bout. Je devais compter Alice également dans le plan, c'est ça qui empêchait la majorité de mes plans foireux conçu en quelques secondes. J'avais pensé à simuler un malaise ou même en faire un vrai en me privant volontairement d'oxygène pour me faire perdre conscience mais je ne savais quels auraient la réaction des américains. De plus, ils pouvaient s'occuper de moi tout en emmenant Alice. Peut-être... Que je devais laisser tomber et me libérer en premier.
Être pressé de trouver du temps. Quelle était cette situation ? C'était stupide.
La voiture s'arrêta. Je ne m'étais même pas rendu compte. Ma porte s'ouvrit et on m'invita à sortir. Je le regardais, cet homme en costard, le regard terne. C'était décidé. Je ne pouvais rien faire pour elle. Il n'y avait pas de solution. Elle était le zéro et j'étais le un. Je devais agir.
Deux autres policiers nous attendaient pour nous escorter. Ils étaient quatre autour de moi à présent. Nous étions directement sur l'aire de décollage des avions, je ne voyais pas loin des avions parqué. Celui qui m'était destiné devait probablement être pas loin. Il fallait faire vite.
Je me concentrai un petit moment. Je m'arrêtai, les yeux fermés. Au moment, où je sentis les policiers devant se retourner pour comprendre la cause de mon refus d'avancer, je me vidai de toutes mes forces en un instant. Je me sentis chuter et je ne fis rien pour me stopper, pourtant mon corps le voulait de tout son cœur. Mais, je ne fis aucun mouvement. Je me laissai m'effondrer misérablement, lâchant totalement prise avec la réalité un moment. Pour un moment, un bref moment, je n'avais plus besoin de ne penser à rien.
Tout à coup, je sentis une forte douleur à la tête et ma conscience se troubla dans le néant.
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