Chapitre 4
Désolé pour les fautes, flemme de corriger x) Kiss :*
PDV Scott
Je la vois. Je ne la regarde pas, seulement je la vois. Mes yeux sont sans cesse posés sur elle, comme si elle était un putain d'aimant. Alors que je fais tout pour m'en éloigner, mes pupilles refusent de se décoller et c'est affreusement rageant. J'ai tout fais. Heureusement, j'ai pu l'éviter facilement l'année dernière, nos classes différentes aidant. Et j'ai mis un point d'honneur à me barrer dès qu'elle rappliquait à la villa. Je ne pouvais pas. Pas rester là, à la regarder de loin. Pas quand mes mains souhaitent se coller sur sa peau. Quand mon esprit commence à penser à des choses qui me dépasse. Alors je partais, je m'éloignais. Hors de questions de les suivre à la plage. Pour la voir sans la toucher, pour voir le regard des autres.
Et ce qui m'énerve le plus, c'est qu'à cause de toutes ces sensations que je ne comprends pas, mon éloignement m'empêchait de la protéger. Je ne pouvais qu'espérer que rien n'arrive, et bordel comme ça m'a foutu à cran. Ça, et d'imaginer tout ce que pouvais penser à lui faire les connards qu'elle croisait.
Mais cette année je ne sais pas comment faire. Tout à repris. A l'instant même où je me suis garé, mes pupilles étaient déjà fixées sur elle. Elles avaient déjà vu tout du masque qu'elle porte. Déjà passées outre son faux-sourire. Et alors que je crève d'envie de savoir ce qui la met dans cet état, je ne peux pas m'approcher. Je dois rester à distance, ne pas briser tout le travail de ces derniers mois. Qui semble porter ses fruits, vu l'absence de rose à son cou...
La savoir dans ma classe est une torture. Devoir la voir autant de temps par semaine m'éreinte déjà. Car je passe toute mon énergie à tenter de détourner mes yeux, à arrêter de penser à elle. En vain.
Car si il y a bien une chose que la distance n'a pas stoppé, ce sont mes pensées. Elle est constamment fourrée dans ma tête et ça me rend fou, car je ne comprends pas pourquoi. Ni pourquoi je n'arrive pas à l'en effacer. Et je vais devoir rester là, 8 heures par jour, à la voir, à penser à elle, mais à rester loin. A retenir des envies de meurtres. A penser sans cesse à ce qui a éteint son sourire. A espérer que ce n'est pas moi.
Ça m'agace. De devoir rester loin. Mais quelque chose m'empêche de rester près. De la voir sans cette chaîne autour du cou, alors qu'elle a bien raison de ne pas la porter vu mon comportement. Je voudrais que tout le monde le voit, tout le monde sache à qui elle appartient. Mais elle ne m'appartient pas. Pourtant je pourrais tout casser à l'idée qu'elle soit à un autre.
Mes pensées se contredisent sans cesse et je vais en devenir fou. Je dors à peine, je suis sur les nerfs. Et peu importe le temps qui passe, rien ne change.
Je ne sais pas pourquoi je ressens toute cette frustration et cette possessivité quand je pense à elle. Mais je suis sur d'une chose, je ne peux pas m'en approcher.
Car ce serait la tuer.
PDV Zoé
La journée passe. Ennuyante, à la fois trop courte et trop longue. Je me languis de rentrer, de ne plus avoir à retenir mes yeux d'aller sur lui, de ne plus avoir à supporter la chaleur des siens et surtout de ne plus avoir à porter ce masque qui me pèse. Mais trop courte car je voudrais rester loin de cette maison encore un peu. Loin de cette vie qui a commencé il y a quelques mois et qui m'épuise un peu plus le corps et l'âme chaque jour.
En arrivant devant la maison, je continue de quelques mètres pour arriver devant chez la voisine. Je reste devant la porte sans rien faire pendant un moment, juste pour savourer les derniers instants de solitudes. Et d'un semblant de repos. Je finis par sonner et Inna ne met pas longtemps à sortir. Je remercie Karen et ne m'attarde pas, n'ayant pas envie de répondre à ses questions ou de supporter sa compassion. Cette femme est une crème mais je ne supporte plus la pitié que l'on peut inspirer.
En franchissant la porte de la maison, je n'ai pas besoin de regarder dans le salon pour savoir que ma mère n'a pas bougé de place. On croirait qu'elle est morte, et pourtant, rassurons nous, ce n'est pas le cas. Même si je suppose qu'on pourrait dire qu'elle l'est, dans un sens.
- Maman dort encore ?
- Oui Inna. Tu as fais tes devoirs ?
Elle hoche vigoureusement la tête. Cette fillette est toujours de bonne humeur. Je l'envie. Elle ne se rends pas compte de la situation, et rien ne peut ébranler son âme d'enfant. J'espère que ça continuera encore longtemps.
- Va jouer alors, je t'appellerais pour le diner.
- Maman mangera avec nous ?
Je retiens une grimace.
- Je ne sais pas ma puce, elle est très fatiguée tu sais.
Elle fait une petite moue mais retrouve vite son sourire.
- Tu joues avec moi ?
- Il faut que je travaille. Un peu plus tard peut-être d'accord ?
- D'accord !
Je la vois disparaître à l'étage et attends quelques instants de ne plus entendre ses pas pour me diriger vers le canapé.
Je le contourne et regarde un instant ma génitrice sous son plaid tâché, endormie. Son visage est bouffie, signe qu'elle a encore pleuré. A en juger par le manque de vaisselle sale près d'elle, elle n'a pas du se lever pour aller chercher à manger. Je réprime mes pensées et l'appelle.
- Maman.
Le silence me répond.
- Maman.
Je la secoue un peu par l'épaule et ses yeux s'entrouvrent.
- Qu'est-ce que tu veux ?
Sa voix est pâteuse, et pleine de reproche de l'avoir tirée du sommeil. Pourtant je sais qu'il était loin d'être réparateur.
- Tu dois prendre tes médicaments.
- Pourquoi faire ?
- Tu sais pourquoi.
Ma voix est distante. J'ai répété les gestes tellement de fois que c'est un automatisme. Je la force à se relever, lui met les cachets dans la bouche et la fait boire. Puis elle se laisse à nouveau tomber dans le canapé.
- Laisse moi maintenant.
Je pars. Je ne lui demande même pas de dîner avec nous. Inna n'a pas besoin de la voir comme ça. Elle a besoin d'une mère, et pour le moment, la femme dans notre salon n'en est pas une.
Je monte rapidement dans ma chambre et m'affale à mon bureau. Je voudrais plonger sous ma couette mais je n'ai pas ce loisir. Je dois faire la tonne de devoirs que j'ai déjà pour un premier jour, puis m'occuper de ma sœur. Le repos n'est pas pour tout de suite.
J'allume l'ordinateur et consulte ma boite mail lycéenne, qui reste d'ordinaire totalement vide. Pourtant pour une fois, elle affiche un mail non lu. Je l'ouvre et souffle bien vite devant son contenu.
« Mademoiselle Martins,
Compte tenus de la forte affluence de nouveaux élèves cette année et dans une volonté de les accueillir au mieux au sien de notre établissement, nous avons décidé de confier leur intégration à des élèves de confiance. Dans cette optique, et aux vues des appréciations de vos professeurs, nous avons décidés de vous confier cette tâche.
Nous vous demandons donc dès demain de prendre contact avec le nouvel arrivant de votre classe, Monsieur Ailliers Jonathan, afin de lui faire découvrir notre établissement et lui montrer que notre lycée l'accueille à bras ouvert.
Nos plus sincères salutations,
L'équipe directrice. »
Comme si j'avais la tête et le temps à ça. Enfin bon, il semble qu'ils ne me demande pas trop mon avis.
Cette année commence vraiment mais alors vraiment bien.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top