Je vais te sauver. Partie II

Deux yeux carmins me fixent, une lueur sadique et démoniaque dans le regard. Je sens des sueurs froides couler le long de mon échine, et je frissonne de terreur et d'angoisse. Je suis complètement à sa merci. L'idée de me révolter ne me vient même pas à l'esprit tandis que ses mains se baladent sur mon cou, resserrant ses doigts petit à petit. Je ne bouge pas, complètement paralysée, et le laisse m'étrangler. Je suis comme une poupée de chiffon alors que le souffle me manque. Cependant mes bras restent figés et une panique grandissante s'empare de moi. Je ferme brutalement les yeux, sentant le vertige venir, et ne voulant plus observer le visage souriant du brun. Mes poumons commencent à s'enflammer. J'ai mal, je souffre. Je sens des larmes chaudes couler sur mes joues, et je me sens perdre pied, je sombre dans l'inconscience.


Mes yeux s'ouvrent subitement tandis que je recherche soudainement de l'air dans mes poumons brûlants. J'inspire rapidement, essayant de calmer les battements de mon coeur qui vont un peu trop vite à mon goût. Apnée du sommeil, j'ai arrêté de respirer pendant que je dormais. Je transpire énormément, j'ai l'impression d'avoir une bouffée de chaleur et mes mains sont moites. Je me lève difficilement, mes jambes ne pouvant supportant mon poids. Je manque de m'écrouler à plusieurs reprises tandis que j'essaie de me tenir au mur pour me diriger vers la salle de bains. Il y a tous les médicament la-bas. Il me faut du paracétamol ou un aspirine, et vite ! Mon T-shirt pourtant large me colle à la peau tellement je transpire, et ma tête tourne de plus en plus. J'ouvre en grand le placard à pharmacie, et sort ce que je pense être de l'aspirine. Ma vue commence à se brouiller et mes mains tremblent tellement que j'ai du mal à tenir le verre. Je met le médoc dans le récipient que je tiens difficilement et rajoute précipitamment de l'eau. En attendant que ça fonde je me couche sur le sol gelé de la salle d'eau, espérant me calmer un peu. Mais qu'est-ce qu'il m'arrive, tout d'un coup ?!


J'ouvre les yeux doucement et lentement, le temps de reprendre mes esprits. Je suis toujours dans la salle de bains, allongée sur le sol. Je me lève difficilement, courbaturée, et avale le médicament que j'avais laissé sur le rebord du lavabo. Je suis crevée et j'ai mal partout, une présence familière m'aurait bien aidé à aller mieux. J'aurai dû accepter une coloc' avec Aimi... Mais bon, je l'aurais trop inquiétée, je le sais, je la connais. Je soupire à cette pensée puis vais dans la cuisine m'ouvrir un paquet de madeleine. Il est 3h du mat' mais je m'en fous et décide de les tartiner de pâte chocolatée. Mélange bizarre, spéciale ? Peut-être. Mais je m'en tape, j'ai mes propres goûts et habitudes. Je m'installe dans le canapé et au moment de m'affaler de tout mon long dessus je remarque un morceau de papier plié et froissé près de la table basse. Sasuke. C'est vrai que j'ai son numéro. Je tend le bras et attrape la feuille pour ensuite la déplier délicatement. Et si il m'avait donné un faux numéro, en fait ? Je n'ose même pas vérifier, soudain prise de mille hésitations. Pourtant la seule façon de savoir est de l'appeler ou d'envoyer un message. J'inspire un bon coup puis prend mon portable reposant sur la table et tape lentement et prudemment sur mon clavier tactile.


"C'est Miwa."


Ouais, rien de plus intéressant à dire, pourtant mon coeur court un marathon en attendant sa réponse. Réponse qui arrive même pas 2 minutes après puisque je sens mon portable vibrer, signalant l'arrivée d'un SMS. Je fixe l'écran noir, n'osant pas lire. Ce que je peux être lâche, idiote et bête. Mais qu'est-ce qui m'arrive, franchement ?! Je soupire d'exaspération, énervée de mon hésitation et de ma faiblesse. J'allume et déverrouille rapidement mon portable et lis son message.


"Tu ne dors toujours pas ?"


Je jette un rapide coup d'oeil à l'horloge du salon qui m'apprend que l'heure est toujours aussi matinale que tout à l'heure. Je rougis brièvement de honte et engouffre une madeleine chocolatée avant de lui répondre, un sourire espiègle aux lèvres.


"Et toi alors ? A moins que tu ne sois somnambule, je ne vois pas comment tu aurais pu me répondre, donc tu ne dors pas non plus. Et avec la rapidité avec laquelle tu m'as répondu j'en déduis que je ne t'ai pas non plus réveillé."


"Tu es un peu plus perspicace je ne le pensais."


"Et ouais, je suis pas conne, moi."


J'appuie sur le bouton "envoyer" avant de me rendre compte de ma bourde. Putain !!! Pourquoi il faut que je m'emporte aussi facilement ?! Saleté de rancune qui ne veut pas partir... Mon portable me prévient de l'arrivée d'un message en vibrant et je jette un coup d'oeil bref à sa réponse, pour voir si il m'engueule pas.


"Qu'est-ce que c'est censé vouloir dire ? Dois-je penser que tu m'en veuilles toujours pour la dernière fois ? Je ne te savais pas rancunière. Mais saches juste que mon avis sur toi n'a en rien changé."


Putain de connard d'enculé ! Je vais te buter et t'arracher la langue avec mes ongles, tu t'étoufferas avec ton propre sang et je me ferai un plaisir de te voir agoniser ! Calme, zen. J'inspire une bouffée d'air frais et lui répond en essayant de retenir ma rage.


"Qui ne t'en voudrais pas ? C'est absolument normal d'être énervée face à quelqu'un qui te rabaisse et te considère comme une sous-merde. Mais je vais t'apprendre un truc, Sasuke. Tu ne me connais pas. Et je vais te faire regretter ta façon de penser."


"Comme si quelqu'un comme toi pourrait réussir. Miwa, tu n'es pas assez forte pour moi. Je vais moi aussi t'apprendre quelque chose. Tu ne me connais pas non plus. Et je te conseille fortement de ne pas me chercher ou tu risques de le regretter."


Mon coeur bat brusquement plus rapidement. Je relis son message 5 fois. Il n'a pas du tout l'air de plaisanter. Des sueurs froides commencent à couler sur mon front, mes mains deviennent moites, mon corps se met à trembler et d'un coup le souffle me manque. J'inspire et expire difficilement, l'air me brûle les poumons et je sens des larmes chaudes couler sur mes joues. Je respire laborieusement, mais arrive tout de même à taper un message.


"Serait-ce une menace ?"


"Prend-le comme tu veux. Tu as mis 5 minutes à répondre une simple phrase, t'aurais-je fait peur ?"


"Non, je me suis simplement endormie."


"Juste pendant 5 minutes ? Tu aurais pu trouver mieux comme mensonge, tu sais. Quelque chose ne va pas ?"


"Ne fais pas comme si tu savais tout. Je vais me coucher."


"Bonne nuit, Miwa. J'espère que la prochaine fois qu'on se verra, tu auras meilleure mine."


Ouais c'est ça, comme si ma santé t'inquiétait ! Je prend une dernière madeleine avant de fermer le sachet et de le ranger. Je me traîne ensuite jusqu'à mon lit, et m'allonge de tout mon long, posant péniblement ma tête bourdonnante de questions sur l'oreiller.


__________


En fin d'après-mimi, je marche dans la rue, tranquillement, passant tous les matins dans un bureau de tabac pour regarder les journaux quotidiens, voir si le policier a été retrouvé. Ça fait 9 jours quand même, et toujours aucune trace de lui ! Il a vraiment aucun amis ? Je devrai peut-être aller chez lui et prévenir la police qu'il est mort. Ouais, mais ça ferait bizarre que je sois là ! Après tout, juste après qu'il ait abusé de mon corps j'ai arrêté de travailler chez lui.

Un soupire s'échappe de mes lèvres tandis que je marche toujours, mes pieds m'entraînant au parc. La verdure est tellement présente que c'est agréable de s'y promener. Il y a même un étang je crois. Je m'adosse à un arbre, juste en face du point d'eau, et sors mon calepin. J'adore dessiner, c'est vraiment une passion, et je suis complètement à cran en ce moment. Le dessin me permet de me vider l'esprit. En plus on est samedi donc j'ai tout mon temps. Je souris, prend un stylo et commence à crayonner mon document. Complètement prise par mon passe-temps, je ne remarque pas qu'une présence s'est assise à mes côtés. Ce n'est qu'au bout de 2h, le temps qu'il m'a fallu pour matérialiser l'étang sur la feuille, que je lève la tête et remarque un regard pourpre. Il me faut un instant pour que mon cerveau comprenne que Sasuke est juste collé contre moi, louchant mon esquisse. Je rougis aussitôt puis ferme brutalement mon cahier.


-Hey, j'étais en train d'observer ton dessin, proteste-t-il.


-Je ne t'ai pas permis de regarder ! M'emportai-je.


-Je suis à côté de toi depuis 1h30, tu ne pouvais pas me le dire avant sinon ? Rétorque-t-il.


-Euh... Je ne t'avais pas remarqué... Balbutiai-je.


Ses yeux s'agrandissent de stupeur et j'aperçois une pointe de colère. Oh ? Le grand Sasuke serait-il vexé ? J'éclate de rire à cette pensée, mais lui ne rit pas du tout et me fixe, mécontent.


-Je ne te savais pas si susceptible, le provoquai-je.


-Je ne le suis pas, contredit-il.


-Mauvaise foi, en plus, murmurai-je pour moi-même mais suffisamment fort pour qu'il entende.


-Je ne suis pas de mauvaise foi, s'énerve-t-il.


-Mais oui bien sur ! Pouffai-je.


Il ne répond rien, et reste à mes côtés, en faisant son enfant capricieux et boudant tandis que je me tord de rire. Au bout de 5 minutes, le temps qu'il m'a fallu pour me calmer, il me ré adresse la parole.


-Tu veux boire un café ? Me propose-t-il gentiment.


-Seulement si tu paies, répondais-je tout sourire.


Il sourit à son tour puis se lève, me tendant sa main pour que je bouge aussi. Je l'attrape et profite du bref contact de notre peau. Il m'emmène à la même cafet' que les deux autres fois, et on s'installe à une table où un serveur (toujours le même) vient prendre notre commande. Une fois qu'il est parti, je me tourne vers Sasuke et lui demande :


-Tu vas t'en occuper quand de ton frère ?


-Le plus rapidement possible, répond-il naturellement.


-Ça fait combien de temps que tu veux le tuer, si c'est pas trop indiscret ? Hésitai-je à dire.


Je suis déterminée à en savoir plus sur ce connard, quoiqu'il m'en coûte ! Je vais juste éviter de le mettre en colère, je tiens quand même à rester en un seul morceau.

-Depuis que je suis gamin, souffle-t-il doucement tandis que le serveur nous apporte notre commande.


-Et donc... Tu l'as toujours pas fait ? Et ça dure depuis combien d'années exactement ? Me renseignai-je, curieuse.


-A peu près 13 ans. Pourquoi toutes ces questions ? Rétorque-t-il, méfiant.


Je m'étouffe brutalement. 13 ans ?! Il est pas sérieux !!! Tu m'étonnes qu'il était surpris quand je lui ai dis que j'avais tué ma proie après 5 jours ! Mais il a une patience de fou, ce mec ! C'est un vrai psychopathe !!!


-T'es pas sérieux, Sasuke... 13 ans c'est énorme, raisonnai-je.


-C'est toi qui est pas sérieuse, 5 jours c'est trop peu, contre-t-il.


Bon ok,on est un peu opposé la-dessus, je n'aurai jamais la patience d'attendre aussi longtemps.


-Tu as raison, accordai-je. Mais 13 ans c'est quand même trop.


-Je vais bientôt le tuer. Ma patience a des limites, m'assure-t-il.


Des limites ? Ça, permet-moi d'en douter !


-Ah en fait Miwa, j'ai fait des recherches sur toi, m'annonce-t-il de but en blanc.


-Hein ?


Il a fait quoi ? Quoi ? Quoi ?! QUOI ??!! Mais mais mais, quoi ????? On dit pas ça aussi naturellement, ohé !!! Mais c'est sérieusement un fou !!! Qu'est-ce que je fais là, dans quel merdier je me suis encore foutu ?!


-Comment ça, tu as fait des recherches sur moi ? Questionné-je, méfiante.


-J'ai regardé sur les réseaux sociaux, sur Internet et d'autres trucs, m'apprend-il.


-Et c'est quoi les autres trucs ? C'est un peu le plus important, tu sais ! Qu'est-ce que tu as appris sur moi ? Et d'ailleurs pourquoi ? Réagissais-je immédiatement.


-Calme-toi, ce n'est rien d'important, déclare-t-il d'une voix posée.


J'inspire un grand coup, sentant ma tête tourner, puis boit une gorgée de café.


-Je sais juste où tu habites, où tu travailles, les petits boulots que tu as fait, qui sont tes amis, proches ou pas, qui est ta famille et où elle se trouve, me certifie-t-il doucement et posément.


-Juste...? Sasuke, à t'écouter on croirait que tu en veuilles après ma vie. Tu m'as dit que tu n'avais pas l'intention de me tuer... Tu aurais changé d'avais ? Interrogeai-je.


Ma tête se remet soudainement à tourner, mes mains deviennent moites et ma vue se brouille. Aïe, c'est mauvais pour moi, ça ! Ma respiration s'accélère tandis que je sens une bouffée de chaleur m'envahir. Je suis en train de perdre conscience, putain !


-Oye Miwa, calme-toi et respire ! Entendé-je difficilement.


Je rouvre les yeux, n'ayant même pas le souvenir de les avoir fermés, et croise le regard inquiet de Sasuke.


-Désolé... Soufflé-je, mes muscles encore tout engourdis.


-Je te stresse autant ? Me demande-t-il.


-Non, c'est rien, ne t'en fais pas... Répondais-je difficilement.


Il ne dit rien, mais s'installe à côté de moi au lieu d'être en face. J'ai honte de moi, oser faire un malaise devant le mec qui va me tuer !! Je rougis immédiatement et baisse la tête.


-Je ne compte pas te tuer, tu sais, dit-il au bout d'un moment. J'ai fais des recherches pour en savoir plus sur toi, c'est tout.


-T'es... Un asociale ? Hésitai-je à sortir.


-Non, pourquoi ? Se vexe-t-il.


-Quelqu'un de normalement constitué irait demander directement à la personne concernée au lieu de faire les choses en douce ! Et comment tu peux savoir tout ça, sérieusement ? M'emportai-je doucement.


-Mon père est chef de police, me confie-t-il.


Hein ? Oh, ça explique beaucoup de choses alors ! C'est pour ça que tuer son frère est loin d'être chose facile ! D'un coup je comprend mieux pourquoi il met plus de 13 ans...

-Tu comprends mieux ?


-Je vois les choses plus clairement, c'est sur, ajouté-je.


Je regarde l'horloge pendue en face et me rend compte de l'heure tardive. On est resté longtemps au café, il va bientôt fermer... J'ai passé tout mon après-midi avec Sasuke, c'est la première fois que je passe autant de temps avec un mec !


-Il se fait tard, remarque-t-il en observant à son tour l'heure. Le café va bientôt fermer, on y va ?


Je hoche la tête et l'accompagne pour payer, même si c'est lui qui m'offre le café.


-Vous formez un beau couple vous deux, nous sort le serveur après que Sasuke ait payé.


Je reste bouche-bée de surprise et mes joues deviennent soudain rouges tandis que Sasuke ne répond rien, l'air légèrement embarrassé.


-Euh, on est pas ensemble... Me décidé-je à dire au bout d'une minute.


-Ah bon ? Ah désolé j'aurai parié que c'était le cas ! S'étonne-t-il.


-Sai, arrête d'embêter la clientèle ! Intervient une voix grave derrière le serveur.


-Désolé ! Répond le serveur du nom de Sai.


Il nous adresse un regard d'excuse puis part derrière, dans les cuisines, discuter avec son patron. Je regard Sasuke qui n'a toujours pas sorti le moindre mot. Il a l'air toujours aussi interdit. Oye, je vais finir par me vexer là quand même ! Je sais que j'ai moi aussi été surprise, mais je me suis calmée ! Je ne suis pourtant pas autant repoussante, tout de même !


-Sasuke ! L'appelé-je, à moitié énervée.


Il baisse le regard vers moi, mais ne me répond pas et se dirige juste vers la sortie. Je vais le buter. Je remarque une bouteille de bière vide sur le comptoir, juste à porté de main. Sasuke est de dos, à trois pas de moi. C'est l'occasion, il n'y en aura peut-être plus. Mon esprit se vide, et je sens une émotion familière m'envahir : la rage. J'empoigne la bouteille vide et un sourire de fou s'installe sur mon visage, sans que je ne puisse le contrôler. Je vais le tuer. Je vais le tuer. Je vais le tuer. Je vais le tuer.


Je m'approche de lui, me place dans son dos et m'apprête à le frapper à la tête avec la bouteille quand un poignet agrippe mon bras droit, stoppant ainsi mon geste. Je lève mes yeux de fous vers ceux de Sasuke, et remarque que les siens sont devenus plus rouges, comme si il était énervé. Il a l'air de vouloir me tuer, à ce moment-là. Son regard s'attarde sur l'objet que je tiens dans ma main droite et un sourire s'installe sur ses lèvres.


-Qu'est-ce que tu comptais faire ? Me questionne-t-il d'une voix rendu plus grave par la colère.


Je frissonne d'appréhension, légèrement apeurée, mais ne montre rien.


-A ton avis ? Le provoqué-je soudainement, la rage se faisant clairement sentir dans mon ton.


-Parle-moi autrement, s'énerve-t-il brusquement.


-C'est toi qui va me causer autrement connard, craché-je, prise par une bouffée d'adrénaline.


Ses yeux se plissent de mécontentement et sa poigne se resserre brutalement sur mon bras, comme un garrot, me coupant la circulation sanguine. Je manque de grimacer sous la douleur mais ne montre toujours rien. Je vais lui montrer que je suis loin d'être faible !


-Lâche mon bras. Maintenant, menaçai-je en grinçant des dents.


-Pourquoi ? Je te fais mal peut-être ? Rétorque-t-il en resserrant encore plus.


-Je ne sens absolument rien, mentis-je. Tu me gênes juste.


Je lui lance un sourire 100% hypocrite et dégage violemment mon bras vers l'arrière. Je tiens toujours la bouteille en main, et il est hors de question que je la lâche. Si je la fais tomber je suis foutue et complètement à sa merci. Après tout il me dépasse bien d'une tête et est plus fort que moi.


-Je ne compte pas te tuer Miwa, alors ne me cherche pas, me dit-il finalement.


-Pff, fais-moi pas rire ! T'as déjà tuer quelqu'un peut-être ? T'es juste bon à envoyer des menaces en l'air ! Tu crois que j'ai peur de toi, peut-être ?! Éclaté-je, soudain hors de moi.


Ses yeux s'enflamment brusquement de rage et il se rue sur moi, ses mains se posant immédiatement sur mon cou avec une rapidité telle que je n'ai même pas eu le temps de bouger. Il est en train de m'étrangler. Et c'est ce que tu appelles ne pas vouloir tuer quelqu'un ? Sa poigne se resserre brutalement et mon rêve d'il y a 9 jours, celui qui m'a provoquée une crise en pleine nuit, revient comme un flash dans un mémoire. Comme dans mon cauchemar, il m'étrangle et je ne peux rien faire. Je suis soudain paralysée et toute ma rage s'envole, laissant place à une angoisse qui dévore mes entrailles. Des larmes s'échappent de mes yeux et coulent en abondance sur mes joues rendues rouges par le manque d'air. Je grimace douloureusement, mes poumons me brûlant de plus en plus. Ma vue se trouble rapidement, mais je n'ai pas le courage de fermer les yeux, je n'ai plus de forces. Le regard carmin de Sasuke devient soudainement plus doux, comme si il s'était calmé, et il enlève ses mains de mon cou aussitôt, me faisant m'écrouler sur le sol, par manque d'appui. Je tousse immédiatement, en faisant rouler la bouteille en verre sur le sol. Ça y est, je suis à lui. Je n'ai plus rien pour me défendre si il tente quoique ce soit. Mes larmes continuent de couler, je déteste le sentiment d'être une proie ! Je ne veux pas l'être ! Plus jamais !! Je ressemble plus à rien, je tousse mais m'étouffe en même temps à cause des sanglots, je dois être bien belle ! En plus je suis complètement affalée sur le carrelage, mes jambes n'ont pas encore assez de forces pour me supporter. Franchement, avec tout le boucan que je fais, ça m'étonne que Sai, le serveur, n'ait pas encore rappliqué !

-Bon sang Miwa, tu te rends compte que t'as voulu me tuer ?! S'exaspère Sasuke.


Crétin, tu ne comprends pas que c'était justement mon but ? J'ai pas agi sur un coup de tête, l'occasion s'était juste présentée.


-Dois-je penser que tu ré essaieras une prochaine fois ? Me demande-t-il, sachant pourtant que je ne peux toujours pas parler.


Il me sourit doucement, puis s'assoit par terre, à côté de moi, le temps que je reprenne correctement mon souffle et que je me calme.


-Tu peux toujours essayer, mais je ne pense pas que tu réussiras. Pas comme ça en tout cas. Tu es trop impulsive, tandis que je suis réfléchi. Ça ne fonctionnera pas si tu comptes me tuer juste si l'envie te prend. Mais c'était bien tenté, ajoute-t-il la voix douce.


-Tu es bien bavard, Sasuke, arrivai-je à articuler, la voix rauque.


Il me regarde avec étonnement, il ne s'attendait pas à ce que j'arrive à reparler aussi vite. Il sourit et soupire légèrement avant de murmurer.


-Tu n'as pas tort. Tu peux te lever ? Me demande-t-il gentiment.
-Je ne suis pas faible ! M'énervai-je.


-Si vraiment tu n'étais pas faible, tu ne serais pas sur le sol, rétorque-t-il durement.


-J'aurai ta peu, je te le jure, marmonné-je, énervée au possible.


Il sourit. Il me sous-estime, ça lui causera sa perte, je le sais. Il se relève, tandis que j'essaie de faire de même. Finalement, comme ma tête commence à tourner et que je n'ai pas spécialement envie de re rencontrer le carrelage, j'utilise le brun comme appui. Ou plutôt je suis complètement affalée contre lui, ça marche aussi. On sort de la cafet', sans que Sai n'est remarqué quoique ce soit, et Sasuke m'annonce que, comme il est très gentil, il va me raccompagner chez moi. Je ne lui répond pas et regarde nos ombres sur le mur, pour éviter de croiser son regard. Il a passé mon bras gauche sur ses épaules et sa main droite tient ma hanche pour m'aider à marcher. Je n'ai jamais eu de contact aussi rapproché avec un mec, sans compter le policier. Je rougis malgré moi et remarque rapidement une autre ombre derrière nous. Je me retourne vivement mais ne vois personne. Aurais-je rêvé ?


-Qu'est-ce qu'il y a ? S'enquit le brun à mes côtés.


-J'ai vu une ombre sur le mur, murmuré-je, pas rassurée.


-Ça devait être la notre ou celle d'un passant, m'assure-t-il.


-Mais il n'y a personne, et je suis persuadée d'avoir vu quelqu'un ! M'emporté-je.


-Bon c'est bon, tu vas pas t'énerver et me faire une scène maintenant, quand même ! S'irrite-t-il.


Je rougis de honte et de frustration puis baisse la tête. Tant pis pour lui, mais moi je sais qu'il y avait quelqu'un. Je refixe nos ombres et remarque qu'il y a, en effet, un contour sombre nous suivant. J'en étais sûre, je ne rêve pas ! Je suis tentée de prévenir Sasuke, mais l'idée qu'il me prenne encore comme une idiote me fait changer d'avis. Je sens soudain sa main se resserrer sur ma hanche, et je lève la tête, interloquée. Son regard est dirigé vers le mur. Il a remarqué l'ombre, mais apparemment il sait qui c'est, il est devenu soudain très pâle. Putain, Sasuke, si tu me fais un malaise maintenant je serai incapable de faire quelque chose ! Il secoue doucement la tête, et presse le pas. Une fois arrivée devant ma porte, il me demande si il peut boire un verre. J'accepte, sachant très bien qu'il va me parler du monsieur qui nous a suivi.


On s'installe dans le canapé et je sors un sachet de madeleine et du chocolat à tartiner. Il regarde le mélange douteux que je fais puis soupire. Je lui tend un verre d'eau et commence à manger ma madeleine chocolatée, en attendant qu'il engage la conversation.


-T'es sûre que c'est faisable, ce mélange-là ? Me sort-il finalement.


-Oui, c'est très bon ! Lui assuré-je, un sourire s'installant sur mes lèvres.


Il sourit à son tour, et fait la même chose. Après avoir mangé plusieurs madeleines, il se décide à entrer dans le vif du sujet.


-C'est un policier, m'informe-t-il. Il travaille avec mon père, et s'entend très bien avec lui et mon frère.


-Et donc il te surveille ?


-Je me demande qui de nous deux il surveillait, balance-t-il en me regardant en coin.


-Ah oui... J'ai flingué un policier...Me rappelé-je soudainement.


-Et ouais, peut-être qu'ils l'ont retrouvé.


-Et ils me soupçonneraient directement ? J'y crois pas ! Et j'ai laissé aucunes empreintes, il n'y a aucunes traces de mon passage ! C'est impossible ! Paniqué-je.


-Calme-toi, tu t'emportes décidément beaucoup trop facilement, Miwa ! Me gronde-t-il.


-Je regarde tous les jours dans les journaux, et ils ne parlent pas de corps retrouvés. C'est impossible qu'il l'ont trouvé. Et il nous suit depuis combien de temps ? Tu crois qu'il...


-Je sais pas, me coupe-t-il. Peut-être bien qu'il nous épiait depuis qu'on est ensemble dans le parc. Mais dans tous les cas, il n'a pas entendu notre discussion dans la cafet'.


-Mais il a pu voir notre tentative de s'entre-tuer.


-Notre ? Plutôt TA tentative ! Tu t'es presque jetée sur moi je te signale ! Se défend-il.


-Et c'est qui qui a gentiment voulu m'étrangler ? Riposté-je.


-Bon ok ok, il se peut qu'il ait pu voit ça, cède-t-il.


-C'est même sûr.


Je me lève du canapé et me poste à la fenêtre.


-Tu crois qu'il est encore là ? Demandé-je.


-Aucune idée. Mais il faut qu'on fasse quelque chose. Je ne vais pas le laisser gâcher ma vengeance. Pas après 13 ans, assure-t-il, la voix grave et une lueur enragée dans le regard.


-Tu veux le tuer ?


-Ouais. Mais j'aurai besoin de toi pour ça, annonce-t-il.


-Hein ? De moi ? M'embarque pas dans tes magouilles ! Sommé-je.


-C'est trop tard pour ça, et il t'a surement vu m'agresser, tu veux le laisser fuir ? Ajoute-t-il.


-Non... Accordé-je, un peu à contre-coeur.


__________



Il attend patiemment derrière une poubelle, son manteau noir le cachant presque dans l'obscurité. Il ne compte pas partir avant d'avoir vu Sasuke ou moi-même sortir. Malchance pour lui, il y a la porte de derrière ! Sasuke est à côté de moi, et me tient le bras pour m'empêcher de bouger. Dès qu'il me lâchera, je me jetterai sur lui et l'immobiliserai. Un sourire s'installe sur mon visage, et je frissonne d'excitation.


Il fait plutôt bon pour une nuit d'avril, pas de vent. Et pourtant le flic a un long manteau fait pour les nuits d'hiver. Et on est au printemps. Il va forcément finir par suffoquer et par l'enlever. Et c'est à ce moment-là que je m'emparerai de ses armes. Il doit avoir une arme à feu et une matraque, il me suffit de les lui enlever... Ou de rendre ses bras inutilisables. Mon sourire s'étend un peu plus tandis que ma patience approche de plus en plus de sa limite. Sasuke, lui, ne bronche pas et n'a pas entamé un seul mouvements contrairement à moi qui gigote tout le temps. Au bout de 10 minutes, le policier sort un mouchoir de sa poche et essuie son front. Il commence à suer et il est à bout de forces. Il s'assoit sur le rebord du trottoir, somnolant, et ouvre sa veste en grand, mais ne l'enlève pas. Zut ! Bon tant pis, il est quand même en position de faiblesse. Sasuke relâche sa poigne, me faisant comprendre que je peux y aller.


Mon coeur s'emballe d'un coup, et mon corps bouge tout seul. Je m'élance vers ma cible, me place discrètement et sans bruit derrière lui. Soudain je lui attrape les bras et les place violemment dans son dos. J'entend un craquement et son cri de douleur s'étouffe dans le mouchoir que Sasuke a enfoncé dans sa gorge. Ses yeux sont couleur chocolat, et je les vois s'agrandir de terreur quand il se rend compte qu'il s'est fait piéger. Par ses proies. Mon sourire continue d'agrandir et je fais craquer ses bras plus bruyamment, jubilant de sa douleur et de ses tremblements. Je suis tentée d'arracher ses bras, mais ça salirait trop. Et puis pas sûr que j'ai assez de force, pouvoir les déboîter est déjà pas mal. Sasuke le porte sur ses épaules, et commence à se diriger vers une sorte d'entrepôt désaffecté, le genre de planque de gangs.


Une fois arrivés sur place, le brun lâche son colis qui tombe violemment au sol en criant dans le mouchoir. Je m'approche de lui et place mon pied sur son genoux gauche, pour ensuite l'écraser de tout mon poids. J'entend un autre craquement, et un hurlement étouffé se fait entendre. Mon sourire s'agrandit encore, je vais devenir folle. Je veux encore l'entendre crier. Encore. Encore. Encore ! Je réitère mon geste sur sa jambe droite, et un autre cri sort de sa gorge. Je ne peux plus me retenir et éclate de rire, un rire de psychopathe et de sadique. Je lui balance mon pied en plein dans l'estomac, et je lui coupe le souffle. Cette expression de douleur sur son visage... C'est tellement jouissif ! Grisant ! J'en veux encore ! Encore !!!! Les coups pleuvent sur lui, et ma proie hurle de plus en plus en fort, s'étouffant même quelquefois avec le mouchoir toujours profondément enfoncé dans sa gorge. Je suis tellement obsédée par ma proie que j'en oublie même la présence de Sasuke derrière moi.


Au bout de 10 minutes, un bras me tire en arrière et mon dos bute contre le torse du brun. J'ai déjà bien amoché le flic, c'est à peine si il est reconnaissable ! Mes envies meurtrières se calment doucement et je profite du contact que j'ai avec Sasuke.


-Tu es venu pour lequel de nous deux ? Ordonne Sasuke en enlevant le mouchoir.


Il tousse brusquement et prend une bouffée d'air avant de nous répondre. J'ai du lui faire peur, pour qu'un flic balance tout comme ça, je devais être sacrément flippante !


-Uchizuka Miwa... Arrive-t-il à articuler. J'ai pour ordre de la surveiller...


Je me met à trembler contre le brun qui malheureusement le remarque, et passe un bras contre moi, comme pour me rassurer.


-Et pourquoi ? Demande durement celui est dans mon dos.


-Un collègue est mort... Il s'est suicidé... Il avait écrit une lettre.... Il disait qu'il avait abusé d'une jeune fille du nom de Uchizuka Miwa... Il tousse brusquement, crache du sang, mais reprend quand même, avec une respiration sifflante. Il avait écrit, qu'elle viendrait sûrement pour se venger...


Quoi ? Mais c'est faux ! Je l'ai lu, sa lettre ! Y avait rien de tout ça ! Il s'excusait juste auprès de ses collègues de boulot, son patron pour son efficacité plus que médiocre, et de ses parents ! Il racontait qu'il allait bientôt mettre fin à sa vie, mon nom n'a été mentionné nulle part ! A moins que... Je n'ai lu que le recto... Je n'ai pas tourner ni même toucher la feuille. Il y avait une suite ? Ah putain, je me sens tellement bête ! Je rougis de honte et meurt d'envie de tuer le policier en face de moi, mais Sasuke m'en empêchera.


-Et tu penses donc que c'est Miwa qui l'a tué ? Avance le brun.


-Nous le soupçonnons... Mais on se disait qu'une jeune fille n'aurait jamais pu le maîtriser... Alors je l'ai prise en filature... Je ne pensais pas que tu la connaissais, Sasuke... Répond avec difficulté le filc.


-Qui ça, nous ? Osé-je demander.


-Le chef...


-Mon père ? S'enquiert Sasuke.


Un bref hochement de tête de la part du blessé. Chef de police, chef de police... Mon cerveau carbure et je me souviens que je l'ai déjà rencontré. Homme froid, grand, brun, visage carré toujours sérieux et impassible, et des yeux noirs qui jugent avec dédain et mépris. Dès le premier coup d'oeil je l'avais pas aimé. Et il puait le fric à plein nez ! Eh... Ça veut dire que Sasuke est un gosse de riche ?! Je manque de pouffer, mais la situation dans laquelle nous sommes ne le permet pas. En plus d'avoir un mec agonisant à mes pieds et d'être dans un endroit sordide qui craint, je suis dans les bras de Sasuke ! Ou plutôt je suis vautrée contre lui, mais pour moi c'est pareil. Je sens dans mon dos les battements rapides de son coeur, il doit être stressé. A l'inverse, moi je vais parfaitement bien, j'ai l'impression d'être ailleurs, l'effet de l'adrénaline sans doute.


Il y a un silence pesant où personne n'ose dire quoi que ce soit. Le flic n'a plus rien à nous apprendre et est à deux doigts de perdre conscience, mais Sasuke ne bouge pas. Je le sens tendu au possible, comme si il était paralysé. Je souffle un bon coup puis me dégage de son étreinte et écrase violemment la gorge de blessé. Un craquement sonore retentit dans l'entrepôt suivit d'un hurlement déchirant. Quelques micro secondes après, plus aucun bruit. Je viens de faire ma deuxième victime. Je suis une récidiviste. La dessus, on risque fort de m'attraper...


-Enlève tes chaussures, m'intime une voix grave dans mon dos.


Je regarde Sasuke, ne comprenant pas où il voulait en venir. En baissant le tête je tilte d'un coup. Mes pieds sont carmins du sang du flic. Je hotte donc mes converses et vais les déposer 10 mètres plus loin. Le brun sort ensuite en briquet de sa poche (il fume ?) et met le feu à mes pompes. On observe mes chaussures se consumer jusqu'à ce qu'il ne reste plus que des cendres. Lentement, je me relève, sentant la fatigue me gagner. J'ose quand même poser une question à Sasuke qui me semble vitale.


-Tu crois qu'on me retrouvera ? Demandé-je d'une petite voix.


-Je ne pense pas. Cet endroit est un repère de gang ou de dealer, la police soupçonnera d'abord ceux qui utilisent ce lieu. Après, il se peut que les flics remontent jusqu'à toi puisque celui-là te suivait, renchérit-il. Si tu te fais interroger, il vaut mieux que tu nies. Et que tu sois convaincante, si possible.


Je hoche doucement la tête, soudainement angoissée, quand une autre question, bien plus existentielle, me vient à l'esprit.


-Et je fais comment pour rentrer chez moi ? M'enquis-je.


Le brun m'observe un moment, comme si il avait oublié ce détail, puis pousse un profond soupire. Quoi, c'est pas ma faute si mes godasses sont en cendres, tout de même !


-Je vais te porter sur mon dos et te ramener chez toi. Grimpe, ordonne-t-il.


Pas besoin de me le dire deux fois ! Je saute sur son dos comme une gamine le faisant grogner de mécontentement. Moi, je suis morte de rire, malgré la journée éprouvante que j'ai eu.


Une fois arrivés chez moi, je lui permet de rester un moment. Après tout il a l'air encore plus perdu que moi. Peut-être que c'était la première fois qu'il voyait un cadavre... N'empêche il fait limite pitié là !


-Qu'est-ce que tu as ? Lui demandai-je doucement en lui tendant un verre d'eau.


-Rien, assène-t-il. Je me disais juste que... On formait une bonne équipe... Ajoute-t-il plus bas.


-Une bonne équipe ? M'enthousiasmai-je. Ah ouais genre, toi t'es le cerveau et moi les muscles ! Oh attend...


Je suspend ma phrase et éclate de rire, bientôt suivi de Sasuke. En regardant nos gabaries, on ne dirait pas ! Je suis plutôt petite comme fille, mine de rien. Mais c'est vrai qu'il n'a pas tort au fond. Je n'avais pas à réfléchir et à me soucier de ce que j'avais à faire, et sa présence me rassurait. Quand à lui, je suis sûre qu'il était rassuré de ne pas avoir à faire le sale boulot.


-Si l'idée de refaire équipe avec moi te vient à l'esprit, n'hésite pas à demander, déclaré-je. Ce sera avec plaisir.


-Tu vas surtout finir par me faire la peau, ironise-t-il, un sourire en coin.


Je lui souris sadiquement en guise de réponse, et regarde l'heure tardive, me sentant de plus en plus fatiguée. Il fait nuit noir et il est 3h passé. Finalement j'aurai passé toute ma journée avec ce déjanté !


-Je vais rentrer chez moi, m'annonce-t-il en se levant.


-Tu peux rester pour la nuit si tu veux. Il fait tard et tu es fatigué. Ça ne me dérange pas, sortis-je avant même de l'avoir pensé.


Il me regarde ébahi et suspicieux, et paraît hésiter.


-Je ne tenterai pas de te tuer, je suis morte de fatigue aussi, renchéris-je.


-Ok, déclare-t-il finalement.


J'ai du mal à retenir le sourire sur mes lèvres, je ne sais pas pourquoi.

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