Thomas était assis sur le lit du motel le bandeau sur les yeux. Ses cheveux, encore humide de la douche qu'il avait pris et des perles d'eau glissaient sous son chandail. Il avait placé le tube de lubrifiant sur la table de chevet, prévenu Mika de ne rien dire qui pourrait lui faire rappeler que c'était lui et non James dans la même pièce. Il était assis depuis un bon moment et ses mains étaient moites d'angoisse. Il avait longuement réfléchit avant d'accepter. Très longtemps. Changeant d'idées aux heures et se torturant les méninges. D'un côté, il se sentait prêt. Prêt à franchir ce cap avec quelqu'un. D'un autre, il aurait préféré n'importe qui sauf Mika, mais peut-être était-elle là sa solution ? L'homme qui lui avait fait mal devait lui montrer de la tendresse pour qu'il arrête de souffrir.

Quand il entendit la porte de la chambre s'ouvrir, il prit une respiration et attendit, les muscles crispés. Rien ne se passa. Est-ce qu'il était seul ou quelqu'un était-il avec lui ? Devait-il demander ?

''Euh... Mika ?''

''J'ai pas le droit de parler.''

Donc il n'était plus seul. Mais que faisait-il ? Il se serait attendu à ce que le châtain lui saute dessus telle une bête sauvage. Cela lui ressemblait un peu plus que ce long silence et cette abscence de mouvements.

''Tu... tu fais quoi ?''

''Je fini ma sucette.''

Sa sucette ? Était-il sérieux ? Question stupide, la réponse était oui. Mais pourquoi ? Tout son être angoissait et lui finissait un stupide bonbon. Il était à deux doigts de tout arrêter, tellement l'anxiété et l'angoisse le tenaillaient. Comment Mika pouvait-il rester ainsi de marbre ?

''Mika... je...''

On vint lui agripper le contour de la bouche et quelque chose entra entre ses lèvres. L'objet avait le goût de la cerise. Thomas referma sa bouche sur la lolipop et sursauta lorsqu'une bouche vint se poser dans son cou. Il devait se calmer. Il devait sauter le pas, se départir de sa part et le châtain venait d'entamer les préliminaires. Il ne devait pas stresser sinon il ne passerait jamais au-dessus de ce traumatisme. Penser à James. Penser à James.C'est James qui t'a rejoint ici. Uniquement lui.

Une main brûlante vint soulever son chandail et parcourir son corps du bout des doigts avec douceur incomparable. La bouche s'éloigna de son corps pour permettre à son propriétaire d'enlever le tissu du garçon. Thomas se laissa faire en suçant doucement sa sucrerie. Une main vint effleurer ses boutons de chair, pendant que l'autre lui agrippa un peu de masse adipeuse proche de ses hanches. Thomas rougit sous ce dernier contact. Bon, il avait peut-être pris un peu plus de poids que ce qu'il croyait. Une langue vint goûter à l'un de ses mamelons avant qu'il ne sente quelqu'un lui retirer doucement son pantalon.

Ses même mains vinrent effleurer la bosse naissante dans son boxer, sans s'y attarder plus. Un poids le força à se coucher sur le lit et il dû prendre de grandes respirations pour garder son sang froid. Un corps aussi bouillant que lui était collé au sien. Cela l'effrayait tout en l'excitant. On vint lui retirer la sucette de sa bouche avant que des lèvres se pressent contre les siennes. La sensation ne fut pas si désagréable, même si elle avait encore quelque chose d'étrange. Visiblement, l'autre homme s'amusait beaucoup à ses dépends, car une main venait parfois exciter son pénis avant de l'abandonner à son triste sort. Allait-on s'occuper de son érection ?

La bouche du garçon visitait chaque parcelle de son corps, passant par son cou, sa clavicule et ses épaules pour lui laisser une multitude de baisers Elle descendit ensuite embrasser ses boutons rose avant de mordiller le gras de son ventre. Tout cette attention fit frémir Thomas qui commençait réellement à souffrir de son entre-jambe brimer par son sous-vêtement. Il vint descendre une main pour se satisfaire lui-même, mais une poigne la lui agrippa avant de la serrer fort et de le forcer à rester plaqué au lit. Thomas poussa un cri avant de sentir la panique le gagner et les larmes couler.

''Non. Stop. Arrête. J'ai peur. Je veux plus.''

Il avait l'impression d'être de retour dans ses fichus vestiaire. Il était en larme et voulait juste que le corps au-dessus du sien disparaisse. C'est d'ailleurs ce qui se passa dans la seconde. Son poignet fut relâché et la personne se releva doucement. Thomas gémit encore un peu avant de reprendre sa respiration. Ignorant sa nudité partielle, son érection qui pointait encore dans son caleçon et la présence de l'autre homme qui avait seulement arrêté ses gestes sans quitter la pièce, Thomas prit malgré tout du temps à reprendre le contrôle de ses émotions. Pendant près d'une minute, il respirait et expirait bruyamment. Son cœur battait vide et il était parcouru de soubresauts causés par ses larmes. Puis, il se calma. Tout allait bien. Il avait le contrôle. Mika s'était arrêté.

''Mika...''

''Quoi ?''

Thomas serra les dents au son de cette voix qui lui rappelait que ce n'était pas James qui était avec lui quelques secondes plus tôt. D'un autre côté, il le savait. Il n'avait pas réellement réussi à se convaincre que c'était une autre personne. Son cerveau était plus malin.

''Tu peux... t'occuper de... me faire... juste...''

''Tu finis jamais tes phrases ou tu fais exprès ?''

''Je... je peux avoir une... juste t'occuper de mon... pénis.''

''Non, j'y touche pas. Tu es pas foutu de durer plus d'une minute. Je m'amuse pas moi, alors je vais le faire durer plus longtemps en le laissant là.''

Thomas voulut disparaître six pieds sous terre. Ok, il avait été un peu précoce les autres fois, mais uniquement parce que c'était sa première fois et puis il n'y avait aucun mal là. Pourquoi Mika se moquait-il de lui ? En réalité, Thomas savait très bien ce que le châtain allait dire s'il le lui faisait remarquer. "Je ne me moque pas. C'est un fait. Tu jouis trop vite." Et Thomas serait juste plus rouge de honte, alors aussi bien garder cette constatation pour lui seul.

''Tommy, je peux continuer ? Il n'y a pas que toi qui bande.''

''Ok, mais... ne me fais plus mal comme ça. Ne t'impose pas. Soit doux et.... ne parle pas.''

Mika revint donc à la charge, se collant de nouveau à lui. Il enleva le boxer de Thomas, le mettant nu devant lui. Jamais Thomas n'avait été plus heureux d'avoir un bandeau sur ses yeux. Ce serait si gênant de regarder Mika dans les yeux avec rien sur le dos. En fait, ce ne serait pas gênant, mais effrayant. Et maintenant, la peur le gagnait. Il était totalement vulnérable. Une bouche sur la sienne le força à se coucher sur le lit pendant qu'une main passait dans sa toison, pour glisser vers ses bourses et approchait son orifice d'entrée.

Le doigt se fit un plaisir d'entrer, arrachant un petit cri à Thomas. Ce n'était pas vraiment confortable d'avoir un doigt à cet endroit. En fait, pas confortable du tout. La sensation était étrange et désagréable. Pas comme la dernière fois. Mais la dernière fois, il avait presque oublié Mika. Il se mit à grimacer quand Mika commença à bouger ce doigt en lui. Il sentit quelque chose d'autre pousser et la douleur le fit paniquer de nouveau. Il se rappelait les vestiaires. Cette sensation horrible de se faire écarter. Cette déchirure qui...

''Non ! Stop ! Arrête !''

Le doigts se retira aussitôt et l'exaspération de Mika se fit entendre :

''Merde ! Tu te fous de ma gueule ? Encule-toi tout seul, ça a assez durer ces conneries. Je fais tout comme tu veux et t'es jamais content.''

Thomas faillit s'étouffer avec son souffle pendant qu'il entendait Mika remettre ses vêtements. Quoi ? Non. C'était bon, juste... trop rapide et douloureux. Il voulait de la tendresse. On lui avait promis de la tendresse.

''Attends. Je... j'ai acheté du... lubri...fiant.''

''Pardon ?''

''Sur la commode, je... je veux pas que ça fasse mal. Tu peux... en mettre ?''

''J'ai pas envie.''

Thomas se retint de pleurer. Il n'avait aucune envie de débattre avec Mika, il savait qu'il avait de bonnes chances de perdre. S'il ne voulait pas, ok, mais il n'allait pas le laisser aller plus loin. De toute façon, c'était une mauvaise idée depuis le début.

''Ok. Alors tu peux partir. Je vais... au revoir Mika.''

Mais Mika ne bougeait pas. Après un temps, il posa sa question.

''Si j'en mets, je vais pouvoir te bai... te faire l'amour ?''

Thomas se mordit les lèvres. Mika était-il vraiment prêt à passer par-dessus ses envies pour lui ? Il s'était même repris pour ne pas dire le mot baiser. Le brun vint se tordre les doigts et hocha très doucement la tête. Il écouta Mika se déshabiller de nouveau et se promener dans la chambre. Le châtain poussa un petit bruit de dégoût avant de se repositionner sur Thomas et d'approcher son doigt visqueux et froid de son anus. Cette fois-ci, le doigt entra mieux, ainsi que le deuxième. Ensemble, ils se mirent à lubrifier les parois de Thomas qui poussait des petits cris de plaisir. Lorsque les doigts sortirent, une chose plus grosse et dure vint se positionner à son entrée. Thomas serra les poings d'appréhension et par le fait même, ses fesses. Pourtant, cela ne semblait pas déranger Mika qui s'insérait en lui sans se soucier de la douleur qu'il pouvait ressentir. Thomas eut les larmes aux yeux et poussa des gémissements de désespoir. Même avec le lubrifiant, il avait mal et était très inconfortable. C'était cela, faire l'amour ? Il n'y avait rien de plaisant. Quoique, Mika devait être très heureux de là où il se trouvait.

Le voilà d'ailleurs qui commençait ses va-et-vient, continuant d'arracher des gémissement à Thomas qui pleurait de plus belle. La cadence accéléra et il se dit qu'il valait peut-être tout arrêter car il n'y éprouvait aucun réelle plaisir, mais soudain, quelque chose en lui fut touché et il libéra aussitôt sa semence dans un râle et une décharge électrique dans tout son corps. D'ailleurs, il reprenait à peine son souffle, que Mika continuait de martyriser ce point en lui, donnant l'impression d'exploser à tout moment. Soudain, la douleur n'était plus qu'une chose minime, car chaque fois que sa prostate était touchée, il n'éprouvait que du bonheur.

''Ah~''

La personne sur lui eut un petit rire mesquin. Venait-il de se rendre compte qu'il avait de nouveau jouit trop tôt ou s'amusait-il seulement à ses dépends de s'être laissé prendre au piège rapidement ? Le corps vint se coucher encore plus au-dessus lui sans jamais arrêter ses mouvements. Il sentait le souffle chaud dans son cou et des cheveux chatouiller son oreille. Le bandeau fut accidentellement accroché et glissa juste assez pour que Thomas aperçoive dans le coin de ses yeux, une tignasse châtain. Ce n'était pas James. James avait les cheveux foncés, mais la réalité était qu'il s'en fichait. Il aimait ce qu'on lui faisait à ce moment-là. Il aimait comment Mika arrivait à lui faire du bien et de la même façon qu'il lui avait fait mal auparavant. La douleur de son postérieur commençait à s'engourdir et même si la sensation était toujours aussi désagréable, il avait jouit et arriverait sûrement à jouir encore si Mika lui donnait le temps de reprendre ses esprits.

Mika se redressa pour changer quelque chose à ses coups de bassin et ses yeux croisèrent ceux de Thomas qui le dévisageait. Étrangement, Mika lui lança un sourire, qui devait se vouloir sympathique, mais à cause du manque d'émotion que Mika était capable de vivre, il ne faisait que donner l'impression d'être cruel et dangereux. Pourtant, Mika vint agripper le bandeau et le replaça correctement sur ses yeux avant de lui donner un baiser dessus. Thomas voulut le remercier, mais il sentit un liquide chaud le remplir et Mika se retira en poussant un râle. La masse sur lui disparut et il resta couché un moment, les jambes encore écartées et perdu dans ses pensées. Il avait survécu. Il avait réussi. Et il avait en partie aimé. Peut-être qu'avec l'habitude il allait plus apprécier se faire pénétrer, mais pour le moment, c'était correct.

Une bouche vint se coller à la sienne dans un dernier baiser avant qu'il entend la porte s'ouvrir et se refermer. Oh. Il n'avait pas envisager que les choses finissent aussi rapidement. Qu'il n'y est pas de tendresse après l'acte d'amour. Mais en même temps, cela respectait ses volontés. Thomas enleva donc son bandeau et retourna prendre une deuxième douche pour se nettoyer.