Chapitre 2.
Il est mort. MORT ! June reprend toi, il n'est PLUS LÀ.
C'est la première fois que je pense à lui depuis ... Longtemps ...
C'est de la faute de ma mère si je ne sais rien de lui. Parce qu'elle ne m'en a jamais parler, pourquoi ? Et, tout à coup, je vins à me poser toutes les questions que je ne m'étais pas posé pendant toutes ces années.
Mais, maintenant je comprends, en le laissant là-bas, j'avais peur de l'abandonner.
Mais ...
NON ! June, ce que tu racontes est n'importe quoi.
Papa ?Je n'en veux plus, il est partit alors que je sois là-bas ou ici ça ne change rien ! J'ai tourné la page, je ne sais même pas si j'ai déjà eu une page à son sujet. Je ne connais même pas son prénom ...
Ni son nom de famille d'ailleurs, ma mère, une des rares fois où elle m'a parlé de lui, m'a expliquer que j'avais hérité de son propre nom de famille.
Voilà ! Je ne connais rien de mon père, rien du tout !
Quand j'avais deux ans, il est mort dans un accident de voiture en allant travailler. Ma mère m'a raconté cela qu'une seule fois quand j'avais six ans, et que "j'étais en âge de comprendre", et je n'ai jamais oublier cette explication.
Mais, je n'ai toujours pas compris pourquoi avoir hérité du nom de ma mère, je lui avais d'ailleurs posé la question il y a deux ans de cela, et elle m'avait envoyé me faire voir.
Je n'aurai donc jamais la réponse.
Toc toc toc !
Ce bruit me tire de mes pensées.
-Rentre. Criai-je d'un ton sec.
D'un revers de manche, j'essuie mes larmes. Mais ça doit ne pas suffire parce qu'à peine elle lève les yeux sur mon visage que ma mère me prend dans ses bras :
-Ma petite Puce, je t'en prie pardonne-moi... Je ... j'ai ... Je n'aurais jamais du te poser cette question, je sais comme tu as du mal à t'intégrer mais ... Je la coupe nette.
- Non, maman, ce n'est pas pour ça ... Je m'arrêtai, devais-je lui dire la vrai raison de mes larmes ? J'hésitais un instant.
- Heuu... C'est à cause de mon ... déménagement ... Je me dis que rien ne sera pareil maintenant et ça me brise le cœur parce que tout a changé, j'ai l'impression d'être juste une personne parmi d'autre et que je n'arriverais jamais à m'habituer à tout ce changement, lui confiai-je, cela n'étais pas tout à fait faux non plus. En plus, de me confesser ainsi rendait ma mère heureuse pare qu'elle croyait que comme cela, je pourrais lui révéler mes secrets les plus intimes; alors faisons d'une pierre de coups. Et c'est vrai que ça me fit un bien fou de me vider, même si cela n'était qu'un quart de mes vrais ressentis.
Elle sourit, fière que sa fille lui parle de ses problèmes d'ados, alors que moi je voyais juste un moyen de me débarrasser d'elle le plus vite possible, même si enfin de compte je ne lui avais même pas menti, elle me caressa la joue, en continuant de sourire bêtement.
- Ne t'inquiète pas ma chérie je suis sûre que tout va s'arranger. C'est normal au début de ne pas se sentir à sa place mais au fond, on finit par s'habituer, me dit-elle d'une voix étrangement douce. Tu vas voir tu t'y feras, laisse aux gens le temps de s'habituer à toi comme toi tu t'habitues à eux.
Elle me sourit encore, puis quitte ma chambre, visiblement très contente de son petit discours.
Une fois que celle-ci partit, je détache mon chignon qui s'était défait au fur et à mesure de la journée, puis je jette mon élastique nonchalamment sur ma couette et je me regarde dans ma glace, je m'assoie sur mon lit tout en m'observant dans le miroir.
Mes cheveux blonds, tombés sur mes épaules, ondulaient joliment, et mes yeux vert-marrons scintillaient comme des étoiles dans un ciel noir. Au fond, qui étai-je vraiment !?
June ... Qui es-tu !? Que caches-tu !?
Et toute seule, face à moi-même, j'avais l'impression de retrouver face à une inconnue.
Moi-même, je ne me reconnaissait pas. J'avais même du mal à imaginer que cette fille blonde face à moi, c'était June Elsy.
...
Je ne sais pas combien de temps je suis rester là, à me demander qui j'étais, pourquoi ? Comment ?
Mais il y a une fin à tout.
Je me lève, momifiée, de mon lit, et vais à la fenêtre, je me laisse glisser le long de la gouttière rouillée.
Et j'atterris sur le trottoir de la rue St-Etienne.Je cours de l'autre côté de la route et m'engouffre dans la ruelle d'hier.J'entends miauler un chat, bizarrement, ce bruit me rassure. Je ne suis pas toute seule...
Je m'active, prenant mon élan, je saute sur une poubelle, je renifle cet odeur de poisson et d'œuf que sent la ruelle, même si elle m'est très désagréable, je préfère l'ignorer.
Je reprends pour la 2ème fois mon élan et cette fois, je saute de poubelle en poubelle, mais, loupant une benne, je m'écrase sur le sol crasseux de la ruelle déserte.
Les murs sont tagués, de tous les côtés, pas un seul bout de mur reste sans être peint à la bombe.
Je me relève, passant la main sous mon nez, je me rends compte que ma chute m'a fait saigner. À vrai dire, je n'en accorde aucune importance. Je m'appuie contre le mur droit de la ruelle, tagué et crasseux, et je me mets à réfléchir.
En fait, si je n'ai d'amis ici, c'est parce que je n'en voulais pas ...
J'aurai pu m'en faire très vite.
Mais je ne voulais pas, quelque chose m'en empêchais, je restais à part, dans mon coin, et quand quelqu'un venait me parler je l'ignorai ou bien je l'envoyai se faire voir méchamment...Je suis devenu la fille agressive que personne ne veut approcher. En classe, je me réserve la place du fond, les autres ont très bien compris car personne ne me l'a vole...
A part Margot, personne n'ose venir me voir.
Margot est ma voisine de palier et ma mère voulait que j'arrive à m'intégrer alors forcément après que ma mère s'en soit mêler, tout s'est compliqué ...
Et maintenant elle ne me lâche plus, mais à mon plus grand bonheur, elle n'est pas dans ma classe. 3ème B.C'était tellement mieux là-bas, quand j'avais encore une vie à peu près potable. Il y avait Djamila, ma maison adoré, mon chemin habituellement pris pour me rendre dans mon collège.
J'étais en train de me perdre dans mes pensées lorsqu'une voix me tira subitement de mes réflexions :
- Hey, toi, en bas. Tu fais quoi ici, tu es perdu ou quoi ?
Un garçon d'environ 16 ans me regarde, du haut de la fenêtre du 3ème étage de l'un des immeubles qui cache la ruelle. Il avait des yeux bleus étincelants et un bonnet gris qui laissait échapper une mèche de ses cheveux bruns.
Il m'avait parlé sur un tel ton que j'étais prête à lui renvoyer la balle. Mais comment le regarder de haut alors qu'il me regardait du haut de sa fenêtre ? Je me contenta de rétorquer :
- Qu'est-ce que tu veux ?
Il répondu presque du TAC au TAC, en ricanant méchamment :
- Je sais pas, j'ai regardé par ma fenêtre et j'ai vu une SDF toute seule dans une ruelle crasseuse, alors j'ai voulu savoir ce qu'elle faisait là.
Je compris qu'il parlait de moi. Mince, il avait marqué un point, je ne savais pas trop quoi répondre.Mais hors de question de le laisser paraître, alors je m'écris :
- Alors tu n'as tellement pas de vie que tu essaies de te faire des amis comme ça ?
-Donc tu avoues que tu en es une ? Rigola-t-il encore plus. Je n'en pouvais plus.
-Tu as gagner je m'en vais, voir ta tête me deviens de plus en plus insupportable. Lui dis-je avant de me relever.
- Oh non ! Trop triste ! Elle n'a que la permission de 17h30, c'est dommage !
- Oui, c'est dommage, grommelai-je n'ayant plus rien à répondre en me dirigeant vers la sortie.
Que me voulait-il ? J'étais tranquille dans cette ruelle à me poser des questions existentiels, pourquoi fallait-il qu'il me dérange ? Est-ce que cela lui posait un problème ?
- Hé, en fait, je m'appelle Leon. Me crie-t-il quand je m'apprêtais à sortir de la ruelle.
Je me retourne, et ... bizarrement, cette dernière phrase me fit sourire intérieurement, bien sûr, sans le montrer, je lui criai en retour :
- J'en ai rien à foutre, mais moi c'est June !!!
- Joli nom pour quelqu'un à la rue, me criai-t-il avant que je ne disparaisse au coin de la rue.
Et je cours jusqu'à mon immeuble. Je monte les marches qui me sépare du quatrième étage. Je m'assois sur le palier, devant ma porte d'entrée, je me laisse glisser contre le mur, doucement ... J'appuie ma tête sur le papier peint marron et je ferme les yeux.
J'avais besoin de me poser quelques minutes ...
. . .
- June ? Juuuhuuune ?
J'ouvre les yeux péniblement, devant moi, ce trouve Margot et ma mère. Cette blonde bouclée et cette châtain lisse se penchent sur moi. Je suis encore assise contre ce mur poisseux, je m'étais endormie devant ma porte d'entrée. Mes cheveux blonds décoiffés me retombais sur les yeux. Je les repousse d'un souffle.
- Mon chouchou, je ne comprends pas. Comment as-tu fais pour te retrouver ici ? Et comment as-tu fait pour t'endormir devant cette porte ? Voyons Juju tu as quand même 14 ans, il est temps que tu te mettes a te comporter comme une fille mature. Me gronda ma mère.
Je me relevai sans un mot. Moi aussi, je ne comprenais pas comment j'avais pu m'endormir dans un endroit aussi inconfortable.
- Quand je t'ai vu ici, allongée devant ta porte, me raconte Margot, j'ai vraiment eu peur ! J'ai ru que tu tétais évanoui, ou pire ! Tu sais on est jamais trop sûre !
- Bah tu vois je vais bien, répondis-je sèchement, oubliant de prendre mon air hypocrite et de lui sourire. Tant pis.
Je lui lance un regard extraordinairement noir et je rentre dans mon appartement sans un mot.
Je cours dans ma chambre pour me mettre à dessiner, me plonger dans mon monde à moi, ou personne ne pourra m'interrompre.
Même pas cette Margot. Je prends une feuille de papier blanche et m'inspire de sa pureté pour en faire quelque chose de meilleur, un coup de crayon, puis deux, je sais enfin ce que je veux dessiner et la ruelle apparaît soudain derrière mes coups de crayons, oui, avec son air inquiétant, et sombre. Je rajoute les bennes à ordures, les tags ... J'essaie de les faire les plus précis possible, selon mon souvenir le plus clair. Après avoir dessiner les fenêtres des immeubles, je rajoute un garçon à une des fenêtres du troisièmes étages. Je n'oublie pas son sourire enjôleur et son bonnet qui laisse s'échapper une mèche brune, j'arrive à me souvenir de ses traits les plus fins.
Mais me rendant compte de ce que je venais de dessiner, je gribouille la tête du fameux Leon autant de fois que possible pour qu'il disparaisse sous les traits de crayons noirs acharnés.
Sans la rature que je viens de faire, mon dessin aurait été parfait, ce garçon a réussit à me gâcher deux choses dans la même journée ...
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Salut !
Merci d'avoir lu le 3ème chapitre de JE TE RETROUVERAI.
Croyez-vous qu'il va se passer quelque chose avec Leon ?
Vont-ils se revoir ?
Votez ou commentez si ça vous a plu ou si vous voulez me reprocher des choses !
Je lirais !
Merci💕👍
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