Chapitre 8 : Noël !
25 décembre 1942, 10h00
Hermione se leva, joyeuse. C'était le jour de Noël ! Elle avait prévu un cadeau pour Tom, et ses amis Elena, Abraxas, Charlus et Louise. Elle avait envoyé tous les présents la veille, à part celui pour Tom qui était resté à Poudlard. Elle se hâta, dès son réveil, à se diriger vers le sapin élevé dans la salle commune de Serpentard.
Il y avait plusieurs cadeaux pour elle, ainsi que celui qu'elle avait prévu pour Tom. Justement, il arrivait dans la salle commune ; Hermione releva la tête vers lui, un discret sourire sur les lèvres. Elle passait Noël avec Voldemort, mais elle tentait de voir positif : au moins, elle avait une chance de le faire changer ! Cependant, Tom ne se soucia même pas du sapin. Il se jeta nonchalamment dans le fauteuil, tout en s'exclamant :
— Bonjour, Hermione.
— Bonjour ! Tu as déjà regardé si tu avais eu des cadeaux ?
Tom haussa les épaules. C'était bien le genre d'Hermione d'apprécier les futilités de ce genre.
— Je n'en ai jamais.
Hermione se retourna vivement vers lui, un sourire illuminant son visage. Elle posa le regard sur les cadeaux, l'air malicieuse, et dit :
— Pourtant, le Père Noël t'en a apporté un.
— Qu'est-ce que tu racontes ? C'est impossible.
Tom s'approcha du sapin d'un pas prudent, comme s'il craignait que quelque chose ne lui saute au visage. Hermione lui montra le cadeau qu'il avait eu d'un geste, ce qui le fit froncer les sourcils. Mais qui pourrait lui ouvrir un présent, alors qu'il n'était proche de personne ? Certes, de temps en temps, il en recevait de filles qui espéraient sortir avec lui, mais... C'était tout.
— C'est qui le Père Noël, déjà ? demanda-t-il. C'est lui qui m'a offert ce... Ce cadeau ?
— C'est moldu. Les parents disent à leurs enfants qu'un homme vient déposer des cadeaux au pied du sapin de Noël, mais seulement s'ils ont été sages toute l'année.
— J'avais oublié cette bêtise. Ces idiots y croyaient, lorsque j'étais enfant.
Hermione se mit à genoux au sol afin de prendre ses propres cadeaux. Tom, d'abord hésitant, saisit son cadeau, le visage neutre. La jeune femme, elle, reçut un présent de la part d'Elena, qui lui avait offert une robe blanche, avec les manches en dentelle, à la bonne taille.
Abraxas lui avait offert un collier avec un serpent, Charlus lui avait donné un livre sur l'Histoire de la Magie française, et Louise lui avait offert des tas de friandises. Un bonbon en particulier attira l'attention d'Hermione : il ressemblait à Cupidon. Cela ne l'étonnait pas de Louise !
Tom ouvrit lui aussi son cadeau : une boîte avec plusieurs présents différents. Tout d'abord, il reçut un livre sur la Défense contre les Forces du Mal, ce qui le fit secouer la tête, dépité. C'était Hermione, sans doute, qui lui avait offert : il n'y avait qu'elle pour penser à de tels présents. Il y avait aussi un carnet où le garçon pourrait prendre des notes. Ce carnet permettait que Tom soit le seul à voir ce qu'il écrit ; différent, cependant, de celui où il avait mis son Horcruxe détruit en 1993. Enfin, quelques plumes et un autre objet étaient placés dans le fond de la boîte : un petit blason en argent, qui représentait les maisons de Poudlard.
— C'est toi qui m'a offert ça ?
— Possible, répondit simplement Hermione en tournant les talons, ses cadeaux dans les bras.
La jeune femme partit sans attendre les déposer sur son lit. Elle n'avait pas envie que Tom la gronde parce qu'elle avait pensé à lui offrir quelques cadeaux, et préférait laisser planer le doute sur la personne qui lui avait offert cette boîte.
Hermione se changea et revêtit une tenue simple, dans laquelle elle était à l'aise. Elle prit le livre de Charlus avant de descendre dans la salle commune.
Tom s'était installé sur son fauteuil fétiche, et commençait à lire l'ouvrage acheté par Hermione. La jeune femme se jeta sur un siège non loin de lui. Elle priait pour que ses présents lui aient plu. Il releva la tête vers elle ; leurs regards se croisèrent, ce qui la fit esquisser un demi-sourire.
— Pourquoi tu m'as offert tout ça ? demanda Tom, sourcils froncés.
Il ne paraissait pas enchanté. Hermione déglutit, surprise : mince ! Elle avait cru bien faire, mais... Il était tout aussi fermé et froid qu'à l'accoutumée, voire plus.
— Je... Je voulais essayer de te faire plaisir. C'est Noël, et... Je trouvais ça important de te donner un cadeau. J'en ai donné à tous mes amis.
Tom l'observa quelques secondes. Il la scrutait : bien sûr, il ne put s'empêcher de lire dans ses pensées. Elle était inquiète, et craignait qu'il lui en veuille. Le jeune homme finit par se lever et se diriger vers sa chambre. Il avait pris la boîte en main, et y avait glissé le livre au passage. Il s'apprêta à quitter la pièce, mais il s'arrêta devant la porte et dit :
— Merci, Hermione.
Il entra dans sa chambre, laissant une Hermione souriante. Son plan marchait de mieux en mieux ! Enchantée, elle se jeta sur un canapé. Les flammes dansaient dans la cheminée face à elle, et l'ambiance des fêtes qui régnait à Poudlard était enivrante. Enfin, presque... Ses parents et ses amis lui manquaient beaucoup, et elle priait pour revenir un jour.
Hermione ouvrit le livre : il parlait de la France, un pays que la jeune femme aimait beaucoup. Elle en avait parlé avec Charlus, qui y avait pensé, et pour son cadeau de Noël, il n'avait pu s'empêcher de lui acheter un bouquin sur l'Histoire de France. Charlus était un de ses meilleurs amis à Poudlard, en fait. Il ressemblait beaucoup à Harry...
⁂
12h00.
Hermione sortit de la salle commune. Elle venait d'envoyer des lettres de remerciements à tous ses amis, rentrés chez eux pour les vacances. Elle avançait dans les couloirs, perdue dans ses pensées ; mais soudain, elle entendit des bruits de pas. Quelqu'un lui attrapa le bras et la claqua contre le mur sans qu'elle n'ait eu le temps de réaliser ce qui lui arrivait. Hermione hurla ; la personne la bâillonna pour la faire taire.
— Arrête de crier, sombre idiote ! Donne-moi des informations sur Tom Jedusor. Je sais que tu les as, tu lui parles tout le temps.
Le jeune homme était masqué et portait une cape à capuche qui cachait la couleur de ses cheveux. Il enleva la main qui bâillonnait la Serpentarde ; Hermione ignorait pourquoi cet homme voulait des informations sur Tom, mais cela n'annonçait rien de bon. Hermione questionna :
— Que voulez-vous savoir ?
— Pourquoi veux-tu toujours le défendre ? Pourquoi vouloir le faire devenir quelqu'un de bien ?
— Je ne vous dirai rien.
Hermione sourit et hurla de nouveau de toutes ses forces. Il la bâillonna de nouveau et sortit sa baguette, qu'il pointa sur sa tempe
— Très bien, tu ne veux pas me parler de Tom. Parle-moi de Dumbledore.
— Dumbledore ? C'est un puissant sorcier. Il sait protéger les élèves, il est gentil.
Et il avait des idées misérables afin d'empêcher Voldemort de perdurer en 1996, notamment celle d'envoyer une élève mineure dans un voyage temporel de plus de cinquante ans sans autorisation parentale. Mais bon ! C'est Dumbledore, donc on ne dit rien !
— En fait tu ne sais rien. T'es d'une bêtise !
Hermione sourit, enchantée. Elle, la sorcière la plus intelligente de sa génération, idiote ? Haha ! Harry et Ron se seraient bien amusés, en voyant cela.
— Je prends ça pour un compliment, rétorqua la jeune femme.
— Ou alors...
La personne appuya sur la tempe d'Hermione avec la baguette. Il s'exclama :
— Tu es à Serpentard. Tu es rusée. Tu caches quelque chose.
Quel idiot. Elle avait envie de jouer à être Pansy, quelques instants... Une fille hautaine, une vraie Serpentard, en fait. Elle persifla :
— Bravo. Tu veux une médaille ?
L'homme ouvrit la bouche, prêt à jeter un sortilège. Mais, derrière, ils entendirent :
— Stupéfix !
Tom était arrivé. Il semblait essoufflé d'avoir couru, et furieux aussi.
La personne masquée tomba au sol, net, sous le regard rassuré de la jeune femme. Un soupir rassuré lui échappa ; elle releva le regard vers Tom, qui se précipita vers elle. Il semblait inquiet ; Hermione sentit son coeur s'affoler dans sa poitrine. Cela lui faisait plaisir de voir qu'il se souciait tout de même d'elle. Elle s'exclama :
— Il faut lui enlever son masque !
Aussitôt dit, aussitôt fait. Tom s'approcha en hâte et arracha l'objet du visage de la personne. Et, à leur plus grande surprise, l'agresseur était en réalité une agresseuse, dont la voix avait été modifiée par le masque. Cléa, bien sûr.
— Elle ?
Tom fit une grimace dégoûtée. Hermione, surprise, resta quelques instants stupéfaite. Pourquoi Cléa l'aurait attaquée pour lui demander des informations sur Tom Jedusor ? C'était bien trop étrange !
— Il faut prévenir le professeur Dumbledore, murmura Hermione. C'est la seule chose à faire.
— Pourquoi toujours Dumbledore ?
— Il saura quoi faire. Dépétrifions-la !
— Pourquoi ?
— Je dois vérifier quelque chose.
Tom soupira. Il valait mieux suivre ce qu'Hermione disait, comme ça, il n'aurait pas à perdre du temps à réfléchir. Il le fit donc ; Hermione s'approcha de Cléa, qui se levait. Ce n'était pas éthique, mais... Elle devait le faire. La voyageuse temporelle pointa la baguette sur la jeune femme et lança :
— Legilimens !
Hermione se mit à fouiller dans la mémoire de Cléa, du mieux qu'elle put. Elle n'était pas très douée, mais... Elle tomba sur de bons éléments quand même, un peu flous. Ensuite, Hermione la pétrifia de nouveau avant de se tourner vers Tom.
— Elle est ici au compte de Grindelwald. Elle enquête sur Dumbledore. Elle a parlé de toi à Grindelwald, elle sait que tu as eu l'ambition de le remplacer. Elle est rusée. Et ambitieuse. On va la conduire auprès de Dumbledore, il saura quoi faire.
Hermione la dépétrifia, l'aida à se relever, puis l'attrapa par le bras pour la maintenir. Elle dit :
— Écoute-moi bien, Cléa, on va aller voir Dumbledore et tu vas tout dire à propos de ta mission pour Grindelwald.
Cléa acquiesça, paniquée. Tom, derrière, gardait sa baguette en main, mais croisait les bras, visiblement contrarié. Elle avait parlé de lui à Grindelwald ? Cela pourrait être très arrangeant, mais aussi très dangereux. Hermione tira la jeune femme pour l'entraîner vers le bureau de Dumbledore ; mais, avant de partir, elle se tourna vers Tom et murmura, sincère :
— Merci, Tom.
Il lui fit un signe de tête. Il hésita, mais décida finalement d'attraper le second bras de Cléa pour aider Hermione : ainsi, il pourrait montrer aux professeurs qu'il travaillait pour la protection de l'école.
⁂
Hermione et Tom, accompagnés de Cléa, arrivèrent dans la salle de cours de Dumbledore. Il enseignait la métamorphose, et était le professeur des trois élèves. Le fait qu'il intéresse Grindelwald ne surprenait pas Hermione : c'était lui qui avait battu le mage noir en 1945, après tout !
— Professeur Dumbledore ! Navrés de vous déranger, vous êtes là ?
La porte au fond de la salle s'ouvrit quelques secondes plus tard. Il balaya les trois du regard, surpris : Jedusor et Smith, ensemble, qui tenaient une élève paniquée. Qu'est-ce qu'il se passait, encore ?
— Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ?
— Nous vous ramenons cette fille, Cléa. Elle travaille pour Grindelwald.
Le visage de Dumbledore s'assombrit.
— Comment savez-vous cela ?
— Elle m'a demandé des informations sur Tom et sur vous. Elle m'a attaqué, je n'ai pas donné la réponse à ses questions, Tom est arrivé et l'a attaqué, ensuite, j'ai fouillé dans ses souvenirs. J'étais sûre qu'elle était du mauvais côté ! Grindelwald a dû lui promettre monts et merveille. Alors que nous savons tous deux qu'il n'aurait rien fait.
Hermione sourit, puis lâcha :
— Les mages noirs sont prévisibles, parfois ; ils font tous la même chose.
Dumbledore s'approcha de Cléa, songeur. Une élève avait rejoint Grindelwald ? Quelle affaire ! Il devait être prudent, car il ne désirait pas avoir les parents sur le dos si Jedusor et Smith s'étaient trompés. Le futur directeur de Poudlard réfléchit encore quelques secondes, regard fixé sur la Serpentard, puis lui demanda :
— Êtes-vous une partisane de Grindelwald ?
Elle hésita, avant d'acquiescer. Cela arracha un soupir à Dumbledore, qui déclara :
— Nous allons aller voir Mr. Dippet. Vous avez été très courageux. Je vous en remercie.
Il prit Cléa par l'épaule et sortit de la pièce, suivi par Hermione et Tom. Ils le suivirent du regard quelques instants, avant de partir par le chemin opposé.
— Merci Tom. Je ne sais pas comment j'aurais fait si tu n'avais pas été là...
— C'est normal. Cela me surprend que Cléa se soit attaquée à toi.
— Nous sommes en conflit depuis octobre. Depuis le bal.
— Pourquoi ?
Hermione haussa les épaules. La présence de Tom à ses côtés la perturbait grandement, car elle ressentait un mélange entre l'adrénaline, la peur et aussi, une part de confiance. C'était étrange, mais la jeune femme demeurait persuadée qu'il n'était pas aussi violent durant son adolescence qu'en tant que Voldemort : et, peut-être qu'il pouvait changer ?
A ses côtés, la sorcière craignait tout de même ses changements d'humeur, et ses pensées imprévues. Elle avait peur de perdre le contrôle, et que dans son dos, il devienne Voldemort : et là, elle regretterait de ne pas avoir agi plus tôt.
— Je ne sais même plus, soupira Hermione. De mémoire, elle m'avait irritée, et... Et j'avais perdu patience. Je m'en suis voulue, mais à la fois, étrangement, non.
— Tu commences simplement à devenir une vraie Serpentard, à ne plus te laisser marcher sur les pieds. Cela aura pris quelques mois, mais tu ne semblais pas avoir compris ce qu'était réellement notre maison.
Hermione haussa les épaules. Peut-être que Serpentard pouvait l'aider à évoluer en bien, aussi, mais... Elle n'en était pas bien sûre.
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