21. Parle-moi de ton côté sombre
Je n'ai cessé de penser à conversation entre Severus Rogue et Drago Malefoy durant toute la nuit, incapable de fermer l'œil.
Dormir sans le blond est difficile, il manque une chaleur à mes côtés, son souffle chaud contre ma nuque alors que sa respiration calme m'apaise. Il n'était pas là et mon esprit l'a bien comprit.
J'ai longtemps pensé que c'était la salle sur demande qui me permettait de dormir normalement, de pouvoir me reposer vraiment sans être torturé sans cesse par mes cauchemars. Mais j'étais loin de la vérité, depuis le début c'est le blond qui m'éloigne de toute cette misère à laquelle j'essaye de survivre.
Alors la nuit a été difficile, très difficile. Je mourrais d'envie de sortir et d'aller le retrouver. Mais je savais qu'il n'y aurait personne, alors j'ai attendu le lendemain avec hâte.
Ce matin, Ron n'a cessé de me dire d'aller parler de Pansy Parkinson à Albus Dumbledore, d'après lui il aurait pu la mettre dehors. Mais j'ai refusé, je ne voulais pas faire ça. Ça aurait montré ma faiblesse et donc prouver aux autres que je suis une proie facile, si faible que l'idiote de Serpentarde à réussit à me mettre à terre d'un simple sort de magie noire.
Alors non, il fallait que ça reste secret.
Ron ne m'a pas écouté et il en a parlé à Hermione, celle-ci se joignant rapidement du côté du roux, me demandant expressément d'aller voir le directeur de l'école.
Par je ne sais quelle chance, j'ai réussi à les persuader de garder le silence, jouant de ma carte d'Elu, ce dont je n'aime pas du tout faire, surtout avec mes deux meilleurs amis. Mais il le fallait, à vrai dire j'avais quelque chose de plus important en tête : Drago.
Je n'ai pas croisé le blond de toute la journée, je n'ai cessé de le chercher partout, mais en vain. Je n'ai pas non plus croisé la brune au visage de carlin, pour mon plus grand bonheur.
C'est grâce à son attaque que j'ai réalisé que j'avais baissé ma garde que j'étais devenu une cible facile et que si je ne me reconcentrais pas rapidement, une attaque comme celle de Parkinson ne tarderait pas à se reproduire.
J'ai donc décidé, avec Hermione et Ron, d'aller le reste de l'après-midi nous entrainer dans la salle sur demande, pour nous remettre au niveau au vue des quelques mois que nous venions de passer sans nous battre.
Ce fut une séance tout à fait productive. J'ai pu libérer mon angoisse créée la veille, puis comprendre que je n'étais pas faible.
Ron et Hermione n'ont pas arrêté de s'inquiéter pour moi, me demandant durant toute la journée si j'allais bien, si je voulais parler de la veille, s'il me fallait quelque chose pour me remonter le moral. Mais j'ai décliné à chaque fois leur offre, voulant tout simplement passer à autre chose.
Puis après cette séance, nous sommes sortis à Préaulard, nous dirigeant vers les Trois Balais, un peu fatigués de notre séance d'entrainement de la journée.
Ron s'assit en face de moi, deux bièrraubeurres dans les mains alors qu'il s'exclame tout à coup en riant.
- Je pense que je suis meilleur qu'Hermione au Patronus.
- Tu rêves ! Tu arrives à peine à prononcer la formule !
La brune semble offusquée et je ne peux m'empêcher de rire à gorge déployée. Puis je bois une gorgée de mon verre et prends à mon tour la parole.
- Ce n'est pas une compétition.
- Harry, dis-nous qui, d'après toi, est le meilleur au Patronus. Moi ou Ron ?
Ron sourit, sûr que je vais dire son nom. Et les yeux chocolat de la brune me foudroient, voulant une réponse franche et pas truquée à cause de mon amitié envers le roux.
Finalement je leur réponds, un air joyeux plaqué sur mon visage.
- C'est moi le meilleur au Patronus.
- Harry !
Mes deux amis se plaignent en même temps et nous partons tous les deux dans un rire partagé, comme je n'ai pas connu depuis plusieurs semaines déjà. Puis Ron parle dans sa barbe, pour ne se faire entendre que par moi. Ce qui rate vu l'émotion de colère qui passe sur le visage de la Gryffondor.
- Harry sait que je suis le meilleur.
Les deux partent de nouveau dans une dispute à propos de leur qualification envers ce sort, et ils ne font rapidement plus attention à moi.
Je lève les yeux, un sourire plaqué sur les lèvres, remettant mes lunettes correctement sur mon nez. Mais mes gestes restent en suspens quand mon regard émeraude croise un regard gris que je reconnais entre mille.
Drago me voit, mais il baisse la tête et s'engouffre rapidement dans les toilettes, espérant très certainement que je ne l'ai pas vu.
Alors sans réfléchir une seule seconde, je me lève lâchant quelques mots à mes amis très rapidement.
- Je vais aux toilettes.
Ni Ron ou Hermione ne relève la tête, trop plongé dans leur débat mouvementé.
Je m'approche à grands pas des toilettes, ouvre la porte et me glisse à l'intérieur. Drago est appuyé sur un des lavabos, la tête penchée avec ses yeux fermés.
Il soupire quand je m'approche vers lui. Or, je m'arrête et lance un sort à la porte pour que personne ne vienne nous déranger. Puis je vérifie chaque toilette pour m'assurer qu'aucune oreille indiscrète ne traine ici. Et je viens finalement m'adosser contre un mur, derrière Drago, mon regard braqué sur son reflet dans le miroir.
Le blond finit par ouvrir les yeux et il rencontre mon regard. Je m'aperçois qu'il est fatigué et n'a sans doute pas dormi de la nuit, comme moi.
Il ouvre la bouche et s'adresse à moi d'un ton las.
- Qu'est-ce que tu fais là ?
Je ne réponds pas, gardant mon sérieux.
Il soupire encore une fois, puis se décide à me faire face, croisant ses bras contre sa poitrine, froissant légèrement sa chemise blanche.
- Qu'est-ce que tu veux Potter ?
- Potter ? Vraiment ?
Je sens une colère me piquer la nuque alors que mes sourcils se froncent. Puis je m'avance vers lui, diminuant l'espace entre nos deux corps.
Drago se passe une main sur son visage, puis ses épaules s'abaissent tout à coup alors qu'il reprend d'une voix plus douce.
- Excuse-moi. Comment est-ce que tu vas ?
Ses yeux sont d'un gris clair laissant transparaitre une réelle inquiétude, et je sais qu'il fait référence à la veille. Mais je ne veux pas parler de ça, j'ai autre chose en tête et j'ai besoin de réponse.
- Je vais bien. Mais il faut que je sache.
- Qu'est-ce que tu veux savoir ?
- Ce que tu fais dans la salle sur demande.
- Eh bien comme toi, j'y dors...
Il fuit mon regard en me donnant sa réponse. Il sait bien que je ne fais pas référence aux nuits que nous passons là-bas. Je l'ai vu plusieurs fois trainer devant, bien avant que nous commencions cette étrange relation. Une partie de moi sait que la salle sur demande a un lien avec sa mission, celle dont il parlait hier avec Severus Rogue.
- Tu sais que je ne parle pas de ça. Je parle de ce qui se trouve sur son bras.
Le Serpentard écarquille les yeux et vient porter sa main à son avant-bras en un réflexe assez rapide. Il sait à quoi je fais référence. Mais je lis dans ses yeux qu'il ne veut pas me donner la réponse. Alors je le devance et enchaine rapidement.
- J'ai entendu la conversation que tu as eue avec Rogue hier.
- Je t'avais demander de partir.
- Et bien je ne t'ai pas écouté. Maintenant il faut que je sache ce que tu y fais, même si nous nous étions mis d'accord pour ne pas en parler.
Ses traits se déforment brusquement à mes mots, ses poings se serrent machinalement alors qu'il s'exclame.
- Il en est hors de question. Tu le sais très bien.
- Tu as une mission, je dois savoir ce qu'elle est. Tu es de son côté et donc tu as la possibilité de me donner des informations.
- Quoi ? Tu veux que je sois un traitre ?
- Oui, enfin non. Je veux seulement que tu sois du bon côté.
Cela fait plusieurs jours que cette idée grandit dans mon esprit, celle de Drago se ralliant à la bonne cause, peut-être pour moi, je n'en sais rien. J'ai dû être aveuglé par mon amour que je lui portais, surtout au vue de sa réaction.
Il se met à rire, puis à faire des allers-retours devant moi. Puis il s'arrête tout à coup et se tourne vivement vers moi en s'exclamant.
- Tu as perdu la tête ? Dans quel monde crois-tu qu'on vit Harry ? Tu as vraiment pensé que tu allais réussir à m'amener du bon côté, que mon amour pour toi me ferait changer de camp. Tu as eu tort si c'est ce que tu croyais. Je suis de son côté, bien que ce ne soit pas un de mes choix.
- Choisis de te battre !
Drago s'immobilise, une révélation traversant ses yeux tout à coup, il fait un pas brusque vers moi et articule à quelques centimètres de mon visage.
- C'est pour ça ? Tout notre histoire, c'est pour que je te donne des informations, à toi et ton camp. Tu m'utilises seulement.
- Quoi ? Non ! Pas du tout, j'avais seulement l'espoir que tu te rallies à moi. Je n'ai jamais eu d'arrière-pensée.
- Alors pourquoi veux-tu que je te confie en quoi consiste ma mission ?
- Pour pouvoir t'empêcher de le faire.
Le blond secoue la tête, puis chuchote doucement, en me frôlant la joue d'un doigt léger.
- Tu ne peux rien faire, c'est déjà trop tard.
Puis il tourne les talons, enlevant le sort de sur la porte puis part sans m'adresser le moindre regard.
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