Chapitre 2

PDV Charlie

J'arrive au bureau du Doyen. Je vois Carry attendre sur le banc. Ça me rappelle des souvenirs de notre scolarité. Moi sur le banc, Carry venant défendre une cause à quatre-vingt dix pour cent désespérée.

Je m'assoie à côté d'elle et lui dis :

Charlie : Tu sais pourquoi le Doyen nous a demandé de venir.
Carry : ... Oui, je le sais. Mais je ne le pensais pas fourbe au point de te faire venir...
Charlie : Je ne comprends pas c'est normal?
Carry : Tu vas comprendre bien assez vite.

Je la vois baisser la tête et s'asseoir plus profondément sur le banc. Elle me donne l'impression de vouloir disparaitre et que ma présence la gêne, c'est assez déroutant. Elle qui est si avenante en temps normal. J'allais lui poser la question quand le Doyen sortit de son bureau.

Doyen : Carry, Charlie, venez, entrez. Nous avons beaucoup de choses à voir avant la réunion du conseil.

Carry me regarde, secoue la tête comme pour dire non, fusille le Doyen du regard qui lui sourit en retour, baisse la tête et entre dans le bureau. Je la suis et m'assoie dans le siège libre face au bureau du Doyen.

Rien n'a changé depuis notre scolarité, hormis le Doyen, rien ne change dans ce bureau.

Ce dernier s'assoie et lance :

Doyen : Carry, j'ai les derniers papiers validant ton départ et ton inscription...
Charlie : TON DÉPART ??????????

Je vois Carry gênée, répondre en marmonnant :

Carry : Oui mon départ. J'avais pas spécialement prévu de l'annoncer comme ça.

Le Doyen en rajoute une couche en insistant sur le recrutement de son ou sa remplaçante. Il explique que nous devrons faire les entretiens ensemble que ce n'est pas négociable. Il faut aussi que l'on trouve quelqu'un rapidement pour que Carry forme son remplaçant avant son départ dans deux mois.

Carry lit et signe ses papiers puis nous sortons. Elle garde la tête baissée et ne dit rien. Elle ne va même pas m'expliquer pourquoi elle veut partir.

Carry : Ne dit rien, j'expliquerais tout mais pas là, pas comme ça. Pas alors que tu es en colère ..., chuchote-t-elle.
Charlie : Je nous croyais amis. Je pensais que nous n'avions pas de secret l'un pour l'autre. Tu es un Duck, Carry, tu n'as pas le droit de partir comme ça.

Elle me lève les yeux pour me regarder, secoue la tête et la baisse à nouveau. Elle continue à chuchoter :

Carry : Pas maintenant. S'il te plait.

Je la laisse partir sachant pertinemment que je la revois au repas de retrouvailles ce soir. Elle n'a pas le droit d'abandonner les Ducks.

Je retourne à la patinoire pour superviser l'entrainement des juniors. Je les écoute parler avant d'entrer dans les vestiaires. Ils parlent du départ de Carry. Ils ont l'air d'être au courant depuis un moment. L'une des filles leur demande de se taire que je ne suis pas au courant et que si je l'apprends comme ça par des bruits de couloir ça ne va pas plaire à Carry.

Charlie : Effectivement, elle n'a jamais aimé les bruits de couloir. Maintenant, vous avez dix minutes pour finir de vous préparer. Je vous veux sur la glace.

J'ai conscience de pas être très sympa mais je n'ai pas encore digéré l'annonce de son départ. Je vais devoir attendre ce soir ça va être compliqué.

PDV Carry

Cette journée est un enfer.

RIEN NE VA.

Je ne voulais pas qu'il l'apprenne comme ça. J'avais déjà dans l'idée qu'il allait mal réagir. Mais là, j'ai vraiment l'impression que le Doyen m'a planté un couteau dans le dos, à croire que ça l'a fait marrer que Charlie l'apprenne par lui. Alors certes, effectivement, nous devons faire passer les entretiens ensemble mais il savait que je comptais l'annoncer à mes amis ce soir.

Je rentre dans mon appartement situé sur le campus. Les Ducks ont un bâtiment qui leur sert de dortoir et de salle commune, j'y ai un petit appartement indépendant au premier étage. Ma sœur, Connie et mon amie, Julie, sont déjà là. Elles font partie des rares personnes à posséder la clé de mon logement.

Connie : C'est dégueulasse ce que le Doyen a fait.
Carry : Je sais. Que veux-tu y faire?
Julie : Il a réagi comment?
Carry : Mal. Il m'a accusé de lui avoir menti et d'avoir trahi sa confiance.
Connie : C'est rude ça.
Carry : Je ne peux pas lui en vouloir. Dans un sens, il a raison. Je lui ai menti. J'ai peur de la réaction des autres maintenant.

Je nous prépare un chocolat maison, morceaux de chocolat fondus dans du lait, puis mini marshmallow, chantilly et pour finir chocolat amer en poudre sur le dessus. Oui, c'est gras et calorique mais qu'est ce que c'est bon. Nous passons le reste de l'après midi ensemble.

J'angoisse énormément sur la réaction que vont avoir les garçons. Heureusement ma jumelle et ma meilleure amie sont là pour me soutenir.

Nous avons prévu de nous préparer chez moi et de partir toutes les trois ensemble au restaurant. Normalement, ça ne devait pas se passer comme ça mais elles ne veulent pas me laisser affronter Charlie seule. Je vous ai dit que je les aimais?

La soirée arrive bien trop vite. Je me prépare et file surveiller les Ducks, enfin les Junior, les autres je mange avec eux ce soir.

Arrivée dans la salle commune, je les vois super calmes. Ce n'est pas tellement dans leurs habitudes de ne pas faire de chahut. Qu'est-ce qu'ils ont fait...

Carry : Qu'est ce qu'il se passe? Et attention, le premier qui me dit "rien", je le punis pour les trois prochains mois, on est d'accord?
Kevin : On a parlé de votre départ dans les vestiaires et le coach est arrivé. Mais vous nous aviez dit de rien dire donc on est un peu embêté pour votre soirée.
Carry : Il était déjà au courant. Mais je vous ai déjà dit : les sujets personnels, on évite d'en parler dans les vestiaires. Maintenant les règles de la soirée. C'est très simple, deux surveillants vont venir. Si j'entends la moindre réflexion à votre sujet, si vous leur mettez la misère, si vous faites les cons, si vous essayez de faire le mur, si vous essayez de faire quoi que ce soit à part vos devoirs, manger et dormir. Je vous jure que vous allez le regretter. Je ne peux peut-être plus jouer au hockey mais je peux encore courir et je pense que peu d'entre vous ont envie demain de se lever à 04h00 du matin pour venir faire un footing avec moi. On est clair?

Ils acquiescent tous. J'attends l'arrivée des surveillants et remonte dans l'appartement pour retrouver les filles. Nous filons ensuite au restaurant.

Une fois arrivée devant, je n'ai pas tellement envie de sortir du taxi. Les filles me forcent un peu la main.

Julie : Allez ma chérie. Une fois que ce sera fait, tu seras tranquille ....
Connie : et n'oublie pas que Julie et moi seront là, à tes côtés.
Carry : Merci les filles.

Nous entrons dans le restaurant puis dans la salle qui a été privatisée pour nous. Nous sommes les dernières. Dean et Dwight rigolent en disant que comme toujours, c'est les filles qu'on attend. Nous nous disons tous bonjour et sommes vraiment heureux de nos retrouvailles.

Nous passons à table pour l'apéritif et porter un toast. Charlie se lève, il me regarde. Je sens que je vais m'en prendre plein les dents. Je baisse les yeux. Connie et Julie qui ont vu la réaction de Charlie et qui sont assises chacune d'un côté de moi me prennent les mains pour me soutenir. Elles aussi ont peur de ce que va contenir ce discours...


******

J'espère que cette histoire continue à vous plaire et surtout n'oubliez pas :

Keep Smile and Read ...

(Pour ceux qui se demandent de où me vient cette petite phrase. Elle fait référence à Dr Who notamment l'épisode des Anges Pleureurs où le Dr répète "Keep Calm and Don't Blink".)


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