Jour 10
- Nicoooooo !
J'étais couché dans le canapé, contemplant le plafond depuis déjà quelques minutes. Nico releva la tête de son livre dans lequel il était plongé depuis ce matin. Je lui avais fait découvrir La Guerre Des Clans la veille et depuis il refusait de lâcher un seul bouquin.
- Quoi ?
- J'ai faim !
- Bah mange.
Il se replongea dans sa lecture. Alors je soupirai.
- Oui mais il n'y a plus rien à manger dans les armoires !
- Tu as regardé dans le frigo ?
Je lui lançai un regard blasé.
- Fallait que tu fasses les courses, je te l'avais bien dit mais tu ne m'écoutes jamais.
- J'ai l'impression que je pourrais mourir de faim, ça te ferait rien du tout.
Il haussa des épaules avant de répondre, la tête plongée dans son livre.
- Tu sais, la mort, c'est surcoté.
Je soupirai de nouveau en réfléchissant.
- Et si on commandait des pizzas ?
- Pourquoi pas ? Mais en tant qu'Italien, elles ont intérêts à être à la hauteur !
- Ouais, ouais.
Déjà j'avais mon téléphone en main et j'appelai la pizzeria. Je passai commande, remerciai la dame et raccrochai.
- Elles devraient arriver dans vingt minutes, tu veux faire quoi en attendant ?
- Fais ce que tu veux, moi je lis mon livre.
Je soupirai de nouveau en m'installant dans le canapé, mettant un épisode de Gumball sur mon pc. Oui, c'est pour enfant, et alors ?
Vingt minutes étaient passées quand quelqu'un sonna à la porte. Je me précipitai vers celle-ci et l'ouvrit. Devant se trouvait un adolescent d'environ mon âge, habillé dans l'uniforme de la pizzeria. Il n'était pas très grand, des cheveux bruns bouclés et un regard espiègle. Immédiatement je me rendis compte que j'étais en face de...
- Léo ?
- Heyyy... Désolé, on se connait ?
- On était ensemble en primaire !
- Ah oui.... Non, je ne vois pas.
- Celui qui mangeait de la colle en maternelle....
J'entendis Nico rigoler derrière moi. Léo fronça les sourcils en réfléchissant. J'avais oublié que les informations avaient tendance à prendre plus de temps pour monter jusqu'au cerveau chez lui.
- Et celui que tu as envoyé à l'infirmerie, en troisième grade, le jour où tu as défoncé une vitre avec une brique où tu avais scotché un mot d'amour dessus pour une certaine Chioné mais que tu t'étais trompé de classe, donc que tu avais cassé la mauvaise fenêtre et je l'avais reçu en pleine tête...
- Ah bah oui, comment oublier, c'était trop drôle !
- Va dire ça à mon nez cassé...
- Mais évidemment que je me souviens de toi, Will ! Je faisais genre, hein, bien sûr. Tu n'as pas changé, toujours aussi blond. Sauf que... Et mais c'est que tu es plus grand que moi, maintenant, enfoiré !
- Sérieux, qu'est-ce que tu fais ici ?
- Comme tu vois, je suis livreur de pizza !
- Mais pourquoi en Ecosse, tu vivais pas au Texas ?
- Tu te souviens de mon envie de faire le tour du monde ? Bah voilà ! À bord du grand Festus !
- T'emballes pas, c'est juste ton vélo.
- C'est pas un vélo ordinaire ! Par contre j'ai du faire une pause ici pour gagner un peu d'argent. Mais j'aurais jamais cru tomber sur toi ! Je suis content de te revoir ! Et toi, qu'est-ce qui t'a fait quitter le Texas ?
- Je reste juste un an ici pour commencer mes études.
- Toujours envie d'être médecin ?
- Toujours, et toi, toujours envie de pécho Chioné ?
- Bof tu sais, je suis passé à autre chose mais je suis sûr qu'elle avait un truc pour moi !
J'haussai un sourcil, incrédule.
- Bah quoi, tu te souviens pas la fois où elle s'est jetée dans mes bras pour danser à la soirée de fin primaire ?
- Elle avait juste glissé.
- T'as pas changé, toujours aussi rabat-joie ! N'oublie pas que c'est moi qui ait tes pizzas !
Son téléphone sonna. Il jeta un coup d'œil avant de se tourner vers moi en soupirant.
- Y'a plein de commandes aujourd'hui, je sais pas pourquoi, à croire que toute l'Ecosse a décidé de manger des pizzas au même moment ! Imagine il y a une journée internationale de la pizza ? Ce serait le feu ! Enfin bref, tout ça pour dire qu'il faut que j'y aille, les pizzas m'attendent ! J'ai été content de te voir, Ciao !
Sur ce, il s'élança vers sa moto avant que je ne l'interpelle une dernière fois.
- Léo ! Et mes pizzas ? Je peux les avoir ?
- Ah oui, désolé, j'ai oublié !
Il courut vers moi, me les donna, rangea rapidement l'argent puis repartit tout aussi vite. Il n'avait vraiment pas changé. Et presque pas grandit non plus.
Je refermai la porte et déposai les pizzas à table.
Nico rangea enfin son livre et vint me rejoindre après avoir mis la table. Il prit une bouché.
- J'approuve, ce sont de bonnes pizzas !
- L'Italien a parlé ! Qui suis-je pour contredire ?
Il sourit légèrement et nous continuâmes à manger en silence. Après quelques minutes, je le brisai.
- Désolé de revenir avec le sujet et de casser l'ambiance -
- Si c'est encore pour l'histoire du papier toilette, j'ai déjà dit que j'étais désolé !
- Ah non, je ne voulais pas parler de ça. Même si c'est impardonnable ! J'ai réfléchi à notre discussion d'avant-hier soir. Le fait que tu sois bloqué ici et tout.
Il releva la tête vers moi, soudainement intéressé.
- Je me suis dit, on a aucun indice sur le pourquoi tu es ici ou comment tu es mort. Et le truc c'est que je n'ai aucune idée de où chercher. Je ne suis pas sûr que ce soit possible de le découvrir à moins que tu arrives à t'en rappeler ?
Il secoua négativement la tête.
- Au plus les jours passent, au plus tout devient brumeux.
- Du coup j'ai pensé, et si tu devais simplement faire un truc, ou retourner là où tu es censé être ?
- C'est-à-dire ? Je dois faire quoi ? Ou alors je devrais retourner à l'endroit où je suis mort ?
- Le truc c'est qu'on sait pas où est cet endroit. Et j'ai peut-être un peu trop lu la bd "Seul" -
- Tu es en train de me dire que je viens d'une autre dimension et qu'en mourant je suis resté bloqué ici ?
- Nan, pas cette théorie, et puis ça voudrait dire que moi aussi je suis mort.
- Mais qui te dit que ce n'est pas le cas ?
Il me regardait droit dans les yeux. Je sentis un frisson me parcourir le dos et j'articulai :
- Si j'étais mort, je le saurais, non ?
Il haussa des épaules. C'est qu'il commençait à me faire flipper.
- En soit, tu te souviens de toute ta vie. Tu as des flashs ?
Je secouai négativement la tête.
- À mon avis tu es bien vivant. Et puis Léo t'a vu, moi pas.
- C'est vrai, tu étais à côté de moi et il n'a fait aucune remarque, ce qui ne lui ressemble pas.
- Tu vois ?
- Peu importe, là où je voulais en venir c'est que j'avais pensé, désolé de dire ça, c'est juste une idée comme ça, et si, genre, tu devais mourir une deuxième fois ?
Son regard s'assombrit. Il resta silencieux quelques temps.
- Je vois où tu veux en venir.
- C'était juste une idée comme ça, rien de sérieux. Je ne dis pas que tu dois le faire.
- Peut-être que tu as raison.
Il haussa des épaules et redéposa la part de pizza qu'il avait en main, l'appétit coupé.
- Et si jamais je ne veux pas partir d'ici ?
- Alors je ne sais pas ce qu'il se passera... Mais dis-toi, veux-tu rester ici seul à errer pour l'éternité ?
Il regardait dans le vide. Il parla finalement après quelques minutes.
- Will ?
Je relevai la tête vers lui.
- Tu te souviens quand tu m'avais dit que je pouvais avoir un avenir ?
J'hochai lentement la tête.
- Je ne sais pas pourquoi j'y repense maintenant mais ça me fait réaliser qu'en fait, pour moi, tout s'arrête ici. Je ne saurai jamais à quoi je ressemblerais adulte, quel métier j'aurais, je ne grandirai jamais. Je ne réaliserai jamais mes rêves...
- Faisons-les ensemble !
Il fronça les sourcils sans comprendre et regarda enfin en ma direction.
- Je pourrais t'aider à réaliser tes rêves, faire ce que tu as toujours rêvé de faire ! On peut le faire à deux et peut-être que c'est justement ça la clef, tu seras enfin en paix pour vraiment partir. Peut-être que je peux te voir justement pour pouvoir t'aider.
- Tu ne comprends pas, je n'ai plus de rêve, plus de souvenirs, je ne sais même pas qui je suis vraiment !
Il avait les yeux humides et sa voix tremblait. Je voulais le prendre dans mes bras mais il m'aurait repoussé. Il se leva, hésita quelques secondes, avant de se pencher vers moi pour m'embrasser la joue.
- Ciao, Sole Mio.
Et il partit en haut, sans un regard en arrière.
***
La journée était déjà bien avancée et je n'avais pas revu Nico. Il n'était pas redescendu et je n'osais pas monter le voir, me disant qu'il devait avoir besoin d'être seul. Normal, après ce que je lui avais dit. Mais au plus le temps passait, au plus je m'inquiétais. J'aurais du lui avoir parlé avec plus du tact ou garder mon idée pour moi.
J'étais sorti tout l'après-midi au village pour me changer les idées. J'avais refait les courses et étais passé voir Aileas que je n'avais pas vu depuis longtemps. Elle était maintenant rentrée de son voyage chez sa fille. Elle me le raconta dans tous les détails, heureuse d'avoir pu enfin partager un moment avec elle. Elle avait remarqué mon trouble mais je fis mine de rien, préférant écouter ses histoires.
Après un moment, je la laissai seule et errai dans les rues en essayant de ne penser à rien mais tout ce qui se passait me prenait la tête. Je ne pouvais m'empêcher de réfléchir à ma situation, à Nico.
Quand le soleil commença à baisser dans le ciel, je décidai de rentrer chez moi. J'avais repoussé ce moment le plus possible mais il faut bien qu'un moment j'y aille, non ?
Je poussai la porte, l'intérieur était toujours vide et silencieux. Je retirai l'étiquette que j'avais laissé sur la porte, prévenant que j'étais aux courses. Je rangeai celles-ci mais fut interrompu par un grand bruit sourd à l'étage.
Je montai précipitamment en haut, regardai dans toutes les pièces mais ne vis rien. Aucune trace. Après quelques réflexions, je montai au grenier, voir s'il y avait quelque chose. J'ouvris la trappe et dépliai les escaliers me permettant de monter. Je passai la tête par l'ouverture et regardai autour de moi. Alors ce que je vis m'horrifia. En face de moi se trouvait Nico dans une marre de sang. Tout son corps tremblait et je compris qu'il pleurait. Je me précipitai vers lui et le pris dans mes bras. Je vérifiai immédiatement son état mais je ne voyais rien, pas une seule coupure.
- J'ai pas réussi... Sanglota-t-il d'une toute petite voix.
Il répéta cette phrase plusieurs fois d'une voix à peine audible pendant que j'essayais de le calmer.
- Je suis là, ça va aller. Qu'est-ce qui s'est passé ?
- Je me suis tranché les veines... Pour rentrer... Je suis désolé...
- Ne t'excuse pas.
- Mais j'ai pas réussi.
Je le serrais contre moi, incapable de le lâcher. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point je tenais à lui. Mais une chose me restait à l'esprit, il n'avait aucune blessure. Pourtant je voyais bien le sang dans lequel nous étions assis.
- Qu'est-ce que tu n'as pas réussi ?
- À mourir, ça faisait mal. J'ai cru avoir réussi, mais je suis revenu ici. Et regarde, j'ai plus aucune cicatrice. Mais j'ai quand même mal.
Il recommença à pleurer et je le berçai doucement contre moi, essayant de le calmer.
- Tu as mal à tes blessures ?
- Ça me brûle, partout, dans tout le corps.
J'ignorais ce qu'il avait mais ça me faisait mal de le voir comme ça.
- Peut-être qu'une douche froide t'aidera. Vas-y, je vais nettoyer ici.
Il hocha lentement la tête puis se leva et descendit dans la salle de bain.
Pendant que je lavais le sol, pleins de pensées me virent en même temps. Déjà je m'en voulais de l'avoir laissé seul, j'aurais du être avec lui. Depuis combien de temps était-il là, assis dans son propre sang ? Mais ce qui me troublait le plus était qu'il n'avait aucune cicatrice, ça voudrait dire qu'il était mort puis revenu ici une nouvelle fois ? Ça voudrait aussi dire qu'à chaque fois qu'il meurt, ses cicatrices disparaissent, rendant impossible de découvrir la cause de sa mort par des traces sur son corps. Toute cette histoire commençait vraiment à me mettre mal à l'aise.
Quand je réussis enfin à tout nettoyer, Nico revint dans la pièce, le teint légèrement moins blanc qu'avant mais toujours avec une petite mine.
- Ça va mieux ? Demandais-je d'une voix la plus douce possible.
Il hocha lentement la tête puis s'assit en face de moi. Je fis de même près de lui.
- Désolé, je- J'en avais marre de rester coincé ici, je voulais essayer de passer de l'autre côté en me disant que c'était la meilleure solution mais j'ai échoué.
- Tu voulais vraiment partir ?
- Avant oui, maintenant que je t'ai rencontré, plus trop.
Il fuyait mon regard. Cette révélation me faisait bizarre, je ne savais pas comment me sentir par rapport à ça. Je décidai de penser à autre chose et un élément me troubla.
- Tu te souviens de comment tu t'y es pris, tu n'as rien oublié.
- Non, pourquoi ?
- Parce que la première fois que tu es arrivé ici, tu avais tout oublié.
Il fronça les sourcils. Il ouvrit la bouche mais je l'interrompis.
- Ça me fait penser à un conte que j'avais lu une fois en venant ici.
Je me levai et farfouillai dans les caisses. Nico me regarda faire sans comprendre puis je revins vers lui avec un livre. Je tournai les pages et commençai à lire, arrivé au conte qui m'intéressait.
"Il était deux garçons, deux frères. Le premier était de seulement 4 minutes l'aîné. Bien qu'indifférenciables physiquement, les deux jumeaux, en grandissant, développèrent deux caractères radicalement opposés. Quand l'un, l'aîné était de nature "mauvaise" Comme disait ses professeurs, ne pensant qu'à lui en premier, se vantant auprès de son benjamin ces 4 minutes qui les séparaient, qui le rendaient plus grand. Le cadet, lui, ayant l'habitude de passer toujours en deuxième, avait décidé de garder cette place. Ses professeurs faisaient ses louanges, toujours discret par rapport à son frère qui aimait parler de lui et montrer sa présence, il faisait toujours attention aux autres dans le secret, ce qui l'opposait à son frère qui n'aidait que s'il était vu et si c'était bon pour sa réputation.
L'aîné, ne comprenait pas son plus jeune, il lui avait demandé, quel était l'intérêt de toujours faire passer les autres avant toi ? Comment peux-tu être heureux en ne pensant qu'au bonheur des autres, en t'oubliant ? Regarde-moi, je suis bien portant, j'ai tout ce qu'il me faut, mes amis font tout ce que je veux tandis que toi, tu es bien gringalet pour ton âge et tu dois tout faire par toi-même et tes amis, tu ferais tout pour eux et ils se comptent sur les doigts d'une main.
Son questionnement était compréhensible.
Un jour, tu verras et tu comprendras, était tout ce qu'il lui avait répondu. Il a toujours fait dans la simplicité.
Ça trotta longtemps dans la tête du plus âgé qui ne comprenait pas. Il prit de l'âge, beaucoup, il vivait toujours bien mais la sagesse ne lui était pas venue. Son heure arriva en même temps que pour son frère.
Le benjamin, ayant bien vécu, était heureux de sa vie, se sentait accompli, il était en paix. Il laissa donc l'ange de la mort l'emporter au ciel. Il se dit qu'il pourrait revoir sa mère et ses amis partis plus tôt. Tandis que l'aîné, voulant toujours plus, ne voulait pas partir. Il supplia quelques jours en plus, disant qu'il lui restait pleins de choses à faire encore mais l'ange les lui refusa, disant que c'était son heure, on ne pouvait rien y changer. Ce sont l'ordre des choses. L'homme se débattit lorsque l'ange tenta de prendre son âme et tomba d'entre ses bras sur la terre. Il était d'abord heureux d'avoir réussi puis se rendit compte de son erreur. Il n'était plus qu'une âme sans corps. Il ne pouvait rien faire et personne ne le voyait.
Il comprit alors ce que voulait dire son frère des années auparavant. Se contentant de peu et de ce qu'il avait, il était heureux d'un rien et se réjouissait des choses les plus simples. Il a pu donc vivre une vie heureuse et remerciait chaque jour comme s'ils lui étaient donnés. Quand son heure était venue, il n'a pas rechigné et l'a accepté sans crainte, sans aucun regret, ayant accompli ce qu'il voulait accomplir. Vivant au jour le jour.
Lui, vivant une vie superficielle, n'a pas profité des choses, voulant toujours plus, n'étant jamais satisfait. Maintenant que son heure était venue, il se rendit compte de la futilité de sa vie, il se sentait vide, n'ayant pas profiter de la vie. Il ne la voyait pas comme un cadeau mais comme un dû. Il allait maintenant en payer le prix. Voulant défier la mort, il se retrouvait perdu sur terre à errer sans fin, ses souvenirs s'effaçant petit à petit, ne laissant qu'une âme en peine perdue."
- Tu dois te demander où je veux en venir avec ce conte, en fait ça me fait penser, c'est quelqu'un qui ne voulait pas mourir et qui donc reste coincé sur Terre à errer, perdant petit à petit ses souvenirs. J'ai fait le lien, comme là tu ne voulais pas vraiment partir, tu n'as pas réussi et tu restes ici. Sans doute qu'il s'est passé la même chose la première fois que tu es mort mais en beaucoup plus fort, et donc tu erres ici en perdant de plus en plus tes souvenirs. Ce qui colle avec ce que tu m'as dit tout à l'heure, comme quoi tes souvenirs sont de plus en plus brumeux.
Il me regarda en silence, assimilant tout ce que je venais de dire. Tout collait parfaitement, j'ignorais qu'un conte pour enfant m'aiderait un jour.
- Donc ce que tu veux dire c'est que je dois accepter que je sois mort. Mais c'est déjà le cas, je veux dire, je sais que je suis mort et je me suis fait à l'idée.
- Je pense que tu dois accepter comment tu es mort, peut-être.
- Mais je n'ai aucune idée de comment je suis mort, alors comment ?
- Amnésie dissociative, peut-être que ce que tu as vécu avant ta mort était tellement dur à accepter que tu l'as refusé et que tu te retrouves ici à errer sans t'en souvenir. Tu as dit qu'au début tu avais des flashs, ce qui sous-entend que tu avais déjà oublié ta mort à peine arrivé.
Il hocha la tête.
- Donc je dois me rappeler de ma mort et l'accepter pour pouvoir partir. Et tout ça basé sur un conte pour enfant.
- Sinon tu te retrouveras à errer sans but tel une âme de l'Asphodèle. Et oui, tout ça basé sur un conte pour enfant.
- Toi aussi t'es beaucoup trop fan de la mythologie Grecque ? Sourit-il amusé.
- Oui, moi aussi !
- Bon bah si c'est un conte pour enfant qui le dit, j'ai plus qu'à essayer de comprendre pourquoi je n'ai pas réussi à accepter ma mort.
Il se leva et je suivis son mouvement.
- Exactement ! Je sens qu'on se rapproche tout doucement mais sûrement vers la clef de cette énigme !
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