Chapitre 23 : Lumière

Une explosion.

Hermione releva vivement la tête, tout comme quelques élèves de sa classe. Ils étaient en cours d'Histoire de la magie avec le professeur Binns, qui était devenu un fantôme. Ses cours étaient si ennuyants que personne n'arrivait à rester éveillé : personne, sauf Hermione et Tom, bien sûr. La jeune femme prenait tout en note, attentive ; Tom se trouvait à sa droite et écrivait lui aussi, non sans réfléchir au passage à d'autres choses.

Une deuxième explosion.

Tom tendit la main vers celle d'Hermione, posée sur sa jambe. En guise de réponse, la jeune femme murmura simplement :

— Le professeur Binns n'arrêtera jamais son cours, même si nous risquons de mourir.

— Qu'est-ce que cela peut être, selon toi ?

— Je n'en sais rien. Justement, il faut aller voir.

Une troisième explosion. Hermione serra légèrement la main de Tom, avant de la lever pour attirer l'attention du professeur. Elle s'exclama :

— Professeur, est-ce que je peux aller aux toilettes ?

Quelques élèves relevèrent la tête. Des explosions à Poudlard, ce n'était pas surprenant, mais quelqu'un qui parlait durant le cours de Binns autre que leur vieux professeur fantôme, ça, ça l'était ! Le professeur râla quelques instants sur Hermione pour son manque de précautions, avant de la laisser sortir. Tom fut chargé de l'accompagner, parce qu'il était préfet.

— Viens ! s'exclama-t-elle à peine sortie, avant de partir en courant en direction des explosions, qui continuaient.

Tom s'élança à ses côtés. Ils suivirent la source des explosions, et rejoignirent rapidement la Grande Salle, d'où des cris se faisaient également entendre. Hermione entra par la grande porte, ouverte, baguette en main. Plusieurs hommes vêtus de noir se tenaient au centre de la pièce ; ils pointaient un groupe d'élèves recroquevillés sur l'estrade, protégés par Dumbledore et une autre professeure.

— Oh, tiens tiens ! Qui voilà !

Hermione eut un mouvement de recul. Tom se redressa légèrement, l'ayant aussi reconnu. C'était un des bras droits de Grindelwald : il était un des plus violents, à torturer les « Sang de Bourbe » à la demande du mage noir.

— Miss... Comment, déjà ? lâcha l'homme, un sourire sarcastique aux lèvres.

— Quittez Poudlard, répliqua-t-elle immédiatement. Vous n'avez rien à faire ici, vous n'avez pas le droit de vous attaquer aux élèves.

— Qu'est-ce qui nous en empêche ? Vous ?

L'homme se mit à rire, moqueur. Il était de taille moyenne, aux cheveux grisonnants et au regard brun. Son regard était mauvais, voire effrayant : Hermione avait déjà demandé à Tom, lors de fêtes organisées par Grindelwald, de ne pas la laisser tomber pour être sûre qu'elle ne se retrouve pas seule avec lui par un coup de malchance.

— Les lois vous en empêchent, rétorqua Hermione.

— Moh ! Ne me dites pas qu'après tant de temps passé du côté de Grindelwald, vous n'avez pas réalisé que nous nous fichions des règles ?

Hermione déglutit. Les élèves derrière semblaient terrifiés ; Dumbledore observait successivement les partisans de Grindelwald ainsi que la jeune femme, surpris. Pourquoi est-ce qu'il avouait publiquement qu'elle était une de leurs membres ? Il fallait qu'Hermione se protège, et vite. C'était mauvais signe. Hermione raffermit la prise sur sa baguette, peu rassurée : trois ou quatre partisans commençaient à s'approcher, baguette en main également.

— Vous angoissez, Miss Granger ?

Hermione sursauta, effarée. Elle fit quelques pas en arrière, mais ne put qu'avancer en sentant des partisans de Grindelwald arriver par l'arrière. Bientôt, elle fut encadrée de tous les côtés. Tom, à côté, observait les hommes s'approcher, stupéfait : pourquoi s'en prenaient-ils à Hermione ? Et comment l'avaient-ils appelé ?

— Je suis Miss Smith, Monsieur, lâcha Hermione en plantant son regard dans le sien.

— Je ne crois pas, non.

Ils savaient. L'homme semblait enchanté et dominait Hermione d'une tête ; elle se sentait minuscule, et réellement en position de faiblesse. Il se pencha vers elle puis souffla :

— Nous savons très bien que vous avez trahi le maître, mais aussi que vous êtes une voyageuse temporelle. Venue pour le tuer lui, continua-t-il en désignant Tom d'un signe de tête. Mais vous en êtes tombée amoureuse.

— Vous mentez, répliqua Hermione, assurée. Je suis née à Londres en septembre 1926, j'ai de la famille qui pourra vous le confirmer.

Menteuse. Hermione jeta un regard angoissé à Dumbledore, qui s'écria :

— Laissez cette élève tranquille. Elle n'a rien à voir avec vos affaires.

— Taisez-vous ! hurla un partisan de Grindelwald face à lui. Nous savons tout de la mission que vous aviez confiée à Miss Granger !

— Il est rassurant que vous vous soyez présentée directement ici, continua le leader du groupe face à Hermione. Nous aurions détruit tout le château pour vous retrouver, s'il l'avait fallu.

Hermione garda le silence. Elle échangea un regard avec Tom, qui semblait bien plus grave qu'auparavant. Il paraissait secoué par la phrase du partisan de Grindelwald : Hermione parvenait à le percevoir à force de le côtoyer, même s'il portait comme d'habitude son masque d'indifférence.

— Fais-moi confiance, murmura-t-elle, presque inaudible.

Le jeune homme ne répondit rien. Quelques instants plus tard, quelques serpents apparurent autour du groupe. Hermione, immobile, les observait, l'air surprise. Elle jouait un rôle, bien sûr : c'était elle-même qui jetait des sortilèges informulés pour les effrayer. Les vipères s'approchèrent et s'enroulèrent autour des jambes des partisans de Grindelwald qui tentèrent de s'en défaire, secouant leurs jambes. Au même moment, l'homme à la droite du leader s'effondra, pétrifié, bientôt suivi par celui à sa gauche.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? s'écria le leader. Faites-moi disparaître ces serpents !

Un partisan de Grindelwald se jeta sur Hermione pour lui ôter sa baguette. Mais la jeune femme lui enfonça dans la peau, le brûlant au passage ; elle se débattit donc et fit apparaître un bouclier face au leader qui lui jetait un sortilège. Elle pétrifia un dernier partisan mais fut rapidement rattrapée par les personnes qui encadraient auparavant le groupe d'élèves et de professeurs ; ceux-ci en profitèrent pour se jeter dans le combat.

A la plus grande surprise d'Hermione, elle fut bientôt rejointe par Tom, qui se mit dans son dos pour la protéger des sortilèges. Dos à dos, ils se protégeaient tout en combattant ; bientôt, des professeurs arrivaient, tout comme des élèves, pour se mêler au combat. Hermione jetait de nombreux sortilèges informulés, ce qui étonnait les professeurs mais aussi Tom lui-même. Cette magie était très compliquée à utiliser, et même s'il l'en pensait capable, elle n'en restait pas moins encore une élève.

— Attention ! s'écria soudainement un professeur.

Un élève se prit un sortilège de plein fouet. Il s'envola à l'opposé de la salle, et ne dût son salut qu'à Hermione qui parvint à ralentir sa chute. La salle entière était devenue un champ de bataille en un instant, où l'on ne pouvait marcher sans risquer de se prendre un sortilège. Des partisans grimpaient sur les tables pour dominer les combattants ; l'atmosphère était lourde, et il faisait sombre, comme si le ciel magique s'était recouvert de sombres nuages. Hermione perdit en vigilance : le leader, qui venait de pétrifier l'élève face à lui, en profita pour l'attaquer à son tour, sans qu'elle n'ait le temps de se défendre. Elle reçut un « Impero » ; un sortilège qui lui fit perdre tout contrôle. Ses bras tombèrent le long de son corps, et son esprit parut se vider entièrement.

Quelques instants plus tard, la jeune femme tournait les talons, et jetait un sortilège à Tom derrière elle. Son regard était tourmenté : elle s'excusait mentalement auprès du jeune homme, même s'il lui était impossible de parler. Le sortilège lui en empêchait. Par la Barbe de Merlin, elle ne pouvait plus contrôler ses gestes ! Une sensation de panique s'empara d'elle, d'autant plus lorsqu'elle vit la surprise de Tom peinte sur son visage. Il se défendit assez aisément, puis s'exclama :

— Qu'est-ce que tu fais ?

Hermione ne parvint pas à lui répondre. Elle semblait se battre comme si sa vie en dépendait contre Tom, qui se défendait aussi avec fougue.

— Hermione ! cria-t-il. Réveille-toi, par Morgane !

Il ignorait que la jeune femme combattait si bien. Elle parvenait à se protéger, à jeter des sortilèges informulés et à attaquer directement dans la foulée sans grande difficulté ; elle était simplement concentrée.

— Oh, la princesse attaque son ami ? persifla le leader, l'air enchanté. Elle est soumise à l'Imperium. Nous pouvons faire ce que nous voulons d'elle, maintenant, Jedusor.

Tom jeta un regard mauvais au leader. Au-delà du fait que les partisans de Grindelwald commençait à tout détruire dans la pièce (le jeune homme ne voulait pas que Poudlard soit endommagé, d'une quelconque manière), il refusait qu'ils ne touchent à Hermione. Il se doutait que ce qu'ils avaient trouvé sur elle ne devait pas être faux : mais quoi qu'il en soit, il pourrait utiliser les informations qu'Hermione avait pour devenir puissant. Et puis... Il ne voulait pas la perdre. Pas après tout ce qu'ils avaient vécu : son estomac se serrait à cette pensée.

— Laissez-la, lâcha le jeune homme. Elle ne vous apportera rien.

Le leader s'approcha d'Hermione, qui avait reçu l'ordre de cesser de se battre. Il glissa une main sur son visage pour la poser ensuite sur sa joue, et lui faire tourner la tête vers lui. Tom sentait une bouffée de colère l'envahir : il n'avait pas le droit de la toucher. Personne n'avait ce droit.

— Elle va m'apporter la gloire, murmura le leader.

Tom n'eut même pas le temps de jeter un sortilège. Trois hommes se jetèrent sur lui et parvinrent à le pétrifier, tout comme bon nombre d'élèves avant lui. Quelques professeurs étaient au sol aussi, pétrifiés ; personne n'était mort, fort heureusement. Grindelwald devait avoir donné des ordres.

Une énorme lumière aveugla tout le monde. Tom se rua en avant pour attraper Hermione par le bras et la retenir, mais elle avait déjà disparu, entraînée par le leader. Le jeune homme tenta de courir à travers la lumière, mais il se prit un élève pétrifié au sol de plein fouet. Il chuta, sa tête claquant contre le carrelage.

Puis plus rien.

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