Chapitre 8

NDA: J'ai réécris ce chapitre pour l'améliorer, il est pas mal mieux que l'ancien ;)

La vengeance de Malefoy

Drago repensait sans cesse à sa précédente dispute avec Harry. À ce stade, ce n'était plus de la colère qu'il ressentait, mais de la rage pure. Et, peut-être aussi, même s'il ne se l'avouerait guère, une certaine excitation. Il observa son reflet dans le miroir tandis qu'il terminait de se laver les mains. Son double avait l'air d'un homme en furie. Bien, se dit-il. C'était cette image de lui qu'il voulait que le brun perçoive.

Ainsi donc, à l'abri des regards indiscrets, il rédigea une missive à l'intention de son ennemi juré dans laquelle il ne se retint pas d'insérer une menace explicite. Potter allait payer pour son affront. Il lui ferait regretter d'avoir naïvement cru que son ingéniosité médiocre pouvait surpasser celle d'un serpentard, un Malefoy de surcroît.

Le blond se remit ensuite en marche, se réjouissait d'avance de la raclée inoubliable qu'il s'apprêtait à faire vivre à Potter. Ses pas claquaient furieusement contre le sol bien ciré de Poudlard et il souriait mesquinement, ayant déjà hâte à sa vengeance. Secrètement, il espérait qu'Harry aussi, ressentait cette impatience. Quand il pénétra dans la grande salle, la lettre qu'il venait de rédiger se transforma par elle-même en un avion de papier et d'un coup de baguette, le blond l'envoya sur la tête de son destinataire. Éberlué, celui-ci s'en empara et reconnu aussitôt le cachet de cire sur l'enveloppe: il s'agissait des armoiries de la famille Malefoy. Le mot à l'intérieur était court et rédigé d'une écriture raffinée:

Cher Potter,

Je t'attends dans la salle de bain des préfets à 20h pile. De toute façon, j'ai l'impression que tu seras pas en retard pour une fois...
Aussi, je te conseille d'avance d'être gentil Potty, si tu veux que la torture finisse plus vite. Quoique, si t'es à ma merci pendant qu'on est seuls dans une pièce fermée... j'veux bien m'amuser avec toi plus longtemps ;)

Avec ma haine la plus sincère,
Drago Malefoy

Suite à sa lecture, le gryffondor se redressa, à la recherche du blond et leurs pupilles se croisèrent en scintillant d'anticipation. Trop captivé par cet échange, il n'avait même pas remarqué la texture inhabituelle du papier qu'il tenait, ni la fine poudre qui recouvrait désormais ses mains.

Après le repas, Harry et ses deux acolytes retournèrent dans leur salle commune pour soit étudier, soit se reposer autour du feu. Hermione avait remarqué que son ami ne cessait de se frotter les doigts entre eux et que sa peau avait considérablement rougie. Bientôt, ce fut au tour de ses poignets d'être maltraités et, de plus en plus agacé, le jeune homme finit par monter se nettoyer vigoureusement les mains.

Hélas, la sensation désagréable ne disparut pas pour autant, au contraire, elle sembla avoir empirer. Le brun lança furtivement un tempo et quand il vit afficher 19h30, il s'empressa d'aller se doucher avant son rendez-vous. Pour être honnête, il ne savait pas trop à quoi s'attendre et hésitait entre inquiétude ou réjouissance. Après tout, malgré quelques désagréments, son plan pour se rapprocher du blond avait fonctionné.

Se doucher avait été une terrible erreur. La substance qui lui collait aux doigts s'était répandue sur l'entièreté de son corps et sa peau chauffait d'une telle intensité qu'il avait presque envie de se l'arracher. 19h50. Il quitta sa chambre en courant et lâcha un « je reviens plus tard » à ses amis avant de se volatiliser dans les couloirs. Il maudissait Malefoy à voix basse avec toutes les injures les plus originales de son répertoire.

— Sale serpent! maugréait-il en arrivant à sa destination. Je vais te faire bouffer de la morve de mouffette par les yeux!

Drago l'entendit à travers la porte close et ne put réprimer un ricanement amusé. Sa revanche se déroulait à merveille.

Harry entra finalement, se préparant au pire. De tous les endroits, il avait fallu que Malfoy choisisse la salle de bain des préfets, isolée et pleine de vapeur brûlante. Leur jeu se dirigeait dans une drôle de direction...

À l'intérieur, son beau blondinet l'attendait effectivement, accoudé nonchalamment sur le comptoir. La chaleur suffocante de l'endroit lui avait fait retirer sa veste et déserrer sa cravate. Harry aurait voulu lui faire ravaler son petit sourire insolent, mais aucune remarque ne lui venait à l'esprit. Il se tenait simplement là, ébahi, admirant Drago qui était juste... terriblement sexy.

Le cliquetis de la serrure derrière lui l'informa qu'il était trop tard pour s'enfuir; de toute façon il ne le souhaitait pas le moins du monde. Harry se demanda furtivement si Malefoy n'allait pas laisser tomber cette idée de vengeance et lui proposer autre chose d'un peu plus divertissant à la place. Or, son pire ennemi pointa sa baguette vers lui, indiquant que les choses sérieuses commençaient. D'un simple informulé, il réussi sans mal à le mettre à terre grâce au maléfice de jambencoton. Surpris par l'adresse et la rapidité de son adversaire, le gryffondor n'avait pas eu le temps de bloquer le sort. Étalé de tout son long à plat ventre, Harry se fit violemment relevé le menton par le serpentard qui s'était accroupi à son niveau.

— Je te hais, lui cracha-t-il au visage.

— Arrête de mentir, rétorqua le brun, en relevant le coin de ses lèvres avec arrogance.

— T'as besoin que j'te remettre les idées claires? menaça Drago.

— Qu'est-ce que t'attends?

La claque en plein visage qu'il reçu fut sa seule réponse. Il essaya en vain de se relever; en une seconde, Drago était sur lui, la main autour de sa gorge et son visage si près, si près du sien, qu'Harry crut voir flou. Ça ressemblait bien trop à la dernière fois, dans le couloir. L'air lui manquait et comme si ce n'était pas assez, Malefoy choisit ce moment pour enfoncer son genou dans son ventre. Le brun s'étouffa et se mit à tousser. Il repoussa vivement le blond d'un coup brusque afin de parvenir à reprendre sa respiration. C'était beau jouer à provoquer l'autre, cependant, ce soir, le serpentard semblait d'une humeur massacrante et surtout, enclin à la violence.

Quand il eut finit de cracher ses poumons, il sentit qu'on l'attrapait par les cheveux et qu'on tirait fort. Il grimaça, car c'était douloureux. Puis soudainement, sa tête se fit balancée avec force contre le sol. Il cria. Ensuite, pendant plusieurs secondes, il ne vit que des étoiles. Sa vision s'était emplie de points noirs qui tourbillonnaient dans tous les coins.

— T'aimes ma vengeance? haleta Malefoy qui jubilait visiblement. J'ai réfléchi pendant plusieurs jours, pour la planifier parfaitement. Juste pour toi, ajouta-t-il l'ai mutin.

— J'aurais été flatté, grogna Harry, si j'étais pas à moitié sonné avec la peau en feu!

Goyle lui avait donné de la poudre de piquantine, un produit de la fameuse boutique Zonko, qui une fois en contact avec la peau, causait de terribles démangeaisons, similaires à une sensation de brûlure. Les effets se limitaient à environ deux heures maximum et étaient totalement inoffensifs, mais ça, le sauveur l'ignorait.

— Je te trouve bien calme Potter, se moqua le blond.

— J'ai jamais eu peur de toi Malefoy, tu le sais déjà.

— Pourquoi tu te défends pas? demanda-t-il, visiblement ennuyé par cette absence de réaction. Ta baguette est à portée de main!

— Ça te ferait trop plaisir, voyons.

La seconde claque qu'il reçu fut plus forte encore que la première.

— Défends-toi, merde! ordonna-t-il furibond. Ou je te frappe jusqu'à ce que tu réagisses, menaça-t-il, en attrapant à nouveau son menton, prêt à rouer son visage de coups.

À demi-conscient, malgré les étoiles qui dansait devant ses yeux, Harry parvint tout de même à chuchoter, en faisant référence à leur fameuse altercation deux ans plus tôt:

— J'pense que toi et moi on a vraiment un problème avec les toilettes... mais j'veux plus me battre contre toi.

Sa tête retomba sur le sol et il s'autorisa à fermer les paupières quelques instants pour reprendre ses esprits.

— Ah ouais? Quand... Quand c'était moi qui était allongé par terre en train de me vider de mon sang, t'es parti. Tu m'as laissé là! Tu mérites que j'te fasse la même chose.

Puis, son pied partit s'enfoncer subitement dans la hanche d'Harry. Celui-ci, par réflexe, se recroquevilla sur le côté qui avait été blessé, en gémissant.

— J'te hais! hurla le blond une énième fois.

Il ne pouvait pas s'en empêcher; il le détestait tellement fort.

Péniblement, le gryffondor se redressa sur ses coudes et avoua:

— Je... je m'excuse pour cette fois-là. J'ai vraiment regretté après. Mais... à ce moment-là, je savais pas quoi faire pour t'aider, j'étais un peu sous le choc encore.

— N'importe quoi! répondit Drago. Ça t'arrangeait bien de me voir crever là.

Les yeux agrandis par la surprise, le brun le contredit aussitôt:

— Quoi? Non! J'ai jamais voulu ça!

Il agrippa alors la main de Drago dans la sienne et en le regardant droit dans les yeux, il répéta avec toute la sincérité qu'il put:

— C'était un accident, j'te jure!.. J'te jure...

Le blond, qui ne voulait pas se laisser attendrir par ses beaux yeux verts, se contenta de l'ignorer.

— Peu importe, c'est passé.

Harry sembla alors prendre conscience de la position dans laquelle il se trouvait, soit à genoux aux pieds de Malefoy avec sa main douce et pâle retenue dans la sienne. Il releva la tête et croisa une seconde fois le regard de Drago, redevenu impassible. Puis, il eut l'audace de s'avancer légèrement, laisser traîner sa bouche en surface contre le dos de la main du serpentard, avant d'y déposer un tendre baiser.

Le blond dégagea brusquement sa main de la prise de Potter.

— Qu'est-ce que tu fais?! s'étouffa-t-il affolé, en reculant précipitamment.

Voulant changer de sujet pour éviter d'avoir à se justifier, le gryffondor ricana:

— En tout cas, en rentrant, j'vais pouvoir dire à Ron et Hermione que tu m'as fait voir des étoiles.

Le visage de Malefoy passa si vite du blanc ivoire au rouge pivoine que le brun regretta que personne n'eut assisté à la scène. Ce dernier bredouilla quelque chose d'incompréhensible, puis s'éloigna d'un pas rapide.

Harry ne put retenir un bref éclat de rire à cette vision. Il avait peut-être perdu à leur jeu aujourd'hui, pourtant, il avait tout de même réussi à embarrasser son ennemi.

— Écoute Drago, ajouta-t-il sur un ton plus conciliant. On devrait vraiment arrêter de se taper dessus, on n'a plus l'âge pour faire ça. Et c'est fatiguant.

— Ouais, on verra, rétorqua sèchement le serpentard, qui n'avait pas l'air d'apprécier la proposition.

Rageusement, il quitta la pièce dans un fracas de porte claquée. Il était parti sans même récupérer sa veste.

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