6. Je ne peux pas dormir

  Nous avons eu de la chance cette nuit-là.

Rusard a trouvé Miss Teigne, et s'est mis dans une sorte de vendetta contre tous les élèves, voulant trouver le coupable qui a osé lever la baguette sur sa chatte. Mais en vain, il n'y avait pas de preuve, personne ne nous avait vu, donc aucune chance qu'il ne sache que c'était Malefoy et moi.

Or cette vendetta signifiait la fin des rencontres nocturnes en haut de la tour d'astronomie. Et ainsi donc la fin des rendez-vous particulier que le blond et moi avions.

Sans réaliser ce que je ressentais, cette nouvelle n'était pas bonne. Certes je hais Malefoy, mais nos rencontres tardives me permettent d'extérioriser ce que je ressens, et de pouvoir ressentir autre chose que la peur. La colère entre autre m'aide, et rien ne mieux que le blond pour la provoquer chez moi.

Je sais qu'il se sert de moi pour les mêmes raisons, mais j'ignore pourquoi il en a tant besoin de son côté.

Il n'est pas mon ami, donc je m'en fiche.

Je marche dans le couloir, accompagné de Ron.

Mon ami se plaint d'Hermione, trouvant la brune un peu trop étrange ses temps-ci, la trouvant constamment en colère ou bien grognon, mais ne connaissant pas la raison de ses sauts d'humeurs.

J'explique au roux que j'ignore pourquoi elle est comme ça. Mais je sais qu'elle est jalouse de Lavande, et qu'elle est dévastée de voir que Ron est avec une autre personne, qui n'est pas elle. Je me tais, car je n'ai pas le droit d'en parler. Je l'ai deviné, Ron pourrait le deviner aussi.

Alors que les cours sont finis, le week-end étant enfin arrivé, Ron me demande de l'accompagner au bureau d'un de nos professeurs. J'accepte.

Nous marchons dans les couloirs du septième étage, les élèves ayant presque tous vidés le château pour se promener dans les jardins, la pluie que je pensais voir venir, ne s'étant pas produite aujourd'hui.

Je suis perdu dans mes pensées quand quelque chose attire mon attention.

Mes pieds s'arrêtent net alors que je regarde au bout du couloir. Malefoy est là, devant la tapisserie représentant Barnadas le Follet, tapisserie qui indique la présence de la salle sur demande.

Je l'observe, il est trop loin pour que je ne puisse voir son visage, mais je pourrais mettre ma main à couper qu'il porte son masque, impassible.

Il commence à marcher devant le mur et je comprends alors ce qu'il fait. Je m'apprête à le rejoindre, voulant entrer à mon tour dans la salle sur demande pour découvrir son plan, mais je sens une main me retenir tout à coup.

- Qu'est-ce que tu fais Harry ?

Je tourne la tête un instant vers Ron, pour lui dire de me lâcher. Mais à peine ai-je posé de nouveau mes yeux sur la tapisserie, je m'aperçois que Malefoy n'est plus là. Je soupire, puis m'adresse à mon ami d'un ton blasé.

- Rien. Allons-y.

Et nous continuons notre chemin.

J'ignore ce que faisait Malefoy, mais ce qui est sûr c'est qu'il ne voulait pas qu'on le surprenne et donc qu'il a bel et bien un secret.

Je n'ai cessé de penser au blond, me demandant ce qu'il peut bien y avoir dans la salle, ce dont il a besoin, la salle changeant au gré des désirs de ceux qui la demande.

L'image de Voldemort a traversé mon esprit, et l'intime conviction que cela à un rapport avec lui s'insinue dans mon esprit. Je sais que Lucius Malefoy est un proche serviteur du Seigneur des Ténèbres, j'en suis convaincu depuis ma deuxième année à Poudlard. Alors ça ne serait pas surprenant que Malefoy fils soit passé aussi du côté du mal.

Cette pensée me met dans une situation étrange.

Ces deux nuits que j'ai passé avec lui, je me suis senti lié à lui, notre colère étant un point commun entre nos deux âmes. J'ai donc été affilié à Voldemort encore une fois, par le biais du blond. Cela n'est pas agréable, et je m'en veux de m'être montré si vulnérable devant un potentiel Mangemort.

Je regrette profondément, comprenant que peu importe ce que Malefoy et moi partagions, cela cesse à partir de ce soir.

Je n'ai rien dit à Ron, ni même à Hermione, cachant mes pensées à mes amis. Je ne sais pas si c'était pour me protéger ou bien protéger mon ennemie. La seule vérité qui reste évidente est celle que je souhaite garder ça secret, mes soupçons à propos du Serpentard et de son lien au Mage noir secrets.

Hermione et Ron comptent sur moi pour tout leur dire, mais je n'y arrive pas. Je sombre dans une solitude intérieure, et quoi qu'ils fassent, ils ne pourront m'en sortir.

Alors je fais bonne figure, leur confiant l'avancé de mes réunions avec Rogue, ainsi que des nouvelles informations que je découvre à l'aide d'Albus Dumbledore.

Je ne les mets pas de côté, je désire seulement garder quelques petites choses pour moi.

La nuit est arrivée assez vite, une appréhension grandissant en moi au fur et à mesure que l'heure d'aller me coucher arrivait.

Ce soir il n'y aura pas de sortie pour aller respirer l'air frais du soir.

Ni même de tour d'Astronomie.

Ni de Malefoy à frapper.

Seulement le sommeil.

Je pars me coucher après tous les élèves, forçant Ron et Hermione à aller se coucher, me laissant seul dans la salle commune, leur inventant une histoire de livre à lire pour un rendez-vous d'avec le Directeur de l'école.

J'ai passé de longues heures seul devant un feu crépitant alors que l'atmosphère de la pièce me plongeait peu à peu dans le sommeil.

Et c'est donc à reculons que je suis monté dans ma tour, me glissant dans mon lit avec appréhension et fermant mes yeux avec peur.

Il ne m'a fallu pas longtemps pour m'endormir, pour sombrer une nouvelle fois.

Ma mère hurle. Elle essaye de me cacher, cherchant une solution pour fuir, mais il n'y a rien, pas d'échappatoire. Elle me jette un regard, celui m'indiquant qu'elle me dit adieu, que je ne pourrais plus jamais la voir.

La porte explose, puis elle supplie. Je l'entends pleurer, supplier pour que je reste en vie. Puis un rire s'élève. Un éclair vert éclaire la pièce et la mort s'infiltre dans chaque parcelle de ma chambre, caressant ma peau.

Puis c'est à mon tour. Je vois un éclair vert illuminer une seconde fois, puis une vive douleur éclate dans ma tête.

Je me réveille en sursaut, ma cicatrice me faisant atrocement souffrir. Je colle mes mains pour calmer la douleur mais rien ne fait. Je sens la brûlure me scier la tête, mes yeux se ferment pour encaisser la souffrance. Et un cri s'échappe de mes lèvres.

Mon rideau s'ouvre tout à coup, et une main se pose sur mon épaule en me secouant vivement.

- Harry ! Tu vas bien ? Parle-moi !

Je veux parler, mais j'en suis incapable.

Ce n'est que plusieurs minutes plus tard que je peux enfin ouvrir les yeux, la douleur s'effaçant peu à peu.

J'aperçois alors Ron, le visage immergé d'inquiétude, ses sourcils froncés alors qu'il comprend qu'il ne peut rien faire pour m'aider. Et je sens sa main faire une pression sur mon épaule, pour me signifier son soutien.

Mon ami ouvre la bouche, et je peine à comprendre, ma tête me faisant encore mal.

- Je suis là... Voir Rogue... Cauchemar.

J'acquiesce bien que je n'ai pas tout compris, puis je me lève brusquement.

Je ressens le besoin de sortir, mais je sais que je ne peux pas, cela serait trop dangereux, Rusard étant plus qu'aux aguets pour trouver les agresseurs de son chat. Alors il faut que je reste ici.

Mais dans le dortoir, j'étouffe trop.

Je me dirige alors vers les salles de bains, et je pars m'y enfermer. M'asseyant sur le sol alors que l'eau froide commence à couler sur son corps brulant.

Je désire tellement sortir, mais je ne peux pas.

Cette nuit-là je n'ai pas essayé de me rendormir, sachant pertinemment que les cauchemars m'attendaient pour mieux me faire souffrir.


AudreyPh18

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top