Chapitre 18

Confessions

Durant leur magasinage intense, Harry s'était évertué à dénicher le cadeau idéal pour son serpentard capricieux. Malefoy l'avait fui toute l'après-midi, mortifié à l'idée d'être vu en public avec le fameux survivant. Qui savait ce que la gazette irait inventer comme ragot après ça?

De retour à Poudlard, Drago s'était machinalement dirigé vers les cachots, mais Potter ne l'avait pas laissé faire, s'emparant une énième fois de son bras pour le tirer jusqu'au sixième étage. Au départ, le blond n'avait pas compris où le gryffondor voulait l'amener, jusqu'à ce qu'ils ne débouchent dans un couloir qu'il ne connaissait que trop bien. Son ventre se noua d'appréhension en réalisant qu'ils s'en allaient dans la salle sur demande.

Lorsqu'ils entrèrent dans la pièce, ce qui frappa d'abord les garçons fut l'ambiance confortable et détendue qui régnait. Un grand sofa recouvert de couvertures se trouvait juste devant l'âtre, où un feu réconfortant réchauffait la salle. Plus loin, il y avait un lit à baldaquin ainsi que deux petites tables de chevet. Tous les meubles et la décoration étaient dans les tons de rouge et vert, ce qui rappelait à la fois Noël, mais aussi leur maison respective. On aurait dit un mélange entre une chambre et un salon.

— Bon, on va pouvoir pratiquer ton patronus tranquille ici, lança Harry en lui souriant comme un bienheureux.

Le serpentard se demandait sérieusement comment il faisait pour être autant de bonne humeur.

— Non, ça sert à rien... j'pense que ma baguette est cassée. Ou en tout cas, elle fonctionne plus aussi bien depuis l'attaque des détraqueurs.

Le sourire du brun dégringola.

— Quoi? Mais pourquoi tu me l'as pas dit?

Malefoy rigola mauvaisement.

— Parce que t'es réparateur de baguettes Potty? se moqua-t-il.

— Non... mais j'ai quelque chose chez moi qui pourrait sûrement t'aider. Faudrait que je le récupère pendant les vacances.

Bien qu'il ne posa pas de questions, Drago semblait visiblement curieux de savoir de quoi il s'agissait.

Harry se laissa ensuite nonchalamment tomber dans le large sofa moelleux et tapota joyeusement la place à ses côtés, comme si lui et le serpentard étaient de grands amis désormais.

— Aller viens Blondie, j'ai un cadeau pour toi.

Malefoy manqua de s'étouffer.

— Pardon? Blondie? Pour qui tu te prends Potter?

Le brun afficha une moue boudeuse.

— J'ai entendu tes amis te donner des surnoms... moi aussi je veux t'en donner.

L'air terriblement indigné de Drago était adorable.

— Jamais de la vie!

— Peu importe, viens! insista-t-il en lui tendant un sac vert et argent.

Drago souffla d'agacement, se résignant finalement à venir poser ses jolies fesses sur le coussin près d'Harry. Il se sentait mal à l'aise de recevoir un présent de la part de son ennemi de toujours, mais en même temps, l'attention lui plaisait. Il s'imaginait Potter déambuler dans les rayons d'un magasin en se demandant qu'est ce qui pourrait lui faire plaisir. Ça semblait presqu'impossible.

— Tu te moques pas de moi, hein? voulut-il s'assurer.

— Non non non! Si t'aimes pas ça, je t'en achèterai un autre!

Le blond gloussa, face à la panique du gryffondor et s'empara du sac qu'il ouvrit aussitôt. Il y avait une simple bouteille de vin à bulles à l'intérieur. La marque lui était inconnue, cependant l'alcool paraissait d'assez bonne qualité.

— Tu veux me saouler Potter? blagua-t-il.

Le brun eut un sourire en coin.

— Exactement.

Il fit apparaître deux coupes d'un coup de baguette qu'il remplit à moitié avant d'en tendre une à Drago. Ils trinquèrent en se regardant droit dans les yeux, puis goûtèrent le liquide ambré.

— C'est bon, admit Malefoy à contrecoeur. Mais j'ai pas de cadeau pour toi en échange.

— C'est pas grave, juste le fait que tu sois là, ça me fait plaisir.

Le serpentard grimaça, l'air écœuré.

— Sérieusement Potter?

— Sérieusement Malefoy? imita l'autre exagérément, avant de glousser comme un enfant.

Drago préféra l'ignorer et termina sa coupe d'une seule gorgée. L'alcool lui monta légèrement à la tête et il se sentit plus détendu. Les yeux verts perçants d'Harry le fixaient avec une pointe d'envie, lui faisant détourner le regard de gêne. Ce n'était peut-être pas l'idée du siècle d'être enfermé dans une pièce sombre seul avec le gryffondor. Le brun voulut d'ailleurs le resservir, mais il s'empressa de refuser, sachant qu'il risquait de faire une énorme connerie sinon. Son esprit lui projeta furtivement l'image de lui et Harry en plein acte et il rougit brusquement en chassant cette pensée. C'était exactement ce genre de connerie qu'il risquait de faire s'il avalait trop de vin.

Il finit par réengager la conversation d'un ton faussement détaché:

— Alors Potter... toi aussi tu vis tout seul dans une grande maison vide maintenant?

Le brun acquiesça l'air peiné.

— Ouais, mais je vais passer les fêtes chez les Weasley...

Il se sentit alors coupable de n'avoir même pas pensé au fait que son blond n'avait personne avec qui fêter Noël et le nouvel an.

— Tu pourrais venir avec moi si tu veux! proposa-t-il, les yeux soudainement pétillants. Je pourrais te présenter Molly et...

Il se fit brusquement couper par Drago:

— Non mais qu'est ce que tu racontes Potter?! s'emporta-t-il. Je suis un Malefoy, je vais pas faire ami-ami avec les Weasley du jour au lendemain! Nos familles se détestent!

— C'est ta famille qui les détestait, contra doucement le brun, pas l'inverse. Je suis sûr que Molly t'apprécierait.

— Peu importe, oublie ça. De toute façon je vais aller visiter ma mère le jour de Noël.

En effet, Narcissa avait été envoyée à Azkaban et Harry l'avait presque oublié. Après ce qu'elle avait fait pour lui, c'était surprenant. Le brun ne pensait pas que le ministère serait aussi sévère avec elle.

— J'aurais dû témoigner pour elle... à son procès. Ta mère méritait pas d'aller en prison.

— Pourquoi t'aurais fait ça?

— Pour que tu sois pas seul.

— C'est ridicule Potter.

— Mmh mmh, aussi ridicule que toi qui essaies de me battre au Quidditch, le taquina-t-il.

Le blond grogna; sa fierté venait d'en prendre un coup. Le pire c'est qu'il ne pouvait même pas le contredire; cet abruti avait raison.

— Change pas de sujet Potty! Pourquoi t'aurais témoigné pour une mangemort? Alors qu'ils te pourrissaient la vie depuis des années?

— T'inquiètes, tu peux être sûr que j'aurais jamais témoigné pour Bellatrix, mais je l'ai fait pour toi et en y repensant, j'aurais dû le faire pour ta mère aussi.

— Quoi?! T'as témoigné pour... moi?

— Je pouvais pas prendre le risque qu'ils t'envoient à Azkaban!

— Mais Potter... tu me détestes...

Harry soupira, laissant fleurir un rictus amer sur son visage.

— T'as toujours pas compris Malefoy? C'est évident pourtant non?

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