27. Le Manoir des Malefoy (PDV Drago)

  Le manoir n'est plus chez moi, ce n'est que le lieu de rassemblement des Mangemorts ainsi qu'un endroit où venir cracher son venin pour le Maitre.

Je n'en peux plus, je m'en veux tellement. Mais je suis faible, j'ai eu peur de mourir sous la baguette du Seigneur des Ténèbres, mais c'est d'avoir vu le regard empli de haine de Harry qui m'a tué.

Chaque jour depuis mon départ de Poudlard avec Rogue et Bellatrix je n'ai cessé de penser à lui, mon cœur se serrant sans arrêt à sa pensée. Or je devais le garder caché dans ma tête, à l'abri du regard du Lord. Car je sais que ça aurait été une carte facile à jouer pour lui, pouvant m'utiliser pour l'atteindre. Bien que je ne pense pas qu'Harry pourrait se sacrifier pour moi, surtout après ce que j'ai fait.

Alors je dépéris, restant enfermé dans ma chambre, les hurlements des victimes montant des sous-sols jours après jours. Et quand je regarde par la fenêtre, je vois des corps être emmenés, complètement mutilés et brisés.

J'aimerai faire quelque chose, mais je n'y arrive pas. Je suis terrorisé, je subis les choix de mon père qui ne sont pas les miens. Je reste dans le rang pour essayer de rester le plus longtemps en vie, attendant qu'Harry détruise le Lord.

Mais un jour quelque chose a changé.

Alors que j'étais dans ma chambre, torturé par mes pensées, j'ai entendu un cri de femme, un cri qui ne m'était pas inconnu.

Donc je suis descendu et c'est pour cela que je suis là maintenant, debout dans l'encadrement de la porte du salon, les yeux écarquillés d'une surprise atroce alors que mon cœur s'accélère tout à coup.

En effet Hermione Granger est là, allongée sur le sol, Bellatrix au-dessus d'elle, penchée sur le bras de la Gryffondor. La brune hurle une nouvelle fois et ma tante se lève tout à coup, riant à gorge déployée. C'est alors que je vois le bras mutilé d'Hermione, avec le mot 'sang de bourbe' incrusté dans sa peau.

Mes mains se mettent à trembler alors que la panique éclate dans ma tête.

Bordel, ce ne peut pas être possible, ils n'ont pas pu se faire attraper, non ils ne peuvent pas, il ne peut pas être là.

Mon cœur accélère alors que mes inquiétudes deviennent incontrôlables, priant pour qu'Harry ne se soit pas fait prendre. Mais la présence de la brune est un indice que je ne peux pas ignorer. Un indice qui me broie le cœur à m'en donner la nausée.

Je m'approche alors de ma tante et vient lui chuchoter à l'oreille.

- Vous l'avez capturé seule ?

Le corps de la brune trésaille sur le sol quand elle entend ma voix tout à coup, et je sais qu'elle a peur.

Puis Bellatrix sourit, un sourire si malveillant que ma gorge se noue bien avant qu'elle ne m'ait donné sa réponse.

- Non, ils étaient trois.

Je suis sur le point de m'évanouir.

Non, ce n'est pas possible. Harry n'a pas pu être capturé comme ça, il ne peut pas être amené à Voldemort, sinon il mourra.

Mon cœur est comme écrasé dans ma poitrine, comme si quelqu'un enfonçait ses ongles dans le muscle qui me garde en vie, je me sens mourir juste en imaginant la mort proche de l'homme dont je suis tombé amoureux.

Ma tante fait un signe à un des raffleurs, puis elle s'approche vers moi une nouvelle fois.

- L'un d'eux est défiguré, tu vas devoir nous aidé à l'identifier.

- Lequel ?

- On pense que c'est Harry Potter, mais son visage n'est plus le même, il est boursoufflé et il dit s'appeler Dudley.

Je me sens un peu soulagé de la possibilité que ce ne soit pas lui.

Quelques instants plus tard le raffleur remonte des sous-sols, accompagné d'un homme qui semble avoir 17 ou bien 18 ans. En effet son visage est dans un état lamentable, il est méconnaissable.

Mais pas pour moi. Je l'ai reconnu à peine est-il entré dans la pièce. J'ai senti mon cœur rater un battement avant de reprendre ardemment dans ma poitrine, soulagé de le voir en vie, dans un mauvais état certes, mais en vie.

Alors je comprends tout à coup ma mission, je sais ce que je dois faire. Quitte à mourir sous la baguette du Lord, à subir une nouvelle fois ses doloris, je ne le laisserai pas toucher à un seul cheveu de Harry.

Bellatrix attrape Harry tout à coup, ce dernier tombe à genoux sur le parquet taché de sang puis ma tante lui tire les cheveux, en lui arrachant un râle de souffrance, pour mieux m'exposer son visage.

Je m'approche un peu, et même s'il n'a pas ses lunettes, je sais que c'est lui. Je n'ai besoin que de croiser son regard vert émeraude pour avoir la certitude qu'il s'agit bel et bien d'Harry.

- Drago ?

Ma tante m'interroge du regard, alors je réponds en baissant le regard, la peur me trouant l'estomac.

- Je ne peux pas être sûr.

Mon père s'approche de moi, il me murmure à l'oreille que si c'est lui alors le Maitre nous accordera un peu plus d'estime, qu'il faut que je le reconnaisse ou bien nous en subiront les conséquences. Puis Bellatrix m'attrape la main, m'obligeant à m'agenouiller devant Harry, alors que je souffre de le voir ainsi.

Mes yeux se plongent dans les siens et je meurs un peu plus.

Je vois qu'il est en colère, qu'il me hait et je ne peux que le comprendre. Je me hais moi-même d'être un lâche, d'être dans le camp qui en veut à la vie de celui de j'aime, tout ça parce que j'ai peur.

Mais cette fois-ci je décide de faire quelque chose de bien.

Je le regarde intensément, essayant de lui dire sans prononcer le moindre mot, que je l'aime et que je ne les laisserai jamais lui faire du mal. Et même si je ne sais pas s'il comprend, je vois que son regard est un peu plus clair, comme s'il savait que je ne le trahirai plus jamais.

Alors je m'approche de lui et je chuchote.

- Je suis désolé, je t'aime.

Ses yeux s'écarquillent et je me lève tout à coup, tournant le dos au brun. Et je m'exclame tout à coup.

- Ce n'est pas Harry Potter.

C'est suicidaire, mais je le fais.

Ma main s'abaisse, ma baguette bien visible à la hauteur du regard d'Harry. Et je sais que mon plan fonctionne quand il se saisit de ma baguette et qu'il se lève brusquement derrière moi.

Je sens ma baguette se poser contre ma nuque, ma mère posant sa main sur sa bouche pour en retenir un cri et mon père totalement dépassé par la situation.

Puis tout s'accélère tout à coup.

Ron Weasley attrape sa baguette dans la main de ma mère, puis s'engage un combat entre les deux camps. Harry lançant des sorts, maintenant un bras autour de moi.

Mais alors que le chaos continue, il murmure tout à coup à mon oreille.

- Je pourrai t'emmener avec moi.

Mon cœur est un peu plus léger, il ne me hait pas, pas totalement et je ne peux en être plus heureux.

Mais je ne peux pas, Voldemort me retrouverait avec la marque et donc je mettrai Harry une nouvelle fois en danger et je refuse de faire ça.

Alors je secoue la tête.

Mon cœur se brise car je sais qu'il va disparaitre et que peut-être je ne le verrai plus jamais, ma trahison ne passera bientôt plus inaperçu. Je l'aime à en crever et c'est pour ça que je suis prêt à me sacrifier pour lui.

Ma main se pose sur ma cuisse et je fais une pression pour lui transmettre mes sentiments et tout à coup je me libère de son contacte, le poussant brusquement vers le roux, accompagné de Hermione, et d'autres personnes, mais plus particulièrement Dobby.

Puis ils disparaissent, ma tante ayant eu malgré tout le temps de lancer un poignard vers eux au moment où ils ont disparus.

J'espère qu'il n'y aura aucune conséquence, qu'il restera sain et sauf.

C'est la seule chose que je souhaite.

Mais alors qu'ils ont à peine disparu, je vois Bellatrix se tourner vers moi, un regard fou alors qu'une rage immense peint ses traits.

Elle fait un pas vers moi, lève sa baguette et se met à hurler.

- Endoloris !



AudreyPh18

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