22. Le collier ensorcelé
Mes membres sont engourdis et ma gorge serrée.
Que voulait-il dire par c'est trop tard. Sa mission a déjà commencé, mais quelles en sont les conséquences ? Je ne peux me ronger les sangs en pensant en quoi elle consiste et surtout ce qu'il va bientôt s'abattre sur nous.
Après être resté un moment immobile dans les toilettes, je sors en furie de la pièce et pars rejoindre mes amis.
Arrivé à notre table j'enfile ma cape d'hiver en m'adressant à eux sans attendre.
- Il faut qu'on parte, tout de suite.
- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ?
Ron reste un instant interdit mais Hermione, quant à elle, est déjà debout, sa cape mise sur ses épaules alors qu'elle enfile son bonnet avec hâte. Puis nous nous dirigeons vers la sortie sans attendre.
Nous sommes sur le chemin en direction de Poudlard, nos pas craquant dans la neige d'avril qui ne devrait être présence à cette période de l'année. Ron court près de moi, me posant une multitude de questions.
- Pourquoi tu es si pressé ? Tu veux bien nous dire ce qu'il se passe ? Que s'est-il passé ? Tu as une vision ?
- Non Ron, j'ai seulement un très mauvais pressentiment.
Alors que je prononce mes derniers mots un cri s'élève devant nous. Une élève de Poudlard se tourne vers nous, totalement paniquée, alors que son amie, Katie Belle est allongée sur le sol.
Ron, Hermione et moi accourons vers elles. Et c'est alors que le corps de la brune commence à bouger dans tous les sens, s'élevant tout à coup dans les airs. Ses yeux sont grands ouverts, et sa respiration rauque. Elle est effrayante et parait possédée. Je ne sais quoi faire, alors je reste là paniqué à l'observer.
Puis brusquement elle retombe sur le sol en un bruit sourd, comme des os qui craquent.
Je suis sur le point de me précipiter vers elle, mais Hagrid me dépasse et la prend dans ses bras, un air grave sur le visage.
Mon regard se pose alors sur un collier, posé sur le sol. Ma main se tend vers ce dernier, mais je suis soudainement arrêté par la voix grave et dure d'Hagrid.
- Ne touche pas à ça, sauf avec l'emballage. Tu comprends ?
J'acquiesce puis attrape le collier avec le papier qui devait l'entourer auparavant, puis je le range dans la boite en jetant un regard incertain à mes amis.
Après cela les choses se sont accélérées.
Katie Bell était dans un état grave. Elle a été envoyée à Saint Mangouste, ne pouvant être soignée à l'infirmerie de Poudlard.
J'ai été voir Dumbledore sans attendre, voulant en savoir plus sur ce qui s'était passé. Pourquoi cette élève avait été prise pour cible d'un collier ensorcelé. Mais il n'a pas voulu me le dire, au début il restait très secret, ne voulant me donner trop d'information. Mais après plusieurs jours d'interrogatoires, il a fini par lâcher une information : le collier lui était destiné.
C'était donc une tentative de meurtre envers le directeur, et la Gryffondor n'avait comme rôle que celui du messager. Malheureusement pour elle, elle a été trop curieuse et a touché le collier. Lui valant de frôler la mort de très près.
Durant ces plusieurs jours je n'ai pas revu Drago. Je l'ai seulement aperçu quelques fois durant les repas, mais à chaque fois que j'essayais d'aller à sa suite, il disparaissait sans donner signe de vie.
Je suis retourné aussi dans la salle sur demande le soir, mais il n'est plus jamais revenu. Ça a donc été simple pour moi de comprendre, c'est lui qui avait ensorcelé le collier et qui avait tenté de tuer le directeur. Mais une question ne me quittait pas : pourquoi a-t-il essayé de le tuer ? Etait-ce cela sa mission ?
Je ne voulais accepter ce qui se présentait à moi, l'évidence qu'il ne serait jamais du bon côté, qu'il était bel et bien dans les rangs du Mage Noir. Je fermais les yeux sans arrêt, ne pouvant imaginer qu'il avait tant changé, qu'il pouvait commettre un meurtre pour des idéaux qui ne semblaient pas être totalement les siens. Je me refusais de penser que toutes les nuits d'amour et de repos avaient été partagées avec quelqu'un qui pouvait détruire la vie d'une autre personne sur un simple ordre.
Puis l'évidence est venue à moi, dévastatrice, me mettant plus bas que terre, me détruisant plus que je ne l'aurais pensé.
Je suis tombé amoureux d'un monstre.
Une rage folle s'est emprise de moi, je suis sortie de mes gongs et une sensation de grande colère inhabituelle a parcouru mon corps. Cette haine ne prenait possession de mon corps que quand Voldemort s'infiltrait dans mon esprit, mais là elle m'était due. J'étais hors de moi, dévasté, vraiment attristé et paralysé par quelque chose dont je n'avais pas vu venir.
Alors quand j'ai vu Drago sortir un midi de la grande salle, je n'ai pas réfléchit une seule seconde.
Je suis parti à sa suite, serrant ma baguette avec force dans ma main. Je voulais des explications et j'allais les avoir.
Drago entre dans les toilettes et je le suis, ne voulant pas qu'il m'échappe une nouvelle fois.
Bien que la fatigue de mes nuits passées sans lui me bouffent de l'intérieur, ma fureur me tient éveillé, mais mettant ma logique et ma réflexion K.O.
Alors je m'arrête brusquement ma baguette tendue devant moi, silencieux alors que j'observe le blond.
Ce dernier est penché au-dessus du lavabo, comme la dernière fois aux Trois Balais, mais cette voici il pleure. J'entends ses sanglots douloureux, et ils me brisent peu à peu. Cependant je mets cette sensation de côté et je prends la parole, la posant d'une façon claire et nette pour qu'il entende chacun de mes mots.
- C'est toi qui as fait ça n'est-ce pas ?
Il sursaute tout à coup, ne s'étant pas aperçu de ma présence. Il se tourne ensuite vers moi, les joues trempées de larmes et le regard paniqué.
Mon cœur se brise et pourtant ma colère renverse se sentiment, le cachant de mon esprit pour que mes actes ne soient pas apitoyé par ce que je vois, je ne suis pas faible et je compte le prouver.
J'avance d'un pas la baguette toujours tendue devant moi, puis je reprends, ma voix submergée par mes émotions cette fois-ci.
- Réponds-moi !
Mais il ne répond pas.
J'avance de nouveau vers lui, toujours ma baguette en l'air. La distance diminuant très rapidement entre nous, pour ne signifier plus qu'un simple mètre entre nos deux corps accablés par la situation.
Il baisse soudainement la tête, se mordant la lèvre avec force alors que ses pleurs s'intensifient. Son corps est secoué par des spasmes. Je suis troublé, mais pourtant je n'abandonne pas pour autant. Je m'approche encore et lui hurle dessus.
- Regarde-moi Drago !
Mais sa tête reste baissée.
Alors je m'approche de lui, attrapant son visage dans mes mains, le forçant à relever la tête et à me regarder. Et je prends une nouvelle fois la parole, ma voix brisée par un sanglot.
- Regarde-moi je t'en prie.
Son regard gris rencontre le mien, et je peux lire une réelle détresse.
Il s'agrippe à ma chemise, si fortement que j'ai l'impression que je suis son ancre et que si je disparais il ne pourrait y survivre.
Mais tout à coup il secoue la tête, chuchotant doucement.
- Je suis désolé.
Puis il me pousse brutalement, me faisant presque tomber sur le sol. Il sort sa baguette très rapidement et me lance un premier sort. Je l'esquive, mais il reprend de plus belle, alors je me protège et attaque à mon tour.
Les sorts fusent sans qu'aucun de nous ne soit touché.
Cependant une ouverture se créer. Sans réfléchir aux conséquences je lance un sort que j'ai lu dans le livre de potion, celui appartenant au Prince de Sang Mêlé. J'ignore ses ravages, mais je le lance et le blond est touché.
Un cri résonne dans les toilettes puis le bruit d'un corps tombant lourdement sur le carrelage se fait entendre.
Je me précipite vers lui et m'arrête avec horreur.
Drago est allongé sur le sol, des centaines de coupures recouvrant son corps puis je vois son sang se vider à une vitesse folle sur le sol, se mêlant à l'eau s'échappant d'une canalisation cassée à cause de notre bataille.
Mon cœur s'affole, je ne sais pas quoi faire et c'est là que je réalise : il est en train de mourir.
Un cri silencieux sort de mes lèvres et je fais un pas en avant. Mais un bras puissant me bouscule en arrière, je viens me cogner la tête contre le mur en pierre alors que Severus Rogue me dépasse.
Le professeur me lance un regard noir et s'agenouille auprès du blond, posant sa baguette contre son torse en prononçant des mots que je ne comprends pas.
Puis je fuis.
Je sors des toilettes en courant, les larmes dévalant sur mes joues alors que je comprends ce que j'ai fait.
Jamais je n'aurais utilisé ce sort sur le blond si j'avais su ce qu'il causerait. Je ne pourrais jamais lui faire de mal, du moins c'est ce que je croyais.
J'arrive à l'extérieur du château, et tout à coup mon estomac se retourne. Je me penche dans l'herbe alors que mon ventre se vide dans un affreux relent d'émotion. Et je pleure, comme jamais je n'ai pleuré.
Bordel qu'est-ce que j'ai fait ?
AudreyPh18
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