Bonne nuit, Lucas ( 01h14 )

J'alla m'habiller dans la salle de bain, tandis que Baptiste se changeait dans sa chambre. Je n'arrêtais pas de repenser à ce baiser.
C'était tellement surréaliste, ce qui c'était passé. 
Mais...
J'avais une envie irrésistible de sentir encore ses lèvres sur les miennes.
Ça avait été un moment incroyable.
Il... Il m'aimait.
Et je l'aimais.
J'avais les idées assez claires pour le savoir. Et je devais lui faire comprendre que mes sentiments étaient réciproques.
Je devais rattraper mon erreur.

Bapt' s'asseya sur le côté du lit, pendant que j'étais en train de m'installer sous la couette. Il ne bougeait pas et était très silencieux. Je compris vite qu'il étais toujours mal à l'aise. Il lâcha :

- Squeez'... Ça t'a pertubé ? 

- De quoi ? mentis-je, sachant parfaitement à quoi il faisait allusion.

- Bah... Tout à l'heure, là...

Il semblait terriblement gêné. Je tenta de le rassurer :

- Mec, ne t'inquiètes pas pour ça. Ça m'a pas dérangé et...

Je me stoppa.
Merde, je n'arrivais pas à finir ma phrase.
Je n'arrivais pas à le lui dire.
Pourquoi je n'y arrive pas, putain !
Je...
Aucun mot ne sortait de ma bouche.
Le stress monta en moi. J'avais peur qu'il se mette en colère.
Bordel, dis quelque chose, Lucas !!
Finalement, il soupira et déclara :

- Je vois... Moi qui pensais que tu m'aimais, juste un tout petit peu plus qu'en ami, j'avais encore tort...

Il se prit la tête et se recrovilla :

- Quel débile, putain...

Il souria tristement :

- Tu sais, depuis notre rencontre, je t'ai toujours aimé. Aimé comme on aime un petit-ami.
Mais maintenant, plus besoin de continuer à me faire de beau espoirs.

Il faisa une pause et reprit :

- Même si c'était naïf de ma part, j'ai toujours cru au fond de moi que je te plaisais aussi et que c'était réciproque.
Mais comme l'idiot que je suis, j'étais tellement absorbé par ta personnalité que je n'ai pas réalisé qu'au final, tu me considérais juste comme un meilleur pote. Et rien de plus.

Je savais qu'il se retenait de pleurer. Sa voix tremblait, comme si il allait éclater en sanglot d'un moment à l'autre. Il avait les larmes aux yeux. Il essayait de me le cacher. Je lui dit, désemparé :

- Je... Non, c'est pas ce que tu pense-

Il me coupa brutalement :

- Laisse tomber. Autant oublier cette histoire et aller se coucher.

Il avait dit ça d'un ton sèche et triste.
Il se blottissa sous la couette et éteigna la lumière le plus rapidement possible, pour éviter toute conversation entre nous. Il se tourna et se mit dos à moi.
Le silence régna.
Je n'avais pas eu le temps de lui dire quoi que ce soit.

Je me sentais vraiment mal pour lui.
Pendant tout ce temps, il était amoureux de moi.
Et comme un con qui pensait qu'à ses problèmes, je n'ai rien vu !
Merde, merde, merde, merde, MERDE !
J'étais tellement en colère contre moi-même.
Il a dut tellement souffrir, pour essayer de me cacher ses véritables sentiments.
Il m'a mentit durant des mois, tout en pensant que je le rejetterais.
Il a dut se renfermer sur lui même, en se disant que je ne l'aimerais jamais et qu'il ne serais jamais heureux.
J'aurais put l'aider. J'aurais put le consoler. J'aurais put tout lui dire. Lui dire que moi aussi, j'étais dingue de lui. 
Mais je l'ai pas fait, parce que je suis qu'un putain égoïste ! 

Quel con, je suis !
Je n'arrive même pas à réconforter celui que j'aime. Je suis si pathétique.
C'est donc si dur que ça ?
De dire à quelqu'un qu'on l'aime ?
Je ne m'attendais pas à avoir autant le trac pour le lui dire.
Je suis si lâche.
Lui, au moins, même si il redoutait ma réaction, il a osé me le dire.
Il a osé m'avouer qu'il m'aimait.
Alors que moi, j'ai été incapable de lui répondre quelque chose de bienveillant ou de réconfortant.
Je suis tellement...

Toutes ces pensées s'évapora lorsque j'entendis un bruit.
Un bruit faible. Mais tout près de moi.
C'était Baptiste.
Il pleurait...
Il  était en train d'éclater en sanglots, mais silencieusement. Il essayait de cacher ses pleurs, en se couvrant la bouche. Mais malgré ça, j'avais l'impression que ce bruit résonnait dans toute la chambre. 
Mon cœur se brisa en mille morceaux. L'entendre pleurer, c'était insoutenable. 
Ce bruit me hantait.
Entendre ses pleurs me donnait envie de chialer aussi.
Je me sentais encore plus coupable et égoïste.

Puis soudain, mon sang ne faisa qu'un tour.
L'adrénaline monta d'un cran en moi .
J'en avais marre.
J'avais déjà fait assez de conneries comme ça.
Il était temps que je me rattrape.
Quitte à le perdre, autant lui rendre la pareille avant que tout ça soit fini.
Je n'avais plus honte. J'étais fier de l'aimer.
J'aurais eu moins eu la chance de vivre un dernier moment comme celui là auprès de lui.
Il était tant que j'arrête de me mentir.

Je chuchota :

- Bapt' ?

Il retourna légèrement la tête en arrière, le visage mouillé et les yeux embués :

- Quoi ? dit-il, désespéré et agacé.

Je lui prit ses épaules, le retourna face à moi et posa délicatement mes lèvres sur les siennes.
Il écarquilla les yeux, stupéfait.
Je caressa son doux visage, tandis que je continua de l'embrasser tendrement.
Je voulais que ce baiser soit magique, autant pour lui que pour moi.
Il ferma les yeux, et m'embrassa à son tour, passionnément.
C'était encore mieux que tout à l'heure.
Ce baiser... Il avait un petit goût salé, lui aussi. C'était agréable.
Nos souffles se mélangeait.
Nos corps se rapprochaient.
Je continua pendant un moment de l'embrasser langoureusement.
C'était si dur de me pas m'arrêter.
Je trouvais ça tellement bon.
Mon coeur battait tellement que j'ai cru qu'il allait sortir de ma poitrine.

Au bout de quelques minutes, nous nous décollons l'un de l'autre, essoufflés. Je le regarda droit dans les yeux, et son regard noisette transperça le mien.
Il lâcha :

- Pourquoi t'a fait ça ? 

Je lui souria, et je lui dit :

- Parce que moi aussi, je t'aime.
Depuis plusieurs mois déjà.

Il me fixa, sans rien dire.
Il voulait me laisser parler :

- Je n'arrivais pas à te le dire. Ni à me l'avouer. Je ne savais pas ce que je voulais vraiment.
Avais-je besoin de cette relation ? Avais-je envie d'être plus à tes yeux ?
Est-ce que je t'aimais vraiment, au point de t'embrasser ?
Je n'arrivais pas à savoir ce que je voulais. Mais au fil du temps, j'ai trouvé des réponses à toutes ces questions. Je te désirais.
Je te désirais si fort, Bapt'.
Tu n'imagine pas à quel point j'attendais que tu m'écrives un texto, que tu me parle en live, que tu me prenne dans tes bras. Tu n'imagine pas à quel point tu m'a manqué, durant ces deniers mois.

Il ne disa rien. Il avait l'air touché et un peu gêné par tout ce que je venais de dire. Il me demanda :

- Donc... Si tu m'a embrassé, c'est parce que tu m'aime vraiment ? 

Il semblait perdu. QU'est-ce qu'il était bête, parfois ! Je lui tapa légèrement l'épaule :

- T'a écouté ce que je viens de te dire ?
Je t'aime, Baptiste !
Pourquoi je t'aurais embrassé, dans ce cas ?

Je ne continua pas ma phrase, puis je repris:

- Quand tu m'a embrassé, tout à l'heure, c'était merveilleux. C'était la plus belle chose qui me soit arrivé depuis un bon moment.
Je n'ai pas su comment réagir, sur le coup. Ça m'a tellement surpris. Ca a été si rapide et soudain.
Je... je suis vraiment désolé de t'avoir blessé.
Tu n'imagine pas à quelle point je m'en ve-

Mais cela ne semblait plus avoir d'importance pour lui. On s'aimait, et c'était plus que de la simple amitié. Il me prit par la tête et écrasa ses lèvres sur les miennes, soulagé. Il souriait. Des larmes de joie coula sur ses joues. Il se retira et me dit :

- Je... Je suis trop content.
Je t'aime si fort.

Je lui rendis son sourire et lui dit :

- Moi aussi, Baptiste.

Je me blottis dans ses bras et l'enlaça. Je posa ma tête sur sa poitrine et entendis les battements de son cœur. Il battait si fort. C'était un son si apaisant à écouter. Il me câlina comme il le faisait si bien à son tour et me serra davantage contre lui. Je me sentais bien. J'avais l'impression d'être invincible et que rien ne pourrait nous séparer.

Il caressa légèrement mon dos, posa un baiser sur mon front et me chuchota :

- Bonne nuit, Lucas.

C'était la première fois qu'il m'appelait par mon prénom.
Je souria dans la pénombre, heureux d'être enfin aux côtés de celui que j'aime. Nous nous endormions dans les bras de l'un et de l'autre, soulagés de pouvoir enfin s'aimer et d'être ensemble comme un véritable couple.

Une nuit qui allait rester graver dans nos cœurs 💕.


Fin ❤️😊🌈

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top