Chapitre 13 : Goodbye my girls !
Il n'a pas fallu longtemps pour que les rires emplissent l'intérieur de la limousine.
Nous arrivons devant ma porte de chambre, perdus entre nos fous rires et nos «chut» intempestifs.
Tant bien que mal, j'arrive à viser l'encoche avec ma carte pour entrer dans la chambre. À peine l'ouverture de la porte enclenchée, nous nous engouffrons à l'intérieur et finissons toutes les trois sur le sol.
Mia, complètement ivre, se déplace à quatre pattes et part directement s'affaler sur le canapé. Elle s'endort presque instantanément.
Isabelle et moi, qui avons été plus raisonnables, sommes simplement joyeuses. Nous nous relevons et allons nous débarbouiller, puis enfilons nos pyjamas.
Isabelle se glisse dans le lit la première. Après un lavage de dents plus que nécessaire, j'éteins la lumière et la rejoins.
- Je suis vraiment fière de toi, Amy. De tout le travail que tu as accompli et que tu continues d'accomplir pour en être là.
J'attrape sa main et la serre dans la mienne.
- Mais je voudrais simplement être sûr que tu n'oublies pas de profiter un peu. Je ne parle pas d'aujourd'hui ou de cette soirée, mais de ta vie en général.
- Pourquoi tu me dis ça ? Lui demandais-je.
- J'ai 25 ans et quand je regarde ma vie, j'ai l'impression qu'elle ne se résume qu'aux études et au travail. Je ne voudrais pas que tu fasses la même erreur que moi.
- Erreur ?! Si j'en suis là, c'est grâce à toi, c'est grâce à ton exemple que je suis si disciplinée et que je ne lâche rien !
- Oui, je sais et j'en suis fière. Il faut préparer ton avenir, c'est sûr, c'est important, mais... Mais le présent... Une fois qu'il est passé, c'est fini, il ne reviendra pas.
- Je... Tout ce que tu me dis, c'est beaucoup trop philosophique pour une fin de soirée.
- D'accord, j'arrête, mais je te demande simplement de ne pas oublier de vivre.
- T'es bizarre des fois.
- Promis ?
- Promis.
Je me blottis contre elle et m'endors.
Point De Vue d'Isabelle :
Je sens à la lourdeur de sa tête qu'Amy s'est endormie. Je la serre fort et lui dépose un baiser sur le haut du crâne. Je l'aime tellement.
Je fixe le plafond et sens que cette nuit encore, je vais avoir du mal à trouver le sommeil.
Et alors que je me perds dans les tréfonds de mon esprit, des larmes coulent sur les côtés de mon visage.
***
Point de vue d'Amy :
Elles sont parties. Leur présence m'a fait un bien fou et leur absence laisse un grand vide.
Je suis dans un couloir, un peu excentré de nos bureaux, seul en train de boire un café.
Je m'approche de la fenêtre et admire la vue.
La voix de Steve m'arrache désagréablement de mes pensées. Tiens exactement celui que je n'essaye pas du tout d'éviter.
- Oh Amy t'es là !
J'essaye de paraître le plus normal possible, même si ce matin, c'est plus compliqué que d'habitude. Avec le départ des filles, j'ai le moral dans les chaussettes.
- Oui, je suis là, je n'étais pas du tout caché.
- C'est ce que je pourrais croire !
Je ne réponds pas et affiche un sourire de circonstance.
- Ça te dirait un petit café ?
- J'en ai déjà un, dis-je en lui montrant ma tasse.
- Non, enfin, je veux dire, en dehors du boulot.
- Pourquoi ?
- Pour apprendre à mieux se connaître.
- On se connaît bien, déjà, je trouve, non ?
- Eh bien...
- De toute façon, je ne suis pas disponible, le coupai-je.
- Mais je ne t'ai pas dit quand.
- Et oui... Mais là, je ne suis vraiment pas disponible, plein de fois.
- Ah... D'accord. Mince, la prochaine fois alors, dit-il en rebroussant chemin.
- Ou jamais ! me murmurais-je.
Jen, une collègue, me rejoint à son tour. Ce bout de couloir n'est définitivement pas une bonne cachette. Heureusement que j'apprécie beaucoup Jen.
- Salut toi, je te cherchais. Dit donc, Lina t'a vu au Bella Club te déchainer sur le dancefloor, donc en fait, tu sors.
- Non, là, c'était exceptionnel.
- Alors fait une autre exception ce soir et vient avec nous.
- Si j'y vais tous les deux jours, ça n'a plus rien d'exceptionnel. Mais peut-être une prochaine fois. En tout cas, merci pour l'invitation, Jen.
- Bon, j'espère qu'à un moment, tu nous feras enfin l'honneur de ta présence, dit-elle avant de partir.
Je regarde ma montre et constate qu'il est l'heure de repartir au boulot.
***
J'ai besoin de retrouver mes marques. Rien de mieux que de reprendre ma petite routine d'avant William.
Je décide d'enfin retourner au café. Il était temps. J'arrive devant l'entrée et pousse la porte. Le personnel me reconnaît immédiatement.
- Amy, tu vas bien ? Ça fait quelque temps qu'on ne t'avait pas vu ici.
- Oui, depuis l'incident, j'avais un peu honte.
- Mais non, tu n'as pas de raison d'avoir honte ! Ce n'est qu'une chute ! On s'est inquiété pour toi , ici !
- Oh non, il ne fallait pas ! Je suis désolé.
- Ne le sois pas ! Nous sommes très contents de te revoir, allez, va t'installer. La même chose que d'habitude, dit-il en me gratifiant d'un clin d'œil.
- Oui, merci, répondis-je souriante.
Venir ici était une excellente idée. J'avais oublié à quel point je m'y sent bien.
Ça doit bien faire une heure que je sirote du café et travaille tranquillement. La preuve, j'ai trois tasses de vide qui trônent devant moi.
Mon téléphone bip. Il était posé face cachée sur la table. Complètement absorbé par ma lecture je l'attrape à moitié concentré. Je jette un rapide coup d'œil puis repart sur ma lecture avant de marquer un temps d'arrêt pour retourner sur mon téléphone. William. J'ai reçu un message de William.
Conversation SMS
WILLIAM : "Je suis à une soirée ennuyeuse, je vais me barrer pour aller au Bella Club. Je passe te prendre?"
Passer me prendre ? Mais... pourquoi il m'envoie un message l'air de rien, comme si c'était normal qu'il passe me prendre. On n'a jamais fait ce genre de choses. On n'est pas des amis. On est... Je ne sais pas ce qu'on est. Mais on n'est pas des gens qui passent se prendre. Ça, j'en suis sûr.
Je réfléchis. Non, il n'y a pas à réfléchir. Je « reset » tout ce qu'il s'est passé et je reste tranquillement ici, dans ma safe place. À l'abri de toute déception. C'est bien aussi le calme et la douceur d'une vie sans problème, sans prise de temps. Remplie de douceurs sucrées et de café latté.
Après, je peux aussi, potentiellement, prendre une mauvaise décision et le rejoindre. Juste afin de continuer à creuser un peu. Sans me faire de nœud au cerveau. Sans en attendre grand chose. Juste un petit tour et je rentre.
Mais je ne veux pas accepter son invitation, j'aurais bien trop l'air à sa merci.
Une idée me vient alors, je saisis mon téléphone pleine d'ambition.
Conversation SMS.
AMY : "Tu vas toujours au Bella Club ce soir?"
JEN : "Oui, on y est tous."
AMY : "J'arrive!"
Elle me répond à l'aide d'un vocal qui m'indique qu'elle est déjà complètement bourrée. Je ne vais pas mentir, ça m'arrange. Elle ne remarquera pas que je ne suis pas vraiment venu pour passer une soirée avec eux.
Je sais, ce n'est pas très sympathique, mais je n'y peux rien, quand je suis avec des gens en qui je n'ai pas confiance, - et ces personnes se comptent sur les doigts d'une seule main-, je n'arrive pas à être moi-même. Et flemme de faire semblant en dehors des heures de travail.
S'il y avait seulement Jen, ça irait, mais là... Passer une soirée entière avec tous mes collègues a des airs de cauchemar.
Je reviens sur la conversation avec William.
Conversation SMS
AMY : "J'y suis déjà. Je ne t'attends pas pour vivre."
- Bon, alors là, ma grande, va vraiment falloir te bouger les fesses, dis-je en me parlant à moi-même.
Je devrais essayer d'avoir des illuminations qui ne me mettent pas moi-même dans la m*rde !
Je réunis toutes mes affaires en catimini. Je cours en direction de la porte du café, en secouant la main aux personnels, avec un grand sourire pour leur assurer que tout va bien. Je ne voudrais pas les inquiéter à nouveau.
J'arrive à l'hôtel et me prépare à vitesse grand V. Je n'ai jamais été aussi rapide de ma vie pour exécuter toutes ces tâches d'affilée. Douche. Dents. Cheveux. Maquillage. Tenue. En même, pas vingt minutes, je suis prête et monte dans un taxi.
Maintenant, plus qu'à croiser les doigts pour qu'il ne soit pas encore arrivé.
Je déboule à l'intérieur et rejoins mes collègues. Tout en saluant tout le monde, je zieute les alentours. Il n'a pas l'air d'être là. Parfait. Et encore mieux, tous mes collègues ont l'air d'être dans le même état que Jen.
Je commande un verre de vin blanc et m'installe avec les autres sur une table haute. Une musique entrainante retentit et tous ceux qui n'étaient pas déjà en train de danser s'enfuient tous sur la piste. Jen me tire le bras. Je refuse gentiment son invitation en levant mon verre.
- Je ne suis pas encore assez éméché pour aller me trémousser sur la piste.
- Bon, alors dépêche toi d'enfiler ton verre.
- J'y travaille.
Je n'y travaille absolument pas. Hors de question d'être saoul ce soir. Je dois rester maître de moi-même. J'ai un match important qui m'attends.
Très vite, alors que je suis toujours accoudé à la table haute, seule, Steeve s'installe à côté de moi. Il a l'air d'avoir un peu bu. Et cela ne me dit rien de bon. Il a déjà du mal à intégrer qu'il ne m'intéresse pas sobre, alors soul.
Mes craintes prennent rapidement forme quand il devient bien plus entreprenant que d'habitude. Il n'arrête pas de me toucher. Il parle à quelques centimètres de mon visage. Je me décale, mais il se rapproche sans cesse.
- Arrête de me toucher, Steeve.
Cette fois, pas de sous-entendue. Me toucher est la limite que je ne le laisserai pas franchir.
- Quoi, tu n'aimes pas ça ?
- Non, je déteste qu'on me touche et encore plus quand je n'en ai pas donné la permission.
- Ah, parce que tu crois que j'en ai besoin ?
Je reste d'abord abasourdie par ces mots, puis sur mon visage naissent doucement les traits de la colère.
- Détends toi Amy, je rigole ! Je...
Il n'a pas le temps d'aller au bout de sa phrase que brusquement, William déboule de nulle part et s'insère entre nous deux, le bousculant violemment d'un coup d'épaule puissant. Il se tourne alors vers lui.
- Salut, moi, c'est William Peters.
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Salutation distingués los amigos !
MERCI pour votre temps.
En espérant que vous ayez passé un agréable moment.
Attention le chapitre qui arrive s'apprête à être mouvementé !
Prenez soin de vous.
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