Chapitre trente-cinq.
PDV de Brad.
Comme prévu, nous passions par la porte de derrière. Mon ancien jardin avait tout l'air d'une décharge. Des poubelles déchirées, sûrement par des chats, jonchaient le sol et les détritus qui s'en étaient échappé s'étalaient sur le sol sur plusieurs mètres.
Une porte usée et rouillée séparait l'intérieur sinistre de la maison de l'extérieur du monde. J'étais persuadé que mon père et son équipe étaient dedans. Mais peut-être que cela n'était qu'un piège.
J'ouvrais la porte assez facilement. La porte était en si mauvais état qu'elle ne protégeait même plus la maison des menaces extérieures. Nous arrivions dans la cuisine qui, elle non plus, n'était pas dans un état correct, bien qu'elle ne l'ait jamais été. La maison était plongée dans un calme effrayant. Une odeur immonde envahissait la pièce. Ca sentait la moisissure.
Mes gars étaient bien entraînés. Ils savaient qu'ils devaient faire attention à chaque couloir, à chaque pièce. L'ennemi pouvait se cacher partout. Et plus j'avançais dans les différentes pièces, plus j'avais l'impression qu'ils étaient là, nos ennemis.
Il n'y avait rien à signaler au rez-de-chaussée, personne et pas un seul bruit. Nous dirigions vers les pièces du premier étage. Il comptait trois pièces; la chambre de ma sœur, celle de "mes parents" et enfin la mienne. Il n'y avait personne dans celle de mes géniteurs. Lloyd m'avertit que ma chambre était vide. Je n'avais pas voulu aller vérifier par moi-même. J'y serai rentré s'ils y étaient mais je ne souhaitais pas revoir cette chambre. Elle représentait pour moi ces années de honte et de douleur. Cette maison également, mais je ressentais cette sensation de façon plus intense pour mon ancienne chambre.
Je me tenais devant la chambre de ma sœur. J'ouvrais doucement la porte en priant pour que ce salopard ne soit pas là. Je ne voulais pas qu'il salisse encore plus ma sœur. A mon grand soulagement, la pièce était vide de présence humaine. Rien n'avait changé. Les meubles étaient encore à leur place, le lit était défait et ses posters de pop-stars étaient encore accrochés au mur. Une fine couche de poussière recouvrait les différents meubles et une odeur de renfermé envahissait la pièce mais, cette odeur persistait dans toute la maison.
Je prévins les gars que le fouille n'était pas encore finie. Nous n'avions pas encore vérifié le sous-sol. Ils ne pouvaient être que là.
PDV de Kate.
J'attendais ici un moment pour ne pas me faire repérer par un membre de la bande. Je comptais dix fois soixante secondes à voix haute. Ca m'occupait et ça me permettait également de ne pas penser à ce qui allait arriver. Parce que je savais au fond de moi que c'était complètement irréfléchi et que je risquais ma vie.
Je sortais de la voiture et me dirigeais discrètement vers l'arrière de la maison. Je marchais doucement, essayant de ne pas faire de bruit. Je ne voulais ni me faire prendre par un des gars de Brad ni par un membre de l'autre bande.
Le jardin était affreusement mal entretenu. C'était désolant. Je repérais la porte qui permettait de rentrer chez Brad. Elle était ouverte. Brad avait dû sûrement la laisser ouverte.
Soudain, je sentis un bras se refermer férocement autour de ma taille et une main se poser sur ma bouche m'empêchant de crier à l'aide.
-Si tu fais un seul bruit, si tu tentes quoique se soit, ça ira mal pour toi. Me menaça-t-il en chuchotant.
Ce n'était pas Brad. La peur s'empara de moi. J'étais tétanisé. Tandis que nous avancions, il se stoppait brusquement souleva mon t-shirt et y trouvait la pièce principale de mon plan.
-Quelle bonne surprise! Dit-il contre mon oreille, des frissons de peur me traversant le corps entier.
Et mince!
PDV de Brad.
Je poussais la porte qui menait à la cave. Il y faisait affreusement froid. J'allumai la lumière et nous descendions le petit escalier. La cave était composée de deux pièces. La première était complètement vide, si on ne s'attardait pas sur les boîtes de conserve vides qui jonchaient le sol.
-N'oubliez pas le plan, les gars. Dis-je en chuchotant.
Je poussais la porte qui ouvrait sur la deuxième pièce et allumais la lumière.
Mon père, Mike et quatre autres gars étaient là, à nous attendre fièrement. Ils étaient debout, en rang d'oignons.
-Ca commençait à être, mon petit Brad. J'ai même cru que notre rencontre ne se passerait pas. Mais quelle joie de voir que tu réponds présent! Me dit mon idiot de père.
-Est-ce que tu veux bien fermer ta gueule? Répondis-je, il me provoquait délibérément.
-Ne parle pas comme ça à ton père. Intervint Mike.
-Mais ça vaut aussi pour toi, imbécile.
Nous nous défions les uns les autres du regard.
-Je veux bien te laisser la vie sauve, petit. Mais à une seule condition...
-Je n'avais pas l'intention que tu me la prennes. Dis-je en coupant mon père.
-Tu ne sortiras pas d'ici vivant, je peux te le jurer.
Je le regardais un air de défi dans les yeux. Je souriais insolemment pour lui montrer que ces menaces ne me faisaient pas peur.
-Tu pourras sortir d'ici sans la moindre égratignure, si tu abandonnes tout ce que tu as ici et que tu t'en vas loin, très loin, pour ne jamais reposer tes pieds dans notre pays. Continua-t-il.
-Mais tu rêves en couleur mon pauvre. Dis-je en pouffant de rire.
Des coups de fusil vinrent interrompre notre conversation houleuse. Mike et ses trois gars avaient été touchés. Mike avait reçu une balle dans l'estomac et se pliait de douleur. Deux de ses gars gisaient morts sur le sol et le dernier, chanceux, avait eu la balle dans la jambe. Il se contorsionnait de douleur.
Alors que je me délectais du spectacle en souriant, je relevai les yeux vers le dernier debout, mon père. Et là, je crus entrer dans un de mes pires cauchemars. Mon père se tenait debout derrière la chaise où se tenait mon irresponsable de petite copine. MERDE! J'avais prévu un garde. Elle devait être en sécurité. Comment se fait-il qu'elle soit là devant moi? Je perdis instantanément mon sourire.
Mon père pointait son arme contre sa tempe. Quant à Kate, des dizaines de larmes coulaient le long de ses joues. Un foulard l'empêchait de crier. Aucun son ne sortait de sa bouche, aucun gémissement, aucune plainte, rien. Son visage était rouge, ce qui était inhabituel car quand elle pleurait, seuls ses yeux et ses joues rougissaient. Là son visage était aussi rouge qu'une tomate mûre.
Yan, mon père, s'approchait doucement de son oreille et lui dit quelques mots que je n'entendais pas. Ses yeux s'agrandirent, son visage devint encore plus rouge et ses larmes coulèrent davantage.
-Qu'est-ce-que tu lui as dit, putain?
-C'est un petit secret entre nous. Maintenant, tu vas gentiment t'en aller et faire ce que je t'ai dit. J'aimerais profiter plus amplement de cette charmante jeune fille.
Il glissa sa main sous sa chemise. Ce geste me mit d'autant plus hors de moi. Je brandissais mon arme, le pointait vers lui, tandis que son horrible bouche s'était maintenant posée sur son coup, et tirait une première fois dans sa jambe pour qu'il se dégage de Kate. Et une deuxième fois en plein coeur pour qu'il s'éteigne à jamais, nous laissant enfin tranquille.
-POLICE! JETEZ VOS ARMES LEVEZ LES MAINS EN L'AIR!
Que foutaient les flics ici, putain?
Des agents se dirigeaient vers ma bande et moi. Tandis que d'autres allèrent vérifier l'état de l'adversaire. Quatre sur les cinq étaient décédés. Je n'avais même pas remarqué que Mike était mort. Il ne restait plus que nous cinq et un des gars de Mike. Une policière alla détacher Kate en la rassurant du mieux qu'elle pouvait.
Et tous, en cœur, nous dirent:
-Vous êtes en état d'arrestation. Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous.
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Bonjour!
Comment allez-vous?
Qu'avez-vous pensé du chapitre?
C'est le dernier chapitre du premier tome. Je vais le terminer par un prologue et entamer un deuxième tome pour lequel j'ai beaucoup d'idées!
Bisous!
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