Pourquoi avait-il été à ce fichu motel ? À la base, il voulait juste s'assurer que Mika comprenne la différence entre le sexe consenti et un viol. Il avait décidé de lui faire passer un test. Il avait cru que c'était une bonne idée de se présenter et de dire les trois mots à peine le début de l'activité commencée. Si Mika partait, cela voulait dire qu'il avait changé. Si Mika insistait... Il avait prévenu le réceptionniste au cas où, histoire que si des cris se répandaient dans la pièce, la police débarque sur le champ. Il devrait donc se sentir en sécurité, mais ce n'était pas du tout le cas. Peut-être devrait-il partir avant que Mika n'arrive ? Ce n'était définitivement pas une bonne idée.

Il se leva en enlevant son bandeau, mais la porte de la chambre émit un bruit et apeuré, Thomas remit le bandeau en se rasseyant sur le lit. Les larmes commençaient déjà à couler de ses yeux. Quelle mauvaise idée il avait eu.

''Salut Pétasse.''

La voix de Mika frappa sa boîte crânienne avec violence. Le mot pétasse lui donnait le tournis. On se refait ça, pétasse. Pourquoi était-il venu ? Il allait se faire violer de nouveau. Il se leva en hurlant :

''Non ! Stop ! Arrête !''

Un silence enveloppa la pièce. Mika toussa avant d'enchaîner d'une voix confus :

''Euh... Je t'ai même pas toucher, Tommy.''

Thomas reprit son souffle doucement. Il avait peut-être un peu paniqué. Trop tôt pour demander de tout arrêter ? Pourtant, Mika ne semblait pas bouger de sa position selon ce que ses oreilles lui indiquaient de la situation. Il se rassit donc doucement, respirant plus lentement.

''Ne m'appelle plus comme ça. Je... Tu m'avais appelé... je n'aime pas ça. Je ne veux plus que tu m'appelles comme ça.''

''Ok.''

''Et arrête de parler. Ta voix... je...''

''Ok. Je me la ferme. Pense à James et laisse toi faire.''

Soudain, Thomas sentit deux mains se déposer sur ses épaules. Une tension regagna son corps en entier pendant que des lèvres venaient se coller aux siennes. C'était des plus désagréables. Il n'y éprouvait réellement aucun plaisir. Puis une des mains quitta son épaule pour venir se placer sur son entre-jambe. De nouveau, la panique le gagna :

''Non ! Stop ! Arrête !''

Et étrangement, Mika arrêta. Les mains et les lèvres le quittèrent silencieusement. Thomas, aveuglé par son bandeau, laissa les larmes couler sur ses joues. Mika allait-il le frapper ? Lui crier dessus ? Mais rien ne se passa. Était-il seulement encore là ? Thomas souleva un coin du bandeau pour voir Mika debout devant lui qui l'observait. Il s'étrangla en remettant le bandeau à sa place, se sentant fautif.

''Mika... tu... tu devais partir si je disais ces mots.''

''Ah bon ? Je croyais que je devais juste arrêter.''

Thomas laissa échapper un petit rire nerveux. Il était vraiment tel un enfant lorsqu'il s'y mettait. Mais là, que devait-il faire ? Lui dire de partir ? Puisque visiblement, il attendait que Thomas lui donne n'importe quel ordre pour s'éxecuter.

''Tu as un beau sourire, même s'il est discret.''

Le rouge monta au visage de Thomas en un rien de temps. Mika, son bourreau, venait-il de le complimenter sans raison ?

''Euh... merci. Bien. C'est bien.''

''Tu devrais le montrer plus souvent.''

Thomas se rembrunit. S'il ne souriait plus comme avant, c'était de sa faute. Longtemps, il n'arrivait plus à avancer sans repenser à ce qu'il s'était produit dans ces maudits vestiaires. Il recommençait à peine à voir la vie de façon plus joyeusr. Dans un soupir, Thomas lui lança son ordre :

''Arrête de parler.''

''Si j'arrête, je peux te sucer ?''

Etonné, il arqua un sourcil. Venait-il vraiment de quémander l'autorisation pour lui faire une fellation ? Thomas tenta de juguler son stress mêlé à sa peur et opta pour un minuscule hochement de tête, se disant qu'il pouvait prendre ce risque. C'était sûrement une manière peu orthodoxe de soigner son mal par celui-là même qui l'avait brisé, mais il avait l'impression que sans cela, il ne passerait jamais au-dessus. Mika n'est pas dangereux. Mika n'est pas dangereux. Obsédé, oui, mais pas dangereux.Tu dois arrêter de le voir comme ton ennemi. Tu dois arrêter de trembler devant lui. De cauchemarder à propos de lui, se somma-t-il en fermant de toutes ses forces ses paupières. Une bouche se pressa contre lui et, malgré le bandeau, il persista à garder ses yeux clos comme s'il avait peur d'y voir son bourreau.

C'est James. C'est James qui est avec toi. C'est lui qui t'offre cet amour, pas Mika. James. Se concentrer sur James. Une douce main se glissa sous son chandail et vint flatter du pouce sa peau. Un frisson parcourut le dos de Thomas pendant qu'une langue s'insérait dans sa bouche. James. Pensez à James. Ses muscles commençaient à se détendre tandis qu'on lui flattait le ventre. Je t'aime James. Je t'aime. La main glissa entre sa peau et son boxer. Après avoir sentit la tension dans le sexe, la main quitta son pantalon pour venir débouttoner le jeans. Durant cette étape, la bouche de l'autre homme avait quitté la sienne. C'était mal ce qu'il faisait. Très mal. Il devait dire les mots. Il devait tout arrêter, mais James... Il voulait éprouver ce plaisir aussi. Ce plaisir de se sentir aimer de cette façon. Et puis, il avait le contrôle. Le contrôle de dire non quand il le voudrait. Mika.... non. James allait obéir. Il allait le respecter.

Il sentit une main aider son sexe à se libérer et commencer à le pomper. Il poussa une exclamation de surprise pendant que de nouveau, une bouche se collait contre la sienne. Cette fois, il s'efforça de rendre le baiser. Si c'était James, il l'aurait rendu. Et c'était James qui était là. C'était lui, personne d'autre. Lorsque son membre fut assez dur pour se tenir seule, tout contact s'arrêta. Thomas dû prendre de grandes respirations pour se calmer. Quelques chose de chaud et d'humide vint lécher son sexe de la base jusqu'à son gland. Ok, le test allait beaucoup trop loin. D'ailleurs qui testait-il ? Lui ou Mika ? Il devait dire les mots, il devait... mais il sentit toute sa queue se faire engloutir et il poussa un râle, gorgé de plaisir. C'était étrangement chaud et confortable. Surtout qu'une langue s'amusait avec sa verge.

Ses jambes étaient écartées, son dos légèrement penché vers l'arrière. Inconsciemment, Thomas déposa sa main sur la chevelure devant lui. Les cheveux étaient doux. Aucun nœud et il pouvait y perdre ses doigts sans problème. Il poussa une autre exclamation quand le bout de la langue vint titiller la fente. Il fut surpris de sentir un baiser sur son membre. C'était si bon. Il en oubliait tout le contexte autour. Puis pendant qu'il se sentait de nouveau engloutir, il relâcha ses fluides, trop excités de la chose.

''Putain que tu tiens pas longtemps.''

Thomas haletait et la voix de Mika lui redonna des couleurs rouge. Il lui avait demandé de ne pas parler. Il avait réussi à se convaincre, l'espace de quelques minutes, que James était dans cette pièce en train de lui offrir ce qu'il lui avait refusé. Il s'était persuadé de ce fait pour en oublier la réalité. Sauf que ce n'était pas lui. Et ce fait le rendit confus parce qu'il avait aimé ce qu'il venait de se passer. Enervé d'avoir céder face à son camarade, il voulut hurler, mais le garçon plaqua sa bouche contre la sienne et le poids de son corps l'obligea à s'étendre sur le lit. Il goûtait sa semence par la bouche de l'autre. Il sentit une main soulever son chandail et titiller l'un de ses mamelons.Une panique le gagna. Il n'avait plus le contrôle. Plus du tout. Il devait se calmer. Ne pas paniquer. Pensez à James. Les lèvres de son partenaire le dévoraient et il y devait y prendre plaisir, participer au baiser. C'était sauvage, sensuel et très excitant. Confus de ressentir ce genre de chose, il grogna même de mécontentement lorsqu'elle le quitta pour laisser une traînée de baisers sur son cou. Cette foutu langue perverse était arrivée à son bout de chair rose qu'elle s'amusa à lécher et mordiller, aidé de dents traîtresse.

Thomas était de nouveau excité. Il n'avait pas eu le temps de reprendre son souffle après sa jouissance et déjà tout son corps répondait positivement à l'assaut de cette bouche vorace. D'ailleurs, celle-ci était maintenant aidée d'une main qui s'amusait avec sa queue et glissait vers son antre. Faisant le tour plusieurs fois avant qu'un doigt ne s'y insère rapidement. Thomas poussa une exclamation avant de refermer ses bras par automatisme sur la personne qui se trouvait en face de lui.

''James~''

Le doigt en lui se mit à bouger dans tous les sens et une fois son mamelons bien humide de bave et rouge de tiraillement, la bouche remonta dans son cou. Un deuxième doigt fut inséré et Thomas raffermit sa prise sur l'autre personne. C'était douloureux, mais tellement excitant. Leurs langues se rencontraient de nouveau et Thomas oublia de respirer pour laisser l'excitation l'emporter. Quand les doigts le quittèrent et que la personne sur lui se repositionna, il entendit le bruit d'une fermeture éclair qui descendait. Soudain, il reprenait contact avec la réalité. Il aurait dû demander à ce que tout s'arrête. Pas laisser le moment l'emporter. On lui avait promis une fellation. Pas de pénétration. Sa respiration devint saccadée pendant qu'il sentait quelque chose de dur se positionner face son entrée. Aussitôt, il donna un coup de pied en hurlant :

''Non ! Stop ! Arrête !''

Pourquoi toujours ces trois mots ? C'était trop long et beaucoup trop rébarbatif. Cependant, ils avaient parfaitement fonctionné un peu plus tôt et il espérait que ce soit encore le cas maintenant. Il entendit Mika tomber au sol après le coup et pousser un juron. Thomas se mit à pleurer de plus belle. En larme et aveuglé par le bandeau, il tentait de remettre son pantalon et d'ainsi cacher son sexe.

''Tu m'as frapper dans le ventre !''

''Tu allais me violer !''

''Quoi? Je ne comprends plus rien moi. T'avais rien dit. Tu aimais ça. C'est pas un viol alors, non ?''

''Je... je... je...''

Mais Mika n'avait pas tort. Il ne lui avait plus demandé d'arrêter. Il avait même participé en éprouvant du plaisir. Il était incapable de finir sa phrase, pleurant de plus belle. Il se sentait tout drôle. Il avait aimé cela, mais une part de lui le ramenait à l'ordre. Il n'aurait pas dû faire ça avec le garçon. Pas avec Mika. Sauf que ce dernier était parvenu à lui procurer du plaisir.

''Arrête de chialer. Je vais me branler dans la voiture, c'est bon.''

Thomas se concentra sur son ouïe. Mika se relevait. Il se rhabillait et quittait l'endroit. Il attendit encore quelques secondes après que la porte se soit refermée afin d'enlever son bandeau. Il était parti. Il ne l'avait pas violé. Il avait survécu. Il avait réussi à passer par-dessus. Oui, il avait un peu paniqué, mais il avait été jusqu'au bout et il avait aimé. Il décida de reprendre une douche pour laisser tout le temps au jeune homme de quitter le stationnement, et enleva la bave et le sperme qui recouvrait son corps. Il avait réussi. Il avait été plus fort que Mika. Il n'aurait plus peur de lui maintenant. Il se le devait. Ce n'était pas le même Mika d'il y a plus de trois mois. C'était un nouveau Mika. Tout allait bien maintenant.