⚠️Chapitre 1⚠️

Durant la semaine qui suivit, Thomas se fit harceler et insulter par plusieurs personnes qui - tels des moutons - suivaient simplement l'exemple des initiateurs. Le trio qui était dans la plupart de ses classes, se faisait un poing d'honneur à le rabaisser continuellement tout en se moquant de lui. Non pas de son homosexualité, mais de son amour impossible avec un garçon hétérosexuel tout en spécifiant qu'il était pitoyable de croire qu'un jour, il serait capable de trouver l'amour.

L'intimidation était plus récurrente lorsqu'il se trouvait dans les vestiaires pour hommes, où il avait fini par se réfugier dans une cabine individuelle afin de se protéger de ses harceleurs. Il attendait d'ailleurs que le cours commence avant de sortir de sa cachette afin d'y assister.

Il aurait pu penser que son meilleur ami le soutiendrait, mais James l'avait également laissé tomber. S'ils s'échangeaient quelques mots entre les cours, son ami ne venait plus manger le midi avec lui. Il semblerait que s'il avait semblé l'accepter en apparence, James avait besoin de temps pour réfléchir à tout cela. Il vivait mal l'idée que son meilleur ami soit amoureux de lui. Pourquoi ? Car en soi, Thomas ne lui imposait pas ses sentiments et ne l'obligeait pas à quoi que ce soit. Parfois, l'adolescent se demandait si ce n'était pas plutôt parce qu'il ne voulait pas faire parti des commérages qui se disaient autour de lui. Il l'évitait sciemment et Thomas se sentait un peu plus seul, alors qu'en ces temps difficiles, James aurait dû l'aider. Non pas le repousser.

Un soir, après les cours, il décida d'aller courir autour du terrain de foot. Il fit plusieurs fois le circuit pour tenter de faire disparaître son anxiété avant de retourner dans le vestiaire pour se changer. En y arrivant, il aurait cru l'endroit désert puisqu'il était relativement tard. Pourtant, le son des gouttes d'eau de la douche se faisait entendre, battant les parois avec force. Étrange... Surtout que Thomas avait pris la peine de s'assurer qu'il n'y avait pas d'entraînement ce soir-là. Il se dirigea vers un banc pour ouvrir son sac de sport. Il sortit un chandail propre et une paire de jean quand le son de la douche s'arrêta. Thomas tourna son regard apeuré vers l'endroit, se demandant qui cela pouvait être. Il avait eu son lot de problèmes et n'avait aucune envie de tomber sur qui que ce soit. Que cette personne ait de bonnes ou de mauvaises intentions.

A travers la vapeur de l'eau, Mika apparut, une simple serviette nouée autour de ses hanches. L'eau perlait sur ses muscles et leurs regards se croisèrent. Quelque chose d'animal apparut dans ses yeux, pourtant son visage n'exprimait rien d'autre que le néant. Se sentant traqué, comme pris au piège, Thomas s'empara de son sac et de ses vêtements pour se diriger rapidement vers une cabine. Avant même qu'il ait eu le temps de verrouiller derrière lui, Mika avait déjà placé sa main de sorte à empêcher la porte de se refermer.

''Tommy, tu me fuis ?''

Il fit jouer ses muscles et ouvrit la porte en grand. Thomas poussa un cri de peur en laissant s'échapper son sac et ses vêtements de ses mains et recula, apeuré, contre le mur du fond. Ce faisant, il permettait à Mika d'entrer entièrement dans la cabine afin de refermer derrière lui et d'ainsi barrer la porte. D'ailleurs, en entrant, la serviette qui cachait la virilité de Mika tomba au sol. Thomas se mit à trembler et tentait de ne pas regarder l'homme nu devant lui. S'il aurait pu se crever les yeux et les lui donner, il l'aurait fait. Il n'avait pas du tout envie de savoir ce que ce caïd lui réservait.

''Tu peux regarder. Ça me dérange pas.'' dit Mika en haussant les épaules.

''Non, merci. Je... j'ai des choses à faire, alors...''

Mais Mika s'approchait de plus en plus de lui et Thomas était partagé entre un dilemme cornélien : ne pas le regarder dans les yeux ou ne pas baisser la tête afin de ne pas avoir l'air d'un pervers qui reluque son pénis ? Une des mains de Mika vint se plaquer à côté de sa tête et le visage de ce dernier s'approcha du sien. Bien trop près.

''Je t'excite ?''

''Mika... je peux y aller s'il te plait ?'' demanda Thomas qui ne voyait pas comment sortir de ce pétrin.

''Pourquoi ? T'aimes sucer, il paraît. Bah, vas-y, fais-toi plaisir.''

Une larme vint glisser sur la joue de Thomas qui détournait le regard sur le côté. Pourquoi cela devait-il lui arriver ? Il n'avait rien demandé et tous les jours lui paraissaient devenir un enfer. Si en plus, on en venait à lui faire ce genre de tour... Il aurait aimé être dans un mauvais rêve.

''S'il te plaît, Mika. Laisse-moi partir.'' supplia-t-il d'une petite voix.

Cependant, le châtain-blond ne partageait pas son avis. Il força Thomas à se baisser en appuyant une main sur son épaule avant de lui présenter sa verge. Thomas gardait la bouche et les yeux fermés devant ce sexe indésiré, suppliant intérieurement pour que Mika le laisse tranquille. Son cœur battait la chamade, il sentait des frissons glacés remonter le long de son échine, dresser ses poils sur son corps, comme si tout son être criait au danger. Allait-il vraiment se passer ce qu'il pensait ? Il n'avait vu que cela dans les films ou les livres. Il se mordit la lèvre inférieure pour retenir une plainte silencieuse, espérant que quiconque - un professeur en retard, le gardien du lycée, un autre élève - passerait dans le coin pour le sortir de ce mauvais pas. Soudainement, il reçut un coup dans le ventre ce qui ouvrit automatiquement sa bouche sous la douleur. Aussitôt, Mika s'empara de sa mâchoire et s'inséra en lui sans plus de cérémonie.

Thomas retint un haut-le-cœur de savoir que cette chose était bel et bien dans sa cavité buccale. Il plaqua ses mains sur les hanches de l'athlète pour le repousser, mais Mika le maintenait fermement d'une main. Les larmes coulaient sur ses joues pendant que le châtain s'employait à imposer un rythme de va-et-vient à l'intérieur de la bouche de sa victime. Pour sa part, Thomas poussait le sexe de sa langue, espérant que ce corps étranger le quitte le plus vite possible. Il ne voulait pas subir cela. Quelqu'un ! pensa-t-il avec désespoir. Quand Mika donna un coup de rein afin de faire entrer sa verge un peu plus profondément dans sa bouche, Thomas faillit s'étouffer et eut le réflexe de mordre.

''Aïe ! Enfoiré ! Jamais vu quelqu'un sucer aussi mal.''

Le plus grand retira son sexe et gifla violemment l'adolescent qui tomba assis au sol, pris dans une crise de larmes. Sa joue était rougie et il hoquetait, incapable de savoir ce qu'il avait mérité pour endurer tout cela.

''Laisse-moi partir, s'il te plaît...'' supplia-t-il.

Mika pencha son corps au-dessus du garçon et l'observa de ses yeux morts, vides de toutes émotions.

''Attends, on va s'amuser, tu vas voir ! Si tu sais pas sucer, on va s'arranger autrement. Je te montrerais bien comment faire, mais à ma différence, je ne sais pas depuis combien de temps tu ne t'es pas lavé.''

Mika passa une main sous le chandail de Thomas qui était figé de peur. Puis la deuxième main de Mika glissa dans son short de sport. Tout le corps de Thomas refusait de lui obéir. Il était paralysé par son propre cerveau, incapable de croire que tout ceci était bien réel. Il voulait le repousser, lui hurler d'arrêter, le supplier de se comporter comme un être civilisé, mais il ne put que fermer les yeux et détourner la tête, le corps tremblant. Lorsqu'il sentit la main de Mika se refermer sur son sexe, il lâcha un sanglot et plaqua ses mains sur les épaules musculeuses du terminal. Il tenta de le chasser, mais sa force égalait celle d'une mouche.

''Tu vas voir, c'est génial. Tu vas aimer ça.''

Le châtain-blond commença à le pomper et contre sa volonté, le sexe de Thomas grossissait. Il aurait voulu que son corps ne réagisse pas, mais c'était une réaction physiologique. Il se haïssait de donner satisfaction à son camarade, mais il était impuissant. Il avait beau se débattre, supplier d'arrêter, Mika le maîtrisait d'une main et continuait. De nouvelles larmes coulaient sur son visage, ravageant son être, alors que l'adolescent accélérait le rythme tout en venant coller sa bouche à la sienne afin de lui voler un baiser. Il sentit la langue du garçon forcer l'entrée de ses lèvres et, bien qu'il tenta de résister en les collant entre elles, ce dernier réussit à s'y glisser. Thomas hoqueta de désespoir et le laissa jouer dans sa bouche en espérant qu'une fois satisfait, l'autre garçon finirait simplement par partir. Après un temps, des gémissements commencèrent à s'échapper de la bouche du brun. La température de son corps avait augmenté et garder contact avec la réalité lui était presque impossible. Sa semence fut alors libérée dans la main de son bourreau. Mika la retira afin de l'approcher de la bouche du garçon.

''Tu tiens pas longtemps. Vas-y, nettoie.''

Thomas, tremblant, tourna la tête en scellant ses deux lèvres ensembles. Hors de question qu'il goûte ça ! Mika n'en fit pas plus de cas et vint essuyer sa main de façon peu gracieuse sur le chandail du garçon.

''Bien à mon tour !Tu ne seras pas le seul à prendre ton pied ce soir. Tourne toi !''

La panique gagna Thomas. Il n'allait quand même pas faire ce qu'il pensait, si ? C'était tout bonnement improbable. Il rêvait ! Ce devait être ça : un cauchemar. Les sanglots l'étouffaient, sa vision était brouillée de larmes :

''S'il te plait, Mika... je veux rentrer chez moi...''

Mika pencha la tête sur le côté en l'observant.

''Quoi, je te plais pas? Tourne toi, j'ai dit.''

Thomas déglutit. Il pourrait peut-être essayer de lui donner un coup dans ses parties intimes et fuir, ou bien hurler en espérant que quelqu'un vienne le sauver. Sauf qu'à cette heure-ci, ils étaient seuls. Et le temps qu'il prit pour réfléchir à une solution impatienta Mika. De sa main forte, ce dernier l'agrippa à la nuque et lui plaqua la tête contre le sol sale du vestiaire. Thomas lâcha un glapissement de douleur, son regard affolé cherchant une issue quelconque. De l'aide, voilà ce dont il aurait besoin.

''Tu aimes laisser les autres tout faire, toi, hein ? Bon, ça me dérange pas. Je vais m'occuper de toi.''

Aussitôt, Thomas se mit à se débattre, tentant de frapper et de griffer l'autre garçon. Mais sa posture - tête clouée au sol - ne lui permettait pas une grande marge de manoeuvre. Il était impuissant face à cette situation qui se déroulait dans son dos. Désespéré, il hurla :

''Stop ! Mika ! Je t'en supplie, laisse moi.''

''Stresse pas, tu peux pas rêver mieux qu'une première fois avec moi.''

''Mika...'' supplia-t-il, sa voix se brisant sur ses pleurs.

Ses paroles étaient perdu dans ses sanglots et il ne put que hurler de douleur mêlée de détresse, quand il sentit le sexe de son opposant forcer son entrée. Soudain, tout ce qui se produisit après devint flou et embué dans sa tête. Comme si l'évènement ne se passait pas vraiment ou se produisait par intermittence. Tantôt, il ressentait une horrible douleur et puis la seconde d'après, il se voyait dans le jardin d'enfants avec son père et sa mère. Un autre cri lui échappa, une sensation brûlante le transperça comme si quelque chose venait de se déchirant en lui, puis il appela l'un de ses souvenirs afin de se perdre dans l'inconscience. Une soirée pyjama chez James à jouer aux jeux vidéo jusqu'à tard le soir. Il sentit un liquide couler le long de sa cuisse, du sang, puis la première fois qu'il avait vu le Seigneur des Anneaux s'imposa dans son esprit, chassant la réalité. Il se rappelait être follement tomber amoureux d'Aragorn. Dans un éclair de lucidité, il gémit :

''J'ai mal...''

''Ta gueule, c'est normal que la première fois te fasse mal.''

Pourquoi essayer de raisonner ce monstre ? Il n'avait plus de force. Il se sentait vidé. Inerte. Comme une poupée de chiffon. Il fut soulagé lorsqu'il sentit le liquide chaud couler en lui. C'était terminé, enfin ! C'était terminé. Un nouveau sanglot le saisit, de soulagement. Il allait enfin le laisser partir. Comme de fait, Mika se retira pour se laisser tomber sur sa serviette gisant au sol. Son regard mort fixait toujours Thomas, guettant chacun de ses mouvements.

''C'était génial, ne trouves-tu pas, Tommy ? Tu sais, je vais dire à mes potes de te lâcher la grappe. Et on recommencera ça un jour. Ok ?''

Libérer de toute contrainte, Thomas recula en boule dans un coin pour pleurer en silence. Il n'avait aucune envie que tout cela recommence. Il voulait juste que ce soit un mauvais rêve. Dans un état second, il vit Mika se relever, prendre un téléphone et le photographier. Il mit du temps à comprendre ce qui se déroulait sous ses yeux, son esprit refusant de faire face à la réalité. Puis il se motiva. Il devait se prendre en main. S'assurer qu'une telle photo de lui ne circule pas sur le net. Qu'elle ne fasse pas le tour du lycée. Sinon, sa situation empirerait, si cela était tout bonnement possible.

''Pitié, Mika ! Pas de photo...''

''Mais je veux immortaliser ce moment. C'était parfait.'' répondit l'athlète qui ne semblait pas comprendre la détresse de son camarade.

Puis il lança le téléphone sur le sac de Thomas avant de déverrouiller la porte et de sortir.

''On se refait ça, pétasse !''

Puis il referma derrière lui, quittant la cabine complètement nu. Aussitôt, Thomas se précipita sur la porte pour la verrouiller, puis sur le téléphone afin de s'assurer que Mika n'avait pas posté la photo sur les réseaux sociaux. Chanceux, il comprit que le jeune homme avait utilisé son téléphone pour prendre le cliché, et sans le mot de passe, il ne pouvait que photographier son méfait. Thomas se dépêcha de supprimer la photo, faisant disparaître toute preuve de son viol et retourna se coucher en boule dans un coin pour pleurer. Il ne quitta le vestiaire que deux heures plus tard, une fois s'être assuré que Mika ne l'attendait pas de l'autre côté de la porte. Personne ne devait savoir ce qui c'était passé. Personne et surtout pas sa mère. C'était honteux et répugnant. Il se sentait humilié. Sale. On venait de lui arracher son innocence.

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