OS - Je te déteste
Comme d'habitude je le regarde remettre son pantalon, pendant que je me rhabille de mon côté. Il lève les yeux et me fait son fameux sourire en coin.
« Je te déteste. » Me lâche-t-il en sortant des toilettes dans lesquelles nous nous sommes enfermés.
« Je te déteste aussi. »
Je le laisse partir après tout, ça a toujours été comme ça entre nous. De la haine, de la haine et depuis quelques temps du sexe. Aucun sentiment positif, juste du sexe, sauvage, bestial et imprévu. Je regarde rapidement dans la glace et essaye de remettre mes cheveux en place tout en sortant une cigarette. C'est un peu cliché la clope après l'amour. Mais entre nous ce n'est pas de l'amour. Que du sexe. Comme je lui ai affirmé, je le déteste de tout mon être. Je ne sais même pas pourquoi je craque à chaque fois. Je laisse tomber, mes cheveux ne se remettront jamais en place. J'ouvre la petite fenêtre et allume ma cigarette. Tout en fumant j'attrape un élastique à mon poignet et accroche mes cheveux en un chignon rapide.
Je soupire en me demandant combien de temps est-ce que ça va encore durer. Comme à chaque fois mes pensées dérivent sur cette relation assez particulière que j'entretiens avec lui. Enfin si on peut appeler ça une relation. Dix ans que je le connais, enfin que je le supporte serait plus juste, et maintenant deux ans qu'on couche ensemble. Ce n'est jamais prémédité. Je ne me lève pas le matin en me disant, tient aujourd'hui je vais coucher avec Derek. Non, il suffit que je le croise dans le couloir, qu'on échange un regard ou des mots blessants et c'est repartit pour un tour. On a juste à se retrouver seuls, où à se croiser juste tous les deux et sans qu'on ait à ouvrir la bouche les étincelles sont là, nous trouvons souvent un coin isolé. Un rayon de bibliothèque vide, une sale d'amphi entre deux cours, ou encore, comme à l'instant des toilettes. Je ne comprends même pas pourquoi je fais ça ni pourquoi je craque.
La première fois que ça nous est arrivé, je m'en rappel comme si c'était hier, c'était un lundi. On s'est croisé, il sortait des toilettes, moi j'y entrais. Je n'ai pas trop compris, je crois que le fait de l'effleurer comme ça a débranché mon cerveau. Je ne sais même pas si c'est lui ou moi qui ai fait le premier pas. Lorsque j'ai enfin reconnecté avec la réalité, c'était trop tard. Il a juste remis son pantalon en place, jeté le préservatif et est sorti en me disant, phrase qui est devenue habituelle depuis, je te déteste. Je n'arrive pas à comprendre ce qui nous est arrivé ni ce qui continue de nous arriver. Pourquoi est-ce que l'on n'arrête pas ? Pourquoi on continue ? Pourquoi je cède comme ça alors que je le déteste autant ?
Pourtant il n'y a aucun amour entre nous deux. Il n'y en a jamais eu. Au contraire, on se hait, ça en est presque viscérale. Tout en lui m'énerve, son attitude, sa voix, son parfum, ses mimiques, tout en lui me révulse. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je sais depuis combien de temps est-ce que cela dur. C'est comme ça depuis notre entrée en sixième. Je ne le supporte pas et il me le rend bien. Ça été la haine depuis le premier regard. Je ne savais pas qui il était ni son prénom ni son histoire mais je le sentais, je le détestais depuis le plus profond de mon être. Et avec ma chance habituelle j'ai eu le droit d'être dans sa classe pendant toute ma scolarité au collège. Quatre longues années passé à le supporter toutes les maudites heures de journée de classe.
Je me rappelle lorsque j'ai passé mon brevet que j'étais contente, j'allais enfin être débarrassé de lui. Mais non, comme d'habitude j'ai eu la poisse. En plus le hasard, ayant encore une fois bien fait les choses, nous avons choisis le même cursus, et je me suis retrouvé avec lui jusqu'au bac. J'en ai pris pour trois ans de plus.
A ce moment je me suis dit que j'en avais enfin fini avec Derek. J'allais enfin ne plus avoir à le supporter. Vu le nombre d'universités et de villes différentes autour de chez nous, il y avait une grande chance de me débarrasser de lui. Et bien non, même université et encore le même cursus. Je suis maudite j'en suis sûre.
Après je dois être franche. Il est mignon, il l'a toujours été. Et puis il est très bien foutu. Le genre grand brun sportif, très musclé avec le regard sombre et toujours une barbe de quelques jours qui râpe un peu. Tout le contraire de moi qui suit plutôt petite ronde, avec les cheveux tout le temps en désordre et des lunettes de vue qui me mangent la moitié de mon visage.
Nos différences physiques et comportementales nous ont différenciés dès le lycée. Alors que je m'emmurais dans le rôle de la solitaire timide de la classe lui prenait la place du roi de l'établissement. Le garçon le plus populaire, toujours avec une ou deux groupies à ses pieds et aussi ses fidèles. Et ce n'est pas à l'entrée en fac que ça a changé bien au contraire. Le pire c'est qu'il en est devenu encore plus... plaisant à regarder. Je ne dirais pas beau. Car il m'énerve. Lui donner cette adjectif c'est lui fait un compliment et c'est hors de question.
Bon trêve de rêverie. Je jette ma cigarette dans la cuvette et tire la chasse. J'ai un petit sourire en me rappelant que le préservatif a fait le même chemin quelques minutes plus tôt. Je ramasse mon sac de cours et lance un coup d'œil à mon téléphone. J'ai dix minutes pour traverser le campus et rejoindre ma classe d'anglais appliqué. Avec un peu de chance mon amie Alice doit déjà être en classe. C'est la seule connaissance, en dehors de Derek que j'ai gardé du lycée. Et même si nous n'avons pas passé le même bac, nous sommes maintenant devenues inséparables. Je me dépêche et arrive en salle juste avant que l'enseignant ne ferme la porte. Je monte au milieu de l'amphi et me laisse tomber sans aucune douceur sur le banc à côté de mon amie.
« Lev' ! J'ai cru que t'allais jamais arrivé ! T'étais où ? »
« J'ai fait un petit détour par les toilettes. »
Je soupire. Elle ne sait pas ce qui ce passe avec Derek et tant mieux. Elle connait notre histoire, en même temps je crois que tous nos anciens camarades de lycée la connaissent. Mais elle n'est pas au courant pour nos petits dérapages. Je ne veux pas lui dire pour la simple raison que je n'ai aucune idée de comment lui expliquer. Elle sait aussi bien que moi, que je le méprise et qu'il me le rend bien. Elle ne comprendrait pas, et si elle y arrive il faudrait qu'elle m'explique car moi je ne comprends toujours pas. Je regarde autour de moi en sortant mes affaires pour le cours. Le professeur lance le rétroprojecteur. Mon amie, elle est comme subjugué par ce qui ce passe devant nous. Curieuse, je suis son regard et tombe sur Derek et ses deux amis Stiles et Scott, deux rangs en dessous de nous. Comme à son habitude Stiles fait l'idiot en dansant sur la musique de la vidéo qui défile au tableau. Alice à mon côté lâche un petit sourire. Elle craque totalement pour lui depuis notre entrée en fac, mais n'a jamais osé l'approcher.
« Il va falloir que tu ailles lui parler un jour. » Je lui chuchote.
« Et te laisser seule car l'autre maroufle te supporte pas. Non merci. » Elle se tourne vers moi. « Et je t'interdis de faire une réflexion sur mon utilisation du mot maroufle. Il le mérite ! »
Nous rigolons toutes les deux.
« Les deux là-haut ! Un peu de silence s'il vous plait ! » L'enseignant nous lance un regard noir.
« Bah alors, Nespla, on sait pas se taire ? » Demande Derek en se tournant moqueur vers moi.
« Je t'enmerde Hale. »
« Va te faire foutre ! »
« Tant que c'est loin de toi ça me va. »
« Silence ! » L'enseignant à l'air à bout. Il monte à notre niveau. « Si je vous entends encore une fois vous sortez tous les deux. »
« Pardon Monsieur. »
Je baisse la tête et essaye de me faire le plus petite possible. J'ai conscience d'avoir manqué de respect à mon enseignant et ça me gêne énormément. Ce n'est pas mon genre mais je n'allais pas laisser Derek me rabaisser comme ça devant tout le monde. Alice à côté de moi s'agite sur sa chaise.
« Il t'arrive quoi ? » Je lui demande en chuchotant.
« Stiles me regarde. »
Elle me répond du bout des lèvres tout en continuant à fixer l'ami de Derek. Je ne lève pas les yeux. Je préfère éviter de croiser le regard du maroufle comme le dis si bien Alice. Elle n'a pas l'air de s'en remettre.
« Oh mon dieu ! Il m'a fait un clin d'œil. »
« T'es grave ma pauvre. »
Notre professeur nous lance à nouveau un regard mauvais. Je secoue la tête et me concentre sur le cours. Nous discuterons de ça plus tard avec Alice. En même temps ça ne va pas être difficile, Stiles est son sujet préféré. Elle va encore m'en parler toute la journée. Je fais le vide dans ma tête et suis le cours. Il faut vraiment que je travaille plus. Les trois heures que nous avons passent à une vitesse folle. Nous ramassons nos affaires et nous apprêtons à sortir quand je vois Alice s'arrêter. Je me retourne pour lui demander ce qui lui arrive quand je vois Stiles qui se tient juste à côté d'elle. Il lui dit quelque chose à l'oreille et elle rougit.
« Je te rejoins tout à l'heure ? » Me demande mon amie.
« Pas de soucis. »
Je souris. Elle doit comprendre qu'elle me doit en échange un résumé complet de ce qu'ils vont se dire car elle me fait un clin d'œil. Je glisse la hanse de mon sac sur mon épaule et me met en marche. Les cours sont finis pour ce matin et j'ai hâte d'aller manger. Surtout que ce matin je me suis préparer mon repas de midi et j'ai énormément envie de déguster tout ça. En plus j'ai pris mon livre avec moi et j'attends avec impatience de connaitre la suite de l'histoire. Je sors du bâtiment et me dirige tout de suite à droite, il y a, derrière les bosquets, un petit coin de pelouse super sympa où j'aime me rendre. Je m'y sens bien, à l'abri des autres étudiants et au calme. Je m'assois en tailleur, sort mon roman et ma boite à repas.
Je n'ai pas le temps de poser le tout par terre que je me retrouve projeté en arrière. Derek est assis sur moi. Il ne dit rien. De toute façon on ne dit jamais rien dans ces moments-là. Je sais exactement ce qu'il attend de moi. J'ai presque envie de râler. Déjà deux fois en une journée, il doit vraiment être en manque. Je ne fais rien, le laissant pour une fois, me guider totalement. Ses lèvres s'écrasent sans aucune douceur sur les miennes. Il a l'air pressé car sans perdre de temps il s'attaque à la ceinture de mon short. Je pose mes mains dans son dos et dessine avec lenteur la forme de ses muscles du bout des ongles. Je sais maintenant exactement ce qu'il aime dans ces moments-là. Ce qu'il apprécie le plus c'est que je le griffe dans le dos. Assez pour qu'il le sente mais pas trop de façon à ce que ça ne fasse pas de marque. Il m'embrasse dans le cou, et me mordille doucement la peau. Lui aussi sait ce que j'aime. Il ne se prend pas la tête avec des préliminaires. Je le vois prendre un préservatif dans son sac sans pour autant me lâcher. Il enfile la protection et rentre en moi brutalement. Il commence les vas et viens sans même attendre que je m'habitue à sa présence en moi.
« Hey ! Vous ! »
Nous sursautons. Derek se relève en vitesse et se rhabille. Je mets mon short rapidement tout en regardant la personne qui nous a interrompues.
« Vous venez avec moi au poste. Et tout de suite. »
Je soupire. Il ne manquait plus que ça. C'est la honte. Arrêtée par le gardien du campus. Prise en flagrant délit en plus. Là je ne vais pas pouvoir nier.
« Ce n'est pas ce que vous croyez. » Tente Derek.
Je le regarde comme si c'était un idiot, en fait c'est un idiot donc je le regarde comme l'idiot qu'il est. Il vient vraiment de dire ça ? Mais ce n'est pas possible. Il nous a surpris en plein pendant l'acte, je ne vois pas comment il pourrait croire autre chose que ce que nous faisions. Surtout avec l'emballage du préservatif juste à côté de nous. Même si j'aimerais trouver un moyen de me sortir de la situation je vais éviter de prendre le gardien pour plus bête qu'il n'est.
« Vous vous expliquerez avec le doyen. Moi je sais ce que j'ai vu. » Il ramasse l'emballage. « Et ça c'est une belle preuve. »
Bien entendu on passe l'après-midi dans le bureau du doyen. On a le droit à la belle morale sur les rapports sexuels et compagnie. Ça m'énerve. On nous fait la leçon comme si on était des enfants. C'est bon on a compris. S'envoyer en l'air dans un lieu public ce n'est pas bien. Le doyen nous lance même un pique sur le fait qu'on a quand même pensé à se protéger. Nous ne sommes pas totalement inconscient et donc à ses yeux encore récupérables. Je croise les doigts pour ne pas qu'il appelle mes parents, mais comme je l'ai déjà dit je n'ai jamais vraiment eu de chance. Ma mère arrive en catastrophe. Elle ne me dit rien tant qu'on est avec le doyen. Je monte dans sa voiture. Elle démarre. Le silence entre nous m'oppresse mais je préfère ne pas dire un mot. J'ai très peur de sa réaction alors j'attends. Elle s'arrête au premier feu rouge et se tourne vers moi.
« Derek, hein ? » Elle me fait un petit sourire en coin. « J'en étais sûre. Je te le dis depuis la troisième qu'entre vous il y a une espèce d'alchimie. Ça fait combien de temps ? »
« Pas longtemps, c'était juste une pulsion. »
« Levy ! »
« Maman ! »
« Ne me ment pas, je te connais. »
« C'était juste une pulsion maman. »
Elle hausse les épaules.
« Si tu le dis. Mais si jamais tu as une autre pulsion de ce genre, essaye de trouver un endroit plus discret. Mais par contre continue de te protéger. »
Ma mère ne rajoute rien. Elle n'est pas du genre à faire de grands discours ni de grandes leçons. Elle dit ce qu'elle a à dire et pour elle le sujet est clos. De ce côté je crois que je suis quand même un peu chanceuse. Elle allume la musique et je comprends que la discussion est finie. La radio diffuse un vieux hit des années quatre-vingts dont ma mère raffole. Elle se met à chanter en tapant sur le volant et je n'arrive pas à m'empêcher de l'accompagner. Je tape sur le tableau de bord en rythme. Nous arrivons chez nous. Ma mère rentre, mon sac s'ouvre. Je râle et ramasse mes affaires. Mon téléphone sonne dans ma poche. Je le sors et le regarde septique. Je ne connais pas le numéro qui s'affiche. Je décroche quand même, on ne sait jamais.
« Oui ? »
« Nespla ? »
« Hale ? » J'éloigne le téléphone de mon oreille et l'observe comme si l'appareil était différent de d'habitude. Mais non c'est bien le mien. « Comment tu as eu mon numéro ? »
« J'ai ton numéro depuis qu'on est en seconde. Je te rappelle que j'étais le délégué. »
« Eurk. » Je réprime une grimace. « Pas du tout bizarre ça. »
« Si ça tu trouves que c'est bizarre attend la suite. »
« J'ai hâte. » J'essaye de dissimuler le sarcasme mais il est bien présent dans mon ton.
« Mes parents sont persuadés que nous sortons ensemble. Et demande à ce que je t'invite à manger à la maison ce soir. »
« Pardon ? Mais ils ne vont pas bien ! »
« Si tu refuses j'aurais quelques soucis. »
« Oui mais ça Hale, ça ne me concerne pas. »
« Si parce que si j'ai des soucis je ferais tout pour que tu en es aussi. »
« Tu es un vrai connard ! Tu le sais ? »
« Avec toi ? Oui ! Et j'en suis fier. Je t'attends pour dix-neuf heures soit pas en retard. »
« Je ne viendrais pas. »
« Je ne savais pas que je te demandais ton avis. »
« Il y a plein de choses que tu ignores Hales. »
« Bon, il faut que je fasse quoi pour que tu acceptes de jouer le rôle ? »
« Le rôle ? »
« Fait semblant juste pour soirée d'être ma copine devant mes parents pour qu'ils me laissent tranquille s'il te plait. »
« Pourquoi moi ? Tu peux prendre n'importe qui. Il y a plein de filles qui aimeraient le faire. »
« Le doyen a dit ton nom à mes parents. Et depuis le temps qu'on se supporte, enfin qu'on s'insupporte tous les deux, ils savent qui tu es et à quoi tu ressembles. »
« Et donc tu proposes quoi ? »
« Un diner où tu fais semblant d'être follement amoureuse de moi et en échange je t'approche pas et je ne te parles pas pendant tout un semestre. »
« Un semestre contre une soirée ? » Je réfléchis à toute vitesse. « Ça m'a l'air raisonnable. Tu vas dire quoi à tes parents pour expliquer qu'on se parlera plus ? »
« Je dirais que je t'ai largué. »
« Hors de question. Je t'ai largué.»
« Tu m'as pris pour une victime ou quoi. Les filles ne me quittent pas, c'est moi qui les quitte. »
« Et bien demande à une fille de ce style-là de venir chez tes parents. »
« Nespla ! » Je l'entends soupirer et je souris. « Bon ok. Tu as gagné. C'est toi qui me largueras. »
« Tu as intérêt à tenir parole sinon je te ferais vivre l'enfer sur terre. »
« Tu le fais déjà depuis que nos vies ce sont croisées. »
« Oh crois-moi, ce n'est rien par rapport à ce que je peux faire. »
« Si tu le dit. Dix-neuf heures, soit à l'heure. »
Il raccroche sans rien ajouter de plus. Il m'énerve. Il m'exaspère. Là tout de suite j'ai envie d'aller chez ses parents mais pas pour faire la petite amie, juste pour tuer leur fils. J'entre chez moi et jette le téléphone sur le bar qui sépare la cuisine du salon. Je suis totalement exaspérer.
« Tu veux manger quoi ce soir ? » Me demande ma mère.
« Je mange dehors. »
« Ah oui ? Tu ne m'avais pas prévenue. C'est une nouvelle pulsion ? »
« Non, je viens juste d'être prévenue par téléphone. »
« Ok. Habille toi bien quand même on ne sait jamais. »
Je lève les yeux au ciel. Mais finalement elle n'a pas tords. Si je dois jouer l'amoureuse transie qui va au premier diner chez ses beaux-parents il faut que je me mette sur mon trente-et-un. Après un nouveau soupire je me lève et me dirige vers ma chambre. J'ouvre mon armoire en grand. Les cintres défilent sous mes doigts mais rien ne me convient. Mes tenues habituelles sont trop classiques pour un diner comme celui auquel je me rends. Je fouille quand même des fois qu'une robe, vêtement que je ne porte jamais, apparaisse comme par magie entre mes mains. J'entends frapper à ma porte. Je me retourne et vois ma mère dans l'embrasure.
« J'ai peut-être quelque chose qui pourrait t'aider. Je te l'ai prise pour ton anniversaire mais bon je peux bien te l'offrir maintenant. »
Elle me tend une housse de dressing. Je l'attrape par le cintre et l'ouvre. Elle contient une jolie robe rose pâle à bustier et avec des volants. Je m'en rappelle, lorsque nous avons fait les soldes avec ma mère j'avais totalement craqué devant cette robe. C'était bien la première fois de ma vie que j'en trouvais une jolie. Surtout que la coupe est très sage, elle s'arrête juste au-dessus des genoux et le bustier est couvert de dentelle qui monte en col rond cachant le décolleté un peu trop visible, surtout pour une fille avec autant de formes que moi.
« Merci maman ! Elle est magnifique. »
Je lâche le vêtement et prend ma mère dans mes bras. C'est super gentil de sa part. Surtout que de souvenir la robe était, même avec la réduction, assez chère. Mon téléphone sonne à nouveau. Je regarde. Ce n'est qu'un message mais toujours d'un numéro que je n'ai pas enregistré. Ça doit surement être Derek.
« Il se passe quoi ? »
« Je dois aussi trouver un maillot de bain. »
« Encore une pulsion ? » Elle rigole.
« Maman, ce n'est pas drôle. »
« Ah oui ? Moi je trouve ça hilarant. Il aura fallu vingt et un ans pour que je te voie stressé avant un premier rendez-vous. »
« Ce n'est pas un premier rendez-vous. »
« Non, une simple pulsion n'est-ce pas ? » Elle me fait un clin d'œil et je lève les yeux au ciel. « Tu sais quoi mettre en dessous ? »
« Maman ! Je ne vais pas te demander des conseils pour mes sous-vêtements. »
« Je parlais de tes chaussures. Mais je suis contente de voir que tu risques une nouvelle pulsion. »
« Arrête de dire ce mot s'il te plait maman. »
« D'accord mais promet moi de te protéger si jamais ça arrives. »
« Ce n'est pas au programme maman, et je pense que ça le sera plus jamais. Mais je te le promets ! »
« Bien, pour la veste met ton boomer noir en dentelle et tes chaussures à talons en dentelle aussi. »
« Merci maman. »
« Mais de rien. Et n'oublie pas que si jamais tu dois avoir une....tu sais le mot que je ne dois pas dire, alors pense aux dessous assortis à tes chaussures. »
« Maman ! »
« Quoi ? »
« Tu es censé me préserver pas me donner des conseils pour faire craquer un garçon. »
« Ah ah ! Je savais que c'était ton but. »
« Ce n'est pas mon but. »
« C'est pourtant ce que tu viens de dire. »
« Mais non. »
Je la vois s'éloigner dans le couloir.
« Ce n'est pas mon but maman. »
« Je ne t'entends pas. » S'exclame-t-elle en descendant les escaliers.
Je soupire et me prépare. Je ne comprends même pas pourquoi je me donne cette peine. Je m'assois à ma coiffeuse une fois que je suis habillée. Je jette un regard en biais au fer à lissé puis à mon reflet. Non, il ne faut pas abuser non plus. J'ai déjà mis une robe. C'est déjà un grand changement. Heureusement par contre que j'ai l'habitude de porter des shorts sinon j'aurais aussi dû subir la torture de l'épilation. Je me maquille très légèrement et attache mes cheveux en une queue de cheval haute. Un dernier regarde dans le miroir et je me lève. Me voilà prête.
Je descends, ma mère me siffle quand je passe, je crois que c'est sa façon à elle de me dire qu'elle me trouve jolie. La pendule m'indique que j'ai encore une demi-heure devant moi.
« Tu veux que je te dépose ? »
« Non, ne te dérange pas je vais prendre un taxi. »
« Tu ne veux vraiment pas que je sache où tu vas en fait. »
« Ok. » Je fini par craquer. « Je vais chez les parents de Derek ce soir. » Je lève la main pour l'arrêter avant qu'elle ne dise quoi que ce soit. « Ils m'ont invité car cet idiot leur a dit qu'on était en couple. Alors que ce n'est pas du tout le cas. Et du coup ils m'ont invitée et je crois que c'est surtout pour me faire la morale par rapport à cet après-midi. »
« Tu pourras les enregistrer que je sache comment faire la prochaine fois que tu es prise d'une pulsion. » Elle rigole tout en continuant à éplucher les carottes. « Et tu as bien fait de mettre la robe. Tu as pris quoi comme maillot de bain ? »
« Oh ! »
« Quoi ? »
« J'ai oublié. »
Elle rigole alors que je cours à l'étage. Je retourne mon tiroir dans lequel je range entre autre mes maillots de bains. Je décide d'en prendre un en deux pièces avec un bandeau qui accroche le haut avec le bas. C'est assez soft pour être porté devant des parents tout en étant un petit peu sexy histoire de ne pas faire la pauvre petite fille. Je le mets dans mon sac que j'utilise pour les sorties avec une grande serviette et mon portefeuille. Je prends mon téléphone et appel la compagnie de taxi. Ils me mettent en attente. Je rejoins ma mère et lui montre le maillot de bain elle approuve en levant les pouces en l'air. Je lui embrasse la joue et sort. Alors que j'arrive à l'extérieur je vois un taxi qui s'arrête juste devant chez mes voisins. Je cours et fait signe au chauffeur.
« Bonsoir, vous pouvez me déposer à cet adresse ? » Je lui demande en lui montrant le message que Derek m'a envoyé.
« Oui pas de soucis. Je viens juste de finir avec ma course. Montez. »
« Merci beaucoup. »
Je monte dans le taxi et m'installe. Le chauffeur met le GPS et nous prenons la route. Je mets mes écouteurs et lance la musique. En vrai je ne sais même pas combien de temps de route il y a. Je ne sais même pas s'il habite dans une maison ou dans un appartement. Et pire que tout je sais encore moins pourquoi je me pose la question. Je suis quand même assez surprise lorsque la voiture s'arrête à deux pâtés de maison de chez moi.
« Voilà ma petite demoiselle. »
« Merci beaucoup. »
Je le paie et descend de la voiture. J'envoie un message à Derek pour lui dire que je suis arrivée. Il ne tarde pas à sortir. Il a carrément mis une chemise blanche. Il m'accueil avec un grand sourire. Il s'approche de moi et me prend dans ses bras.
« Mes parents nous regardent à la fenêtre alors joue le jeu s'il te plait. »
«S'il te plait ? Ah ouais carrément. Tes parents devraient être avec toi tout le temps tu as presque l'air sympa. »
« Et toi tu devrais être plus souvent invité chez mes parents, tu es presque canon habillé comme ça. On dirait presqu'une fille. »
« Je t'enmerde presque Hale. »
Il rigole et je me surprends à rire avec lui.
« Au fait c'est quoi ton petit nom ? »
« Derek. » Je lui tape sur le bras.
« T'es un comique en fait. Non mais sérieusement. Je dois t'appeler comment ? »
« Derek non ? »
« Ouais laisse tomber. On y va ? Ce n'est pas que le trottoir n'est pas sympa mais contrairement à toi je n'ai pas l'habitude de passer ma nuit dessus. »
« Oh ! Ça c'était un coup bas Nespla. Avoue que tu l'as travaillé toute la journée. »
« Contrairement à toi Hale, je suis naturellement intelligente et je n'ai pas besoin de réfléchir pendant des heures pour te dire des méchancetés. »
« Oh, je suis ta muse en fait. »
« Si tu veux. » Je souris et nous rentrons chez lui.
Je suis subjugué par la beauté de sa mère. Elle est un peu ténébreuse mais surtout magnifique. Elle m'accueil gentiment et son père se contente de me serrer la main en me disant bonjour. Il retourne directement en cuisine. Finalement ils ne me font pas fait la leçon par rapport à l'incident de l'après-midi.
« Vous pouvez aller à la piscine si vous voulez en attendant que le diner soit prêt. » Me propose sa mère.
« Je préférerais vous aider si vous voulez. »
« Oh tu sais on a déjà tout fait. »
« Ça m'embêterais de ne rien faire alors que vous m'avez invité à manger. En plus je suis arrivée les mains vides. »
« Si tu veux alors. » Sa mère me prend par le bras et m'emmène avec elle dans le salon. « Il ne manque que les verres. Tu vas m'aider si tu veux. »
« D'accord. »
« Dis-moi, Levy, depuis combien de temps vous êtes ensemble avec Derek ? »
Je lance un regard inquiet à mon soi-disant petit ami. Il sourit le salop. Je suis sûre qu'il prend son pied de me voir paniquer comme ça. S'il veut jouer à ça, on va jouer.
« Ça fait deux ans. »
Sa mère s'arrête dans ses mouvements. Elle se tourne vers moi.
« Vraiment ? » Je hoche la tête. « Derek ! » Elle n'a pas l'air contente. « Tu sors avec elle depuis deux ans et on ne l'apprend qu'aujourd'hui ? Est-ce que c'est une blague jeune homme ? »
« Maman je... »
« Quoi ? Tu te moque de moi ? Tu as honte de nous ou quoi ? »
« Qu'est-ce qu'il t'arrive Talia ? » Demande le père de Derek en nous rejoignant. « Je t'entends râler depuis la cuisine. »
« Ça fait deux ans qu'ils sont ensemble. »
« Non ? » Il se tourne vers Derek et je suis assez contente de le voir mal à l'aise. « Et tu as une explication ? »
« Je n'étais pas très sûr que ce soit sérieux nous deux. »
« Que ce soit sérieux ? Après deux ans ? Et avoir été trouvé à faire ce que vous faisiez tout à l'heure ? »
« Je ne sais pas, je n'ai juste pas osé c'est tout. »
Son père hausse les épaules et retourne à la cuisine. Derek s'approche de moi et passe un de ses bras autour de mon cou. Il me rapproche de lui et m'embrasse la tempe.
« Tu me revaudras ça. »
« Mais avec plaisir. »
« Dis-donc tous les deux. Vous avez bientôt fini de faire des messes basses. » Rigole sa mère.
Je lui souris et me détache de l'étreinte de Derek.
« Dites-moi où sont les verres que je vous aide. »
« Oh bien sûr, deuxième porte du meuble. »
« D'accord. »
Je m'approche de l'endroit qu'elle m'a indiqué et ouvre le placard. Je regarde les verres et me remercie intérieurement d'avoir fait quelques heures de boulot en tant que serveuse dans un restaurant. Je n'ai aucun mal à savoir quels verres sortir et où les poser sur la table.
« Vous avez oubliez un verre à vin. »
« Oh non, je ne bois pas d'alcool. » Je m'exclame en lui faisant un sourire.
« Je vois. » Elle regarde Derek. « Je l'aime bien. »
« Merci, moi aussi je vous aime bien. »
« Vous voulez quoi en apéritif dans ce cas ? »
«Juste un soda. »
« Du Pepsi ça vous ira ? »
« Oh ce sera parfait je déteste le coca. »
« Ah oui ? Comme Derek. »
« Je sais. »
Non en réalité j'en sais rien mais je fais quand même comme si pour donner le change. Il me sourit et nous nous mettons à table. Son père arrive avec le plateau de fruit et légumes en brochette. Il y a aussi quelques bols de fromage coupé en dés. Je me retiens de me jeter dessus. J'adore le fromage. Ma main frôle celle de Derek lorsque je me décide enfin à m'en servir.
« Pardon. »
Il enlève sa main. Et me laisse choisir ce que je veux. Je fais comme si c'était naturel mais en réalité je trouve ça assez bizarre. Il n'agit jamais comme ça d'habitude. C'est assez déroutant de le voir se comporter gentiment. Il en deviendrait presque mignon.
« Vous aimez le fromage Levy ? »
« Oui, j'adore ça. »
« Comme Derek c'est rigolo. » Sourit sa mère.
Ses parents continuent à occuper la plus part de la conversation du repas à me questionner sur mes gouts, mon environnement, mes envies pour le futur et énormément d'autre chose. Je réponds du bout des lèvres en essayant de jouer l'amoureuse avec des petits gestes pour Derek et des sourires tout comme des regards. Il donne lui aussi le change. Je suis sûre qu'à la place de ses parents je n'y verrais que du feu. Je profite du repas pour également en apprendre plus sur lui. Je découvre un tout nouveau Derek. Gentil, mignon et presque même un peu trop guimauve.
« Tu as quelque chose de prévu pour demain Levy ? » Me demande sa mère.
« J'ai prévu de travailler sur mes partiels demain après-midi. »
« Et demain matin ? »
« J'essaye de dormir un maximum les jours où je n'ai pas de cours pour pouvoir récupérer. »
« C'est un bon plan. Derek aussi à l'habitude de faire ça. »
« Souhaites-tu rester dormir ici ? »
« Oh, je ne veux pas vous déranger, en plus je n'ai pas prévenue ma mère. Et je n'ai pas non plus de vêtements de rechange. »
Je n'ai surtout pas envie de passer la nuit avec Derek. C'est déjà un calvaire de passer la soirée ici. Pas que ses parents soient désagréables, bien au contraire, mais j'en ai un peu marre de supporter leur progéniture. Je me détends quand son père change de sujet de conversation. Je sursaute. Derek a posé sa main sur ma cuisse.
« J'aimerais demander la permission de quitter la table. »
« Oui, bien sûr, aller y. » Sa mère me fait un sourire.
« Merci beaucoup pour le repas. » Je dis sagement en me levant.
« C'était un plaisir Levy. J'espère te revoir assez vite. »
« Moi aussi madame. »
Derek me tend la main et je la prends. Je ne suis pas sûre de vouloir le suivre mais je continue de donner le change. Il grimpe les marches quatre à quatre et je le suis comme je peux. J'ai à peine passé la porte de sa chambre qu'il se retourne et me plaque contre le mur.
« Je te déteste. »
« Je te déteste aussi. »
« Punaise depuis que je t'ai vu descendre de cette voiture je rêve de t'enlever cette robe. »
« Comme c'est romantique. »
« Moi ? Romantique ? »
« Ah oui, pardon, j'ai oublié à qui je parlais. »
Il rigole contre mon cou, relève mon menton et prend possession de ma bouche. Je ne sais pas pourquoi mais ce n'est pas comme d'habitude. Il relève ma jambe gauche et attrape ma cuisse pour que nos corps se rapprochent. Je soupire. Sa main rencontre le porte jarretelle que j'ai hésité à mettre.
« Non ? » Il me regarde avec de grands yeux et relève ma robe. « Punaise Nespla. Là j'ai carrément envie de te l'arracher ta robe. »
« Tu sais quoi ? Je préfère quand tu te tais. »
« Moi je préfère quand tu es nue. Alors enlève cette foutu robe. »
« Tu as qu'à le faire. »
« Si tu l'enlève pas je te touche pas. »
« Ok. Moi ça ne me dérange pas. »
« Levy ! » Appelle la mère de Derek depuis la cage d'escalier.
« Oui ? » Je demande en ouvrant la porte.
Je sors et me montre en haut des escaliers. Je n'aimerais pas qu'elle croit que nous en profitons pour faire des choses pas très chastes.
« Voulez-vous allez dans la piscine tout les deux ? »
« Euh...pourquoi pas. »
« Demande à Derek de te donner une serviette. »
« D'accord Merci beaucoup. »
« Je te dis au revoir pour ce soir. Nous avons une soirée dans un bar Jazz. N'hésite pas à appeler ta mère si tu veux rester dormir. Derek te montrera la chambre d'ami. »
« Merci. »
Je descends les quelques marches qui nous séparent pour lui dire au revoir. Elle me fait la bise et me prend dans ses bras.
« Je t'aimes bien. Ne fait pas de mal à mon petit poussin. »
« Seulement s'il ne me fait pas de mal. » Je lui promets.
Je déteste faire des promesses en l'air et celle –là je suis sûre de la tenir. Dans toutes nos joutes verbales c'est toujours Derek le premier à ouvrir les hostilités. Son père passe aussi et me dit au revoir rapidement. Ils sortent et j'entends la porte claqué. Nous sommes officiellement seuls dans la maison. Je ne sais pas trop quoi faire. Techniquement la comédie est finie. Je ne suis plus obligée de faire semblant. Mais je n'ose pas partir pour autant, en plus la piscine me donne envie. Je pense à Derek qui doit être surement dans sa chambre à se demander ce que je fais. Mais plus je regarde et plus je vois la piscine qui me fait de l'œil. Je souris et ouvre la baie vitrée qui sépare le salon de l'objet de mes convoitises. J'ai la flemme de remonter chercher mon maillot de bain. Je descends la fermeture éclair de ma robe et laisse tomber le vêtement le long de mon corps. J'entends siffler derrière moi.
« Je savais bien que tu allais finir par la retirer. »
Derek se tient dans l'ouverture uniquement vêtu de son boxer. Je souris, mes yeux glissent un peu contre ma volonté sur son corps parfait. Ses abdominaux sont magnifiques, ses muscles très bien dessinés.
« Ça va le spectacle te plait ? »
« Beaucoup. Et toi ? » Je demande en faisant un tour complet sur moi-même.
« Enormément. »
Grace à sa question j'ai pu sortir de ma contemplation. Je lui fais un petit sourire et plonge dans la piscine. Le contact de l'eau me fait un bien fou. J'ai à peine le temps de revenir près du bord que Derek est juste à côté de moi. Il m'attrape les hanches et j'enroule mes jambes autour de sa taille. Je n'arrive pas à comprendre pourquoi je m'accroche à lui comme ça. J'ai comme l'impression d'avoir rencontré un nouveau Derek ce soir auprès de ses parents.
« C'est vrai que tu aimes les Ramones ? »
« Oui j'adore ce qu'ils font. »
« Et les films de science-fiction. »
« Hum, hum. Aussi. »
Il sourit et m'embrasse dans le cou.
« Pourquoi tu continues de me faire la conversation ? Tes parents ne sont plus là. »
« Tu veux que je te dise franchement ? »
« Je t'écoute. »
« Je crois que... »
Il prend mon menton entre ses doigts et me remonte la tête. Il dépose doucement ses lèvres sur les miennes. Il n'essaye pas d'approfondir le baiser. Il m'embrasse juste, plusieurs fois à répétition.
« C'est moi où tu essayes d'esquiver ma question Derek. »
Son prénom goute comme un bonbon dans ma bouche. C'est la première fois que je l'appelle comme ça depuis que je le connais et ça à une saveur très particulière.
« Derek ? Carrément mon prénom. »
« Ça te pose un problème ? »
« Pas du tout. Au contraire ça me fait bander. Levy. »
Mon prénom roule sur sa langue et je sens des frissons me remonter le long de la colonne vertébrale. Je crois que c'est pour lui aussi la première fois qu'il m'appelle par mon prénom. Ça me rend, à mon plus grand étonnement, toute chose. Il me serre encore un peu plus fort contre lui et je sens effectivement que je lui fais de l'effet.
« Et donc ? »
« Donc ? »
« Pourquoi tu te comportes comme ça avec moi ? »
« Je crois que... »
« Oui ça tu l'as déjà dit. »
J'en ai marre. Il tourne autour du pot et ça me rend folle. Surtout qu'il en profite pour m'embrasser un peu partout et que je sens bien qu'il est entrain de dégrafer mon soutient gorge. D'habitude on se contente de coucher ensemble et c'est tout, il ne parle pas autant du coup je ne comprends pas vraiment où il veut en venir. Surtout que je commence à apprécier ses caresses. Et je m'habitue à sa présence. Je n'arrête pas de réfléchir depuis le début du repas et j'ai l'impression qu'en fait je le déteste sans vraiment de raisons valables. Il m'embrasse la tempe.
« Je crois que je ne déteste plus autant. » Me chuchote-t-il à l'oreille.
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