Chapitre 22
(Désolé si y'a des fautes, j'ai genre une méga flemme de corriger là x))
PDV Zoé
Plusieurs jours plus tard, je suis étonnée de voir que Lucy n'a pas plus insisté que ça. La connaissant, je m'attendais à devoir être plus virulente pour avoir la paix avec cette stupide idée. Je ne veux pas reprendre la danse.
Je ne peux pas. Si je n'avais jamais dansé, elle serait toujours là. C'était notre truc à nous, et maintenant qu'elle est partie, je ne vois l'intérêt de continuer. Cela n'aurait plus aucun sens. Et puis je n'en ai pas envie. Du moins c'est ce dont je me convainc.
Après un petit déjeuner copieux, je sors de la maison en saluant Florence. Ma sœur n'est pas encore levée, elle n'a plus besoin d'aller à la garderie le matin pour que je sois à l'heure. Ce petit temps de sommeil en plus lui fait le plus grand bien, et moi je retrouve la joie d'avoir du temps pour me préparer tranquillement. Et celui de manger. Je n'avais plus l'habitude que quelqu'un me prépare des pancakes le matin, et je dois avouer que c'est tellement agréable !
Je ne suis pas étonnée de trouver Scott garé devant la maison. Il est toujours là, et ça aussi, ça fait du bien. Qu'il soit là de nouveau. En espérant qu'il le reste.
Quand j'arrive devant lui, il me met lui-même le casque sur la tête. Ses doigts frôlent mon menton en l'attachant, et je sens des frissons sur ma peau. J'espère ne pas trop rougir, mais là, je ne suis sûre de rien. A part de l'effet que le bad boy me fait. Depuis que je n'ai plus de problème à régler, j'ai tout le loisir de penser à lui. Allez savoir si c'est vraiment une bonne chose...
Il monte et attend que je fasse de même. Je fais fis de ma gêne pour monter rapidement, histoire de ne pas rester planter sur le trottoir. Quand il démarre, j'accroche rapidement mes mains autour de sa taille, surprise par la vitesse. Je crois sentir ses abdos se contracter au son d'un léger rire, indiquant qu'il l'a fait exprès.
Nous roulons quelques instants et je ne mets pas longtemps à remarquer que nous n'allons pas dans la bonne direction. J'essaye de lui dire mais il ne me répond pas. Je passe le reste du trajet à me demander où il m'emmène.
Nous arrivons devant un grand bâtiment, magnifique, mais je ne vois pas encore de quoi il s'agit. Il descend du véhicule et je fais donc de même, retirant cette fois-ci moi-même le casque. Il s'avance vers les grandes portes et rentre, alors que je le suis, ne sachant pas trop quoi faire d'autre. Nous longeons de grands couloirs, montons d'un étage, et alors que je ne sais pas où je me trouve, j'ai l'impression d'être comme chez moi. C'est étrange, mais c'est ce qui se dégage de cet endroit. Devant une porte, il s'arrête, et me regarde. Il finit par passer derrière moi et pose une de ses mains sur mes yeux.
- Que fais-tu ?
- Tu me fais confiance ?
- Oui.
Il n'y a aucune hésitation dans ma réponse. Bien sûr que oui.
Il me fait avancer et guide mes pas au rythme de son corps dans mon dos. Je suppose que nous sommes suffisamment rentrés quand il s'arrête et retire sa main de mes yeux.
Et je comprends bien vite où nous nous trouvons. J'observe les grands miroirs devant moi, une barre de bois tout du long. Le poste de musique dans un coin, les chaussons au sol.
Lucy n'avait pas abandonnée. Elle a juste confié la tache à quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui ne me laisserai pas le choix de venir ici.
- Je ne vois pas pourquoi tu m'emmènes dans une salle de danse.
- Tu vois très bien au contraire.
Oui. Mais c'est non.
- Peu importe. Allons en cours.
Je m'avance vers la porte pour quitter cet endroit au plus vite mais il me barre la route. J'essaye de le contourner mais cette fois, il m'attrape le bras. Sa prise est ferme sans me faire mal, cependant, elle est assez assurée pour que je ne m'en libère pas tant qu'il ne l'aura pas décidé.
- On va être en retard.
- De quoi as-tu peur ?
- De me faire virer ?
- Arrête. Tu sais très bien de quoi je parle.
- Oui, et tu sais très bien que je ne veux pas être ici.
- Ou peut-être que tu te mens à toi-même.
- C'est faux. Lâche-moi.
- Non.
La colère commence à monter en moi. C'est dingue comme c'est facile pour lui de m'énerver.
- Lâche-moi !
Mais il ne me lâche pas.
- Arrête d'être lâche Zoé !
- Je me fous d'être lâche, je veux partir !
- Je ne te laisserai pas faire !
- Et pourquoi, qu'est-ce que ça peut te faire hein ?!
- J'en ai assez que tu fuis !
- Ça me fait mal tu comprends ça bordel !
Je sens que les larmes viennent alors je tente une nouvelle fois de lui échapper. Du bras qu'il me tient encore, il me tire en arrière et mon dos frappe contre son torse. Ses bras m'entourent et me serrent contre lui. Je ne me retiens plus et les larmes coulent fortement tandis que je tente de lui expliquer, la voix enrouée. Je ne sais pas si il va comprendre quelque chose au milieu de mes sanglots.
- Je ne peux pas être ici sans elle. C'est de ma faute putain ! Elle me manque, si tu savais comme elle me manque.
Mes mains serrent ses avants-bras dans une tentative me raccrocher au présent. Quand il me répond, sa voix est redevenue calme, et elle est apaisante.
- Je sais. Je sais. Mais tu ne peux pas continuer à te sentir coupable plus longtemps. Le seul responsable c'est ce chauffard. Tu ne peux pas te retenir de vivre ta vie, de faire ce que tu aimes pour des regrets qui ne devraient pas t'habiter. Tu dois cesser d'avoir peur. Relève la tête princesse, et danse. C'est ce qu'elle aurait voulu. Cette rage que tu as dirigée vers toi, met là dans tes pas.
Mon cœur bat et mes larmes se sèchent petit à petit. Il finit par me lâcher et mes mains passent sur mes joues pour les essuyer. Je n'imagine pas la tête que je dois avoir. Il pose ses mains sur mes épaules et me retourne de façon à ce que je sois face au miroir et aux chaussons posés au sol.
- Fais ton choix.
Et il part. Il me laisse là, seule. Oh, je me doute qu'il ne doit pas être loin. Mais il me met face à mes propres responsabilités. Il veut que je choisisse de mettre ou non ces chaussons de moi-même. Pas parce qu'il est là.
Je m'avance vers eux et m'assois en tailleur devant. Je les regarde un moment et je sens les souvenirs revenir. Je vois ma grand-mère m'offrir ma toute première paire de pointe, un grand sourire aux lèvres. Je me revois dans le miroir faire des arabesques, et tourner comme si j'allais pouvoir m'envoler. J'entends le son du piano, et celui des violons parfois.
Et j'entends la voix de ma grand-mère, chanter cette douce berceuse rien que pour moi.
« Danse, danse, petite, danse,
Danse, danse, petite, danse,
Et quand tu tournes, petite, souris,
Et la vie te sourit aussi,
Danse, danse, petite, danse,
Danse, danse, petite...
Et souris... »
Petite. Elle m'appelait toujours comme ça. C'est comme ça que l'appelait sa professeur de danse. Elle a fait cette chanson pour moi. Elle me la chantait pour m'endormir, ou pour me faire sourire. Je me rappelle encore parfaitement de son air. Je l'aimais tellement cette chanson. Comme j'aimais tellement celle qui la chantait. Et je l'aime toujours.
Je passe mes doigts sur le tissus fin. Peut-être Scott a-t-il raison. Je m'interdis de danser depuis qu'elle est partie, parce que je me sens coupable. Si je n'avais pas dansé ce jour là, elle n'aurait pas pris la route.
Ou peut-être que si. Au fond, c'est ce que l'on appelle un accident non ?
Voudrait-elle que je danse encore ? Elle aimait quand je dansais.
Mais moi, en ai-je envie ? Peut-être. De voir si j'y arrive toujours. De voir si les sensations sont toujours là. Celle de bonheur et de plénitude. Celle d'être à sa place.
Je n'ai plus ce rêve de devenir une étoile. Mais ai-je encore ce plaisir de danser ?
Comment le savoir, si je n'essaye pas. Qu'est-ce que je risque ?
J'attrape les chaussons et les enfile sans y penser. Mes doigts font naturellement les mouvements pour les attacher autour de mes mollets, comme si je n'avais jamais arrêté de le faire. Ils ne sont pas vraiment à ma taille. Il faut dire que ce genre de chaussons doivent être choisit avec soin en fonction des besoins, du pied, et de l'expérience de la danseuse pour être parfaits.
Je me relève et m'observe un instant dans la glace. Je me revois enfant, et je la revois à côté de moi. Mon image change pour laisser apparaître celle que je suis aujourd'hui. Et je vois le reflet de ma grand-mère me sourire avant de disparaître.
Je réalise alors ce que je fais. Je suis dans une salle de danse, chaussons aux pieds. Et j'envisage de danser. Comment a-t-il fait ? Il ne lui aura fallut pas plus de quelques minutes pour semer suffisamment de doutes en moi pour que je me retrouve dans cette position. Est-ce une bonne chose ? Je n'en sais rien, mais pour le moment, je ne ressens rien de négatif.
Je fais quelques étirements. Et je commence à danser. Doucement. Je me laisse emporter dans ma bulle et tout autour de moi devient flou. Quelques mouvements me reviennent. Mon corps s'en souvient. Mais il n'est plus comme avant. Il ne faut pas la même force, pas le même équilibre que quand j'avais 12 ans. Alors je chute. Une fois. Deux fois. Trois fois. Je souffle et me décourage. Peut-être que c'était une mauvaise idée au final.
Je m'apprête à abandonner quand je relève la tête vers le miroir et le vois. Bras croisés contre le mur derrière moi, il me regarde à travers la glace. Depuis quand est-il revenu ? Je ne l'ai pas entendu faire. Il ne dit rien et se contente de placer ses yeux dans les miens grâce aux reflets.
Je me relève alors, et je recommence. Encore et encore. Jusqu'à réussir.
Et la danse m'emporte. Je ferme les yeux et je tourne, je danse, je laisse mon corps me porter. Je redeviens une enfant. Une danseuse.
Et quand je rouvre les yeux, je croise mon reflet dans la vitre. Et je vois mon sourire.
Je finis par m'asseoir et retirer les chaussons. Mes pieds gardent des traces, et Scott s'avance vers moi.
- Tu t'es blessée ?
- Ce n'est rien. Mes pieds n'étaient juste plus habitués à danser. Et ces pointes ne sont pas totalement adaptées pour moi.
Il se contente d'hocher la tête et n'ajoute rien de plus. Quand nous repartons, j'ai du mal à me départir de ce sourire, et j'espère ne pas avoir l'air trop niaise.
Le trajet se fait une nouvelle fois en silence, et nous arrivons vite chez moi. Étant donné que nous sommes mercredi, je suis au moins rassurée de n'avoir manqué qu'une matinée. Même si je ne regrette pas que Scott m'ait forcé la main. Quand je descends de la moto, il enlève son casque et sort une cigarette.
Je regarde dans le vide, ne voulant pas trop affronter son regard.
- Pourquoi tu as voulu me faire danser ?
- Lucy m'a dit que ça te rendait heureuse.
- Tu voulais me rendre heureuse ?
Il hoche la tête.
- Et voir si tu avais vraiment ce sourire éblouissant dont elle parlait.
- Et alors ?
- Elle avait raison.
Je sens mes joues rougir et décide de fuir à l'intérieur de la maison.
- Merci pour aujourd'hui !
Je dépose un rapide baiser sur sa joue, ce qui ne fait qu'augmenter la rougeur de mes joues, et je pars en courant vers la maison. Une vraie gamine.
Quand je rentre et que Florence voit la rougeur de mes joues, puis entend le vrombissement de la moto, elle se moque gentiment de moi.
Et quand je monte dans ma chambre, mon sourire est encore là.
PDV Scott
Sur la route pour la ramener, je repense à cette matinée. J'avoue que je ne pensais pas qu'il serait si rapide de la faire céder. Au fond, elle en mourrait d'envie. Il suffisait juste de le lui faire comprendre.
Même si je pense qu'elle n'est pas encore convaincue à 100 % de reprendre la danse. Il va falloir la pousser encore un peu.
Quand je l'ai vu danser, j'ai compris ce que voulais dire Lucy. Elle est époustouflante. Et elle était dans sa bulle. Elle dansait pour elle, et c'était magnifique à voir. Elle ne m'a même pas vu rentrer tant sa concentration était forte. Et quand j'ai vu son sourire... Je n'en n'avais jamais vu de tel sur son visage.
Et si j'ai compris que je ferais tout, pour garder ce sourire intact.
Quand je me gare, je sors une cigarette et répond honnêtement à ses questions, me délectant en silence de la rougeur de ses joues, sous ses tâches de rousseurs si craquantes.
J'avoue cependant que je ne m'attendais pas à son dernier geste.
Et ses lèvres sur ma joue me rappelle des souvenirs, et ravivent des envies pas si enfouies.
------------------------------------------------------
Une Zoé qui danse et qui prend des initiatives ! Scott va-t-il craquer ?
On verra ça ;)
A dimanche prochain !
Kiss :*
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top