Epilogue

Taylor

Il y a un an, quand je rencontrais cette fille à plus de minuit, qu'elle balançait ce putain de pot dans ma bagnole, je n'avais qu'une seule envie : l'étrangler.

Il y a un an, quand j'ai croisé ses yeux de biche apeurée, j'ai su qu'elle et moi nous n'en resterions pas là. Je la voulais. Je voulais la baiser, posséder chaque parcelle de son corps. Je ne supportais pas son caractère de merde parce qu'il faisait battre mon cœur, parce qu'elle me faisait revivre.
Je détestais d'autant sentir mon cœur s'emballer quand je la voyais, je haïssais la jalousie qui coulait dans mes veines quand je voyais Nasir tourner autour d'elle.

Un an plus tard, je sais que nous partagerons notre vie jusqu'à la fin de la mienne. Elle est tout ce que je veux, celle pour qui je ne rechigne pas à me lever chaque matin.

Elle est celle qui sait m'écouter quand je vais mal, elle est celle qui pose sa main sur mon épaule quand au cimetière, je pleure ma tristesse sur la tombe de Stephany. Elle est celle qui me calme d'un regard quand j'injure la tombe de mon ex.

Hope est la nana qui d'un déhanché, d'un sourire ou d'un clin d'œil sait me rendre le sourire. Elle est celle qui m'accompagne chaque vendredi aux courses, celle qui grimpe sur le siège passager parce qu'elle a confiance en moi. Elle est cette fille qui va enlacer ses doigts aux miens et embrasser nos mains jointes.

Elle est celle qui marque son territoire, qui m'attrape par le col de mon t'shirt pour m'embrasser quand d'autres meufs me regardent.
Elle est celle qui fait battre mon cœur d'un simple mot, d'un frôlement de bras.

Elle est celle pour qui je me bats, elle est celle qui me fait grandir, celle qui me donne envie de fonder une famille.


Hope est la femme de ma vie, elle est mon coup de cœur, mon oxygène, ma raison de vivre. Hope est la personne pour laquelle je me lève, pour laquelle je vis, pour laquelle je me recouche.
Hope est mon tout, elle est celle qui a réussi à creuser ma chair pour atteindre mon cœur, pour l'envoûter, le posséder.

Hope est ma femme, mon pot de terre rien qu'à moi.

Alors ce soir, après ma course, je compte bien la demander en mariage. Je suis nerveux, même si je sais qu'elle va dire oui. C'est juste que je veux que tout soit parfait, que rien ne soit laissé au hasard. Nasir a la bague, parce que j'avais la trouille qu'elle la trouve en faisant le ménage. Il va me la donner ce soir, il n'a pas intérêt à l'oublier. 
Lui et moi, ça va mieux. On s'est reparlé petit à petit au boulot, par la force des choses et depuis qu'il a bien compris que la culotte d'Hope m'appartient, c'est redevenu comme au bon vieux temps.

Ma mère et Lisa prépareront la maison pendant notre absence. Ce matin, je leur ai apporté tout ce dont elles auront besoin pour décorer comme j'en ai envie. Je leur ai même noté les directives, pour que tout soit nickel.


Maintenant, il y a plus qu'à !

******

—T'as l'air super nerveux...

J'arque un sourcil quand Hope vient s'asseoir sur mon capot, à côté de moi.

—Non, feinté-je en avalant une gorgée de ma bière.

—Tu sais bien que c'est toujours toi qui gagne de toute façon.

Je pose ma main sur sa cuisse, souris de fierté. Ouais, elle a raison. Je suis toujours celui qui remporte les courses.

­­—Ouais mais c'est la première fois que je courre contre ton frangin. Il est doué en plus de ça.

Hope rit doucement et je suis encore plus amoureux que la seconde d'avant.

—Ouais, bah il a un bon prof de drift.

J'opine du chef. Baptiste est revenu dans la vie de sa sœur, doucement mais sûrement. Maintenant lui aussi vit à Sakloi, loin de tous regards, de tous blablas. L'amour qu'il a pour l'automobile nous a rapproché et j'en suis même super heureux pour Hope qui du coup, voit son frère régulièrement.

—D'ailleurs, la course commence dans cinq minutes, dis-je, on y va ?

Elle se mord doucement la lèvre, fuit mon regard.

—Pas ce soir, non.

J'ouvre la bouche, la referme. C'est la première fois qu'elle ne viendra pas avec moi. 

—T'es sûre ? T'es malade ? Ça ne va pas ?

—Si, si, tout va bien, dit-elle en riant. Allez vas courir, je serais ta supportrice numéro un.

Je me lève et l'attire dans mes bras quand elle m'imite. Tant qu'elle m'attend avec les mecs, je sais qu'elle ne risque rien.

—Ok.
Elle se hisse sur la pointe des pieds et nos bouches se frôlent, avant que je ne presse mes lèvres sur les siennes. Ma langue caresse la sienne, je savoure. Je n'en aurais jamais assez d'elle, de son goût, de son odeur sucrée et de ses baisers. Putain, je suis fou de ma nana.

Elle glousse quand mon anaconda se dresse et heureusement qu'elle me repousse, sinon je la jetterais dans ma bagnole et je la ramènerais de suite chez nous.

—Allez pilote ! Va faire ce que t'aime le plus !

—Bah en fait, dis-je en grattant ma barbe, ce que j'aime le plus c'est de te baiser...

Hope me donne une tape sur le torse et je lui vole un dernier baiser avant de grimper dans ma voiture.

******

J'arrive sur la ligne de départ, monte le son de la musique et souris à Baptiste qui se trouve dans sa caissette à savon. Il sait qu'il n'a aucune chance contre moi et son char est très loin d'égaler la puissance de ma Camaro.
Un léger coup sur l'accélérateur fait rugir le moteur, Baptiste me dresse son majeur en riant. P'tit con va.

Une fille que je ne connais pas, passe entre nos deux caisses avant de se mettre sur la ligne de peinture blanche.
Je regarde droit devant moi, me concentre et quand elle donne le départ, j'écrase la pédale. Je ris quand je vois le gamin galérer à me suivre alors que je fonce. C'en est même tellement facile, que ce n'est pas drôle. Je sors rapidement du parking, descends dans la rue et m'arrête. Baptiste klaxonne quand il me dépasse, fier de lui. Je remets les gaz, le rattrape.
Il me talonne de près, je soupire de bonheur quand je devine que sa bagnole a atteint le maximum de sa puissance et trace ma route.
Je fais le tour de la place de Sakloi, le recroise dans l'autre sens en klaxonnant comme un forcené.

Quand je reviens sur le parking vibrant au son des moteurs, les personnes présentes crient en applaudissant, la musique des autres fait trembler mes vitres. Je ralentis, tire le frein à main quand j'aperçois Hope sur la ligne d'arrivée. 

Dans ses mains, un drapeau. Un drapeau blanc sur lequel est écrit en noir « Je suis enceinte ». 

Je la regarde, bouche bée, alors qu'elle sourit à travers ses larmes. Putain, c'est pour ça qu'elle ne voulait pas monter en voiture avec moi. Pour m'annoncer qu'on allait avoir un bébé...

Putain de bordel de merde. 

Ça fait deux mois qu'elle a cessé la pilule, qu'on s'est dit « et pourquoi pas » et voilà...

Putain de bordel de merde.

Je détache ma ceinture quand elle baisse son drapeau et que Baptiste passe la ligne d'arrivée, ce qui le rend gagnant. 

Je déteste perdre, mais là, je m'en branle. Putain... Je vais être papa.

J'ouvre la portière, descends tant bien que mal. Mes jambes tremblent sous mon poids et c'est elle qui me rejoint en riant. Mes potes me sautent dessus, heureux pour nous. Mais la seule que je veux tenir dans mes bras, c'est elle.
Je la soulève dans mes bras quand elle arrive à ma hauteur, la serre le plus fort possible tandis qu'elle pleure dans mon cou.

—Je vais être papa ?

—Oui, pleure-t'-elle en riant.

Je la dépose au sol, attrape son visage entre mes mains et presse ma bouche sur la sienne. Je vais être papa. Elle va avoir un enfant de moi.

******

Hope

Sur le chemin du retour, Tay n'a cessé de parler, de me poser des questions sur cette grossesse. Je lui ai dit que je ne savais pas grand-chose comme j'avais fait le test en début de semaine seulement. Il est super mignon et tellement nerveux, là que je suis obligée d'être attendrie par cet homme.
Ça fait maintenant six mois que nous avons emménagés dans une maison près de chez Eva, la mère de Tay. La maison est spacieuse, lumineuse surtout. Mes affaires sont mêlées à celles de Taylor, et notre bordel se mélange bien ensemble, il faut le reconnaitre. Le must ? C'est le grand jardin qu'on a derrière. Depuis le début de l'été nous enchainons les barbecues, les soirées jusqu'au petit-matin, rien que tous les deux, à se parler du passé, à refaire le monde aussi tout en regardant les étoiles.

Tay arrête la voiture dans l'allée, et je l'imite en descendant de la voiture. Je baille, exténuée par cette soirée de course. Il faut dire que je stressais à l'idée de lui annoncer qu'un bébé s'est logé dans mon ventre, même si chaque mois il paraissait déçu quand je lui disais que non. Ça y est... On va devenir parent... Et je suis super heureuse que ce soit avec lui.

Je n'aurais pas pu espérer mieux que Tay.

Il est l'homme parfaitement imparfait pour moi. Celui qu'il me faillait, celui dont j'avais secrètement rêvé.
Taylor me fait pleurer, me fait hurler, stresser, détester.
Mais surtout... Il me fait sourire, rire, parler, aimer, danser, chanter, adorer...
Tay me fait revivre.

Sans lui, je serais toujours cette fille paumée, je serais toujours celle qui est rejetée de la société. Je serais toujours cette fille devenue solitaire à cause de la solitude. Je serais toujours cette nana qui pleure, cette nana qui hurle de peur durant les orages.

Mais un jour, un pot de terre lancé dans le parebrise d'une Camaro a tout changé dans ma vie.

Il m'a couru après, il a rêvé de voir ses mains encercler mon cou et que je tire la langue sur le côté pendant qu'il m'étranglait. 

A la place, ses mains caressent ma peau avec douceur, ou elles prennent les miennes et les serrent doucement pour que je sache qu'il est là, avec moi. Qu'il sera toujours là.

Sa bouche ne dit plus que je le saoule mais m'embrasse, ou dit des mots d'amour que n'importe quelle femme voudrait entendre.

Ses yeux ne lancent plus des éclairs mais me dévorent, me disent exactement ce que j'ai besoin d'y lire.

Je l'aime mon Mario Bros, je l'aime mon pot de terre géant.

Je tourne la clé dans la serrure, me laisse guider par Tay jusqu'à notre chambre. Il est tellement impatient qu'il me soulève sous mon rire. Je capture ses lèvres entre les miennes, aussi pressée que lui. J'aime faire l'amour avec Taylor, j'aime sentir sa peau nue contre la mienne, j'aime entendre sa respiration s'accélérer quand il s'enfouit en moi. Mes doigts s'emmêlent dans ses cheveux, ma bouche goûte la sienne, l'aspire, la caresse.

Quand Tay pousse la porte de notre chambre, il allume et je plisse des yeux, aveuglée par la lumière.
Il me fait glisser le long de son corps et je me retourne, prête à enlever ma blouse. Et c'est là que je vois les pétales de roses éparpillées en forme de cœur sur notre lit, sur le sol. Mon cœur rate plusieurs battements, ma bouche s'entrouve quand je me retourne vers Taylor.
PUTAIN.

Le sourire aux lèvres, il s'agenouille à mes pieds, fouille dans la poche de son jeans et en sort une boite rouge.
Voilà ce qu'il cachait avec Nasir tout à l'heure...
Il prend ma main dans la sienne qui tremble et je laisse couler mes larmes en essuyant les siennes.

—Désolé... J'avais pas prévu de chialer.

Je glousse avec lui, essuie mes joues trempées.

—Putain... Je vais être le papa de ton bébé.
—Oui, dis-je en riant.

—Et toi... Tu veux devenir ma femme ? Je veux t'épouser, Hope... Je veux finir ma vie avec toi, qu'on continue de s'aimer, de se pot de terre jusqu'à la fin de mes jours.

Je me laisse tomber à genoux devant lui, le prends dans mes bras pour pleurer toutes les larmes que je peux.

—T'as pas répondu, rit Tay.
Je ris avec lui, l'embrasse, mêlant nos larmes.

—Oui, je veux devenir ta femme, oui je veux être ta femme, Tay. 

****

Ne perdez jamais l'espoir en l'amour, le vrai, l'unique, même si votre relation semble être un gros cliché de "Je t'aime, moi non plus" à cause de vos taquineries. 

Qui aime bien, châtie bien... Pas vrai?

Même si chaque relation amoureuse n'est point parfaite, elle nous fait vivre, et encore mieux... Elle nous fait ressentir. 

Parce que ressentir la peine, la joie, la tendresse, l'amitié.. C'est vivre. 

Le tout ensemble, sur fond de plaisanterie, de chamaillerie, de complicité, de sincérité,  et surtout d'amour...C'est s'exalter  de la vie.


FIN. 


https://youtu.be/u91flodrsnI




Merci à tous d'avoir donner vie à cette histoire, de l'avoir aimé, de l'avoir vu naitre avec moi. 

Merci à tous... 


Pot de terre <3 

Amandine

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