(Pdv Nico)

Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais dans une pièce sombre, seul. Peut-être pas une pièce, c'était comme s'il n'y avait pas de mur mais qu'en même temps j'étais un l'intérieur. Je savais que j'étais dans un rêve car ce n'était pas la première fois que je me retrouvais ici. Généralement, ça ne prédisait rien de bon. Je marchais et mes pas résonnaient dans le vide. Je sentis soudain un souffle dans ma nuque alors je me retournai brusquement. Rien. Je croyais voir des mouvements tout autour. Doucement, la peur montait en moi.

- Nico ? Souffla une voix inhumaine.

Je me tournai vers celle-ci mais ne rencontrai que le vide. Je tournais la tête dans tous les sens mais je ne voyais que du noir. Soudain la vision changea et je me retrouvai dans une petite pièce faiblement éclairée. J'étais assis sur une chaise quand quelque chose que je ne pouvais distinguer se pencha vers moi, un sourire effrayant sur le visage. J'hurlai et tombai de la chaise en voulant me défendre. Alors je sentis le sol froid en dessous de moi. Changement de décor. J'étais de nouveau dans le noir mais cette fois-ci dans une pièce étroite et je sentais comme si la seule sortie était à des milliers de kilomètre au dessus.

- Tu ne t'échapperas pas d'ici.

- Pourquoi vouloir partir, nous ne sommes pas bien ici ?

Plusieurs voix chuchotaient en même temps. C'était une véritable cacophonie mais je pouvais, je ne sais comment, distinguer et comprendre chacune des phrases. Certaines voix étaient graves, d'autres aigues, il y avait des voix d'adultes, d'enfants, des rires, des cris. Je me bouchais les oreilles pour ne pas les entendre mais c'était comme si elles venaient directement dans mon esprit.

- De quoi as-tu peur ?

Je connaissais cette voix. Je ne sais pas comment mais je la connaissais. Je retirai mes mains de mes oreilles pour essayer d'écouter mais elle ne reparla pas, laissant à la place les milliers d'autres voix reprendre.

- Te sens-tu coupable ?

D'un coup, toutes les voix se turent. Le silence était pesant et sifflant après tout le vacarme. Une ombre avançait vers moi puis s'arrêta à une certaine distance, de sorte que je ne voyais que ses yeux briller dans le noir.

- Q-Quoi ? Articulai-je.

- C'est un sentiment assez fréquent, il est important de savoir y faire face pour apprendre à se pardonner et à avancer.

- Je ne comprends de quoi vous parlez...

Ma voix était faible et je me sentais perdu. J'avais l'impression que j'étais censé comprendre mais il n'en était rien.

- Tu le sais, alors, te sens-tu coupable ?

- De quoi ? Pourquoi ?

- C'est à toi de le savoir, je n'ai pas la réponse pour toi.

- Qui êtes-vous ? Où suis-je ?

- Je ne suis personne de particulier.

- Tout ceci n'est qu'un rêve, je vais me réveiller et tout sera oublié.

- Les choses ne sont pas si simple, Nico di Angelo. Crois-tu que les rêves soient anodins ?

- Que voulez-vous dire ?

- Tu cherches à avancer, tu cherches ce qui est enfui au fond de toi. 

- Et alors ? Je ne vois pas où vous voulez en venir.

- Vraiment ? Tu sais très bien, je ne suis qu'une partie de toi, tout ce que je sais est quelque part dans ta tête mais peut-être n'arrives-tu pas à y atteindre.

- Que voulez-vous ?

- T'aider. Je ne peux pas dire ce que tu recherches mais je peux te donner un conseil : Les rêves ne sont que des souvenirs.

Alors l'ombre disparut, me laissant encore plus perdu qu'avant. Ça ne me faisait absolument pas avancer. Toutes les voix reprirent, plus violentes encore. Je voulus crier à l'ombre de revenir, de m'en dire plus, de faire taire tout ce bruit mais aucun son ne me sortit de la gorge. Je me sentais terriblement seul, abandonné. Je réfléchissais à toute allure à ce qu'il m'avait dit. Est-ce que je me sentais coupable ? Mais de quoi ? Qu'avais-je donc fait de mon vivant de si horrible pour avoir toutes ces voix criant de souffrance contre moi ? 

Une série d'images apparurent dans mon esprit, trop vite pour que je puisse les distinguer mais plus horrible les unes que les autres. Était-ce que mon imagination ou avais-je vraiment vu tout ça ? Pire, en étais-je responsable ? Je ne comprenais plus rien et ne voulais qu'une chose : me réveiller.

Une image en particulier resta imprimée dans ma rétine. C'était un regard. Ses yeux étaient bleus et je ne voyais aucune sympathie dedans. J'ignorais qui était la personne mais ça me donnait froid dans le dos.

Alors je me sentis tomber de nouveau et me réveillai en sursaut.