Chapitre 3 : Hello William Peters.
Mais qui est William Peters?
C'est un pilote de course de 23 ans, le meilleur de sa génération. Depuis son plus jeune âge, il enchaîne les records et les exploits sportifs.
Aussi, -et c'est un point très important à l'heure où son visage se trouve à quelques centimètres du mien-, il est extrêmement beau. Un détail qui n'a pas manqué d'attirer l'attention d'un public, largement féminin, n'éprouvant aucun intérêt pour les courses automobiles.
Fêtard impulsif, enchaînant bagarres et conquêtes sublimes, il ne rate jamais une occasion de faire parler de lui. Il est toujours à la hauteur de la scandaleuse réputation qu'il s'est construite au fil des années.
Mais ce n'est pas pour ces raisons qu'il intéresse si vivement la presse. Ce qui le rend si énigmatique, c'est que personne ne connaît vraiment son passé. Et qu'il refuse catégoriquement de s'exprimer à ce sujet.
Pour l'exemple, il ne figure pas dans les registres de l'hôpital où il est censé être né. Ni dans ceux des écoles qu'il est censé avoir fréquenté.
C'est comme s'il avait vraiment commencé à exister vers ses 12 ans.
Les journaux s'en donnent, évidemment à cœur joie pour spéculer sur son probable sombre passé.
Il y à même une chronique mensuelle dédié, dans le Johnson Magazine.
Alors évidement quand je le trouve en face de moi, je suis aussi impressionnée que confuse.
Si on ajoute à ça, ses cheveux bruns en bataille, sa mâchoire saillante et ses yeux profonds, dans lesquels je suis en train de me noyer, je reste sans voix. Son regard perçant parcours mon visage.
- Merde mais tu saignes ! s'écrit'il.
Je reste immobile et continue de le fixer, presque comme si les mots n'avaient pas atteint mon cerveau. C'est légal d'être aussi beau ? Non parce que je le trouvais déjà incroyablement plaisant sur écran, mais en vrai... C'est quelque chose. Il doit être une des rares personnes à pouvoir se targuer que les caméras ne lui rendent pas honneur.
Devant ma complète inaction, il saisit mon poignet pour mettre ma main ensanglantée sous mes yeux.
- Tu saigne ! se répète t'il.
- Quoi... dis-je en posant les yeux sur ma main. Oh putain mais je saigne, hurlais-je, en reprenant mes esprits.
- C'est ce que je viens de dire ! lance t'il en fronçant les sourcils et levant les mains au ciel.
Ma main ne faisant plus compression, je sens un liquide chaud parcourir doucement ma joue. Comprenant que cela n'est autre que mon sang, je commence à paniquer.
- Oui, mais là, il y en a partout ! Je... Je suis en train de me vider de mon sang ? le questionnais-je tandis que l'odeur du sang commence à me chatouiller les narines
- Je ne pense pas... enfin, je n'espère pas surtout, dit-il en enlevant son sweat, puis son T-shirt.
Il est torse nu, devant moi, en pleine rue.
Il est torse nu, devant moi.
Il est torse nu.
Il s'approche et d'un mouvement coutumier dépose son vêtement contre ma plaie.
- Tiens-le fermement, me dicta-t-il en amenant ma main à la place de la sienne.
Je lui obéis et me laisse faire. Je ne suis pas extrêmement à l'aise avec les blessures, les forts écoulements de sang.
Plus jeune, avant même qu'elle commence ses études en médecine, Isabelle adorait déjà regarder des vidéos de chirurgie. Elle voulait souvent me faire partager sa passion, mais moi, j'avais déjà du mal à voir des gens tombés dans les bêtisiers de Noël, alors regarder un scalpel en action.
- Tu n'as pas senti ? me demanda-t-il en enfilant son pull.
D'un mouvement sec, mes yeux retrouvent son visage. Pareille à une personne qui en un claquement de doigts sort de son état d'hypnose, à la différence que moi, c'est un garçon qui remet son pull.
- Si... fin, j'avais super mal, mais je venais de tomber de ma hauteur sur du carrelage, alors j'imaginai que c'était normal... Je ne pensais pas mettre réellement blessé.
À peine a t'il terminé de se rhabiller qu'il survient auprès de moi pour contrôler ma plaie. Il prend quelques instants pour replacer avec délicatesse son T-shirt définitivement foutu.
Il s'avance sur le bord de la route et fait signe à un taxi de s'arrêter. Il renvient ensuite vers moi et passe son bras sous le mien pour m'aider à marcher.
- Allez, viens.
- Pardon, mais où ?
- Dans le taxi.
- Oui, ça, j'avais bien compris, mais pour aller où ?
- Au cabinet de mon médecin, pas loin d'ici. Il a toutes les machines qu'il faut pour vérifier l'étendue de ta blessure. Si tout va bien, il pansera ta plaie et dans même pas 20 minutes, tu sera tranquille.
Je marque un temps d'arrêt. Certes c'est William Peters mais c'est aussi et surtout un parfait inconnu. Alors la bonne vieille phrase -qui n'a sûrement pas été inventée pour rien- "ne monte jamais en voiture avec un inconnu" résonne dans ma tête.
Si ça ce trouve c'est un putain de tueur en série. Pourquoi est t'il si sympa avec moi ? C'est suspect, non ?
Ce n'est pas parce qu'il est mondialement connu qu'il ne peut pas être un psychopathe. C'est même plutôt le contraire. J'ai appris au cours de l'écriture d'un grand nombre d'articles que beaucoup de grands noms de ce monde n'ont pas la lumière à tous les étages.
Mes pensées se mélangent et l'hématome qui doit prendre naissance sur ma peau ainsi que le sang perdue n'arrange rien quant à mes capacités de réflexion. Alors, sans le contrôler, ma bouche se permet une initiative.
- Tu vas pas me découper en morceau? dis-je en l'interrogeant des yeux.
- Te découper en .. Quoi? Grimace t'il.
- Je veux simplement être sûr que tu n'es pas dangereux, me défendais-je comme si ma question n'avait rien d'absurde.
- Attends, c'était une vraie question?! S'étonne-t-il, abasourdie.
Dans son regard, je peux voir le reflet de ma bêtise. Je viens vraiment de demander à William Peters s'il allait me découper en morceaux.
Non parce que les mots, ce n'est pas ce qu'il manque pour s'exprimer. Plus de 100 000 à ma disposition. J'aurais pu en associer une centaine d'autres pour l'interroger. Poser un million de questions raisonnables pour tenter de me rassurer. Pourquoi celle-là ?
- Et puis même si j'étais dangereux, tu crois que je te répondrai: oui, oui, je vais te faire cuire et finir par te bouffer! Putain mais.. mais qu'est que je suis entrain de raconter ?! Ecoute, euh.. comment tu t'appelle?
Ses yeux me jaugent d'une manière que je ne peux lui reprocher.
- Amy
- Amy, je ne vais pas te manger, ni quoi que ce soit du genre mais là, tu saignes, beaucoup, alors soit tu viens avec moi, soit j'appelle le 911. Tu passeras surement une super journée aux urgences, lance t'il avec un flegme déroutant.
Passer l'intégralité de ma journée aux urgences pour une chute débile. La simple idée me fais tordre la bouche.
Alors que ses yeux me questionnent, une seule pensée me vient : il est si mignon, il ne peut pas être méchant. J'ai conscience que ce n'est pas un argument, mais c'est tout ce que je ressens quand je pose les yeux sur lui.
J'entends cette petite voix. Celle qu'on appelle communément : l'instinct. Et elle me pousse à accepter sa proposition.
J'acquiesce d'un mouvement de tête et le suis dans le véhicule. Une fois installé, j'envoie discrètement ma localisation à Mia. Envouté certe, mais pas stupide.
Alors que nous roulons, il demande au chauffeur de s'arrêter quelques instants. Je remarque que nous sommes devant le café.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- T'as pas vu comment papy était inquiet. Il faut que j'aille le rassurer, le pauvre. En espérant qu'il n'ait pas déjà appelé les Navy seals pour partir à ta recherche.
Il remonte dans le voiture la minute suivante et nous reprenons la route. Arrivé à destination, il m'aide à descendre, mais demande au taxi de l'attendre.
- Tu ne restes pas ?
Il en aurait tous les droits, je ne sais même pas vraiment pourquoi je lui pose cette question. Me secourir et m'emmener jusqu'ici, c'est déjà bien assez.
- Si je vais juste récupérer ma voiture, elle est garée pas loin du café.
- Pourquoi tu ne l'as pas récupérée quand on était devant ?
- J'voulais pas te laisser toute seule dans le taxi, dit-il tout naturellement en m'accompagnant à l'intérieur du cabinet.
Je pose les yeux sur lui, déstabilisé. Je reste cependant muette. Seule la manière dont je le scrute pourrait mettre à découvert que mon cœur bat désormais légèrement plus vite.
Il me laisse entre les mains de l'équipe soignante avant de repartir.
***
Après avoir été vue par le médecin, je sors du cabinet. William est là, il m'attend.
- Alors, demande-t-il en regardant le médecin.
- Quelques points de sutures et un bel hématome, c'est tout. Les saignements étaient impressionnants, mais c'est souvent le cas quand la plaie est localisée au niveau du crâne. Plus de peur que de mal.
- Encore merci, dis-je en m'adressant au médecin.
William vient rapidement à moi pour être mon appui. Il est si prévenant. J'en viendrai presque à redouter que tout ça ne soit pas réel. Soudain, une pensée m'envahit : et si tout était faux ? Peut-être que je suis toujours dans le café, gisant sur le sol à moitié morte, en train d'imaginer tout ça.
Je glisse discrètement ma main gauche sur ma cuisse et me pince à plusieurs reprises. Mais tout reste en place, invalidant directement ma théorie bancale.
- Allez viens, je vais te ramener.
Mes yeux viennent se perdre sur son visage dont les traits semblent avoir été dessinés pour me plaire. Arrivé devant la voiture, il m'aide à m'installer.
- Je ne sais pas trop quoi te dire. J'y réfléchis depuis tout à l'heure mais aucun mot qui me traverse l'esprit n'est à la hauteur de tout ce que tu as fais pour moi.
- Tu n'a rien à dire, c'est normal, tu avais besoin d'aide alors je t'ai aidé.
- Pas vraiment, t'es venue me secourir dans la rue et alors que je t'ai d'abord envoyé paître et ensuite presque traité de psychopathe cannibale, tu m'a amené au médecin. C'est pas normal, c'est vraiment gentil. Je ne t'imaginais pas comme ça.
- Tu ne m'imaginais pas comme ça?
Et en un quart de second, tout change. Son visage se ferme et se durcit. Je crois que sans le vouloir, je viens de taper dans le mil : exactement là où il ne fallait pas.
- Ce que je voulais dire c'est que...
Je tente de ravaler mes mots et d'expliquer ma maladresse mais c'est trop tard, il ne me laisse même pas terminer.
- Je sais très bien ce que tu voulais dire. T'es ce genre de personne qui gobe tout ce qu'elle lit dans la presse, tout c'est articles de merde, écrient par des salopards de journaliste.
Je suis à quelques secondes de laisser mes mots dépasser ma pensée, car au vu de mes ambitions professionnelles, je me sens doublement prise à partie.
Mais en vertu de tout ce que monsieur le pilote a fait pour moi ce matin et de la reconnaissance que je lui dois, je reste muette. Il en fait de même. Dans l'habitacle, seules nos respirations résonnent. Je brise alors la glace qui s'était insinuée partout.
- Peut-être que mes mots étaient déplacés, mais c'est pas pour quelques syllabes que tu peux te permettre de me parler de cette manière et de tirer des conclusions hâtives sur celle que je suis. Tu ne connais rien de moi!
- Toi non plus pourtant ça t'a pas empêché de "tirer des conclusions hâtives sur celui que je suis".
Et toujours avec un ton sobre, il me dépeint l'expression : le retour de flamme. Il est parvenu à me coincer avec mes propres mots, en arborant un air détaché, comme pour mettre en évidence la facilité que cela avait représentée. Si je n'étais pas en pleine crise d'égaux, je l'aurais sûrement applaudi.
- Mais tu as raison, je n'aurai pas dû te parler comme ça, s'excuse t'il.
Définitivement, le mec s'est donné un credo aujourd'hui : secouer mes pensées comme on agite une boule à neige.
- Et moi je n'aurai pas dû insinuer que je savais quoi que ce soit de toi alors que l'on ne se connaît pas.
Il tourne sa tête vers moi et commence à sourire.
- Pourquoi tu souris?
- Je repense au spectacle de ce matin. Tu n'arrêtez pas de tomber et de tomber..! Et puis le plongeons final... Tu t'es écrasé contre le sol avec aucune grâce! Tu..
- C'est bon. J'y étais je te rappelle. Je me souviens d'exactement chaque petit détails et je m'en souviendrais sûrement toute ma vie! le coupais-je, en le toisant du regard.
La voiture ralentit et j'aperçois l'hôtel à ma droite.
- Wa, c'est pas n'importe quel hôtel où tu loges. Tu travailles dans quoi ?
- Je travaille dans quoi ?
- Oui c'est ma question.
- Je travaille.. Eh bien.. je travaille.. dans.. dans l'écriture! Oui voilà l'écriture, je fais un stage d'écriture à NY pendant 3 mois, avec une grande maison d'édition.
- Écrivaine, c'est cool.
- Très, répondais- je avec un sourire de complaisance, destiné à cacher mon malaise.
J'ai menti.
Sa question m'a totalement prise au dépourvu. Il venait d'insulter les journalistes de salopards... Est-ce que j'avais vraiment le choix ? Oui, je l'avais. On a toujours le choix. Et je viens tout juste de faire le mauvais.
Je descends de la voiture et avant de fermer la portière, je le remercie à nouveau. Il me sourit et accélère pour partir en trombe.
Il faut que j'en parle. Mais à qui ? Ma mère ? Non, impossible, je suis déjà en retard. J'adore lui parler et ses conseils sont toujours les meilleurs, mais c'est un timing bien trop court pour une discussion avec maman. Et puis là, j'ai besoin de quelqu'un qui me rentre dedans, et ma mère est d'une douceur sans nom.
Je ne vois qu'une seule personne qualifiée pour ce job, Mia. Elle est toujours de bon conseil et surtout elle est sans filtre. Elle n'épargne personne et encore moins ceux qu'elle aime.
Alors que je viens d'arriver dans ma chambre, je prends mon téléphone et lance l'appel. Je mets le haut-parleur et file sous la douche pour me défaire du sang qui parsème encore ma peau et mes cheveux.
Conversation téléphonique
- Mia, super tu réponds!
- Oui c'est ce qui se passe souvent quand tu appelles quelqu'un. C'est même le but je dirais. Après je t'avoue que j'ai failli pas répondre, j'ai une vie tellement trépidante, toute la journée occupée à ne rien faire, je te jure, c'est exténuant. Mais je peux me libérer pour toi.. attention t'as 5 min!
- Je viens de rencontrer William Peters!
- PARDON?!! Et tu me laisses déblatérer des conneries!
- Tu avais l'air super inspiré alors...
- Et tu continue à me parler d'autre chose en plus ! Raconte enfin !
- C'est un peu compliqué mais pour faire court...
- Quoi court ? Non pas court, je veux chaque détails.
- Je suis en retard et puis c'est pas vraiment pour ça que je t'appelle.
- Pourquoi d'autre alors ? T'as fait un plan à trois avec Brad Pitt et Dicaprio ?
- Quoi ? Non !, dis-je, l'air dégoûté.
- Non parce que, mise à part ça, je vois pas ce qui peut être plus important qu'une rencontre avec William Peters!
- J'ai que quelques minutes devant moi, le temps de me préparer, pour t'expliquer et si je n'y arrive pas ça va me prendre la tête toute la journée alors tais toi et écoute !
- Ok, ok mais tu m'oublis pas ce soir pour le compte rendu officiel.
- Mais oui, comme d'habitude. Alors, je suis allé au café dont je te parle tout le temps. Je me suis cassée la gueule, blessée au front, et je me suis enfuie, sauf qu'il était dans le café. Il a tout vu et surtout, il m'a suivi. Il m'a emmené au médecin et il a tout payé. Il m'a ramené à l'hôtel. Sur le chemin, on a eu le temps de se « chamailler ». Et avant de partir, il m'a demandé mon métier. Il venait de dire que les journalistes étaient des salopards, alors j'ai paniqué et... J'ai menti.
- Attends, tu t'es "chamailler" avec William Peters ?
- C'est compliqué.
- Non c'est pas compliqué, les maths c'est compliqué, pas ça!
- C'est pas ça le problème !
- C'est sûr, c'est toi le problème.
- Je le sais bien, mais l'autre problème, le problème majeur, c'est que j'ai menti. Et si je le recroisais dans le cadre de mon boulot ?
- Ça serait génial ! J'imagine déjà la scène. Certainement un moment culte de ta vie.
- Vraiment ? C'est là toute l'aide que tu vas m'apporter ? J'aurais dû appeler maman, me lamentais-je désespérée.
- Je connais déjà ta réponse au conseil que j'ai pour toi.
- T'es medium maintenant ?
- Contacte le et dit lui la vérité.
- Arf... ralais-je.
- Voila, donc t'es dans la merde parce que la seule option qu'il te reste c'est la technique de l'évitement.
- Pourquoi ma bouche et mes membres se permettent toujours plein de trucs sans même m'en informer ? Ils pourraient au moins me demander la permission ! C'est quand même moi la chef de ce corps !
Je laisse ma tête tomber entre mes mains et l'entend rire à l'autre bout du combiné. Je commence à couiner mais mon agonie est enrayée par un appel entrant. C'est Johanna.
- Mince je te laisse, c'est ma bosse. Bisous je t'aime fort fort fort.
Je ne lui laisse même pas le temps de répondre et raccroche pour répondre à Johanna.
***
Vingt minutes plus tard, je suis dans son bureau. Au vu de l'hématome et du pansement qui couvre le haut de ma tête, elle se montre très compréhensive.
Instinctivement, je ne mentionne pas "l'événement William". Je suis d'humeur mythomane ce matin. Quoique là, il s'agisse plutôt d'une omission volontaire mais selon maman, c'est la même chose.
Elle profite de notre entretien pour m'annoncer que je vais l'accompagner au gala de charité Winster. C'est un événement caritatif important où tout un tas de célébrités se retrouve pour soutenir la cause choisie ou simplement montrer leurs magnifiques tenues. Je suis très excité à l'idée de découvrir les coulisses d'un tel événement. Pourtant..
Une question tourne dans ma tête.. Et si il était là?
Est-ce que le Karma a décidé de me montrer l'étendue de sa force et de me revenir en plein visage aussi rapidement que si j'avais lancé un boomerang ?
→→→→→→→→→→→
MERCI d'avoir lu & de m'avoir offert de ton temps.
Première échange de notre futur duo de choc j'ai nommé :
♡ Amy & William ♡
William à fait sensation auprès d'une Amy maladroite qui c'est mis en mauvaise posture.
But don't forget,
i f s h e f e l l f i r s t,
h e g o n n a f e l l H a r d e r 🔥
♡ ♡ ♡ ♡
Si vous avez aimé,
N'oubliez pas de voter.
& Surtout, Prenez soins de Vous.
♡♡♡♡
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