Chapitre vingt-quatre.
Nous étions actuellement dans la voiture et Brad n'avait pas décoléré. Il serrait avec force le volant et avait toujours la mâchoire serrée. Il était vraiment beau. Mais je ne voulais pas subir sa colère. Et puis moi aussi je suis toujours très énervée!
-Ramène-moi chez moi! Dis-je.
Bien sûr, il refusa. Il voulait me ramener et sûrement me piquer une crise dessus...
Mais moi, je ne voulais pas rester avec lui et je ne voulais qu'il se comporte comme mon père. Celui-ci était déjà assez difficile à gérer. Mon père n'avait jamais été très tendre avec moi. Il a toujours été violent avec ma maman et moi-même. Ma sœur avait réussi à ne jamais, ou presque, subir les foudres de sa colère. Et il est devenu encore plus violent quand ma maman s'est séparée de lui il y a quelques années. J'avais reçu tous les coups. Pour une petite fille de douze ans, c'était très difficile à gérer. Je ne savais pas me protéger, il était bien trop fort. Je pleurais souvent. Je téléphonais toujours à ma maman pour lui raconter ce qui s'était passé et elle me répondait toujours que ça passerait. Mais ça ne s'était jamais arrêté ou même calmé. J'ai alors décidé de partir habiter définitivement chez ma maman. J'étais assez âgée pour décider ce que je voulais faire. Maintenant, il réclamait de me voir. Il me suppliait presque à genoux. Mais j'avais bien trop peur pour retourner chez lui. Comme on dit "un homme qui frappe une fois, frappera toujours".
-Je veux rentrer chez moi pour faire mes devoirs et rattraper mon retard. Lui dis-je en guise d'argument.
Je voulais vraiment rentrer chez moi. Et ce que je venais de lui dire n'était pas complètement un mensonge. Ce n'était pas la raison principale mais je devais me remettre en ordre. J'avais beaucoup de retard à cause de l'enlèvement, les jours de repose qui ont suivis suite à cela et je m'étais beaucoup enfoui de l'école à cause de ces petits idiots qui s'amusaient à rigoler de moi et faire de ma vie un enfer. Il me gâchait la vie.
-Prends-les avec toi et viens chez moi. Dit-il.
-Non, je ne veux pas!
Il rigola, pas parce qu'il trouvait ça drôle. Non, c'était un rire jaune qui voulait dire "tu rêves! Fais ce que je te dis et tais-toi". Il était drôle.
-Je veux retourner chez moi un point c'est tout.
Il rejeta une nouvelle fois. Je n'en avais que faire, je resterai dans ma chambre et non dans la sienne. En ce moment, je passais plus de temps chez lui que chez moi. Ça ne m'étonnerait pas qu'un jour ma maman me dise "mais que tu as grandi! Tu as changé depuis la dernière fois".
Une fois arrivés chez moi, je sortis sans vraiment attendre que la voiture soit vraiment à l'arrêt.
-Je t'attends ici Kate!
-Ouais... Ouais...
Il pouvait toujours attendre, je ne remonterai pas dans sa voiture aujourd'hui.
Une fois rentrée dans ma chambre, je me mis directement au travail, un véritable exploit!
Mon GSM se mit à sonner. C'était un numéro inconnu. Un moment, j'eus peur que ce soit un de ces idiots qui m'ait contacté pour rigoler d'avantage de moi. Mais comme j'étais inconsciente, je répondis.
"Bravo! Kate! Ne viens pas pleurer après!" Me dit ma conscience.
-Où es-tu? Me demanda une personne visiblement très en colère.
Je reconnus directement à qui cette voix extrêmement grave appartenait.
-Chez moi et toi?
D'accord... Je rigolai ouvertement de lui.
-Kate! Crie-t-il, visiblement pas très partisan de mon super humour. Je vais reformuler ma question. Pourquoi n'as-tu pas déjà les fesses posées dans ma bagnole?
-Parce qu'il fait plus chaud dans ma chambre.
-KATE! Crie-t-il encore plus fort, me faisant sursauter sur ma chaise.
-Je ne veux pas retourner chez toi! Je te l'ai dit et je ne changerai pas d'avis. Tu n'as pas le droit de me donner des ordres et de me suivre partout comme un petit toutou! Criai-je à mon tour.
-C'est ce qu'on va voir!
Et il mit fin à l'appel. Je n'arrivai plus à me concentrer, j'étais bien trop énervée.
Le lendemain, quand je rentrai dans ma salle de cours, j'avais l'impression que quelque chose n'allait pas, que quelque chose se préparait. Bref, j'avais un mauvais pressentiment. C'était bien trop calme. Déjà, tout le monde semblait avoir oublié l'accident de lundi et personne ne m'avait embêté, même cette idiote de Karla. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Je n'avais aucune réponse. Mais j'avais le pressentiment qu'ici, dans la salle où se déroulerait mon cours de français, j'aurai mes réponses.
Je m'assis à ma place habituelle et j'attendais, telle une élève-modèle, mon professeur bien-aimé. Il restait un peu moins de deux minutes avant que le cours ne commence et là...
Non...
Non...
Non...
Ce n'est pas possible. Mais que faisait-il ici? Cet idiot m'adressa un sourire ironique. Par ce sourire, il voulait me dire "il ne fallait pas me défier". Bien sûr, il s'assit derrière moi. Je me retournai vers lui, prête à lui demander ce qu'il faisait ici. J'avais à peine ouvert la bouche qu'il me mit son doigt sur cette dernière en me disant:
-Chut mon ange! Le professeur est arrivé. Ne perturbe pas le cours, s'il te plaît.
Je me retournai, toujours choquée. J'étais en colère aussi. Il allait me le payer.
Ok coco. Voici le tableau de score: 1-1. Égalités parfaites. La guerre est déclarée.
Mon professeur de français allait le virer, j'en suis sûre! Celui-ci était super-sévère. Son cours était le seul où je pouvais apprendre sans être dérangée par des boulettes de papier ou des insultes plus horribles les unes que les autres.
-Jeune homme? Qui êtes-vous?
J'en étais sûre! Que le spectacle commence! Mon professeur venait d'interpeller Brad. Celui-ci ne se laissa pas déstabiliser et répondit dans le plus grand calme et sans la moindre once de peur:
-Je me suis réveillé ce matin et je me suis dit "tiens pourquoi ne pas revivre ces folles années qu'est le lycée!".
Tout le monde se mit à rire devant l'insolence de cet idiot. Tandis que le professeur vira au rouge, moi je levai les yeux au ciel en soufflant bruyamment.
-Etes-vous seulement inscrit dans notre établissement Monsieur...? Continua mon professeur en colère.
-Mr Winsley, Brad Winsley. Et non, je ne suis pas inscrit. Répondit le concerner.
Tiens, je ne lui avais jamais demandé son nom de famille. Bon, je le saurais comme ça.
-Alors que faîtes-vous ici?
-Je vous l'ai déjà dit ça. Répondit Brad.
-Sortez, monsieur. Pour pouvoir s'asseoir sur cette chaise, il faut être inscrit. Dit-il. Non mais je rêve, les jeunes d'aujourd'hui n'ont aucune limite! Nous sombrons dans la décadence! Continua mon professeur plus pour lui-même que pour nous.
Brad s'amusait de la situation. il n'en avait que faire de ce que pouvait dire le professeur. D'ailleurs, il ne bougea pas d'un pouce.
-Voyez-vous Monsieur... Je ne veux pas bouger d'ici. Dit Brad. Il fait bien plus chaud ici.
Il défiait le professeur. Et, je ne savais pas qui allait gagner. Les personnes qui nous entouraient connaissaient bien le professeur de français qui se trouvait devant nous. Ils savaient qu'il n'était jamais bon d'énerver un professeur comme celui-ci. Personne ne parlait. Personne n'osait bouger. Un silence de mort régnait dans la salle. Quant à moi, je gardais les yeux baissés, les relevant par moments pour me tenir au courant de la situation. Brad et notre professeur se défiaient du regard. Brad n'allait pas lâcher, je le savais. Il n'avait de respect pour personne.
Au bout de deux minutes, le professeur s'apercevant que ce duel pouvait encore durer des heures, décida d'aller chercher le directeur. Quand il fut sortir de la salle de cour, je relâchai le souffle que j'ignorai retenir. Tout le monde fit de même. L'ambiance pesante qui régnait venait de retomber. Toutes les personnes présentes dans la salle se mirent à rire. Je me retournai vers le faiseur de trouble.
-Mais qu'est-ce qui te prend? Que fais-tu ici? Demandai-je à Brad.
-Je suis venu te prouver que je peux faire ce que je veux quand bon me semble et que si l'envie me prend de te suivre ou même de te surveiller, je le ferais sans une once d'hésitation.
Sur ce, il se leva.
-Je vais faire un tour. Je t'attends dehors. Me dit-il en partant.
Le professeur revint quelques minutes accompagné de notre cher directeur. Mon professeur de français fouilla la salle des yeux à la recherche de celui qui avait osé déranger son cours. Dommage pour lui, il était déjà parti.
-Je ne sais pas où il est passé Monsieur. Il était juste là. Dit-il en montrant la chaise qui se trouvait derrière moi à notre directeur.
-Vous me faîtes perdre mon temps Monsieur Papule. Appelez-moi quand vous aurez un véritable scoop.
Sur ce, il partit. Mon professeur était encore plus en colère d'avoir ainsi été humilié par le directeur de l'établissement.
-Bon prenez la page trente-deux du manuel. Dit-il.
Quand la sonnerie retint, je sortis de la salle de cours. Quelqu'un me prit brusquement par le bras et m'entraîna dans un coin plus tranquille que les couloirs remplis d'étudiants se bousculant. Je n'eus pas besoin de beaucoup réfléchir pour savoir qui me poussait sauvagement.
Brad, évidemment.
-Ça va ? Tu es content? Lui dis-je.
-Très. C'était assez drôle en fait. J'ai adoré la tête de ton prof.
Et il se mit à rire. Le bad boy sexy qui me sert accessoirement de copain n'était plus du tout dans son personnage. Il ne collait plus du tout au personnage qu'il incarnait. On dirait un...
-Gamin! Lui-dis je furieuse. Débarqué ici, dans mon école, c'est vraiment puéril.
-Me laisser poiroter dans ma voiture sans rien me dire, ça c'est vraiment puéril. Répondit-il, soudain redevenu sérieux.
-Ce n'est pas la même chose. Peux-tu partir maintenant? Demandai-je.
-Non. Répondit-il.
-Ha oui? Et pourquoi? Demandai-je en rigolant.
-Parce que sans moi tu serais déjà en train de pleurer parce qu'on te traite comme une merde.
Je perdis mon sourire. Je savais qu'il n'était pas très gentil mais je ne pensais qu'il serait capable de me dire quelque chose comme ça. Il savait que ce que je vivais était quelque chose qui me touchait et qui me gâchait la vie.
-Pourquoi te sens-tu obligé d'être aussi méchant?
Je n'allais pas pleurer. Non, interdiction de pleurer. Je devais m'en durcir et ne pas pleurer à la première occasion. J'étais une femme. Bon, d'accord... J'étais encore une petite fille. Mais ça ne changeait rien. Les femmes se devaient d'être forte. Alors, je me devais moi aussi d'être forte.
Sois forte Kate! Relève la tête et affronte le grand méchant loup fou furieux qui se trouve devant toi.
-Je ne suis pas méchant. Je te dis juste la vérité. Tu es une petite gosse fragile qui pleure pour un rien. Dit-il.
-Attends... J'ai raté un truc? Pourquoi es-tu méchant comme ça? Je veux dire... Je sais que tu peux me sortir des choses vraiment méchantes mais je ne te pensais pas capable sur ce sujet-là. Ai-je fait quelque chose qui t'aurait déplu?
-Non. C'est juste que tu te voiles la face ma pauvre.
-Je ne comprends pas du tout ton comportement. Lui dis-je choquée.
-Elle ne comprend pas haha. La bonne blague. Dit-il en se parlant à lui-même.
Pour être choquée, j'étais choquée. J'essayai tant bien que mal de me souvenir. Mais je ne voyais pas ce qui aurait pu le brusquer, ou même le vexé.
-Tu m'en veux encore pour hier c'est ça? Demandai-je.
-Non Kate. J'adore comment tu oses encore jouer la petite naïve. Tu m'as menti. Tu m'as menti depuis le début. Mais, je te rassure. Tu n'es pas la seule fautive. Moi, j'ai été trop con. Je t'ai écouté me raconter tes petites histoires d'enfant malheureuse. J'ai été ému par une petite gamine et ses larmes. Quel con! Je n'aurais jamais fait quelque chose comme ça avant toi. Bravo Kate! Tu es une bonne actrice! Ou peut-être même une bonne manipulatrice. Bravo! Je n'ai pas été capable de voir la vipère qui sommeille en toi.
PDV de Brad.
J'allais la tuer. Elle cachait bien son jeu en fait cette petite. Pathétique!
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Bonsoir!
Comment allez-vous?
Comment se sont passés vos examens?
Que pensez-vous du chapitre? Un petit commentaire me ferait plaisir. J'adore prendre connaissance de vos avis.
Bisous et bonne chance à ceux qui sont en blocus.
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