25.
J’hésite pendant encore un instant à rentrer dans le café. Derrière la vitre, je vois Loïk parler avec Noé comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Mon frère semble un peu moins triste et je sais que c'est grâce à mon beau blond. Ce qui me pousse à finalement entrer. Melkior me salue depuis le comptoir et je rejoins leur table.
Noé baisse la tête et Loïk m'offre un sourire triste.
– Je vais vous laisser discuter.
Il se lève et embrasse ma tempe, pour finalement rejoindre son ami au bar. Et moi, je me retrouve à ne pas savoir quoi dire à mon petit frère.
– Je sais pas par quoi commencer...
Noé lève les yeux vers moi et s'essuie la joue. Tout doit se bousculer dans sa tête et c'est à cause de moi.
– Je te demande pardon, me reprends-je. Tu n'aurais jamais dû apprendre ça de cette manière...
– Je suis pas idiot. Je sais très bien que Maman m'a jamais aimé.
Je tente un geste vers lui, mais il me rejette sèchement.
– Pourquoi personne ne m'a jamais rien dit pour... Roxanne ? Pourquoi t'étais le seul au courant ?
– Peut-être que c'était pour te préserver ? En fait, je ne sais pas. Mais je ne te l'ai jamais dit parce que pour moi, ce n'était pas mon rôle. Papa, lui, aurait dû... Et à force de reculer ce moment, on a fini par faire en sorte qu'il n'arrive jamais. Je suis désolé, Noé.
Il hausse des épaules et mordille sa lèvre.
– Tu crois que j'aurai dû mourir avec Maman ce jour-là ?
Je change de place pour m’asseoir à côté de lui et le prendre contre moi.
– Certainement pas. Je n'aurais pas supporté ton absence. T'es mon petit frère et je t'aime.
Il s'accroche à mes bras et respire faiblement.
– Tu sais quand j'ai dit que je te détestais... C'est faux.
– Je sais.
Je le serre un peu plus fort et il se contorsionne pour récupérer sa tasse de chocolat chaud. Je dépose un gros baiser bruyant sur sa joue et lui laisse de l'espace.
– Je vais envoyer un message à Papa. Je crois qu'on a des choses à se dire.
Je prends le temps d'envoyer mon message et d’être certain qu'il le reçoive.
– Je vais lui parler tout seul, déclare-t-il. T'as déjà fait ce que ton rôle te demandait de faire. T'as pris soin de moi. Maintenant, faut que tu respires et que tu vives.
Je suis son regard pour croiser celui de Loïk qui me rend un faible sourire. Mon ange gardien. Celui qui me protège en dépit de tout ce que je lui ai fait subir.
– Ça te gêne pas si je t'abandonne ici ? demandé-je à Noé.
– Papa va arriver, donc non.
Je le remercie et quitte la banquette pour emmener Loïk avec moi dehors. Melkior me promet de pendre soin de Noé. Sur ce coup-là, je lui fais entièrement confiance.
Loïk m'embrasse furtivement sur le parking et sort un casque de son sac qu'il me tend.
– Tu veux aller où ?
– Amène-moi dans un endroit où je peux me vider la tête. Je veux plus penser à tout ça.
– Ok. Après, je t'emmène chez moi.
Il m'embrasse, laissant son souffle s'échouer sur mes lèvres.
– J'ai aussi envie de me vider la tête.
Si je n'avais pas le besoin de penser à autre chose, on aurait foncé chez lui. Mais le trop-plein d'émotion que je retiens, finirait par lui exploser à la figure. Je ne veux pas que l'on se dispute et je détesterais davantage le voir triste à cause de moi.
Il m'aide à grimper avec lui sur sa moto et l'on quitte le parking pour une destination qui m'est inconnue. Loïk pourrait avoir l'idée de m'emmener à l'autre bout du monde que je m'en foutrais. Je suis tellement bien à ce moment précis, avec lui, mes bras autour de sa taille et la route qui défile sous ses roues.
Il finit par s’arrêter. Non pas devant un bâtiment désaffecté comme je m'y attendais, mais sur un pont. Je descends et lui redonne son casque, passant ma main dans mes cheveux pour tenter de les recoiffer. Ce qui le fait rire.
– J'adore ton côté sauvage.
– Tu me chauffes ?
– Je mentirais en disant non.
Je l'abandonne pour m'accouder sur le muret, non sans lui envoyer mon plus beau sourire aguicheur. Il me rejoint en prenant une grande respiration.
– Je viens ici pour réfléchir.
– Réfléchir, ça ne vide pas la tête, remarqué-je.
– Je sais que tu as besoin de réfléchir à ce que tu vas faire. Maintenant que ta mère n'est plus là.
– Loïk...
– Ne me mens pas en disant que tout va bien. Je sais que c'est nécessaire pour toi d'aider les autres et c'est bien, mais tu n'as pas besoin de négliger ce que tu ressens pour ça.
– Je ne néglige rien. C'est simplement que je ne sais pas si c'est normal d’être triste et en même temps soulagé de savoir que ma mère est morte.
– T'as tous les droits de ressentir ce genre de chose, me rassure-t-il. Personne ne doit te juger pour ça.
– Je ne me suis jamais inquiété de ce que les autres pensaient de moi.
– Je sais. C'est aussi ça qui me plaît chez toi.
Je plonge dans son regard et un frisson remonte entièrement mon corps. Je le désire.
–J'aime la façon que tu as de me regarder, Loïk. Comme si j'étais la plus belle chose au monde.
Il se rapproche de moi et pose ses mains sur mes hanches pour me rapprocher de lui.
– C'est le cas. Et là, j'ai très envie de rentrer pour t'en faire la démonstration.
Mes bras partent derrière sa nuque pour l'embrasser.
– J'espère que ce ne sont pas des paroles en l'air.
– Je suis plus que sincère pour le coup.
Il vient taire mon rire avec un autre baiser plus profond, que l'on finit par écourter.
Je sais que l'on est bien loin d’être prudent sur la route, mais nous avons tous les deux besoins de retrouver l'autre. Surtout moi. J'ai besoin de lui pour oublier.
On se dépêche de grimper dans son appartement et de claquer la porte de sa chambre. Nos vêtements volent un peu partout dans la pièce et il me fait grimper avec lui sur le lit. Nos baisers sont pressés et emplis de désir. Je me retrouve en dessous de lui, nos deux sexes dans sa main qu'il caresse ensemble. Je pourrais venir rien qu'avec ça.
– Tu me permets de ne pas y aller tout en douceur ?
– Tant que tu ne me casses rien.
Il rit doucement et embrasse ma nuque longuement. Mes doigts glissent dans ses cheveux, mais il me retient les poignets avec ses mains, m’empêchant de continuer. Il se redresse en faisant semblant de m'embrasser, sans que jamais nos lèvres ne se joignent.
– Tu oserais m’empêcher de te toucher et de t'embrasser ?
– Juste pour le moment.
Il mordille ma lèvre et continue d'embrasser ma peau. J’esquisse des mouvements de bassin à chacun de ses coups de langue. Et j'entends son rire.
– T'es pressé ?
– Non. Je suis juste aussi frustré que ce matin.
Il rit de plus belle et relâche enfin mes mains. Il m'offre un baiser plus tendre.
– Je voulais juste m'amuser un peu. On peut passer aux choses sérieuses si tu préfères.
– Volontiers !
Il roule sur le matelas et sort du lubrifiant et une capote de son tiroir. Et l’appréhension me gagne un peu.
– Je veux pas le faire comme à l’hôtel...
– Je sais. Aller, viens.
Loïk s'allonge sur le dos et me fait asseoir sur ses cuisses. Il déroule la capote sur lui et me donne le lubrifiant. Je lui en étale et caresse son sexe tendu par la même occasion. Ses doigts pressent un peu ma taille et il remue ses hanches d'un air pressé. C'est presque de la torture. On a envie d'aller plus loin, l'un autant que l'autre. Alors je me décide enfin à le relâcher et grimper sur lui. Je prends appui avec mes mains sur son torse et me laisse glisser sur sa longueur, sans jamais le quitter des yeux. Quand il me possède entièrement, nous lâchons de lourds soupirs. Sa main caresse doucement ma cuisse.
– C'est toi qui mènes...
J’acquiesce d'un hochement de tête et entreprends de bouger. Mes mouvements semblent lui plaire. Et à moi aussi, je dois dire. Il glisse en moi, mais je commande tout. Nos gestes et l'intensité qui ne cesse d'augmenter. Nos respirations sont difficiles et sont entrecoupées de gémissements sous nos va-et-vient.
– Tristan...
Je ferme les yeux pour me laisser entièrement envahir par les sensations. Je le sens se redresser et venir m'entourer avec ses bras. Il embrasse ma nuque et la mordille par endroits. Je m'en fous d'avoir des marques après ça. Je veux montrer au monde entier qu'il me possède.
– Loïk...
On continue nos mouvements et gémit encore. Je ne veux pas que ça s’arrête et je me sens pourtant proche de la fin. Puis il touche quelque chose à l’intérieur de moi. Quelque chose qui finit par m'achever définitivement. J'en lâche un juron. Je vois des étoiles et chaque bout de ma peau est frissonnant. Loïk jouit juste après moi et s’écroule sur le matelas, m’entraînant avec lui. Son rire percute mon cœur et je ris avec lui.
Je suis à lui corps et âme.
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