Il y a des choses qu'on ne contrôle pas. Qui font du bien, ou du mal. Un sourire, une larme, peu importe ce qu'elles provoquent, elles sont la vie. Elles font ce peu de temps que chacun a. Elles le rendent plus beau, plus supportable, et parfois si dur. Mais chacune de ces choses, chacun de ces instants font de nous qui nous sommes. Nous font grandir, évoluer, changer. Le nous de demain est défini par ces petits instants.

Et parmi ces choses incontrôlables, il y a la plus belle, mais aussi la plus destructrice de toutes.

Un lot de tourment l'accompagne. Mais tellement de bons moments. Tellement de magie, de rire et de joie. Sentir son cur se gonfler et ses yeux briller.

L'amour.

Cette force inébranlable à travers les âges. Elle peut toucher n'importe qui, peu importe l'âge, l'origine. En fait, qui nous sommes n'est pas important. L'important, c'est ce que l'on ressent. Là, dans notre cur, dans notre être.

Connaissiez-vous cette théorie ? Platon pensait qu'à l'origine, les hommes avaient quatre bras, quatre jambes, deux visages. Mais voulant défier les Dieux, ils furent punis, et divisés en deux. Ainsi, chaque homme est à la recherche de sa moitié, l'âme qui complète la sienne. A la recherche de l'amour.

Oh il y a bien des aventures que l'on pense être l'amour. Jusqu'à ce que cette moitié apparaisse dans notre vie. Nombreux sont ceux qui passeront leur vie entière à la chercher en vain. D'autres préféreront se contenter d'un semblant d'amour. D'une illusion de bonheur.

Et puis il y a ceux qui le trouve mais se le refuse. Par peur souvent. Pour se punir soi-même parfois, ou bien par ignorance tout simplement.

Scott Deans se refusait l'amour. Il ne savait pas si il l'avait trouvé, mais jamais il n'y céderait, il l'avait juré.

Il faut dire que la dernière fois qu'un Deans avait aimé, l'expression tomber amoureux avait prise tout son sens.

Il était tombé par amour, et elle aussi.

Tyler Deans était un peu le modèle de son frère, lorsqu'il était enfant. Une enfance pas franchement simple. Au fil des années, Scott est devenu un garçon en retrait, peu expressif, mais la présence de son aîné atténuait la chose.

Le plus vieux était à l'image de la plupart des membres du gang. Les filles lui couraient après, et il leur tournait rarement le dos. La notion d'amour lui était étrangère, et il ne comptait pas l'apprendre.

S'amuser, il n'y avait que ça de vrai pour lui. La vie n'était pas faite pour se prendre la tête, elle était assez courte comme ça, c'est ce qu'il pensait. La sienne était d'ailleurs vouée a être encore plus courte que celle des autres.

Alors pourquoi s'attacher ? Prendre le risque de souffrir et de faire souffrir ? Il n'avait pas besoin d'une femme dans sa vie, quand il pouvait en avoir des centaines. Pas besoin d'une famille, quand le gang était déjà la sienne.

Tyler c'était le bad boy bon vivant. Dangereux et sociable, affreusement attirable, un paradoxe qui en rendait folle plus d'une. On avait peur tout en ne pouvant détourner le regard.

Le danger attire.

Mais il y en avait une qui n'était pas le moins du monde intéressée par le beau gosse dangereux. Il faut dire qu'elle ne venait pas d'ici. En arrivant, découvrant la culture des gangs de ce pays, elle avait tout fait pour s'en tenir écartée. Peut-être qu'au final c'est pour cela qu'elle a été tant remarquée.

Elle était douce, simple, intelligente. Sensible surtout. Et belle.

Elle ressemblait un peu à Lucy, et c'est surement ce qui avait tant effrayé Matthews.

Elle n'avait jamais réussi à se faire d'ami. Il faut dire qu'il était impossible de trouver un groupe, féminin, qui ne s'intéressait pas qu'aux beaux yeux des gangsters d'ici. Et un groupe masculin qui ne souhaitait pas la mettre dans son lit. Fallait-il croire que cette ville était remplie de clichés ?

De toute façon elle n'avait jamais été du genre à aimer les grands groupes bruyants, préférant l'intimité d'un bon livre au milieu d'étagères poussiéreuses. Qui aurait pu la remarquer ?

Lui l'avait fait.

Un peu par hasard c'est sur.

Vous connaissez l'histoire de deux êtres qui se rentrent dedans et ont un coup de foudre en ramassant les livres ?

Et bien c'est presque ça.

Elizabeth, car c'était son nom, c'était cogné dans une jeune fille. Comme cette ville n'est pas à cours de situations clichés, il s'agissait de la peste populaire de l'établissement, qui bien sur n'avait pas hésité à la rabaisser autant qu'elle le pouvait.

La scène n'était passé inaperçue pour personne, et surtout pas pour le gang.

Sur le moment, il l'avait trouvé bonne. Il faut dire que le romantisme n'était pas franchement son truc, et que son cerveau fonctionnait bien mieux lorsqu'il s'agissait d'arme, ou de la chose entre ses jambes.

Il n'était pas intervenu, bien sur. Sauver la veuve et l'orphelin n'était pas vraiment son truc.

Il l'avait observé garder son calme. Ne pas baisser la tête alors que beaucoup serait partis en pleurant. Il ne l'avait pas vraiment comprit sur le moment, mais il avait été impressionné lorsqu'elle avait simplement tourné le dos à la jeune fille, avant de partir comme si de rien n'était, la laissant crier dans le vide.

Dès lors, et sans qu'il ne lut voulu, ses yeux la cherchaient sans cesse, et n'avait aucun mal à la trouver. Il finit par se dire qu'en la baisant, tout irait mieux.

Alors il fit ce qu'il maitrisait à la perfection, il la séduisit.

Ou du moins il essaya.

Car elle n'avait pas l'intention de se rapprocher de ce genre de personne.

Mais il n'était pas du genre à abandonner.

Il la courtisa pendant des mois, alors qu'elle faisait tout pour le fuir. Sans s'en apercevoir, il ne vit aucunes autres filles. ll ne pensa à rien d'autre qu'elle.

Elle finit par arrêter de fuir. Peut-être était-elle fatiguée, ou bien c'était elle habituée à l'avoir auprès d'elle. Elle commença à sourire. Puis à rire.

Et puis il tomba amoureux.

Et elle tomba aussi.

Pour la première fois, il comprit ce qu'était l'amour. Et il se dit qu'il avait été con de ne pas en vouloir avant.

Mais aimer était une tache difficile quand avait ce genre de vie.

Il n'avait jamais été faible. Mais elle était devenue sa faiblesse. Et cela n'avait échappé à personne.

Les ennemis avaient profiter de cela, et l'avait emmenée. L'amour est merveilleux mais peut provoquer les pires folies. La sienne avait été d'aller la chercher sa douce sans prévenir personne, pensant surement qu'il pourrait la protéger seul.

Il n'avait pas pu. Lorsqu'il est arrivé, c'est le corps sans vie d'Elizabeth qui l'attendait. Il n'avait pas eu le temps de pleurer. Son corps c'était effondré au moment où ses yeux la virent.

Ils étaient morts parce qu'ils s'aimaient. L'amour les avait-il tués ?

C'est en tout cas ce que pensait Scott. Ce jour là il a perdu son frère car celui-ci avait une faiblesse. Il ne voulait pas faire la même erreur. Non pas qu'il avait peur de mourir. On ne peut pas avoir peur de la mort quand on choisit cette vie. Mais il ne voulait pas perdre encore quelqu'un. Pour lui, pour eux, aimer c'était condamner.

Alors il se refusait l'amour. Il avait déjà trop à se soucier avec ceux qu'il considérait comme sa famille. Pourtant il ne pouvait tout simplement pas détourné son regard de cette fille, et ça, putain que ça l'énervait. Car pour une fois il n'avait plus le contrôle de la situation. Cette carapace qu'il avait très largement solidifiée à la perte de son frère semblait prendre un coup sous l'assaut de ses bouclettes rousses. Ses émotions prenaient le contrôle sans qu'il ne le veuille. Certaines n'étaient pas mauvaises. D'autres en revanche

Il ne savait plus quoi faire. Il luttait sans vraiment le faire. Et si il admettait enfin qu'ils n'étaient pas rien, jamais il ne reviendrait sur sa décision.

Jamais il n'aimerait.

Jamais il ne l'aimerait.

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Un premier chapitre ! Et oui on ne retrouve pas nos personnages. Le but était d'introduire les choses

Comme annoncé dans la partie dédiée du tome 1 il va falloir attendre encore un peu pour la suite ^^

Ca vous laisse le temps de bien imaginer ce qu'il va se passer, et peut-être de vous remettre l'histoire en tête !

Alors je vous dis à bientôt,

Kiss :*