Chapitre 16 : Le Bal de Grindelwald

Samedi 26 juin 1943, 18h40.

Hermione sortit de la librairie dans laquelle elle travaillait. Décidée à économiser pour son avenir, la jeune femme avait réussi à se trouver ce petit boulot à Pré-au-lard. Dumbledore avait refusé qu'elle lui rembourse le prix de la robe, et même qu'elle lui rende les gallions qui restaient ; il jugeait qu'elle risquait sa vie dans cette mission et qu'il n'allait pas s'embêter à réclamer de l'argent. Hermione rentra quelques minutes plus tard dans la cour du château. Elle se rendit dans sa salle commune et rentra dans sa chambre. Tom n'était pas là ; il disparaissait beaucoup, ces temps-ci, ce qui avait le don d'inquiéter Hermione. Elle avait tenté de le suivre, de l'interroger, tout : mais il refusait de lui en dire plus. D'après lui, il s'était trouvé un travail.

Hermione pénétra dans sa chambre et ouvrit un tiroir de sa commode. Elle en sortit sa robe et son masque. La jeune fille prit aussi un sac noir, assez grand pour y glisser la cape d'invisibilité que Dumbledore lui avait prêtée. Rapidement, la jeune femme enfila sa robe, se coiffa et se maquilla. Elle appréciait prendre soin d'elle, mais elle n'avait pas le courage d'en faire trop. Surtout pour rencontrer les partisans de Grindelwald... Hermione prit son sac et y glissa son masque, qu'elle mettrait avec le bal. Ensuite la jeune fille mit des chaussures à petits talons, pour qu'elle soit tout de même à l'aise là-bas. Elle revêtit se mit aussi un collier qu'elle avait acheté avec Ginny et Ron, en 1995, et son éternel bracelet en argent. Enfin, elle se mit sa cape et sortit.

Rapidement, après avoir transplané, Hermione arriva sur le lieu du bal. C'était un grand manoir, assez sinistre. Deux hommes, vêtus de noirs, étaient devant la porte.

— Bonjour.

— Nom et prénom.

— Smith Hermione.

Le ton de l'homme avait été sec. La jeune femme, angoissée, n'en menait pas large. Sans attendre plus de temps, l'homme lâcha :

— Vous devez rentrer et vous rendre dans la première pièce à droite.

Hermione acquiesça. Elle prit une profonde inspiration et partit d'un pas pressé vers la demeure, passant par la monumentale porte d'entrée encadrée par deux gargouilles. Un simple regard lui permit de constater que le regard des statues suivaient ses pas : Hermione ne savait pas quel type de magie était-ce, mais en tout cas, cela l'effrayait. Grâce aux instructions de l'homme à l'entrée, elle parvint à rejoindre la salle de bal. Sur une estrade en bois assortie aux murs, des violonistes jouaient de la musique, accompagnés par un pianiste. Hermione, perdue, se mit à déambuler entre des princes et des princesses qui discutaient et riaient, tous un verre de champagne à la main. Soudainement, elle sentit quelqu'un lui rentrer dedans ; elle lâcha une rapide excuse, mais s'arrêta net en croisant le regard de l'homme. Un peu plus grand qu'elle, au regard brun, aux cheveux sombres. Aussi charismatique qu'effrayant. Le souffle lui manquait : Tom Jedusor avait rejoint Grindelwald.

Le jeune homme marmonna un juron et souffla :

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Toi, qu'est-ce que tu fais là ? rétorqua-t-elle.

Ils ne purent répliquer. Un homme montait sur la scène, vêtu entièrement de noir, comme tout le monde dans la pièce. Tom attrapa Hermione par le bras et l'entraîna vers le buffet sans attendre.

— Bonsoir à tous et merci d'être venu. Je suis Alexander Austin. Notre maître va rentrer dans la pièce.

Il baissa la tête, bientôt suivi de toute la salle. Tom tendit rapidement un verre de champagne à Hermione, sans un mot, avant de baisser la tête lui aussi. Hermione fut la dernière à la baisser, ne comprenant pas ce qu'ils faisaient. Entre le verre qu'il venait de lui coller dans les mains, la présence de Tom ici, le nom de l'homme sur scène (il portait le même nom de famille que Cléa) et l'arrivée prochaine de Grindelwald...

Le mage noir rentra, suivi par une dame et plusieurs hommes. Ses cheveux étaient blancs ; un de ses yeux l'était également. Une impression de charisme se dégageait de lui, de telle sorte à ce qu'Hermione comprenne mieux pourquoi les personnes lui faisaient confiance. Il devait être simple pour lui de manipuler les personnes, tout comme Tom avait des simplicités à le faire. Ils montèrent sur scène. Le mage noir se tourna vers ses partisans et ouvrit grand les bras, comme pour tous les englober.

Hermione prit une bouffée d'air. Dumbledore faisait la même chose lors de ses discours. Ils se ressemblaient sur beaucoup de points, en réalité...

— Bonsoir à tous mes amis ! Merci d'être venus.

Grindelwald plaça ses mains derrière son dos et reprit :

— Je suis ravi de vous revoir. Aujourd'hui, nous accueillons de nouveaux amis parmi nous !

Hermione retint un sourire. « Amis », ça allait plaire à Tom, lui qui haïssait les relations humaines ! De plus, elle avait l'impression que Grindelwald était le chef d'un groupe d'enfants qui accueillait de nouveaux « copains » dans leur cour de récréation.

— Venez, approchez-vous !

Quelques personnes s'approchèrent de la scène et y montèrent. Tom reprit rapidement le verre des mains d'Hermione ; il posa son propre verre et celui de la jeune femme sur le buffet puis l'entraîna vers l'estrade. Hermione lui murmura un discret remerciement.

— Que des jeunes recrues, dont deux étudiants à Poudlard qui pourront nous donner des informations sur un de nos pires ennemis : Albus Dumbledore.

Une flopée de murmures se fit entendre dans la pièce. Ils allaient pouvoir le battre, avec ces deux élèves à leurs côtés ! Tom semblait confiant, même si Hermione remarqua un léger tic nerveux sur son visage à l'entente de l'évocation du futur directeur de Poudlard.

— Approchez, Hermione Smith et Tom Jedusor !

La jeune femme s'approcha de Grindelwald, tout comme Tom. Le mage noir les observa quelques secondes, l'air satisfait, et s'écria :

— Enlevez vos masques, mes amis !

Les deux jeunes gens s'exécutèrent. Ils échangèrent tous deux un regard ; Hermione tentait d'apparaître sereine comme lui, mais elle avait l'impression de ne pas se ressembler. Son cœur battait à tout rompre. Grindelwald se mit à rire, enchanté, puis s'exclama :

— La prochaine génération va nous aider à triompher ! Triompher du Ministère Anglais tout d'abord, puis du monde ! Vinda, reprit-il en se tournant vers la femme derrière lui.

La femme derrière Grindelwald lui tendit un petit crâne en or narguilé. Grindelwald souffla dedans ; une vaste fumée envahit l'espace face à l'estrade. On y voyait des sorciers, tous vêtus de noir, s'emparer du Ministère Magique anglais. Ensuite, on les voyait devant des monuments célèbres, et Grindelwald et ses partisans étaient acclamés par tout le monde. Tout disparut et la pièce redevint comme avant.

— Nous allons triompher !

Il fit encore un petit discours et conclut :

— Profitez bien de votre soirée.

Il descendit de la scène et la mélodie des violons s'éleva de nouveau. Hermione remit son masque en hâte, puis se tourna vers Tom et murmura :

— Je dois te parler.

Tom hocha la tête. La jeune femme hésita quelques instants, avant de le prendre par la main et de l'entraîner dans la salle. C'était un contact physique, certes, mais c'était le plus simple, et... Tom laissa le guider jusqu'au buffet où ils reprirent tous deux un verre.

— Je ne t'ai pas dit que je rejoignais Grindelwald car je ne voulais pas que tu sombres dans les Forces du Mal, souffla-t-elle après s'être assurée qu'ils soient bien seuls. Je sais ce qu'est le Mal, et...

— A quoi t'attendais-tu ? répliqua-t-il sur le même ton. Tu penses me connaître, Hermione, et cela t'est suffisant pour savoir que j'allais me rapprocher le plus possible des Forces du Mal. Je sais aussi ce qu'est le Mal ; je veux analyser le mode de fonctionnement des personnes ici pour savoir comment un mage noir prend de la puissance.

Quelques personnes s'approchaient du buffet. Hermione les suivit du regard, puis dit dans un murmure :

— Nous en reparlerons à Poudlard. Ce n'est pas prudent, Tom.

Le jeune homme fut surpris de distinguer une lueur inquiète dans ses yeux. Il haussa simplement les épaules, avant de tendre de nouveau la main vers elle. Il souffla :

— Marchons. Il faut que je me fasse connaître de tous.

Hermione hésita quelques secondes. C'était la meilleure chose à faire, mais à la fois, être associée à Tom Jedusor l'angoissait. Elle hocha la tête et accepta sa main tendue. Avec surprise, il ne la lâcha pas : il entremêla ses doigts aux siens et l'entraîna dans la salle, le plus assuré possible.

— Eh, Hermione Smith !

Son cœur rata un battement. Oh non. Elle se retourna vivement sans lâcher Tom, et fit face à Alexander Austin. Le jeune homme ressemblait à Cléa ; il paraissait par ailleurs agacé.

— Vous avez dénoncé ma sœur au directeur de Poudlard et à ce fichu Dumbledore.

Hermione déglutit. Quelques regards se tournaient vers eux. Tom balaya la salle du regard, soudainement moins confiant.

— Si nous parlons de la même personne, en effet. A ce moment-là, j'ignorais tout de Grindelwald et je pensais naïvement que protéger Poudlard des Forces du Mal était une bonne idée. J'ai désiré à ce moment-là faire au mieux dans cet objectif, ce que je regrette.

Alexander parut décontenancé. Hermione lui sourit et le salua, avant de partir en hâte avec Tom. Le jeune homme souffla :

— Il ne m'a pas accusé alors que je l'ai dénoncée avec toi.

— Elle t'appréciait, Tom, déclara Hermione tout en marchant. Je suis sûre qu'elle était amoureuse. Elle ne t'aurait jamais accusé.

— Ce n'est pas la seule à être tombée amoureuse de moi.

Son ton était si neutre qu'Hermione ne sut pas dire si c'était de la vantardise, de l'agacement ou autre chose. Une dame interpella tout à coup Hermione et se présenta à elle. La jeune femme cacha sa stupéfaction : c'était une femme haut placée dans le Ministère Anglais ! Elle avait lu son nom dans La Gazette du Sorcier. Hermione discuta quelques minutes avec elle et repartit vers Tom, qui discutait avec un homme d'une cinquantaine d'années. Enfin, quand il eut fini, Hermione chercha quelques informations à collecter sur Grindelwald ou ses partisans, en vain. Elle tentait d'apprendre par cœur le nom des personnes qu'elle croisait, au moins pour les éloigner du Ministère s'ils y travaillaient.

Grindelwald rentra dans la pièce et s'assit sur un fauteuil. Il s'était éclipsé quelque temps, pour avoir des entretiens privés avec des partisans, d'après ce qu'Hermione avait compris. La jeune femme ne ressentait pas la même peur pour lui que celle qu'elle avait pour Voldemort en 1995 ; cela lui donnait une étrange impression. Elle était un peu perdue, en réalité.

Soudain, Vinda Rosier, bras droit du mage noir, arriva auprès de Tom et Hermione. Elle lâcha, sombrement :

— Grindelwald veut vous parler.

Hermione jeta un bref regard à Tom, qui hocha simplement la tête. Ils approchèrent tous deux de Grindelwald, silencieusement, leurs pas couverts par le son des violons. Celui-ci se tenait négligemment sur son fauteuil, un verre de vin à la main.

— Hermione Smith et Tom Jedusor... On parle beaucoup de vous, un peu partout. La prochaine génération...

Hermione resta de marbre. Grindelwald les observa quelques instants, songeur, puis se redressa et s'exclama :

— Je vais vous confier une mission, dès maintenant. Smith, vous devrez me rapporter des informations sur Dumbledore. Vous ferez passer les informations par un ami qui viendra tous les vendredis vous demander un rapport complet à la Tête de Sanglier. Quant à vous, Jedusor... Vous devrez me rapporter des informations sur Dippet. Et vous devrez faire passer des informations par le même ami, le vendredi, comme votre amie.

Tom acquiesça et Grindelwald leur fit un signe de la main pour les inviter à s'éloigner. Hermione tourna les talons et prit la main de Tom de nouveau, avant de la lâcher tout aussi vite. Le jeune homme lui jeta d'abord un regard surpris avant d'observer la salle ; de nombreuses personnes les observaient, comme curieux de la mission confiée par Grindelwald. Cléa se trouvait parmi eux. Elle s'approcha des deux Serpentard, une baguette dépassant de sa poche. Hermione fronça légèrement les sourcils : la sienne avait été détruite, normalement !

— Je suis ravie de vous revoir, les amis.

Hermione, d'abord désarçonnée par son ton sarcastique, esquissa un sourire et souffla :

— Salut, Cléa.

— Salut. Comment vas-tu ? Non ! se reprit-elle immédiatement. Question idiote. Tu dois être si heureuse de ne plus me croiser tous les jours ! A cause de toi, j'ai une interdiction de pratiquer la magie.

— Cela ne doit pas tant de déranger. Tu as une baguette sur toi, non ?

Cléa lâcha un rire jaune. Elle souffla :

— Penses-tu à tout ce que j'ai perdu ? Je suis censée vivre dans le monde des impurs, aujourd'hui ! Dans le monde des moldus !

— Navrée, Cléa.

La jeune femme lui jeta un simple regard avant de la contourner pour poursuivre son chemin. Tom fit de même, mais Cléa se retourna vivement et s'exclama :

— Ce n'est pas fini, Smith.

Hermione s'arrêta net. Qu'aurait dit Pansy ? Elle prit une profonde inspiration, fit demi-tour et grinça :

— Ce sera fini quand je le déciderai, Cléa. Nous savons toutes deux celle qui est la plus puissante et surtout, celle qui a encore le droit d'utiliser la magie.

Hermione lui sourit le plus sincèrement possible et reprit son chemin, se plaçant de nouveau aux côtés de Tom. Le jeune homme lâcha :

— J'apprécie lorsque tu ne te laisses pas faire ainsi.

La jeune femme ne sut que répondre. Elle n'aimait pas le fait que Tom apprécie ses actions, car ce n'était jamais bon signe. Cela prouvait que ses actions n'étaient pas forcément correctes... Mais il lui fallait prendre du recul. Elle devait réaliser sa mission avec le jeune homme avant tout.

Quelque temps plus tard, Hermione proposa à Tom de partir. Elle avait collecté assez d'informations pour un premier soir et avait l'impression de tourner en rond. Le jeune homme lui dit qu'il désirait rester encore un peu ; elle partit saluer seul Grindelwald avant de quitter la fête.

Hermione transplana à Pré-au-lard. Elle rentra tranquillement au château, prit une douche, se mit en pyjama et s'installa dans les fauteuils de la salle commune. Une heure plus tard, Tom rentra dans la salle commune. Il observa quelques instants Hermione, puis s'approcha pour s'asseoir à côté d'elle.

— Tu aurais dû me prévenir que tu l'avais rejoint, dit-elle en s'installant.

— Je ne voulais pas, déclara-t-il. Tu aurais tenté de m'empêcher de le rejoindre pour me protéger face aux Forces du Mal.

Hermione ouvrit la bouche pour répliquer, mais Tom secoua la tête. Il souffla, dans un murmure :

— Je ne sais pas pourquoi tu t'en fais autant pour moi.

— Je te l'ai dit la dernière fois. J'ai peur pour toi, Tom, parce que tu sombres dans les Forces du Mal alors que tu mérites bien mieux. Les mages noirs le deviennent car ils sont brisés, la majorité du temps. Tu mérites que quelqu'un t'aide à être heureux.

— Non, murmura-t-il. Non, je ne veux plus que tu t'approches de moi.

Tom se mit vivement debout, suivi de près par Hermione. Il partit en hâte en direction de sa chambre, la jeune femme sur ses talons.

— Tom ! s'écria-t-elle. S'il te plaît, attends !

Il lui ferma la porte au nez. Hermione s'arrêta net devant la porte, le cœur battant. Que devait-elle faire ? Ce n'était qu'un jeune homme brisé, qui refusait d'être aidé pour sombrer dans des choses qui le dépassaient. Il était puissant, il avait un problème psychologique, mais Hermione se sentait capable de l'aider. Même si c'était lourd, même si c'était très complexe et qu'elle craignait de tout perdre.

C'était sa mission. La jeune femme patienta quelques instants avant de frapper à la porte. Une première fois, puis une deuxième fois. Puis, elle souffla :

— Tom, s'il te plaît. Je dois te parler. Je te promets que je ne suis pas malveillante.

Derrière la porte, Tom restait immobile. Dos contre le bois, il sentait la présence d'Hermione quelques mètres derrière lui à peine. Sa respiration rapide trahissait son angoisse ; cela ne lui arrivait que très rarement de se sentir si mal.

Il avait l'impression qu'Hermione le manipulait. Elle était parvenue à le comprendre rapidement, à savoir ce qui lui posait le plus de problèmes dans sa vie. Il avait l'impression qu'elle voyait toutes ses failles. Cela l'angoissait terriblement.

Comment pouvait-il se vanter d'être puissant si la première venue parvenait à tout lire en lui ? Le jeune homme entendit Hermione parler ; elle lui murmura qu'elle partait dans sa chambre s'il voulait lui parler. Le cœur de Tom – il avait presque oublié qu'il en possédait un – lui hurlait de lui ouvrir la porte : son esprit lui criait le contraire. Peut-être ferait-il mieux pour une fois de suivre son cœur ?

Oui, mais non. Qu'était-il arrivé à sa mère, qui avait suivi son cœur ? Uniquement du malheur. Du malheur, toujours. Même sa naissance était un désastre. Toute sa vie l'était. Il devait donc se venger des moldus, se venger de ces idiots qui croyaient en l'amour. Cela n'existait pas, c'était une création. De A à Z.

Tom se retourna vivement. Il devait lui parler. Il ouvrit la porte en hâte ; Hermione se dirigeait vers l'escalier qui menait aux dortoirs. Elle s'arrêta en entendant l'accès s'ouvrir, puis fit demi-tour en hâte pour retourner dans la salle commune. Tom croisa son regard noisette immédiatement ; il resta muet, le cœur battant. Que lui avait-il pris ?

— J'ai besoin de toi, souffla-t-il.

Dans quel sens ? Dans le sens d'une alliée ? Dans le sens de celle qui pourrait la sauver du malheur ? Il n'en savait rien. Mais il avait besoin d'elle, c'était évident.

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