Chapitre seize.

PDV de Brad.

Le regard qu'elle m'attribuait, me fit froid dans le dos. Je fermai la porte de la salle de bain pour éviter que sa famille entende notre conversation.


-Non mais je rêve? Comment as-tu pu penser une seule seconde que je serais d'accord avec le fait d'avoir un suçon, de la taille de la tour Eiffel, collé sur mon cou? Me dit Kate en criant.


Sa façon d'exagérer la situation me donna envie de rire à gorge déployée. Et je me retins. Et c'était dur! Extrêmement dur! Elle était aussi rouge qu'une tomate. Cette couleur prouvait à quel point elle était énervée.

Cette fois, je ne tins plus. J'éclatai littéralement de rire. Elle s'énerva davantage tandis que son visage devint encore plus rouge, rouge de haine.


-Et en plus, il rigole! Non, mais c'est quoi ton problème, sérieusement? Dit-elle, exaspérée.

-Je suis désolé mon ange... Mais tu verrais ta tête. Répondis-je, toujours en rigolant.


Elle se retourna vers le miroir pour voir à quoi elle ressemblait. Et cela la rendit encore plus rouge. Je ne pensai que c'était de colère cette fois-ci mais de gêne... Elle était gênée. Vraiment mignonne...

Je me rapprochais d'elle et la tournais pour qu'elle soit face à moi. On se regarda longuement dans les yeux avant que je ne lui dise:


-Je suis désolé, d'accord?

-Puis-je savoir pourquoi tu as fait cela? Me demanda-t-elle en baissant les yeux.


Je fis remonter son menton pour pouvoir rencontrer ses yeux. Et une fois que ces yeux furent bien accrochés au mien, je lui répondis:


-Parce que je suis fou toi, bébé.


Elle devint encore plus rouge que tout à l'heure. Elle me poussait et sortait de la salle de bain en tapant du pied telle une gamine de dix ans commençant sa crise d'adolescence.

Quand je la rejoignis dans sa chambre, je la trouvai sous sa couverture. J'enlevai la couverture et je pus apercevoir son petit corps roulé en boule. Je m'assis sur le lit, dos à elle.


-Ecoute, je suis désolé. Lui dis-je.


"Encore une fois. Ça fait beaucoup depuis que tu la connais, non? Tu te ramollis, mon petit Brad" Me souffla ma stupide conscience. L'ignorant, je continuai:


-Je ne voulais pas te...


Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle me frappa à l'aide d'un coussin.


-Arrête de te moquer de moi! Cria-t-elle en continuant de me frapper.

-Tu sais que tu es violente? Dis-je en lui reprenant le coussin des mains et en me tournant vers elle.


Elle me fixa d'un regard sans expression pendant quelques secondes. Était-elle dans la lune?

Apparemment, elle venait de redescendre sur terre parce qu'elle finit par me dire:


-Je veux que tu t'en ailles d'ici.

-Pardon? Dis-je choqué.

-Tu m'as très bien entendue. Quand je reviens, je ne veux plus te voir. Et ne t'avise surtout pas de sortir par la porte. Tu peux sortir pas la fenêtre. Tu l'as déjà fait une fois, tu peux le refaire.    


Et elle partit de sa chambre, me laissant là comme un con. Pourquoi sortir par la fenêtre? Non mais cette fille, je vous jure! C'était parce que je n'étais pas chez moi mais sinon, je vous promets, j'en aurai fait mon dîner!

Je m'apprêtai à partir quand je vis son ourson posé sur son lit, là où je l'avais laissé avant de partir manger... Même si nous n'avions pas vraiment mangé...

Je le pris en tant que prisonnier. Si elle ne voulait plus me voir, c'était son choix, mais pas le mien. Donc avec ce joli petit nounours, j'étais sûr de la revoir...  Je lui laissai un petit cadeau sur son bureau... Je suis sûr qu'elle appréciera! 

Je sortis... Par la fenêtre... Je me vengerais!





PDV de Kate.

-Ma chérie... Commença ma mère. Pourquoi ce garçon... Hum... Brad? C'est ça?

-Oui maman... Grognais-je.


Ma mère et moi étions actuellement installée autour de la table. Mon beau-père jouait avec ma sœur dans le salon.

J'avais le droit à un merveilleux interrogatoire de la part de ma maman. En effet, elle ne comprenait pas pourquoi "un ami" m'avait fait un suçon dans le cou. Elle trouvait ça vulgaire. A vrai dire, j'étais certaine qui si Brad et moi avions raconté qu'il n'était pas mon ami mais mon... Euh... En fait, je ne savais pas vraiment ce qu'il était. Mais ce n'était sûrement pas mon ami. Bref, si nous avions dit qu'il n'était pas mon ami mais mon "je ne sais pas quoi", elle n'aurait jamais voulu le laisser entrer et encore moins me laisser seule avec lui. Je crois qu'elle l'a laissé entrer parce qu'il m'avait "sauvée"...

Je ne préférais pas débattre sur l'affaire du suçon avec elle. Alors, je ne répondis rien... Mais mon silence n'avait pas l'air de lui faire comprendre que je ne voulais pas faire durer cette conversation aussi gênante et embêtante soit elle.


-C'est ton petit ami? Me demanda-t-elle abruptement.


Je relevai la tête et la fixai droit dans les yeux.


-Quoi? Non, maman! Bien sûr que non, voyons! Lui certifiai-je.

-Tu te protèges au moins?


Si j'avais trouvé la conversation gênant quelques secondes auparavant, j'avais la sensation que ça allait empirer...

Je la regardai avec des yeux ronds comme des soucoupes volantes et la bouche grande ouverte. Je n'arrivais pas à lui répondre... Au si loin que je m'en souvienne, jamais je n'avais abordé ce sujet avec ma mère. Alors, sa question me laissa sans voix.

Voyant que je ne lui répondais pas, elle entreprit un petit monologue:


-Oh... Je n'arrive pas à croire que ma petite est passé le cap... Moi qui voulais à tout prix la protéger de ça encore longtemps... Oh non...


Elle continua son monologue mais je décidai de ne plus l'écouter. Je voulais retourner dans ma chambre mais je n'osais pas quitter la table avant qu'elle ne m'eut donné la permission... Je me mis à fixer l'horloge...

1 minute... 2 minutes... 3 minutes... 4 minutes...

Plus les minutes passaient plus le temps me paraissait long...

Au bout d'une dizaine de minutes, elle reprit enfin conscience de ma présence et s'adressa à moi:


-Je vais réfléchir à ton cas... Monte dans ta chambre... En tout cas saches que tu me déçois beaucoup...


Je retrouvai l'usage de la parole.


-Ma maman... Je n'ai rien fais avec lui! Je te le promets!

-Je t'ai dit de monter dans ta chambre!


Elle avait pris sa voix sévère. La voix qu'elle prenait quand elle voulait nous gronder car nous avions fait des bêtises ma sœur et moi. Et entendant cette voix, je sus qu'il ne servait à rien de discuter. Je montai alors dans ma chambre...

Une fois arrivée dans ma chambre, je sautai sur mon lit et m'enfermai dans la couverture...

J'entendis quelque chose à ma porte... Je reconnus de suite que Mistigri était en train de gratter à cette dernière, manifestant son envie de rentrer. Je sortis à contrecœur de la chaleur de mon lit pour ouvrir à ce petit tyran.


-Allez... Rentre, Mistigri. Dis-je, tandis qu'il se pavanait dans ma chambre avant de se poser sur la chaise de mon bureau.


Je me rapprochai de pour le caresser quand quelque chose attira mon attention. C'était un mot, de Brad, je suppose.


"Mon ange,

Quelle drôle de façon de demander à un invité de s'en aller.

Comme j'étais assez triste de partir comme ça, sans même un bisou de ta part, j'ai décidé de prendre un petit réconfort...

Kiwi!

Il me tiendra chaud pendant la nuit.

Bisous mon ange."


Bien qu'il ne soit pas signé, le "mon ange" confirmait que ce mot provenait bien de lui.

Non! Mais quel idiot! Il m'a pris mon ourson!

Je pris mon GSM qui se trouvait également sur mon bureau. J'allai l'appeler, le menacer et lui dire de revenir immédiatement me le rendre.





-Allô? Mon ange? Que me vaut l'honneur de cet appel? Me dit-il sarcastique.

-Tu le sais très bien! Lui répondis-je, en colère.

-Ha non! Éclaire-moi, s'il te plaît.

-Tu m'as pris Kiwi! Non mais pourquoi as-tu fait ça? Tu complètement fou! C'est mon nounours! Tu n'avais pas le droit.


Il ne me répondit pas. Non, Monsieur préférait rire comme un enfant cinq ans.

Quand il se reprit de son pitoyable fou rire, il s'adressa à moi:


-Tu es trop mignonne. On dirait une enfant. Je ne te rendrai pas Kiwi.

-QUOI? Criai-je. Et pourquoi donc?

-As-tu déjà oublié? Tu m'as frappé deux fois ce soir! Et le pire, c'est que tu m'as obligé à sortir par la fenêtre. Imagines-tu si j'étais tombé?  Me dit-il, plus sérieusement.

-Tu tu serais fait mal et j'aurai ri.


Apparemment, il n'apprécia pas ce que je venais de dire parce que d'une voix rauque, il reprit:


-Tu peux toujours rêver pour récupérer ton ours.


Et il raccrocha.

Pourquoi me disputais-je toujours avec les personnes qui compte un minimum pour moi? Hope, malgré ce qu'elle m'avait fait et maintenant, Brad...

Venais-je de dire que Brad comptait un peu pour moi? Oui, je l'avais dit. Et c'était vrai, il comptait pour moi. Pas encore comme un ami mais presque. Je lui avais raconté des choses sur moi, des choses que peu de personnes connaissent. Il était venu me chercher quand je m'étais fait kidnapper par Mike, il avait donc mis sa vie en péril. Il aurait pu se faire tuer. L'avait-il fait parce qu'il se sentait coupable? Je ne sais pas. Mais il l'avait quand même fait et c'était tout ce qui comptait. Et l'idée qu'on soit en dispute me donna la boule au ventre.

Pourquoi avais-je fait ça? Pourquoi étais-je toujours obligée de tout gâcher? J'étais pitoyable.


*****

On était vendredi. Ça faisait presque une semaine que je n'avais pas parlé à Brad... Cette semaine m'avait semblé longue, très longue.

A mon avis, les menaces de Brad envers Karla avaient fonctionné car, quand j'étais retournée à l'école mercredi, elle ne m'avait pas embêtée. Ni jeudi et ni aujourd'hui. Je n'étais pas allée à la danse aujourd'hui, je n'en avais eu ni l'envie, ni la force. Le fait étant rare, ma mère s'était inquiété pour moi. Je lui avais dit que si je n'étais pas allée, c'était parce que j'avais encore mal.

La police nous avait contactés. Je leur ai tout simplement dit que je retirais ma plainte, que toute façon ça ne servait à rien de continuer l'enquête. Les policiers ont essayé de me persuader de continuer à chercher mon ravisseur pour qu'il soit puni. Mais je n'en avais plus envie. Je leur ai dit d'abandonner et à contrecœur, ils ont accepté.

Ma mère, à mon grand étonnement, ne m'avait pas punie.


*Flash-back*


-Ma chérie, tu grandis. Et puis regarde-toi, tu es belle comme un ange... C'est normal que ce garçon s'intéresse à toi. Mais promets-moi de te préserver encore un peu.

-Oui maman. Lui répondis-je.


*Fin du flash-back*

Il pleuvait des cordes. J'étais dans ma chambre, sous la couette. Brad me... Manquait. J'avais envie le voir.

Sur un coup de tête, je décidai d'aller chez lui. Je regardai les horaires de bus sur Internet. Il y en avait un dans environ une demi-heure. Je prévins ma mère que je sortais voir Hope et que je mangerais chez elle. Elle n'était pas encore au courant que je m'étais disputée avec elle. Je me préparai et une demi-heure après, je fus dans le bus. Le trajet dura plus d'un quart d'heure. Il n'était pas forcément plein mais il y avait quand même énormément de bruit. Et c'était assez ennuyant à vrai dire. Ça me donnait même mal à la tête. Et en plus avec le stress qui grandissait...

Il était environ dix-neuf heures quand j'arrivais devant la maison de Brad.


Je sentis mon cœur battre de plus en plus vite. Plus j'avançai, plus j'étais stressé. Je n'arrêtai pas de me demander comment Brad allait m'accueillir. Allait-il me fermer la porte au nez? Allait-il m'accueillir les bras grand ouvert? Où peut-être n'était-il même pas là. Non, sa voiture était garée dans l'allée.

En pleine réflexion, je ne m'étais pas rendu compte que j'avais arrêté de marcher.

"Allez, Kate! Un petit courage" Me dit ma conscience.

Je m'armai alors de plus de courage possible et, avec un mental d'acier, m'avançai vers la porte d'entrée. Je sonnai à la porte et attendis. C'était une mauvaise idée, je le sentais. Je devrais peut-être faire demi-tour.

Et c'est ce que je fis. Perdant tout courage, je commençai à partir à grandes enjambées.


-Kate? Entendis-je.


C'était Brad...

Je me retournai vers lui...

Pourquoi suis-je venue? Olalala...








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Hello!

Alors voilà un nouveau chapitre après un petit moment d'absence. Mais je devais étudier pour mes examens. Et je viens juste de les terminer.

J'espère que pour ceux qui en ont passé, ça c'est bien passé!

Alors! Que pensez-vous de ce chapitre? Tout en commentaire, je ne mange pas haha. Ça me fait extrêmement plaisir quand vous commentez et votez!

Que va-t-il se passer selon vous?

Bisous!

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