19. Une première menace

  Le week-end approche à grand pas, et je n'ai qu'une hâte : celle de rejoindre Drago dans la salle sur demande.

Je mange en vitesse dans la grande salle, le cœur léger, voyant les coups d'œil et les sourires en coin du blond. Et sans m'en empêcher je souris moi aussi, attirant les interrogations de mes amis, qui ne comprennent pas pourquoi je semble si heureux tout à coup.

Puis nous allons dans notre salle commune.

Le temps passe lentement et je ne tiens plus en place. Je regarde sans cesse l'heure qu'il est, mais avec la déception de ne pas la voir avancer. Et malgré les blagues et la conversation assez intéressante que nous avons, je ne peux m'enlever l'image du blond dans mon esprit, mon ventre se contractant agréablement.

Puis l'heure d'aller se coucher arrive enfin.

Une trentaine de minutes est passée depuis que Ron et moi nous sommes allongés dans nos lits respectifs. Et je sais qu'il a lutté pour rester éveillé, voulant me prendre la main dans le sac quand je sortirai au beau milieu de la nuit. Or Ron a le sommeil lourd et est très rapidement fatigué, donc c'est très rapidement qu'il s'est endormi.

Sans attendre j'ai enfilé ma cape d'invisibilité, bien que je pense arriver le premier dans la salle, et je sors en vitesse de la tour des Gryffondors.

Les couloirs sont silencieux, et j'ai soudainement une angoisse qui augmente petit à petit dans mon estomac. Je ne sais ce qui la provoque, mais chaque fois que j'ai eu cette sensation, c'est qu'il y avait un problème. Or je continue de marcher, mettant ce sentiment de côté.

Finalement j'arrive devant la salle sur demande, un sourire de joie apparait sur mes lèvres et c'est d'un geste rapide que j'enlève ma cape, la pliant pour ensuite commencer à marcher devant la salle, impatient d'entrer.

Mais alors que je commence mon deuxième aller-retour, je sens une décharge me parcourir, précédée d'une lumière verte, puis je tombe sur le sol. Ma respiration est coupée alors que je sers les dents de douleur, mon corps raidit à cause de ce brutal coup d'électricité.

Mon regard est rivé vers le plafond, la seule chose que je peux voir, mon corps refusant de faire le moindre mouvement. La douleur me parcourt encore, mais elle s'affaiblit peu à peu, finissant par être supportable.

J'essaye de me relever, mais je sens de nouveau cette affreuse décharge, me brulant la peau et faisant exploser ma tête sans cesse. Je veux crier mais je n'y arrive pas, mon corps se raidit tellement que ma tête cogne brusquement contre la pierre dure et froide du sol.

Et c'est alors que j'entends une voix me parvenir à l'oreille.

- Alors Potter, on fait moins le malin. Je pourrais te tuer, juste d'un coup de baguette et le Seigneur serait si fier de moi. Je serai accueillie dans ses rangs à bras ouverts, et Il verrait enfin ma valeur.

Il me faut quelques instants pour reconnaitre la voix dure et hargneuse d'une Serpentarde, et c'est en voyant son visage de carlin que j'ai enfin la certitude qu'il s'agit bel et bien de Pansy Parkinson.

La brune me surplombe, un sourire mauvais sur les lèvres alors qu'elle reprend d'une voix emplie d'une haine indescriptible.

- Il va te tuer, le Maitre va te réduire à néant après t'avoir torturé. Il va se faire plaisir à te mettre en pièce.

Elle s'éloigne un peu, et c'est à ce moment que je réussi à bouger mon corps endoloris. Je me traine difficilement contre le mur, regardant la cape tombée un peu plus loin lors du choc. Mais la voix de la brune me rappelle à l'ordre soudainement.

- Il va être fier de moi c'est sûr ! Drago aussi !

Je tique à l'entende du nom du blond. Et je me mets à rire, malgré la douleur que cela provoque.

La brune se tourne brusquement vers moi, puis me menace de sa baguette alors qu'elle s'exclame avec rage.

- Arrête de rire !

- Malefoy n'en a rien à faire de toi.

- Tais-toi, tu mens. Vous vous détestez, tu ne le connais pas.

- Je n'ai pas besoin de le connaitre, ni même de lui parler pour savoir que tu ne signifies rien pour lui.

- La ferme !

Elle écarquille les yeux de colère et je vois une lueur s'échapper de sa baguette. J'essaye de sortir la mienne, mais mon corps est trop faible et donc mon geste trop lent. Je ressens encore ce courant électrique, et je n'arrive plus à respirer. Je suffoque alors que mes membres me brûlent, la douleur étant insupportable.

Puis elle reprend la parole, semblant tout à fait folle tout à coup.

- Il m'aime, je le sais. Mais il a une mission à remplir, donc il ne peut pas perdre de temps avec moi pour le moment. Mais quand il verra que j'ai battu l'Elu, il ne pourra faire autrement que de tomber dans mes bras.

Je n'arrive plus à parler, et je tousse, manquant d'air.

Puis la douleur semble plus supportable, bien que je garde les mâchoires serrées pour encaisser un peu plus ce que je ressens.

- Je vais enfin devenir Mangemort, il me donnera la marque, car je l'ai méritée, j'ai accompli une mission. La plus grande des missions, j'ai mis au sol le célèbre Harry Potter et bientôt les autres suivront.

Pansy rit à gorge déployée, et je prie pour que quelqu'un l'entende. Mais personne ne vient, le couloir est vide et je suis trop faible pour réussir à me défendre seul.

Dans une dernière tentative j'attrape ma baguette puis lui lance un sort.

- Expelliarmus.

Mais elle esquive mon sort avec simplicité, mon état rendant mon sort pitoyable. Elle se met à rire plus fort, puis s'exclame.

- Tu veux rire ? Tu es tellement faible, je ne comprends pas pourquoi personne n'a réussi à t'avoir avant ce soir.

Elle s'avance brusquement de moi, puis son rire s'arrête, laissant une expression de pure haine apparaitre sur ses traits avant de parler une nouvelle fois.

- Arrêtons de jouer.

Puis un sourire sadique apparait sur ses lèvres alors qu'elle formule un nouveau sort, qui me pétrifie de peur.

- Endoloris !

Je ferme les yeux, prêt à recevoir le sort. Mais celui-ci reste en suspens. J'ouvre les yeux et m'aperçois que la brune a été désarmé avant que son sort n'ait été fini d'être prononcé, et je pousse un soupir de soulagement.

Je lève alors mon regard vers la brune et m'aperçois qu'elle a les yeux grands ouverts de stupéfaction, puis elle ouvre la bouche.

- Mais qu'est-ce que tu fais ?

- Je t'empêche de faire n'importe quoi, petit sotte.

Mon cœur repart, malgré la douleur de mes membres. Sa voix m'a aussitôt enveloppée et m'a réchauffé en une fraction de seconde.

Je le vois enfin, Drago est là, vêtu d'un pull noir et de son jean noir. Il a le regard empli d'une haine soudaine et je peux voir sa main trembler de colère, serrant sa baguette avec force, celle de la brune dans l'autre main.

Pansy hoquette de surprise, ne s'attendant pas une telle réponse de la part du blond, puis elle reprend, me montrant du doigt.

- Mais j'ai Potter ! J'allais le trainer auprès du Maitre.

- Et comment allais-tu faire ?

- En transplanant.

- On ne peut pas dans l'enceinte du château. Tu es vraiment stupide, et tu penses que personne ne se serait rendu compte de son absence ?

- Je ne sais pas...

- C'est ça le problème ! Tu agis sans réfléchir. Maintenant disparais, je vais gérer ça seul.

- Mais Drago...

- Pars !

Il a hurlé, réveillant très certainement une bonne partie du château.

La brune a sursauté, puis est partie en courant, attrapant au vol sa baguette que Drago lui avait lancé négligemment.

Quelques instants plus tard, Drago s'avance vers moi. Il se met à genoux devant moi, puis pose une main douce contre ma joue. Son geste tendre est en paradoxe total avec la colère qui danse dans ses yeux.

Il ouvre la bouche et me parle d'une voix douce.

- Est-ce que ça va ?

J'ouvre la bouche mais il ne s'échappe qu'un râle de douleur. Et je vois son visage se briser durant un court instant, puis il attrape sa baguette et la pose contre ma peau.

Une vive chaleur se dégage dans tout mon corps, étant d'abord très douloureuse. Le blond colle sa main contre ma bouche pour retenir le cri qui veut s'en échapper. Mais très rapidement la douleur se transforme en une douce sensation de renouveau, la douleur étant qu'un vague souvenir.

Sa main tremble et il ouvre la bouche, chuchotant avec colère alors que ses yeux bougent rapidement.

- J'aurais dû la tuer ! Elle allait te lancer un Endoloris, bordel j'aurais dû la tuer. Elle n'aurait jamais dû lever la baguette sur toi, si jamais elle t'avait...

- Drago...

Son regard s'arrête sur moi, et je vois ses yeux humides, des larmes de colère et de tristesse menaçant de dévaler sur ses joues.

Et c'est donc dans un souffle qu'il exprime ce qu'il a sur le cœur.

- Je ne peux pas te perdre ! Je ne peux pas, ça me détruirait, complètement.

Il vient me prendre dans ses bras, me serrant contre lui avec force.

Je viens glisser ma main dans ses cheveux, inspirant doucement son odeur alors qu'il respire un peu plus calmement.


AudreyPh18

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