Je t'aime
Les fins rideaux de soie ondulaient délicatement au grès du zéphyr. Il lui apportait le doux parfum d'automne qui s'installait doucement dans la campagne. Il caressait chaque parcelle nue de sa peau d'albâtre, faisait ondoyer la fine chemise la recouvrant et faisait voleter ses mèches ébènes autour de son visage.
Elle soupira d'aise.
Les rayons chatoyants du soleil s'infiltraient par la fenêtre, perçant la couche de tissu protectrice. Ils titillaient ses paupières toujours closes, réchauffaient sa peau d'une agréable chaleur et déposaient de soyeux reflets dans sa chevelure.
Elle se pelotonna davantage, enfonçant son nez dans le duveteux de son oreiller. Elle inspira profondément l'odeur. L'odeur de propre.
Le calme de la lande résonnait à ses oreilles. Le gazouillement des oiseaux dans les branches. Le bruissement des feuilles au passage du vent. Le sifflement des aiguilles des grands sapins à l'orée de la forêt.
Ses paupières frémirent. Elle remplit ses poumons d'air.
L'arôme de thé noir embaumant la chambre. Le griffonnement d'une plume sur le papier. Le froissement d'une feuille de papier qu'on arrache.
Elle ouvrit lentement les yeux.
Il était assis à son bureau, les coudes appuyés sur la table. Il avait les sourcils froncés, il semblait agacé. Sa main ne cessait de gribouiller inlassablement les feuilles qu'il rédigeait, sûrement un nouveau rapport. Il pestait parfois entre deux lectures. Il buvait une gorgée de thé de temps à autre sans jamais lâcher sa plume.
Elle l'observait. Toujours étendue sur le matelas, tournée sur son flanc gauche, elle l'observait.
Sans bruit. Sans discrétion. Sans gêne.
Elle sentit un sourire s'étendre sur ses lèvres. Elle aimait le détailler quand il était ainsi. Concentré sur sa tâche, les sourcils froncés. Elle se plaisait à détailler chaque trait de son visage, les encrer dans son esprit, redessiner le moindre contour de son profil, imaginer sa main plonger de nouveau dans ses cheveux sombres, en caresser la partie rasée. Elle sentit monter en elle un accès de tendresse. Son sourire s'élargit.
Elle se redressa sur ses pieds. Doucement mais sans pour autant chercher à être discrète elle se glissa derrière lui. Elle se pencha par dessus son épaule. Elle suivit de ses yeux grisés le mouvement haché et rapide de la plume sur le papier un moment.
Son regard descendit sur sa nuque.
Il n'a pas son foulard.
Elle glissa ses mains par derrière et entoura sa poitrine solide de ses bras. Il eut un léger frisson qui l'immobilisa une seconde.
Elle nicha son nez dans son cou et respira son odeur. Sa main reprit son œuvre.
Elle frotta son nez contre sa nuque et expira. Il ralentit sa rédaction.
Elle remonta le long de sa gorge et déposa un doux baiser sur sa joue. Il ferma les yeux.
Il avait cessé d'écrire.
Une envie s'insinua en elle. Une envie qui la démangeait, la traversait du bout de ses doigts à la plante de ses pieds. Un besoin pressant de tendresse et d'attention.
Elle voulait qu'il la reprenne dans ses bras, qu'il l'embrasse, qu'il lui chatouille le cou de ses baisers tendres, qu'il la caresse avec douceur, qu'il la cajole comme une enfant, qu'il la chérisse comme un trésor.
Elle lui susurra à l'oreille ses mots si rares.
- Je t'aime...
Il laissa tomber sa plume. Il enserra les bras autour de son buste, entrelaça ses doigts à ceux caressant son torse.
Elle lui embrassa de nouveau la joue.
- Levi...
Il se défit de l'emprise de ses bras sans lâcher ses mains. Il délia leurs doigts, attrapa son poignet et la fit s'asseoir sur ses genoux.
Il plongea dans son regard nacré. Il ne s'attendait pas à ça. Un tel mélange de sentiments dansait dans ses prunelles d'argent. L'amour, l'envie, la douceur, la tendresse, l'affection. Jamais encore elle ne lui avait adressé pareil regard aussi chargé. Bien sûr, il avait eu droit à chacun mais jamais en même temps.
Un sourire étira un coin de ses lèvres.
C'est normal dans son état.
Il massa le poignet qu'il tenait encore dans sa main. Puis monta le long de son bras. Doucement, sans hâte. Il n'était pas pressé après tout. Il avait bien compris qu'elle cherchait de la tendresse de sa part et il allait lui en donner. Mais il le ferait avec douceur.
Il déposa la paume de sa main sur sa joue lisse. Il la caressa de son pouce. Elle sentit une bouffée de bonheur l'envahir de la tête aux pieds. Il l'a regardait avec tant d'amour, tant de douceur. Et il lui souriait.
Elle sourit elle aussi.
Personne n'avait droit à tel regard de la part du Caporal. Personne ne le voyait jamais avec pareille expression. Personne sauf elle. Avec les autres il était froid, intransigeant et cassant même si au fond il les appréciait. Mais avec elle il changeait. Avec elle il était doux, tendre, amoureux, prévenant, passionné, possessif, protecteur. Tout ce dont elle n'aurait jamais cru qu'il soit. Du moins avec elle.
Il passa ses doigts dans sa chevelure de jais. Elle avait retrouvé sa longueur d'antan qu'il aimait tant. Il la ramena contre lui et y déposa un baiser en en humant le parfum. Un parfum floral, un parfum de jasmin*.
Elle enfouit son nez dans son cou. Une vague de sérénité l'envahit. Elle soupira de contentement en fermant les yeux.
Elle était bien. Elle était sereine. Elle était en sécurité. Elle était heureuse.
- Je t'aime, Mikasa.
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{896 mots}
Petite anecdote : J'ai écrit ce OS dans mon lit un dimanche matin. Et pour mieux visualiser la scène du début je l'ai faite en écoutant le vent, les oiseaux et tout... mais le problème c'est que j'étais tellement prise dans le rôle que j'ai failli me rendormir 😅.
Petite information de l'auteur : Ça va peut-être vous surprendre vu le titre du One Shot mais je déteste les "Je t'aime - Moi aussi". En tout cas dans les romans ou les fanfics. Pourquoi ? Parce que c'est niais à souhait. Non je suis injuste, il y a des fois où ça passe. Quand c'est bien amené, quand c'est bien écrit, quand l'ambiance y est, oui j'aime ça. Mais les trucs de ils s'embrassent pour la première fois et ils se disent je t'aime, non ! Pour moi le "je t'aime" c'est pas juste je t'aime, c'est quelque chose que tu dis quand tu es sûr de tes sentiments et quand c'est vraiment fort. (C'est peut-être pour ça que j'ai jamais dit je t'aime à un garçon 🤔.)
Pour moi le je t'aime parfais c'est celui romantique, banal, inattendu. Celui que tu murmures à l'oreille. Mais surtout le sincère, où tu sais ce que ça veut dire. Où à chaque fois que tu le prononces tu te rends compte à quel point c'est vrai. Du moins dans les Fanfics.
Je suis partie un peu loin mais j'avais envie de le dire 😊.
P.S : Je trouve que l'histoire est un peu niaise, pas vous ?
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