Chapitre 14
PDV Scott
Assis contre ma moto, à cet endroit où j'ai l'habitude de réfléchir pour me calmer, celui où j'ai de si particuliers souvenirs avec elle, encore une fois, je pense à la rousse.
Je ne peux m'enlever de la tête cette image, cette rose noire autour de son cou. Quand j'ai commencé à faire le con avec elle, à la laisser tomber, j'ai été persuadé qu'elle le retirerai, qu'elle le jetterai. Et si au fond cette pensée, et son cou vide me faisait chier, ça me prouvait que j'avais réussi mon coup. Je l'avais écartée de moi, et c'est ce que je voulais.
Mais la vision de cette petite chaîne remet tout en question. Et si elle ne l'avait jamais retirée ? Si depuis tout ce temps, elle la portait, bien cachée ?
Qu'est-ce que ça change ? Beaucoup de chose. Nous n'étions pas ensemble, mais elle était à moi. Et le fait qu'elle la porte encore me fait penser qu'elle l'est encore. Et je dois avouer aimer cette idée. Je ne pense pas qu'il y ai d'autres conclusions possibles. Oui elle m'en veut. Oui je l'ai blessée. Mais malgré tout elle se raccroche à cette rose, et à la promesse qu'elle contenait. Il n'y a aucun mot pour définir ce que nous étions. Mais il n'y a pas non plus de mot pour définir ce que nous sommes actuellement. Je n'ai pas envie d'en chercher un.
Un bruit de moteur me fait tourner la tête. Je regarde Josh sortir de sa voiture et s'appuyer penaud contre le capot de sa voiture. Il ne dit rien et croise les bras, attendant que je le rejoigne. Pour qu'il soit venu jusqu'ici, je suppose que cela fait un bon moment que je suis là à réfléchir. Je souffle et m'approche, sachant bien qu'il ne compte de toute façon pas partir. Je me pose à côté de lui, et ne dis rien. C'est lui qui est venu, il a qu'à commencer, même si je préférerais qu'il se taise et me laisse penser tranquillement.
A mon grand damne, il finit par l'ouvrir.
- C'est marrant, j'ai comme une impression de déjà vu. Je suis quasiment sur d'avoir eu la discussion à venir avec Matt y'a quelques temps.
- Si tu arrêtais de te prendre pour cupidon, t'aurai pas besoin de radoter.
- Si mes amis étaient moins con et aveugle, j'aurai pas besoin de le faire.
Je me tais, retenant mon envie de le renvoyer bouler. Il a peut-être réussi avec Lucy et Matt, mais la situation n'est pas la même. Le grand bêta était amoureux d'elle, ce qui n'est pas mon cas. J'ai seulement ces ressentiments bizarres quand je la vois et que je pense à elle. C'est pas pareil.
- Que s'est-il passé ?
Il pense vraiment que je vais lui répéter tout ce que j'ai appris sur Zoé ?
- Rien.
- Ding ding, mauvaise réponse ! Il reprend un air sérieux. Écoute je sais que Zoé était à l'hôpital pour sa sœur. Je n'en sais pas plus, comme personne à part toi je suppose, et je n'ai pas envie d'en savoir plus. Je ne suis pas proche d'elle au point de pouvoir lui demander des explications, et j'ai bien compris qu'elle ne nous en parlerait pas temps qu'elle n'en aurai pas envie.
Envie ou besoin, ça reste à voir.
- Par contre je sais que toi elle t'en a parlé, et je sais aussi que tout ça t'as suffisamment bouleversé pour que tu sois là.
- Je ne suis pas bouleversé. Et sûrement pas à cause de notre discussion.
- Déjà tu admets qu'il y a eu discussion. C'est un grand pas quand on sait que tu l'évites depuis des mois.
Je retiens un grognement. Pas besoin de me le rappeler.
- C'est du passé.
- Effectivement. Par contre ce qui ne l'est pas c'est ce que vous ressentez l'un pour l'autre.
- Tu ne sais pas de quoi tu parles.
- Au contraire, je pense même que c'est l'inverse.
Je préfère ne rien répondre.
- Tu vas peut-être me dire que tu ne ressens rien pour elle. Ou du moins tu peux essayer. Parce qu'après avoir défoncé un salon quand elle s'est faite kidnappée, d'être mis dans des états pas possible à cause d'un mec qui lui tournait autour à une soirée, défoncé le dit mec, sans oublier toute l'histoire avec Ryan, c'est peine perdue.
Je me retiens de montrer mon étonnement mais il semble le remarquer. Comment sait-il pour Ryan ?
- Un jour Zoé a craqué et l'a dit à Marie et Lucy. Nous étions derrière la porte, pour espionner des conversations de filles. On ne pensait pas entendre ça. On n'a rien dit, ni jamais fait aucune allusion là-dessus. Elle ne sait pas que nous sommes au courant.
J'aurai voulu que personne ne sache rien de tout ça.
- Je pense qu'elle ne comptait pas en parler à quelqu'un d'autre que toi. Mais tu n'étais plus là, et elle était trop mal pour retenir ce qu'elle ressentait plus longtemps.
J'ai l'impression de recevoir une balle dans la poitrine.
- Tu t'en veux non ? De ne pas l'avoir protégée.
Je ne réponds rien. Il connaît très bien la réponse.
- Que s'est-il passé pour que tu es besoin de réfléchir, toi qui penses être sur qu'il n'y a rien entre vous ?
Et sans que je ne le contrôle, les mots sortent. De toute façon, ils finiront bien par le savoir d'une manière ou d'une autre, alors autant le dire moi-même.
- A notre anniversaire, je lui ai offert un cadeau. Un pendentif. Une rose noire.
Étonnement, il ne dit rien et me laisse parler. Il faut dire que je parle tellement rarement que ça doit lui paraître exceptionnel. Il vaut sûrement ne mieux pas me couper, je risquerais de ne jamais reprendre.
- Je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Je l'ai juste fait. Je pensais qu'elle l'avait retiré quand j'ai fait le con avec elle. D'un côté ça me rassurait, ça voulait dire que j'avais réussis à l'écarter. Mais d'un autre ça me faisait chier, je sais pas pourquoi. Mais aujourd'hui elle a glissé, et le collier est apparu sous son t-shirt. En fait, il faut croire qu'elle ne l'a jamais retiré. Et je ne sais pas quoi en penser.
- Pourquoi voulais-tu l'écarter ?
Je souffle.
- C'est mieux comme ça. Elle est plus en sécurité.
- Dis-tu ça à cause de ce qui est arrivé à ton frère et sa petite amie ?
Le souvenir de mon frère me fait mal. C'est moi qui aurait du partir à sa place. Il méritait de rester en vie. Il était aimé, et il aimait. Mais ça l'a tué.
Josh enchaîne devant mon silence.
- Tu vas comprendre quand qu'elle est plus en sécurité si tu es là pour veiller sur elle ?
- Je l'ai compris.
- Alors qu'est-ce que tu fous ?
- Je veille sur elle comme tu dis. Et ça inclut le fait de ne pas être trop proche non plus.
- Tu as peur d'avoir des sentiments pour elle hein ?
- Je ne pense pas être capable d'avoir des sentiments. Et puis si ça arrivait, ça serait nous conduire à notre perte. L'amour n'a jamais fait bon ménage dans ma famille. Cela finit inévitablement par la folie, la tristesse ou la mort. Aucun des chemins que je ne veux pour elle.
Il souffle et se relève, allant jusqu'à la place du conducteur. Il ouvre la porte, signe que la discussion est terminée. Je m'écarte de la voiture, et avant de s'asseoir, il me dit une dernière phrase.
- Tu sais quoi ? C'est trop tard, t'es déjà fou de cette fille. Tu dois cesser de craindre le passé et avancer.
Et il démarre, me laissant là, avec toutes mes idées qui s'embrouillent.
Et comme un con, je fais la seule chose que je ne voulais pas.
Je décide de ne plus chercher à éviter la rousse, et surtout à ne plus repousser ce que je ressens.
Car oui, je ressens des choses pour elle, que je n'explique pas. Alors à quoi bon lutter ? J'aurai fini par craquer. Ce n'est pas de l'amour. Seulement de l'attraction. Il n'y a donc pas de raison que cela finisse mal.
Mais au fond, tout le monde pouvait dire qu'il se voilait la face. L'amour ne se contrôle pas. Et il est déjà trop tard. Reste à savoir si ils échapperont à la malédiction des Deans.
PDV Zoé
Bordel de merde. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallut que ce soit lui qui soit là pour m'emmener à l'hôpital ? Pourquoi je n'ai pas cru Inna ce matin ? Ça m'aurait éviter de lui en dire autant. Et surtout, ça m'aurait éviter qu'il ne voit la chaîne à mon cou.
A quoi pense-t-il maintenant ? Quelles conclusions a-t-il tiré du fait que je ne l'ai jamais retiré ?
Je ne sais pas quoi faire, comment agir à l'avenir face à lui. Si il a compris que je n'arrive pas à me défaire de la promesse derrière ce bijou, que va-t-il se passer maintenant ? Va-t-il encore partir loin de moi ?
Cette pensée me serre la poitrine.
Mais au fond je sais qu'il ne partira pas maintenant. Non. Car il veut tout savoir, pour une raison que je n'explique pas. Alors tant que je ne lui aurais pas dit pour ma mère et pour ma vie en général, il ne cédera pas.
Au fond peut-être que je devrais lui en parler. Peut-être qu'il pourrait m'aider.
J'ai envie de lui dire, de mettre ce foutu égo de côté, parce que c'est lui et qu'il me fait changer ma façon de penser quand je suis avec lui.
Mais je ne l'ai pas encore pardonné pour ces mois de silence. D'être parti après m'avoir fait espérer. De ne pas avoir été là alors que j'aurai voulu que ce soit le cas. C'est vrai, il ne me devait rien. Mais je ne peux m'empêcher de lui en vouloir quand même.
Alors je ne lui dirai rien, pas maintenant en tout cas. Et puis en un sens, si ce qui le retient près de moi après avoir compris pour le pendentif, c'est cette envie de savoir, je n'ai pas envie qu'il l'apprenne. Parce que ça voudrait dire qu'il pourrait partir, que plus rien ne l'attacherait à moi.
Et je n'ai pas envie qu'il parte encore une fois.
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