Retour à Poudlard

Le ciel était gris, comme son coeur. L'été allait prendre fin dans quelques jours. Drago ne savait plus quoi faire de sa vie.

Une partie de lui voulait retourner à Poudlard. Après tout, ce serait simple de juste continuer comme avant: se moquer du trio d'or et rigoler avec Pansy et Blaise, ses deux meilleurs amis.

Mais plus rien ne serait comme avant. Il y avait eu la guerre. Tout le monde avait changé, affronté des choses hideuses qui les avaient marqués et même traumatisés. Beaucoup de regards seraient vides cette année; le sien l'était, en tout cas. L'école entière était endeuillée.

Et puis, Malefoy avait suivi sa famille pendant la guerre, il était devenu un mangemort. Alors comment, et pourquoi une lettre de Poudlard lui était parvenue pendant l'été, l'invitant à venir terminer sa huitième et dernière année?

S'il y retournait, les autres élèves seraient outrés, suite à sa « trahison ». Avant c'était sa réputation (celle de son père surtout) et son mauvais caractère qui décourageaient les autres de venir lui chercher des ennuis. Maintenant, il allait devoir être discret et effacé s'il voulait passer cette année sans problème. Il n'était pas certain d'être capable de faire ça, mais où est-ce qu'il irait si ce n'était pas à Poudlard? Qu'est-ce qu'il pourrait bien faire de sa vie?

Son père était recherché par le ministère pour trahison. Il allait probablement recevoir le baiser du détraqueur quand les aurors le retrouveraient. Quant à sa mère, elle avait plusieurs années de prison à purger. Il serait un adulte accompli d'ici à ce qu'elle soit relâchée.

Drago se sentait terriblement seul et c'était encore pire qu'avant. Il n'aurait jamais cru cela possible. Le blond voulait juste avoir des amis et une famille qui l'aimaient. Il était juste un petit garçon peureux qui n'avait jamais réellement grandi, qui voulait qu'on le sert dans ses bras quand il pleurait.

Il avait déjà perdu sa famille, malgré tout ce qu'il avait fait pour que ses parents soient fiers de lui. Il ne lui restait que Blaise et Pansy, alors, autant aller les retrouver.

Ensuite, il improviserait.

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Harry aurait aimé pouvoir entrer dans l'école avec le sourire aux lèvres, comme lors des années précédentes. À cette époque, il rayonnait de bonheur à la simple idée d'enfin quitter les Dursley et de retrouver Poudlard, son véritable foyer ainsi que sa véritable famille.

Cette fois, c'était différent. Il ne pensait qu'à ceux qui avaient péri et souffert à la guerre. Il n'arrivait plus à être heureux alors que tous ces gens étaient morts. Ça finirait par revenir avec le temps, il s'en doutait. C'était le principe même du deuil. Sauf que pour l'instant, son état mental était plutôt proche d'une dépression.

Ils avaient gagné, triomphé sur Voldemort, le sorcier le plus puissant du monde. Mais à quel prix! Il n'y avait pas de quoi se réjouir selon lui.

Néanmoins, il avait la chance d'avoir survécu et d'avoir des amis précieux qui l'accompagnaient et le soutenaient. Ce serait du gâchis de gaspiller cette chance; il allait au moins essayer de retrouver le bonheur. Un jour à la fois.

Dans la grande salle, les derniers élèves venaient d'arriver et la cérémonie d'inauguration était sur le point de commencer.

— Bienvenue à tous les élèves! annonça la professeure McGonagall, désormais directrice puisque Rogue avait renoncé à son poste, préférant demeurer enseignant. Cette année sera bien particulière, vous êtes au courant. Nous ferons tout notre possible pour ramener la joie à Poudlard, même si ce ne sera jamais plus comme avant.

Ce fut alors le temps de la répartition des maisons pour les premières années. Entendre à nouveau la voix du choixpeau rendit Harry nostalgique. Il se demandait comment aurait été sa vie s'il avait fait des choix différents.

McGonagall rappela ensuite les règles de l'établissement, puis le banquet commença dans une ambiance légèrement mélancolique. La guerre avait beau être terminée, elle était gravée dans les esprits pour toujours.

— En tout cas, il y a quelque chose qui changera jamais, sourit tristement Hermione en jetant un oeil à leur horaire. Les cours de potion avec Serpentard, qui commencent lundi matin à huit heures en plus!

— Tu rigoles?

Ron n'avait pas l'air ravi du tout. La jeune fille leur montra l'horaire pour prouver qu'elle ne mentait pas.

— Je me demande comment ça va se passer maintenant que la guerre est finie, murmura Harry. Je veux dire, avec les serpentards.

— La plupart vont se tenir tranquille, ça s'est sûr.

Le brun n'arrivait pas à l'imaginer et pourtant, c'est ce qui se produisit.