Chapitre 5 : Promesses

5 décembre 1942

Hermione avançait dans un couloir. Elle venait de terminer les cours pour la journée, et avait décidé d'aller dans la salle sur Demande. Elle y allait souvent depuis quelques semaines, pour se couper du monde. Elle ne parvenait pas à avancer pour sa mission avec Tom Jedusor, et les rares occasions où elle aurait pu le tuer, elle n'avait pas osé. Comment pourrait-elle ôter la vie à quelqu'un ? Surtout qu'il semblait si différent de Voldemort...

Alors qu'elle arrivait devant la salle, elle entendit des pas derrière elle. Hermione sortit sa baguette, prête à se battre : ne savait-on jamais. Elle se retourna vivement et vit Tom.

— Salut, Jedusor.

— Tu vas dans la salle ?

Elle fronça les sourcils. Cela ne le regardait pas, enfin !

— Quelle salle ? s'exclama-t-elle, faisant mine d'être étonnée.

— Ne joue pas à ce jeu-là avec moi, Smith, je t'ai vue y aller hier.

— Tu m'espionnes ?

Tom resta silencieux, neutre. Il lâcha après quelques instants :

— Je dois y aller.

— J'étais là avant.

Hermione passa trois fois devant la salle en demandant une pièce où elle se sentirait à l'aise. Elle entra, et claqua la porte au nez de Tom. Elle s'exclama :

— Je ne veux pas que Tom Jedusor puisse en...

Mais, ce fut en vain. Tom ouvrit la porte et la referma derrière lui, arrachant un soupir à Hermione.

— Tu devrais sortir, Smith.

— Hors de question. 

Elle se jeta sur un fauteuil après s'être emparée d'un livre, sans se soucier du jeune homme.

— Tu peux rester dans un coin de la salle, reprit-elle.

— Mais d'habitude, ma pièce est différente.

— Alors souhaite d'avoir ta pièce ici, à côté de la mienne.

Quelques minutes plus tard, la pièce s'était agrandie et une grande salle aux murs noirs et avec des blasons de Serpentard se dressait. Tom jeta un regard à Hermione, qui était moqueuse. Elle persifla :

— Oui, ça reflète ce que tu es à l'intérieur.

Il leva les yeux au ciel, et se rendit à l'opposé de là où elle était, puis il lui tourna le dos. Le silence se fit, coupé seulement par le bruit des pages tournées par Hermione. Soudain, un « clac, clac, clac » se fit entendre.

— C'est toi qui fais ce bruit, Jedusor ?

Jedusor émit un tic agacé, puis il dit :

— Retourne à tes livres, sale Sang de Bourbe.

Hermione crut qu'on lui avait planté une pique dans le cœur. Cette insulte la suivait, même à cette époque, où elle était censée être plus pure qu'en 1990.

— Je suis de sang mêlé.

— Quelle en est la preuve ?

Il se retourna et planta son regard dans le sien.

— Tu es sortie de nulle part.

Hermione posa son livre et soutint le regard de Tom. Elle n'allait pas se laisser faire !

— Écoute, je n'ai rien à cacher.

— Alors laisse-moi vérifier.

Hermione lui jeta un regard interrogatif. Il leva sa baguette et la visa. Elle sortit aussi la sienne, et se prépara à riposter.

— Legilimens !

— Protego !

Les sorts fusèrent. Au bout de 5 minutes, Hermione, qui avait juste envie de finir son chapitre, lui lança trois sortilèges en quelques secondes, et en lança un dernier. Tom tomba, pétrifié.

— Je vais enfin pouvoir finir mon chapitre. Et ça se dit puissant... En trois sortilèges, il est par terre.

Elle s'assit, reprit son livre et termina son chapitre. Ensuite, elle s'allongea dans un hamac qu'elle avait demandé et elle sortit de son sac l'album photo. Hermione ne l'avait pas consulté depuis longtemps. Elle regarda les photos d'elle et ses amis, d'elle et Hagrid, de Harry et Ron, de Buck aussi... Enfin, elle rangea son livre et dé-pétrifia Tom qui se leva. Décidant d'user d'une ruse pour savoir comment il réagirait, elle fit semblant de dormir ; son sortilège pouvait très bien s'être arrêté seul. Tom s'approcha d'elle, la baguette en main. Hermione ne bougea pas. Il murmura :

— Avada...

Mais il se retint, et marqua un temps d'arrêt. Il regarda le sac d'Hermione, qu'elle avait posé au pied du hamac. Il s'en empara et retourna s'asseoir, face à la jeune fille. Il fouilla dedans et en sortit l'album photo et le collier retourneur de temps. Hermione qui ne voyait pas ce qu'il faisait, ne se doutait de rien. Hermione ouvrit lentement les yeux et se leva, et regarda Tom. Il commençait à ouvrir le carnet...

— Non ! Arrête !

Hermione se mit à courir et attrapa le carnet et le collier, avant de les fourrer dans son sac.

— Ce ne sont pas tes affaires !

— Tu m'as pétrifié, tu me dois bien ça. Et que fais-tu avec un retourneur de temps dans ton sac ?

Il semblait réfléchir. Il l'analysait, d'après son regard. Ce n'était pas bon signe.

— C'est un collier qui vient de ma grand-mère. Et ce n'est pas un retourneur de temps.

— Je crois que si.

— Et moi je te dis que non. Il se transmet dans ma famille depuis plusieurs générations, et nous l'aurions su s'il fonctionnait.

Ils s'observèrent, méfiants, puis Hermione reprit :

— Pourquoi sommes-nous toujours en conflit ?

— Car tu veux être plus forte que moi.

— Et si nous faisions une alliance ?

Il fallait qu'elle trouve un autre moyen de le manipuler. Qu'elle le détourne de la magie noire, le temps de trouver la force de le tuer. Et dans le meilleur des cas, elle n'aurait pas à lui faire du mal !

— Une alliance ?

— Oui.

Elle s'installa sur un fauteuil à côté de lui et expliqua :

— On s'aide mutuellement. Pour les devoirs, par exemple.

— Hum...

Après un long silence, il accepta, à une condition.

— Mais seulement si devant tous les élèves, tu me laisses tranquille et tu reconnais mon autorité.

Hermione hocha la tête. Elle pouvait lui concéder cela, pour le bien de sa mission. Elle lui tendit la main, qu'il serra.

— Je vais rentrer à la salle commune, il se fait tard.

Hermione se leva et prit son sac, et sourit à Tom.

— Salut, Jedusor !

Il esquissa une sorte de sourire, qui ressemblait plutôt à un rictus. Son regard restait mauvais, et elle aurait bien frissonné si elle n'avait pas été Gryffondor. Il faisait déjà peur.

Hermione sortit cependant en souriant. Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité ! Bon, cela n'a pas été dit dans le même contexte, mais... Voilà. Hermione avançait dans les couloirs et retournait dans sa salle commune.

Elle entra. Le silence se fit d'un seul coup, et tout le monde se retourna vers elle. Hermione, surprise, se dirigea vers Elena, qui murmura :

— Allons dans les dortoirs, on a un problème.

Une fois arrivées dans les dortoirs, Elena s'exclama :

— Cléa monte tout le monde contre toi et Tom, en disant que vous voulez juste le mal. Hermione, dit-elle d'une voix inquiète, ils la croient tous !

Contre toute attente, Hermione sourit. Cléa, essayer de mentir à tout le monde ? Soit, elle allait trouver quelque chose pour répliquer. Elle était Serpentard, maintenant, non ? Elle avait un minimum de ruse, normalement.

— Ne t'inquiète pas. Tant que toi tu restes mon amie...

Elena sourit. Hermione sortit du dortoir sans attendre, songeuse.

Elena était tombée malade avant le bal, et était allée à l'infirmerie. Elle en était sortie deux jours après l'événement. Tom venait d'entrer dans la salle commune, justement ; il la traversa avant de rentrer dans sa chambre.

— Super, moi qui voulais lui parler, pensa Hermione.

Hermione partit frapper à la porte de la chambre de Tom, qui lui ouvrit. Il la regarda des pieds à la tête, un sourcil haussé. Ses cheveux bruns, d'habitude coiffés, étaient dans le désordre, et il paraissait dépité de la voir là.

— Quoi ?

— Je peux te parler ? C'est urgent.

Tom poussa un soupir, puis réfléchit quelques instants, avant de lâcher :

— Entre.

Hermione n'attendit pas un instant : elle se glissa dans la pièce et ferma la porte derrière elle. Elle resta près de la porte et balaya rapidement la pièce du regard, surprise d'être parvenue à entrer ainsi chez Tom. Il n'y avait qu'un lit, un bureau et une bibliothèque. Mais, il avait le privilège d'avoir une chambre seul, vu que c'était un préfet. Le jeune homme se dirigea vers son bureau, et resta debout, tout en rangeant des documents dos à Hermione. Celle-ci lâcha :

— Elena m'a dit que Cléa montait les Serpentard contre nous.

— Et alors ?

La jeune femme, désarçonnée, hésita quelques instants avant de reprendre, la voix un peu moins assurée :

— Elle dit que... Nous voulons juste le mal, faire du mal. Alors que c'est faux et... Et je ne dois pas être mêlée à toi !

— Smith, ce n'est rien. Tu exagères.

— Non, ce n'est pas rien ! Tu ne comprends pas, Jedusor ?

Il se retourna vivement, agacé, mais croisa le regard affolé d'Hermione. Il poussa un long soupir : il valait mieux jouer la prudence avec elle, et ne pas la vexer de suite. Il demanda :

— Que veux-tu que je fasse ?

Hermione sourit. Ses yeux s'illuminèrent, et elle dit en se redressant :

— Et si nous étions tous deux... gentils ?

Tom fit une grimace, en guise de réponse. Hermione l'observa, le regard toujours brillant ; et lui, en retour, ne pouvait s'empêcher de la trouver plutôt jolie, ainsi. Mais à quoi pensait-il ? Il s'arracha à son observation pour secouer légèrement la tête, avant de répliquer, le ton sec :

— Je ne suis pas une victime.

— Je sais ! Mais être gentil ne veut pas dire être une victime. Bref, il faut leur faire oublier l'idée que nous sommes le mal, et surtout que toi et moi pouvons être associés.

Tom ne répondit rien, l'observant simplement. Après quelques instants, ce fut au tour d'Hermione de pousser un soupir ; elle lâcha, résignée :

— Ou alors, ne fais rien, je vais m'en occuper.

Elle sortit de la chambre en hâte. Tom la suivit du regard, songeur : cette fille l'intriguait. Et il avait bien envie de voir où son intelligence – même si elle était parfois un peu impulsive – pouvait la mener.

Hermione se dirigea vers la petite bibliothèque de la salle commune, où elle prit un livre, avant de s'installer dans un des fauteuils près du feu. Il commençait à faire frais ; et comme la salle commune de Serpentard était sous le lac, il faisait plus froid que dans les autres pièces du château. Il y avait quelques élèves qui discutaient ; quelques-uns observaient Hermione tout en chuchotant, sûrement à propos de cette fichue rumeur.

Abraxas était là lui aussi, assis sur un fauteuil près d'Hermione. La jeune femme leva la tête de son livre, et croisa le regard du jeune homme, qui fit un demi-sourire. Il tenait une tasse, sans doute de café, à la main, et paraissait songeur.

— Salut, Abraxas. Ça va ?

Il hocha la tête en guise de réponse. Puis, il demanda :

— Que lis-tu ?

— Un livre de Défense contre les Forces du Mal. Et toi, que fais-tu de beau ?

— Je vais finir le devoir de métamorphose.

Ce fut au tour d'Hermione de hocher la tête. Il ne semblait pourtant pas prêt de se lever. La jeune femme proposa donc :

— Tu veux que je t'aide à faire ton devoir ?

Abraxas lui jeta un regard intéressé. Pourquoi pas ? Ainsi, il pourrait la laisser faire son devoir, mimant de réfléchir, et il gagnerait un temps fou.

— Cela ne te dérange pas ?

— Non, bien sûr que non ! Je l'ai déjà fait.

Hermione se mit debout pour s'asseoir à côté du jeune homme, qui posa sa tasse sur la table et prit son sac pour en sortir une feuille de parchemin et son livre de métamorphose. Ils travaillèrent donc ; et à la plus grande stupéfaction d'Abraxas, Hermione était encore plus intelligente qu'en classe. On aurait même dit qu'elle avait déjà tout étudié...

— Comment tu sais ça ? demanda Abraxas quand Hermione lui donna la réponse d'une question particulièrement difficile.

— Je... Je m'intéresse beaucoup aux livres.

Abraxas n'insista pas. C'était logique ; elle avait dû passer ses étés à lire, à défaut d'avoir des amis. Donc peut-être qu'il était moins intelligent, mais au moins, il était populaire. Quel idiot ! aurait dit Hermione, si elle avait pu suivre le fil de ses pensées.
Une fois le devoir terminé, Hermione retourna s'asseoir à son ancienne place près du feu. Mais, à peine cinq minutes plus tard, une fille l'interpella.

— Tu es Hermione Smith, non ?

— Oui. Et toi tu es ?

— Elisabeth Dubois. C'est vrai ce qu'on dit ? Tu veux être la prochaine grande mage noire et t'allier à Grindelwald ?

Hermione lui jeta un regard stupéfait, et répliqua vivement :

— Quoi ? Mais, c'est faux. Qui t'a dit ça ?

— C'est Cléa qui nous l'a dit. Et elle est allée le dire à ses amies Serdaigle aussi.

Hermione se leva vivement, et lâcha :

— Merci de m'avoir prévenue.

Elle tourna les talons et frappa de nouveau à la porte de la chambre de Jedusor. Il ouvrit la porte et s'exclama :

— Quoi, encore ?

— J'ai besoin de ton aide à propos de Cléa. On a fait une alliance non ? dit-elle en faisant en sorte qu'il soit le seul à l'entendre.

— On verra demain.

Il lui claqua la porte au nez et elle sourit. Il n'avait pas dit non !

Elle entra dans son dortoir et s'assit sur son lit. Elle pourrait lire au calme, au moins, et sans les regards pesants de ses camarades.

20h00

Hermione, accompagnée de Tom, Elena et Abraxas se rendirent dans la Grande Salle pour dîner. Ils s'installèrent à quelques places de Cléa, pour entendre ce qu'elle disait. Tom avait décidé d'accepter de parler à Abraxas, mais pas à Elena, car... Il fallait qu'il garde son rôle de Prince de Serpentard. Une petite voix dans sa tête s'éleva :

— Pourtant tu parles à cette Hermione, et tu es toujours le Prince.

— Oui, déclara une autre petite voix, mais elle te change, Tom, tu es beaucoup plus... gentil avec elle que tu ne devrais l'être.

— Mais être gentil, est-ce grave ? Être gentil avec ses égaux, surtout au niveau du sang, est-ce grave ?

— Etre gentil avec ses égaux ? Tu n'as pas d'égaux, Tom, tu es le plus puissant des sorciers.

— Tu as surtout un égo surdimensionné !

Les deux voix dans la tête, si elle était en face de Tom, serait en train de se battre, comme ce que ressentait Tom en ce moment. Il était perdu, perdu entre deux chemins différents. Hermione coupa le fil de ses pensées.

— Tout va bien, Jedusor ?

Tom releva la tête vers elle. Ses prunelles noisette brillaient de bonheur contenu, mais elle paraissait sincèrement inquiète pour lui. Le cœur du jeune homme s'accéléra, tandis qu'il lâchait sans réellement s'en rendre compte :

— Bien sûr. Et toi ?

— Ça va !

Ils se servirent à manger. Cléa ne parlait pas du tout, contrairement à l'accoutumée, et préférait écouter les discussions et observer les différents fantômes qui allaient et venaient dans la Grande Salle. Soudain, Hermione murmura quelque chose à l'oreille d'Elena, puis se leva. Elena chuchota quelque chose à Abraxas, qui se tourna vers Tom, et déclara sur le même ton :

— Hermione va parler à Charlus pour savoir si Cléa en a parlé aux Gryffondor.

Tom acquiesça et continua de manger. Pour une fois que les Gryffondor allaient servir à quelque chose !

Hermione se rendit donc à la table des Gryffondor. Elle s'assit à côté de Louise et les salua.

— J'avais une question à vous poser.

Louise lui jeta un regard interrogatif, avant de poser le verre qu'elle tenait en main.

— Est-ce que une rumeur court sur moi et sur Tom Jedusor à Poudlard ? Vous savez tout sur tout le monde, alors...

Louise sourit, amusée, et échangea un regard complice avec Charlus. Hermione les observa tour à tour, un sourire se dessinant à son tour sur ses lèvres. Ils étaient mignons tous les deux... Peut-être qu'ils finiraient ensemble !

— Des rumeurs sur toi ? Il y en a beaucoup ! Entre celle où tu serais la fille cachée de Grindelwald, celle où tu sors avec Tom Jedusor, ce qui ne me dérangerait pas, ajouta-t-elle en riant, et celle où tu monterais un complot contre Poudlard avec Jedusor... Tu veux que je te parle précisément de laquelle ?"

Hermione laissa échapper un rire nerveux. Super... Elle avait une réputation de qualité à Poudlard, visiblement.

— Euh... Celle que Cléa a fait répandre.

— Hum... Oh, je sais ! Cléa est venue nous voir devant la salle commune, et attendait une fille de Gryffondor qui est une grande bavarde. Quand on dit un secret devant cette fille, tu peux être sûre que tout Poudlard sera au courant le lendemain. Elle lui a dit que toi et Jedusor prépariez quelque chose, en rapport avec les Forces du Mal. Bien sûr, une grande partie des Gryffondor ne l'ont pas cru, car tu es trop gentille pour te mêler aux Forces Obscures.

— D'accord, merci beaucoup. Je vais essayer de faire quelque chose pour faire taire cette rumeur ; elle est inventée de toute pièce, et cela ne m'arrange pas du tout.

Hermione leur sourit et retourna à sa table. Elle donnerait les informations qu'elle avait pu obtenir à ses amis plus tard ; il fallait qu'elle finisse de manger, et surtout, que Cléa ne l'entende pas parler d'elle.

Une fois revenus dans la salle commune, le groupe s'installa dans un coin, à l'abri des oreilles indiscrètes. Hermione leur expliqua ce que Cléa avait dit aux Gryffondor, ainsi que leur réaction.

— Donc Cléa veut que nous ayons Poudlard à dos, conclut-elle.

— Les Gryffondor sont avec toi, Hermione, et suivront Jedusor si tu leur demandes.

Hermione se tourna vers Tom, et lâcha, un sourire aux lèvres :

— Et surtout si tu es plus gentil avec eux.

Il leva les yeux au ciel, et répliqua :

— Je n'ai pas promis.

Hermione garda son sourire, puis se tourna vers Abraxas et Elena.

— Merci de rester avec nous malgré les rumeurs.

— C'est normal. En plus, Cléa est étrange depuis longtemps. Il fallait bien que sa méchanceté ressorte un jour.

Hermione jeta un regard en coin à Tom. Lui était bien devenu Voldemort, et sa méchanceté a éclaté au grand jour, lui aussi. Elle devait le tuer, ou... Non. Plutôt, essayer de le faire changer. Et elle sentait qu'elle était sur la bonne voie !
Abraxas se leva après avoir baillé, et lâcha :

— Je vais me coucher, je suis fatigué. Bonne nuit !

— Bonne nuit.

Elena se retira quelques minutes plus tard ; ne restaient plus qu'Hermione et Tom dans la salle commune.

— Je pense que cette fille va nous laisser, non ?

Tom acquiesça et déclara :

— Il y a des choses plus graves, dans la vie. Tu ne devrais pas t'en faire pour une fille comme ça.

— Des choses plus graves ? Comme ?

— Grindelwald. Et Dumbledore. Ils sont dangereux.

Hermione fronça les sourcils. Dumbledore ? Dangereux ? Mais c'était lui qui protégeait Poudlard, lorsqu'il en était directeur.

— Lequel est le plus dangereux des deux ? demanda-t-elle.

Tom parut réfléchir. Hermione l'observait, et cela le désarçonnait, pour une raison qu'il ignorait. D'habitude, il savait s'en détacher ; mais cette fille... Cette fille l'intriguait, oui.

— Je dirais Grindelwald, vu qu'il a pris de la puissance. Mais Dumbledore est dangereux. S'il s'affilait aux Forces du Mal, ce serait un mage noir très puissant.

— Mais Dumbledore est la figure du bien... Je ne le vois pas du mauvais côté.

— Tu considères que le mauvais côté est celui des mages noirs ?

Hermione soupira. Elle semblait très sérieuse, plus sérieuse que d'habitude. Et même, plus attristée. Comme si la magie noire l'avait touchée personnellement. Tom fronça les sourcils, surpris, et tenta de lire dans son esprit avec discrétion. Il put y voir un garçon, avec des lunettes et une cicatrice sur le front, qui lui parlait : mais étrangement, ils étaient à Poudlard... Tom quitta son esprit, et l'écouta dire :

— Aujourd'hui, tu as le choix entre le bien et le mal. Le choix entre le bien et la facilité. Jedusor, s'il te plaît, ne choisis pas la facilité... Tu es plus intelligent que ça. Tu peux montrer ta force d'une autre manière que par la magie noire.

Tom l'observa, muet. Si seulement elle savait... Mais non. Elle ne devait pas savoir. Même si elle avait commencé à fortement gagner sa confiance, elle ne devait pas prendre trop de place dans sa vie. Tom murmura :

— Je m'y suis déjà lancé. Dès l'instant où j'ai pu commencer à respirer, j'étais déjà voué à la magie noire.

Hermione baissa la tête et déclara :

— Tu peux tout arrêter, et faire du bien autour de toi pour te racheter. Tom, s'il te plaît... Tu peux montrer ta force et ta puissance d'une manière. Ne juge pas que le Graal est d'être le plus grand mage noir, mais plutôt la personne qui parvient le mieux à les combattre. Tu pourrais être un Auror d'exception, et même devenir directeur de Poudlard, à terme !

Il y eut un long silence. Tom s'exclama finalement :

— Tu n'as pas compris que je ne cherchais pas à rester enfermé à Poudlard toute ma vie. Être directeur ne m'intéresse pas.

— Ministre de la Magie, alors. Tu en as les capacités, lâcha-t-elle en retour. Mais le mal ne fera de toi que quelqu'un de haï.

— Mais je n'ai pas besoin d'être aimé. J'ai simplement besoin de briller.

Hermione resta silencieuse. Elle baissa le regard, songeuse, avant de relever les yeux vers lui. Leurs regards se croisèrent ; elle détourna vivement le sien, et se sentit rougir. Son regard l'analysait, et cela la gênait. Cela fit sourire Tom, qui se rendit bien compte du trouble de la jeune femme. Il allait l'observer deux fois pour une pour croiser son regard noisette, rien que pour la voir rougir. C'était amusant.
Après encore quelques secondes de réflexion, il lâcha :

— Tu te souviens de mon groupe, dont je t'avais parlé ?

— Oui.

— Ça te dirait de le rejoindre ?

Tom semblait très sérieux, alors qu'Hermione paraissait être bien plus inquiète. Elle secoua légèrement la tête, perdue. Que devait-elle faire ? Sans doute pourrait-elle l'espionner, ainsi. Elle balbutia :

— Je veux bien. Mais... Jedusor, s'il te plaît, reste du bon côté... Essaie d'y réfléchir, au moins. S'il te plaît.

Tom ne répondit rien. Il se leva, se dirigea vers le dortoir, puis lui jeta un dernier regard avant de lâcher :

— Bonne nuit, Hermione.

Hermione le salua en retour, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres. Pourtant, elle fronça les sourcils : il l'avait vraiment appelé Hermione ? Pourquoi ?
Cette soirée était vraiment étrange. Elle semblait s'être rapprochée considérablement de Tom en quelques heures à peine, et... Une part d'elle s'en voulait, car elle paraissait devenir petit à petit une amie ; mais aussi, c'était surtout un moyen de s'approcher pour le manipuler.

Mais elle n'avait que seize ans, et comment, à seize ans à peine, pouvait-elle réussir à battre le plus grand mage noir du XXe siècle ?
Et surtout, comment faire pour ne pas tomber elle aussi dans le piège infernal que risquait de lui tendre le jeune homme ?


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