Chapitre 15 : Préparation
Je vous souhaite une très bonne année 2024 !
Le lendemain à 10h00...
Hermione sortit de la Grande Salle et monta les escaliers en direction de la salle de classe de Dumbledore. Elle n'avait pas revu Tom depuis la veille : mais le simple fait de se rappeler de leur contact lui arrachait un frisson anxieux. Enfin ! Elle avait d'autres choses à faire. Elle frappa à la porte, avant d'entrer.
— Bonjour, professeur !
— Bonjour, Miss. Vous avez l'air motivée pour cette mission, à ce que je vois.
Hermione esquissa un sourire gêné. Oui, motivée pour se sortir ce fichu baiser de la tête, surtout ! La jeune femme s'installa sur un bureau en face de Dumbledore.
— J'ai pu contacter mon ancien élève, il vient aujourd'hui avec sa petite amie et un ami à lui. Comme cet ami est moldu, j'ai décidé d'organiser la rencontre dans un village non loin d'ici : nous nous y rendrons à 15 heures. Je vous donne rendez-vous ici à 14h45, si vous êtes d'accord.
Hermione hocha la tête. C'était bref, comme à chaque fois. Mais, c'était le mieux : elle n'avait pas envie de discuter avec lui, et de risquer de donner des informations par accident. La jeune femme ne tarda pas à sortir, et ne revint qu'à l'heure indiquée. Avec Dumbledore, ils partirent ensuite jusqu'à Pré-au-lard, où ils transplanèrent, dans un village situé à une quinzaine de minutes de Poudlard.
Construit entièrement en pierre, la ville apparaissait comme sublime aux yeux d'Hermione. Ils étaient arrivés dans une ruelle déserte ; ils rejoignirent la fontaine, sur laquelle la jeune femme s'assit. Dumbledore faisait les cent pas, l'air anxieux. Il répétait :
— Ils doivent arriver d'une minute à l'autre. J'espère.
Enfin, à 15h05, au plus grand bonheur de Dumbledore, quatre personnes sortirent d'une ruelle. Dumbledore s'approcha d'eux et les salua. Hermione, surprise que ce soient eux, se mit debout en hâte et leur serra la main à son tour, à la moldue.
— Je vous présente Hermione Smith. Miss Smith, je vous présente Norbert Dragonneau, Tina Goldstein et Jacob Kowalski.
— C'est donc Miss Smith qui va accomplir la mission ? demanda Tina, sourcils froncés.
Dumbledore hocha la tête. Tina était grande, avec un carré et un visage gracieux. A ses côtés, Norbert Dragonneau avait l'air un peu perdu : il observait Dumbledore et Hermione à la suite, comme s'il cherchait à analyser les deux. Quant à Jacob, il dévisagea la jeune femme, avant de se retourner pour regarder le village, l'air indifférent.
— Elle est douée ?
— C'est une des meilleures élèves de 5ème année.
Hermione restait silencieuse. Elle se sentait de trop, sans compter qu'ils parlaient comme si elle n'était pas là. Tina semblait sérieuse, peut-être même trop : Norbert, lui, semblait aimable. Il sourit à moitié à Hermione, et demanda :
— Sais-tu pratiquer l'occlumancie ?
— Malheureusement, non.
Jacob sortit un petit papier de sa poche et une plume. Il griffonna quelque chose et rangea le papier. Hermione lui jeta un regard interrogatif.
— J'écris tous les mots que je ne comprends pas. L'occlumancie... Je n'ai jamais compris !
Hermione sourit, amusée. Tina s'exclama :
— Malgré l'occlumancie, je pense qu'elle pourra s'en sortir. Nous devons vous parler de votre mission, Miss Smith ; bien que Dumbledore doit vous l'avoir déjà expliquée.
— Ce n'est pas prudent d'en parler dans la rue, souffla Norbert. Et si nous allions à Poudlard ?
— Non, Jacob ne peut pas y aller.
— Eh bien... Partons chez moi.
— D'accord, concéda Dumbledore. Miss Smith, je vous aiderai à transplaner.
Les trois personnes firent demi-tour et rentrèrent dans la ruelle. Hermione se tourna vers Dumbledore et s'exclama, les yeux brillants :
— Vous auriez me dire que c'était Norbert Dragonneau. Il... Il a écrit un ouvrage sublime, et très intéressant, et... Oh, je me serais préparée, j'aurais... Oh, un de mes amis aurait été enchanté !
Neville, bien sûr ! Il aurait sans doute fait un malaise en voyant Mr. Dragonneau. Dumbledore esquissa un sourire, et donna l'adresse de Norbert à Hermione, avant de dire :
— A vous de transplaner !
Le directeur rejoignait déjà la ruelle. Hermione le rejoignit en courant, mais il transplanait déjà. Elle ferma les yeux, et transplana à son tour : tout tourna autour d'elle. Elle finit par arriver dans une pièce, sur une table, vraisemblablement. Elle sentit ses jambes se dérober sous elle, mais parvint à tenir debout. Elle marmonna un juron, et s'exclama :
— Je déteste transplaner ! Désolée, je... Oh, je suis arrivée sur la table. Quelle honte !
Hermione sautait déjà au sol. Tina secouait la tête, l'air réprobatrice, tandis que Jacob riait. Norbert faisait entrer Dumbledore par la porte d'entrée, « normalement », en somme.
Ils s'installèrent tous autour de la table. Tina commença :
— Votre mission sera d'intégrer les troupes de Grindelwald. Norbert connaît quelqu'un proche des partisans du mage noir. Il nous livre des informations.
Hermione acquiesça.
— Vous pourrez le rencontrer dans une semaine, le temps que Norbert le voit et lui parle. Et ça va être plutôt compliqué, dit-elle en jetant un regard éloquent à son petit-ami.
Hermione lui jeta un regard interrogatif. Norbert se déplaça sur sa chaise, l'air ennuyé.
— Mieux vaut que vous ignorez son identité, il vous dira juste où trouver un de ses partisans qui vous mènera à Grindelwald.
— Vous êtes sûre d'être prête à mener une mission d'une telle importance ?
— Bien sûr. Mais, professeur, si je dois m'absenter à cause de ça, déclara-t-elle en se tournant vers Dumbledore, comment vais-je faire ?
— Je vous couvrirai, ce ne sont que des détails.
Hermione acquiesça. Elle avait un mauvais pressentiment : mais, elle ne voulait pas contrarier tous les plans de Dumbledore en annulant simplement pour un ressenti.
— J'ai une semaine pour apprendre encore des sortilèges ! Cette année j'ai appris presque tous ceux de 6ème année. Pendant cette semaine je vais les revoir, et apprendre ceux de 7ème année et tout ira bien.
Tina sourit. Elle semblait étonnée, mais assez enthousiaste.
— Bon, je pense que nous avons tout convenu...
— Miss Smith, vous devez transplaner de nouveau. Je dois encore voir quelque chose avec Norbert.
Hermione se leva. Elle avait l'impression d'être congédiée : sans doute était-ce le cas.
— Très bien. Merci et à bientôt !
Elle sourit et transplana. Dumbledore se tourna vers Norbert et Tina puis déclara :
— J'ai confiance en cette fille. Elle veut combattre le mal. Et elle est assoiffée par le savoir.
Tina hocha la tête. Elle et cette fille pourraient très bien s'entendre !
— Elle pourrait être un élément décisif pour battre Grindelwald !
Dumbledore acquiesça et se leva à son tour.
— En tout cas, merci beaucoup. À bientôt.
⁂
Le 19 juin 1943
Hermione se leva et s'habilla. Une robe noire, une cape noire elle-aussi, un collier et le bracelet offert par ses amis en 1996 conviendront pour rencontrer les partisans de Grindelwald. Elle laissa ses cheveux lâchés et prit son éternel sac. La jeune fille sortit de la chambre, et constata immédiatement que Tom était installé sur un canapé. Il se retourna légèrement en entendant la porte s'ouvrir ; son regard croisa celui d'Hermione, après l'avoir scrutée de la tête aux pieds.
— Où vas-tu ? demanda-t-il du bout des lèvres, sourcils froncés.
— J'ai un entretien d'embauche à Pré-au-lard.
— Oh.
Tom fronça d'autant plus les sourcils, puis il se retourna sans un mot. Hermione déglutit : elle avait eu chaud. Depuis leur baiser, ils ne s'étaient pas parlés ; elle hésitait à faire un pas vers lui, mais ne savait pas comment s'y prendre. Elle n'avait pas embrassé grand monde dans sa vie ; chaque approche avec quelqu'un était importante. Elle partit d'un pas pressé en dehors de la salle commune, puis quitta le château, et rejoignit Pré-au-lard. Là, elle put transplaner.
La jeune femme arriva dans un petit village du Pays de Galles. Elle s'installa sur un banc et vérifia d'un bref regard sa tenue : tout était bon. Elle était parfaite. Normalement, tout irait bien. Elle mourrait d'envie de transplaner à nouveau pour fuir, mais non : elle était Gryffondor, elle était courageuse, et elle devait respecter ses engagements auprès de Dumbledore. Hermione sortit son collier de sous sa robe : c'était un symbole de magie noire très connue, que le directeur de Poudlard lui avait confié pour elle apparaisse plus crédible aux yeux des partisans de Grindelwald. Quelques minutes plus tard, elle sentit un regard posé sur elle. C'était un homme, d'une trentaine d'année, brun aux yeux verts, qui s'approcha rapidement. Il vérifia que personne ne le voyait, et lança, le ton bas :
— Hermione Smith ?
— C'est moi.
— Suivez-moi.
Il tourna les talons. Hermione hésita quelques instants avant de se lever et de partir à sa suite, le cœur battant. Il finit par l'entraîner à l'abri des oreilles indiscrètes, sous une arche au bord d'une ruelle sombre.
— On m'a dit que vous vouliez rejoindre nos rangs, souffla l'homme, le regard mauvais.
— En effet.
— Et que vous aviez des compétences extraordinaires en magie, que ce soit la magie blanche ou noire, reprit-il.
Dumbledore était un menteur.
— Vous êtes bien informé.
Il sourit, l'air amusé. Il déclara :
— C'est obligatoire de tout savoir quand on rejoint les rangs du Maître. Il faut réussir à bien le servir.
Hermione hocha la tête, comme si c'était évident. L'appellation « Maître » aurait pu la faire rire si la situation n'avait pas été aussi grave : les mages noirs avaient besoin de témoigner de leur puissance et finalement, cela en devenait risible.
— Très bien.
— Vous êtes étudiante à Poudlard, vous avez seize ans et vous allez rentrer en 6ème année, c'est ça ?
— J'aurais dix-sept ans en septembre, mais autrement, c'est exact.
Il lui fallait mentir. En réalité, elle allait fêter ses dix-huit ans, mais il fallait garder cela secret. Elle rentrait en septième année, normalement, alors... L'homme acquiesça et reprit :
— Je pense que l'on peut vous introduire dans nos rangs. Bien sûr, il vous faudra obéir au Maître et montrer que vous suivez nos convictions.
— Bien sûr.
— Il y a un bal, samedi 26, où nous présenterons les nouveaux arrivants dans notre... groupe.
Hermione acquiesça. Il lui tendit un petit morceau de parchemin qu'elle lut rapidement. C'était une adresse, à quelques dizaines de kilomètres de là.
— Vous pourrez vous y rendre ?
Hermione réfléchit rapidement : ils ne devaient pas savoir qu'elle savait transplaner.
— Bien sûr, j'ai un balai de Quidditch. Je viendrai dessus.
L'homme fronça les sourcils. Il était vrai que c'était pratique, même s'il n'était pas courant de voir des personnes se déplacer en balai. Il observa autour d'elle : aucun balai ne s'y trouvait. Etrange.
— Vous l'avez emmené ?
— Je l'ai laissé plus loin, pour éviter que les moldus le voient. Donc c'est samedi 26 juin, à 19h00, c'est ça ? dit-elle en regardant le papier.
— Oui. Et il y a un thème, notre maître adore ça.
Hermione lui jeta un regard interrogatif. Un thème ? Ils vont la forcer à se déguiser ?
— Ce week-end, ce sera le thème Princes et Princesses. Ce sera un bal masqué. L'on doit mettre, pour les hommes, des tenues royales, et pour les femmes, une robe avec un grand jupon, ou une robe sirène, comme vous le souhaitez. Il ne faut pas oublier le masque.
Hermione fronça les sourcils. Dans quoi Dumbledore l'entraînait-il, encore ?
— Comme les Princesses, en fait, rajouta-t-il. Ah, et un conseil, essayez de ne pas prendre de couleurs trop voyantes.
Il se leva et la salua, avant de s'éloigner rapidement. Hermione soupira et fit de même : cela l'angoissait par avance de se rendre à ce bal, mais le fait qu'elle soit déguisée la rassurait. Cela lui faisait un bouclier en plus, en quelques sortes... Ensuite, elle rentra dans la ruelle dans laquelle elle était arrivée et transplana.
⁂
Poudlard, salle de métamorphose...
Dumbledore faisait les cent pas. Son visage était marqué par le tourment ; Hermione venait de tout lui expliquer sur son entrevue avec l'homme, et cela l'avait plongé dans l'angoisse. Du moins, il tentait de le camoufler, mais la jeune femme parvenait à distinguer de l'inquiétude derrière ses lunettes en demi-lune. Elle ne l'avait pas vu aussi troublé depuis bien longtemps... Voire jamais, en fait. Il s'exclama :
— Il est en Grande-Bretagne.
Hermione le fixait, inquiète elle-aussi. Elle murmura :
— C'est ça.
— Et on connaît le lieu où il sera samedi.
Hermione hocha lentement la tête de haut en bas. Il se retourna vers elle.
— Que devons-nous faire ?
Hermione parut surprise par sa question. Elle réfléchit quelques instants, puis déclara :
— Nous devons attendre, si vous arrivez la première fois que l'on me fait confiance, ils sauront que c'est moi la traîtresse. Et si on n'arrive pas à l'attraper du premier coup, alors ma vie sera en danger.
Dumbledore acquiesça. Il fit de nouveau quelques pas, puis dit :
— Vous continuerez de nous faire passer des informations et nous attendrons le moment où ils seront les plus faibles.
Hermione sourit. Son professeur avait paru plus énergique d'un coup, même si sa mine était toujours assombrie.
— C'est ça !
Elle s'assit sur un bureau et demanda :
— Vous connaissez une boutique où acheter une robe de princesse ?
Cela lui arracha un léger rire. Il secoua la tête, puis déclara :
— Il y en a une à Londres, les robes sont belles et peu chères. Je pourrais vous aider financièrement, les robes comme cela coûte tout de même pas mal. Tenez, voici l'adresse.
Hermione le remercia. Il écrivit sur un bout de parchemin une adresse et le donna à la jeune femme.
— Je vous conseille d'y aller aujourd'hui. Allez déjeuner, et ensuite allez-y. Comme ça, vous n'aurez plus rien à penser d'ici le bal.
Hermione acquiesça et sortit. Il était 12h30, elle pourrait s'y rendre vers 14h. Elle rentra dans la Grande Salle et se jeta sur un banc de la table des Serpentard. Heureusement, Tom n'était pas là. Elle aurait sans doute eu des réponses à donner sur son rendez-vous du matin même, et elle avait oublié d'inventer quelque chose.
⁂
13h40
Hermione sortit de la salle commune et avança lentement vers la sortie du château. Dumbledore lui avait donné entre temps une bourse avec une centaine de gallions. Heureusement que la boutique était une boutique sorcière ! La jeune femme sortit du château. Étonnamment, elle n'avait pas croisé Tom depuis le matin même. Il devait être parti se promener... Il fallait qu'elle le retrouve. Sa mission était tout de même de le surveiller lui, à la base. Elle arriva dans le petit village et transplana. Une fois arrivée, elle ne prit que quelques minutes à trouver la boutique. Elle rentra et dit à la vendeuse ce qu'elle recherchait.
— Cette robe-ci, Miss ?
Hermione se tourna vers la vendeuse qui lui montrait une robe s'arrêtant au niveau du genou.
— Non, il me faudrait une robe de princesse, arrivant jusqu'au sol.
La vendeuse parut réfléchir, observant successivement ses robes puis Hermione. Elle finit par sourire.
— Je sais !
Elle courut à l'opposé du magasin et lui montra une robe. Elle était jaune, cintrée à la taille. La jupe était bouffante.
— Elle est jolie, mais ne l'avez-vous pas en une autre couleur ?
— La dame sembla réfléchir.
— Malheureusement non... Mais j'ai presque le même en rouge très foncé !
Elle lui montra une robe, avec un plus petit décolleté, presque inexistant, mais cette fois-ci la robe était comme une robe sirène. Hermione prit deux autres robes et fonça en cabine. Elle essaya une robe qui ne lui allait pas, et elle se passa la robe rouge. Elle lui allait parfaitement bien, avec le bas de la robe qui touchait le sol.
— J'adore !
La robe était couleur rouge très foncée, collait légèrement le corps et était longue. Des volants descendaient jusqu'en bas des jambes et partaient des bras, et faisaient une petite traîne et étaient accrochés au bras. La robe formait un léger décolleté. La dame s'exclama :
— Vous pouvez enlever les volants, si vous le souhaitez.
Hermione acquiesça. Elle ne les aimait pas vraiment. Mais, la robe ressemblait à l'image de Grindelwald et de ses partisans qu'elle se faisait : elle appréciait cela. En plus, elle n'attirait pas forcément les regards, et elle pourrait rester discrète. Cela faisait tout de même étrange pour Hermione de se voir dans une robe similaire...
— Elle coûte 90 gallions, l'informa la femme, alors qu'Hermione se changeait.
— Je la prends ! s'exclama Hermione en sortant de la cabine, la robe en main. N'auriez-vous pas un masque ?
— Si, bien sûr !
Elle lui montra une série de masque, avec différentes couleurs. Hermione en choisit un noir. Elle serait parfaite pour le bal, ainsi ! Enfin, presque. Il lui faudrait se préparer à rencontrer les partisans d'un des plus grands mages noirs de tous les temps...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top