Chapitre 1
Le réveil me sort doucement de mon sommeil tandis que je me lève de bonne humeur et en pleine forme comme chaque matin. Un brin de toilette, mon uniforme avec la cravate à moitié faite et un bouton de ma chemise défait, j'étais parfait. Je jette mon regard dans le miroir pour m'admirer un peu, mes cheveux noirs comme l'ébène mi-long, coiffé-décoiffé, faisait fortement ressortir mes yeux vert électrique et mon uniforme noir et rouge faisait ressortir ma peau légèrement blanche. Une fois habillé, je descends dans la cuisine qui était vide pour une fois, ma mère a dû partir plus tôt aujourd'hui. Et mes doutes furent fondé quand je vis une assiette avec du pain perdu tout frais et un bol de lait. Un sourire apparut sur mes lèvres, j'adorais ma mère pour ses petites attentions. Je mange mon petit déj' malheureusement sans avoir le temps de le déguster vu que j'étais un peu en retard pour prendre mon bus. Je prends mon sac à l'entrée et sort de la maison après avoir fermé derrière moi. J'étais souvent le dernier à partir de la maison quand mes parents travaillaient tôt et c'était assez souvent vu leur travail respectif. Mon père fait partie des forces de l'ordre, un policier avec une grande réputation respectable et ma mère est médecin à l'hôpital de la ville, elle touche un peu à tout mais surtout dans le général. C'est une femme douce qui adore son métier et mon père est un homme avec une forte personnalité mais très proche de sa famille. C'est en pensant à ma chance d'avoir une telle famille qui j'entre enfin dans mon bus pour le lycée.
J'avais l'habitude de me poser côté fenêtre et de regarder le paysage pendant les quelques minutes de trajet. Un petit sourire nait alors sur mes lèvres, je sens que la journée va être comme les autres, un pur bonheur. Les minutes me paraissent des secondes et le bus arriva déjà à l'arrêt du lycée. Je descends avec les mains dans les poches, mon sac sur mon épaule et passe le portail, plongeant dans la cour déjà bien bondée d'élève.
-Victor !
Je relève la tête lorsque j'entends mon nom criait dans la cour, même avec le monde, je reconnaitrais cette voix fluette entre mille. Mais je n'eus ni le temps de dire quelque chose ni de faire quoi que ce soit qu'une masse de forme humaine me saute sur le dos ainsi qu'un rire amusé, sans doute à cause de ma grimace.
-Abby ! Bonjour ma chérie !
Abby est ma petite-amie depuis bientôt 3 ans. Elle est un peu plus petite que moi, brune avec de grands yeux vert sapin, elle a un an de moins que moi mais d'une grande intelligence ce qui lui a permis de me suivre durant toutes nos études. Elle avait beau faire partie de la classe des populaires dans le lycée, elle n'avait rien du cliché de la gourde pot de peinture et sans cervelle qui sortait avec le gars beau et populaire. Et bien sûr, ce gars beau et populaire, c'est moi.
J'embrasse ma copine une fois qu'elle soit descendue de mon dos, content de la voir et amoureux comme jamais, mais un raclement de gorge nous interrompt.
-Eh, les tourtereaux, vous avez des endroits pour ça ou aller derrière le lycée, vous serez plus tranquille.
Celui qui venait de parler avec son air désespéré, c'était mon meilleur ami Anthony. On se connait depuis la primaire, c'est un grand blond aux yeux marron qui me dépassait d'une tête et plus introverti que moi. Chaque personne se posait toujours la même question quand ils nous voyaient ensemble, je les comprenais bien, on est tellement différent lui et moi. Mais malgré nos différences bien distingues, je sais que je pouvais compter sur lui pour n'importe quoi.
On se fait un sourire complice tous les deux avant de faire notre poignée de main perso et de nous diriger vers le bâtiment, moi main dans la main avec ma copine et mon meilleur ami à mes côtés.
-Toujours partant pour la fête demain soir ?
-Bien sûr, et puis mes parents vont me laisser la maison, ils partent chez mes grands-parents durant trois jours.
-Impeccable, j'apporterais les bouteilles.
-Tu as intérêt ! rit Abby en collant son épaule à la mienne.
Je ris devant la scène, amusé. On arrive rapidement dans la classe où on se place Abby et moi côte à côte et Anthony derrière nous. Et enfin les cours commencent doucement, malgré ma réputation de bad boy et de mec qui s'intéresse qu'à sa popularité, j'étais assez intelligent et je comptais beaucoup réussir mes études, même si je ne savais pas quoi faire plus tard. C'est d'ailleurs sous cette pensée du futur que mon passé refit lentement surface dans mon esprit...
Alors que je regardais mes amis en prenant la route pour la suite de nos cours, mes pensées s'emballèrent. Je faisais souvent le fier et le caïd devant le lycée mais au fond j'ai toujours été un garçon assez timide et avec pas beaucoup de confiance en lui. C'était que depuis que j'avais rencontré Anthony il y a 5 ans que je voulais devenir un peu comme lui, ou en tout cas, avoir ce côté plus sûr de lui et je m'en foutiste qu'il aborde. Le regard des autres m'a toujours affecté, c'est pour ça que je veux garder ma réputation telle quelle, une réputation est dure à construire mais si facile à détruire, et ça, j'en étais conscient. Bien que j'attendisse cette soirée avec amusement et impatience, j'appréhendais un peu. Mes amis ne le savent pas, parce que je ne leur ai jamais dit, je ne tenais pas beaucoup l'alcool. Je n'ai jamais été un vrai fêtard et c'était souvent moi qui ramenais les autres quand ils étaient bien cuits.
Mes pensées s'arrêtèrent subitement, pourquoi je pensais négativement aujourd'hui ? J'ai toujours voulu rester enthousiaste et ne plus être pessimiste comme ça. Je dois me dire que la soirée sera une vraie réussite, on rira bien, on s'amusera et avec Abby on passera une nuit de rêve comme les précédentes.
Voilà tout simplement, sourire et garder la pêche.
[Eclipse]
Mais alors pourquoi...
Pourquoi vous me regardez avec cet air si dégouter, pourquoi je suis à terre et personne ne vient m'aider...
Le regard que me lançait mon meilleur ami me donnait des frissons vraiment désagréables dans toute la colonne vertébrale. Je connaissais ce regard mais jamais il ne l'avait utilisé pour moi. Mon estomac se retourna lorsque je vis Abby me lançait un regard des plus odieux et de se coller à Anthony sans retenue. Je les regarde sans comprendre, à genoux au sol. Je croyais ne jamais en arriver là, comment, pourquoi...
Alors que mes soi-disant amis me cracher des mots horribles au visage, je n'entendais plus rien, étant dans une sorte de transe de déni, dans l'enfer que je souhaitais à tout prix éviter. Je me vois seulement me faire relever, tabasser à coup de pied et me laisser pour mort devant l'entrée du parc, le fameux parc où on avait passé la plupart de nos années plus magnifique les unes que les autres.
Encore dans ma transe, je me relève en grimaçant de douleur, les côtes en vrac et le ventre rempli d'hématome. Je n'avais qu'une idée, rentrer chez moi et me coucher et jamais me réveiller. J'étais tellement en transe que je ne sentais même pas la douleur, seulement mes nerfs me tenaient. J'avais la tête en feu et le corps en ébullition. Qu'est-ce qu'il venait de se passer... Je passe la porte de chez moi et comme si soudainement je me sentis en sécurité, mon corps me lâcha d'un coup, éclatant en sanglots au milieu de l'entrée. La douleur me frappa rapidement, mes membres me faisaient souffrir le martyr et la douleur de mon ventre me donnait envie de vomir. Mes larmes me brûlaient les yeux et la peau, comme si toute ma colère et ma haine sortaient de mon corps. Je me sentis peu à peu perdre pied et plonger dans un noir profond, j'avais envie de disparaître, disparaître du monde et de tous ces problèmes.
Ce n'est que plus tard que j'ouvre légèrement les yeux. Je sentais que j'étais sur quelque chose de moelleux, je n'étais plus sur le sol de mon entrée. En essayant de me redresser, j'échappe un juron qui m'arrache la gorge en me mordant la lèvre. Je vis ensuite que j'étais dans ma chambre et le corps bandé de partout et soigné. Je mords davantage ma lèvre en sachant qui c'était occuper de moi et redoute a un moment les explications. Je n'ai même pas le temps de me préparer mentalement que j'entends qu'on toque à ma porte.
- En... Entrez..., dis-je non certain de moi.
Ma mère entre délicatement dans ma chambre, douce comme d'habitude. Elle vient s'asseoir sur le bord de mon lit, le regard voilé de tristesse et débordant d'inquiétude. En même temps, c'est compréhensible, je n'ai jamais été un bagarreur donc je ne suis jamais revenu avec autant de blessure sur moi. Ma mère vient passer sa main dans une douce caresse sur ma joue avec son sourire aussi doux et tendre.
-Ça va mon cœur ... ?
Je n'ai pas pu résister à sa douceur, je viens directement plonger contre elle dans ses bras protecteurs en lâchant de nouveau des larmes nouvelles. Sans rien dire de plus, elle me serra contre elle en frottant mes cheveux noirs dans un geste maternelle. Ce soir-là, je n'ai pas vraiment parler à ma mère, bizarrement elle n'avait pas cherché plus d'explication comme mon père d'ailleurs. J'avais craint qu'ils m'harcèlent de questions mais non, ils ont été doux et calme avec moi sans doute pour pas me brusquer. J'avais cependant remarqué que mon père se retenait fortement de dire quelque chose, il avait la fâcheuse manie de forcer sur les jointures de ses doigts jusqu'à qu'elles deviennent blanche. Ça m'avait touché parce qu'avec son caractère de policier, j'aurais pu avoir le droit à avoir un vrai interrogatoire. Bien que je pense que ma mère y est sans doute pour quelque chose, étant médecin généraliste, elle savait ce qu'il fallait faire dans ces cas-là, qu'il ne fallait pas agresser la victime directement avec des questions sinon d'avoir le risque de la braquer et qu'elle ne parle pas. Et elle avait complètement raison, déjà que j'avais du mal à accepter ce qu'il venait de se passer sans vraiment comprendre le pourquoi du comment, alors devoir l'expliquer à mes parents, surtout à mon père. Je fus dispensé d'aller au lycée quatre à cinq jour le temps de me rétablir de mes blessures, heureusement, il n'y avait rien de cassé ou d'abimé en moi, ce n'était que des blessures "superficielles" comme a dit ma mère.
Durant ces quelques jours de convalescence, mes parents étaient présents pour moi, malgré leur travail chargé, ils arrivaient à avoir toujours du temps pour me changer les idées. Le cliché du père policier tyrannique et sévère, ne définissait pas du tout mon paternelle qui était au contraire, un père aimant et très proche de sa famille. Et je dois dire que je m'en étais toujours vanté d'avoir un père si génial. Et ma mère, je n'en parle même pas. Une vraie crème et très protectrice envers sa famille aussi. J'avais vraiment de la chance de les avoir dans ma vie, sans eux, et avec tout ce qu'il se passe en ce moment je ne sais pas où je serais. Déjà dans la tombe sans doute.
Je regardais le plafond de ma chambre de mes yeux vert électrique. J'appréhendais un peu mon retour au lycée, mon stress devait se sentir de loin parce que j'entendis ma mère se rapprocher de moi, s'asseyant sur le bord de mon lit. Elle passe sa main sur ma joue me faisant fermer un œil.
-Tes bleus ont presque disparu.
-Presque...
-Ça va aller mon cœur ?
Je tourne la tête vers elle et lui fit un petit sourire pour essayer de la rassurer, voyant dans ses prunelles aussi vertes que les miennes, de l'inquiétude.
-Si jamais j'ai un problème maman, je te promets que je rentre tout de suite à la maison.
-Merci..., souffle-t-elle dans un petit sourire.
Elle me fait un bisou sur le front avant de se lever et de me laisser. Bon, il est temps pour moi de me préparer psychologiquement pour mon grand retour.
* * * * * * *
Premier chapitre ! C'est nouveau sur mon compte mais je m'amuse bien à l'écrire, j'espère avoir de vos avis positifs comme négatifs !
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