Chapitre 2

Les graviers crissèrent sous les pas fatigués d'un homme au visage calme. Heureux ne qualifiait pas forcément son ressentit mais apaisé, soulagé, étaient les mots. Voldemort n'était plus, la guerre était terminée, les blessés soignés, les mangemorts enfermés, les morts honorés et la paix était d'actualité. Le monde pouvais enfin prospérer. Emmitouflé dans un manteau noir pour se protéger du vent mordant d'un hiver plutôt froid, l'homme s'égara tout d'abord devant quelques pierres du champs de repos. Les souvenirs des dernières années refirent surface au fil des noms inscrits qui défilaient sous ses yeux. Des amis. Des frères. Des sœurs. Les membres de sa famille pendant cette guerre. Guerre à présent figée dans l'Histoire, le passé, pour faire place à un futur lumineux.

Les efforts de la rébellion avaient été récompensés puisque Voldemort fût vaincu. Anéanti. Pour toujours et à jamais. Les fêtes avaient jubilé et les gens festoyé des jours durant sans s'arrêter un seul instant. Puis les réjouissances de la victoire étaient retombées légèrement, ramenant la population peu à peu à la réalité. De nombreuses ruines avaient éclosent un peu partout dans le pays, les blessés décoraient les coins de rues et il fallait aussi retrouver tous les disparus, qu'ils se soient exilés dans le plus grand des secrets ou morts quelque part aux mains d'un mangemort assoiffé de sang. Pendant plus d'un mois la société avait peiné à se relever. Beaucoup avait cependant aidés, autant dans l'administration que sur le terrain au contact des gens, devant ainsi les figures de la Nouvelle Ère. Drago Malefoy était l'un de ces héros de guerre. Des places, des avenues, des boulevards et même des écoles du monde entier portait son nom. Ainsi que celui de sa femme. A eux deux ils étaient le symbole même de la Nouvelle Ère. Ennemis réputés lors de leurs premières années à Poudlard, puis époux aussi inséparables que redoutables. Les deux dernières années furent néanmoins plus sombres, perdant l'une de leurs plus grandes combattantes, la résistance s'était persuadée avoir aussi perdu l'autre membre du couple guerrier. Ce fût le cas pendant quelques mois puis Drago organisa des frappes plus fréquentes et plus importantes pour fragiliser le pouvoir. Le temps de la dictature des Ténèbres prit fin lorsque Voldemort partit en fumé aux mains de Drago. Hermione et tous les autres étaient vengés.

C'est comme cela que le monde voyait les choses.

Le blond plongé dans ses pensés, un minuscule sourire triste fixé sur le visage, se dirigea machinalement vers le centre du cimetière enneigé comme il le faisait depuis plus de deux ans maintenant. Il s'arrêta devant une magnifique pierre tombale blanche qui se confondait avec l'herbe mais dont on devinait aisément les contours de part les fleurs colorés qui débordaient de la sépulture. De ses mains gantés, il déneigea la tombe révélant ainsi au soleil pâle qui brillait dans le ciel une citation. La citation. Les derniers mots qu'avait prononcé celle enterrée sous ce parterre fleurie : « Je m'éteins heureuse dans les bras de mon mari, la paix à porté de bras. ». Ces mots avaient longtemps raisonné comme une condamnation, telle une malédiction, dans son esprit puis étaient devenus au fil du temps une raison de vivre et de se battre. Pour eux. Pour elle. Hermione Granger n'aurait jamais abandonnée, alors lui non plus. Il avait lutté jusqu'au bout. Et maintenant que la guerre ne faisait plus rage, que la société et le monde des sorciers avaient retrouvé un semblant de stabilité, il n'avait plus à se battre. Le temps de sa retraite avait sonné.

« Drago. » l'appela une voix cristalline dans son dos.

Sans se retourner il savait. Bien que son timbre de voix n'était plus exactement le même, il devina facilement la silhouette frêle et le regard mordoré bienveillant, le teint désormais pâle et les cheveux indomptablement touffus qui se tenaient derrière lui. Drago se retourna pour faire face à son ange pieds nus dans la neige, vêtu d'une simple robe blanche, brillant d'une aura gracieuse et accueillante.

« Je t'avais dit qu'on se retrouverait. »

D'un sourire commun, il attrapa la main que son amour lui tendait. Cette main dans laquelle seule la sienne avait sa place.

A l'avenir  et pour l'éternité.

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