Chapitre 5 : Flagrant délit.

Point de vue : William.

- On est vraiment obligé d'y allé ?

- C'est un Gala de charité, c'est bon pour ton image, me rabâche Tim.

- Je donne déjà de l'argent aux bonnes œuvres, j'ai pas besoin d'aller parader.

- Tais-toi et habilles-toi!

Tim a de la chance d'être plus qu'un simple agent. Il s'occupe de moi depuis des années. Il est comme un père et heureusement parce que certaines fois, j'aimerais vraiment lui dire d'aller se faire f*utre.

***

Je descends de la voiture et voilà que ça crépite dans tous les sens.
Arrivé à l'intérieur, je réponds à quelques questions. Je ne dois pas être très bon parce qu'assez rapidement, Tim répond à ma place. C'est comme ça, certains jours, je n'ai pas envie et aujourd'hui c'est le cas.

Je commence à regarder autour de moi, avec ennui. J'aperçois un bras sortir d'une plante et attraper un petit four sur le plateau d'un serveur.

Voilà quelque chose qui attire mon attention.

Je réponds aux sollicitations tout en essayant d'élucider le mystère. Et entre deux feuilles, j'aperçois enfin le visage de ce bras fugueur.

Amy

Amy ?

Mais qu'est ce qu'elle fait là? Bon après elle m'a dit qu'elle était écrivaine, peut être qu'elle est super connue. J'en sais rien, j'ai jamais lu de livre. 

Mais il me semblait que c'était un stage ? Peut être que j'ai mal compris. Dans tout les cas, ça n'explique pas pourquoi elle agit bizarrement prés d'une plante. 

Étant pour l'instant un peu coincé, je la fixe alors avec attention. Tous ses déplacements sont vraiment très étranges. Elle passe de plantes en plantes. De colonnes en colonnes. Elle discute la tête légèrement penché se servant soit de son verre de champagne, soit de ses cheveux pour couvrir son visage.

Soit je suis fou soit j'ai l'impression qu'elle se cache. Ca n'a aucun sens, pourquoi elle se cacherai ? Et surtout de quoi ?

Ou de qui ?

Il faut que j'aille voir ça de plus près. 

Apres un nombre incalculable de sourires forcés,  de discussions aussi superficielles qu'inutiles avec des gens qui tente à se donner une contenance qu'ils n'ont pas, j'arrive à m'extraire subtilement de ses mondanités. 

Je marche en sa direction et en m'avançant, je remarque autour de son cou, la réponse à toutes mes interrogations : une carte d'agent de presse.  

 Elle a menti. C'est une journaliste. Une putain de journaliste.

Je m'arrête, fais demi-tour et je retourne auprès de Tim et de quelques amis. Si elle veut jouer, on va jouer. 

Je ne vais pas aller la confronter à son mensonge tout de suite, je vais plutôt profiter du spectacle. Et quel spectacle... Un One Woman Show ! 

Je la vois se mettre dans d'innombrables situations, plus improbables les unes que les autres. Elle ne recule devant rien pour tenter de ne pas se dévoiler à mes yeux. Et je ne peux pas lui retirer que cela donne à ma soirée un certain intérêt. Je n'avais aucune envie d'être là ce soir. Maintenant, j'ai presque envie de remercier Tim de m'avoir forcé la main.

Le plus drôle, c'est qu'elle a vraiment l'air de croire qu'elle est la Queen de la discrétion. 

Si elle savait.

Forcément, mon attention lui étant presque entièrement dédié, je suis un peu ailleurs. Je ne porte que très peu d'intérêt au personne qui m'entoure et ça, ça n'échappe pas à mon adorable Tim. Il avance vers moi et regarde dans la même direction, tentant de comprendre ce qui me captive tant.

- Mais qu'est ce qu'elle fait ?, me questionne Tim.

- Elle se cache.

- De qui ?

- De moi.

- De toi ? Qu'est ce que tu raconte ? Et puis c'est qui ?

- C'est rien. Laisse... dis je en m'éloignant de lui et m'avançant vers elle.

Après deux heures à la regarder ce torturer toute seule, je décide, dans ma grande bonté, de mettre fin à son supplice. J'imagine que c'est suffisant. 

Non, je mens. Je ne suis pas une belle âmes charitables, j'ai simplement une irrépressible envie de la confronter. De voir son jolie visage se décomposé à la vue du mien. 

Je m'approche alors, discrètement dans le but de la surprendre. Mais au même moment, une jeune femme l'interpelle, je me cache alors derrière une colonne. Je suis assez prêt pour entendre tout ce qu'elle dit.

Point de vue : Amy.

Tout se passe comme sur des roulettes. L'homme invisible n'a qu'à bien se tenir. 

Jennifer, une collègue, m'appelle, elle est loin mais ça va le faire. Je me déplace en parallèle à une autre personne, malheureusement pour moi, elle change subitement de direction. 

Je me retrouve complètement à découvert. Affolée, je m'agite dans tous les sens sans savoir quoi faire. Je ne saurais dire comment c'est arrivé, mais quelques secondes plus tard, je me retrouve à quatre pattes sous la table du buffet. 

Ma collègue me rejoint. Elle lève la nappe et me regarde, un grand sourire aux lèvres.

- Mais qu'est que tu fabriques ? ricane-t-elle.

- Jen, salut! Hé bien j'ai.. perdu.. une boucle d'oreille.

- Une boucle d'oreille ? Mais pourtant tu as les deux à tes oreilles.

Je fais mine d'être étonné, et touche mes oreilles.

- Oh super merci Jen, tu les a retrouvés.

Est ce que je viens vraiment de dire ce que je viens de dire...?

Je me relève et Jen me regarde, prête à me demander le numéro de mon dealer et le nom des champignons hallucinogènes que je consommes. 

J'aimerais disparaître. Et je trouve que ça m'arrive bien trop souvent en ce moment. 

Je me replace directement derrière une colonne et la chance me sourit enfin, Johanna m'aperçoit et avance vers moi.   

Il faut que je tente quelque chose. Je suis exténuée de jouer au jeu du chat et de la souris. Je prétexte des maux de ventre à Johanna qui accepte que je rentre me reposer. 

Je m'empresse de quitter les lieux mais à la manière d'un ninja, je ne viens pas de passer deux heures à me cacher derrière des pots de fleurs, des verres de champagne, des gens, pour être surprise au dernier moment.

J'ai presque réussi et comme le dit une célèbre chanson, je me sens libérée, délivrée

Je jette un derniers coup d'œil pour être sûr de ne pas être vu. En me retournant pour enfin m'extraire de cette soirée, je heurte quelqu'un.

Je lève doucement les yeux et ce quelqu'un me toise du regard. 

Quelqu'un ?

Non, bien évidemment, c'est Lui.

William Peters. 

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MERCI d'avoir lu.
A votre avis comment va se passer la confrontation ?

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